Liens vagabonds, la semaine de Méta-Media
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Meta-Media - Liens vagabonds
Vers une fracture irréparable du paysage médiatique britannique ?
L'avenir de l'information pourrait se transformer en « désert », avertit la Chambre des Lords britannique. Elle tire la sonnette d'alarme sur un futur potentiellement aride pour l'information, marqué par une désertification des médias traditionnels. Sous la plume du comité interpartis des Communications et du Numérique, le rapport « L'avenir de l'information – sous l'ombre portée de l'IA et des plateformes sociales » peint un tableau sombre : une fuite massive des audiences vers de nouvelles plateformes numériques, boostées par des géants de la tech dopés à l’IA.

Dans cet univers digital en plein boum, des acteurs comme Elon Musk, désormais co-directeur d'un département imaginaire d'efficacité américain, DOGE, nommé d'après une monnaie de son portefeuille de crypto-monnaies –lancent : « Vous êtes désormais les médias ». Cette phrase soulève un écho troublant dans un monde où l'intelligence artificielle commence à redéfinir qui, ou quoi, détient la voix médiatique dominante. La véritable question que Musk pose, peut-être involontairement, est de savoir si cette nouvelle garde comprend des citoyens réels ou juste des armées de trolls et de bots programmés.

Pendant ce temps, chez les innovateurs comme Aravind Srinivas de Perplexity AI, le futur se dessine : fini les recherches par simples mots-clés, place à des interrogations plus complexes gérées par l'IA. Meta, de son côté, parie sur des technologies portables qui promettent de rendre les échanges avec l'IA aussi naturels que parler à un ami. Chez Google, la révolution est en marche avec des outils transformant de volumineux écrits en podcasts captivants, narrés par l'IA, avec la possibilité pour les auditeurs de demander des précisions en temps réel.

Les modèles d'IA peuvent déjà produire des résumés d'actualités passables et répondre à des questions politiquement sensibles. Ces avancées commencent à bouleverser les modèles économiques des médias d'information et à changer la manière dont les gens trouvent des informations. Certaines organisations de presse recevront de la visibilité et des revenus de ces services émergents alimentés par l'IA ; d'autres non : « Nous avons des préoccupations croissantes pour la pluralité des médias, et la manière dont ces développements vont accentuer le passage à un environnement médiatique à deux vitesses. »

Le constat du rapport est sans appel : les bénéfices de ces innovations sont indéniables, mais ils ne sont pas le fruit d'une intelligence supérieure agissant seule. Derrière ces algorithmes, il y a des choix humains, des biais qui façonnent un nouveau monde médiatique. Ce monde voit certaines presses gagner en visibilité et en revenus grâce à l'IA, tandis que d'autres risquent l'obscurité et l'oubli. Cela soulève une inquiétude profonde pour la diversité médiatique et annonce un avenir où l'information pourrait bien se jouer à plusieurs vitesses, créant non pas un mais plusieurs déserts d'information.
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LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

ByteDance vaut désormais 300 milliards de dollars
Les éditeurs investissent massivement dans la vidéo
Source : Sherwood
LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

Selon un rapport de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), les Européens accèdent à des contenus illicites en ligne 10 fois par mois.

SoftBank cherche à racheter pour 1,5 milliard de dollars d'actions OpenAI auprès de ses employés, selon Bloomberg

87% des journalistes ressentent au moins un impact négatif de leur métier sur eux-mêmes, selon une étude menée par Ipsos et le Groupe « information citoyenneté et démocratie » en partenariat avec la CCIJP.
 
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Journaliste - Influenceur
Deux créateurs de contenu sur trois ne vérifient pas les informations qu'ils partagent, selon l'UNESCO
Pour de nombreux créateurs de contenu, la vérification des faits n'est pas une priorité. Une étude publiée mardi par l'UNESCO, l'Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, révèle que la plupart des influenceurs sur les réseaux sociaux ne prennent pas le temps de valider les informations avant de les diffuser auprès de leurs abonnés.

Par Alexandra Klinnik du MediaLab de l’Information et Kati Bremme, rédactrice en chef Méta-Media, France Télévisions

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