💥 Un arrêt cardiaque causé par… une simple erreur alimentaire |
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Chers abonnés Nutristore, Bienvenue dans 3 minutes nutri, la lettre santé-nutrition offerte par Nutristore et rédigée par Thierry Souccar. Deux fois par mois, Thierry décode pour vous, en 3 minutes de lecture, une information essentielle pour votre santé : nouvelle étude, propriétés d’un aliment ou d’un complément alimentaire, conseils exclusifs issus de plusieurs décennies d’expertise. ✍️ Journaliste scientifique, auteur de 20 livres de vulgarisation dont de nombreux best-sellers, fondateur de LaNutrition.fr, Thierry est membre de l’American Nutrition Association depuis 25 ans. 🔎 Vous avez reçu cette newsletter par transfert ? Inscrivez-vous en un clic pour recevoir directement les prochaines éditions et ne manquer aucun conseil santé. 📤 Partagez cette lettre avec votre entourage et aidez-les à faire les meilleurs choix pour leur santé ! |
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Chers lecteurs, Dans son édition du 20 mars, le site médical Medpage nous fait revivre une véritable enquête à la Sherlock Holmes, celle qu’ont menée ses médecins pour trouver la cause de l’arrêt cardiaque de Ryan, un jeune chef de projet dans une start-up technologique. Elle mène à une erreur alimentaire courante qui peut être fatale. Aujourd’hui je vais vous raconter cette histoire. Elle vous aidera à éviter de vous retrouver dans la situation de l’infortuné Ryan.
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🥱 Fatigue, fourmillements, perte d’appétit… des signes ignorés |
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Ryan, âgé de 34 ans, traversait une période de stress intense quand il s’est mis à ressentir des fourmillements dans les doigts, puis les pieds. Pris dans l’engrenage d’un nouveau poste exigeant, il sautait des repas, carburait au café, et prenait le soir un dîner frugal : riz blanc, poulet et quelques légumes bouillis. Les fourmillements ne disparaissant pas, il a demandé à une IA de lui proposer un diagnostic. Réponse : carence en vitamine B12. Effectivement, cela fait partie des symptômes courants d’un déficit en B12. Ryan commence donc une supplémentation en B12… sans la moindre amélioration. Plus inquiétant : son état empire. Il maigrit à vue d’œil, perd l’appétit, se sent de plus en plus faible. Un soir, il est pris d’un malaise. Transporté en urgence à l’hôpital, l’électrocardiogramme révèle un allongement de l’intervalle QT : son cœur prend trop de temps à se « recharger » entre deux battements. Ce type d’anomalie peut entraîner une arythmie sévère et potentiellement mortelle, appelée torsades de pointes. |
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⚡ Un choc électrique pour sauver son cœur |
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Alors que les médecins s’apprêtaient à lui administrer du magnésium, traitement de choix dans cette situation, Ryan fait un nouvel épisode de torsades. Il perd connaissance. Une décharge électrique administrée par défibrillateur permet de relancer son cœur. Les examens complémentaires ne révèlent ni trouble génétique, ni prise de médicaments, ni anomalie des électrolytes (potassium, magnésium, sodium). Faute d’explication, un défibrillateur est placé sous sa peau, pour prévenir toute récidive. |
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🧠Et si le cœur n’était que la partie visible de l’iceberg ? |
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Quelques jours plus tard, Ryan est de retour aux urgences ! Ses fourmillements ont empiré, il a perdu toute réaction réflexe dans les jambes, et il a maintenant du mal à marcher. Cette fois, les neurologues prennent le relais des cardiologues. L’un d’eux prescrit une analyse biologique poussée. La prise de sang révèle un diagnostic inattendu : une vitamine est quasiment inexistante dans l’organisme de Ryan. C’est la thiamine ou vitamine B1. |
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⚠️ Une vitamine oubliée, mais essentielle |
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La thiamine est indispensable dans la production d’énergie cellulaire, qu’on appelle ATP. Lorsqu’on manque de thiamine, plusieurs organes peuvent dysfonctionner : • Cerveau : troubles neurologiques, parfois irréversibles (c’est le syndrome de Wernicke-Korsakoff fréquent chez les alcooliques) • Nerfs périphériques : engourdissement, perte de réflexes (appelé béribéri sec) • Cœur : insuffisance cardiaque, œdèmes, troubles du rythme (béribéri humide) Dans le cas de Ryan, tous ces symptômes étaient présents, sans que personne ne pense à une simple carence. |
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🍚 Riz blanc, légumes bouillis, et café : un cocktail à risque |
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L’analyse de son régime par les diététiciens révèle plusieurs erreurs : • Riz blanc : il renferme peu de thiamine, car il a été débarrassé de son enveloppe qui, elle, en contient. • Cuisson systématique des légumes à l’eau : la thiamine étant sensible à la chaleur, elle est détruite en partie et comme elle est hydrosoluble, ce qui reste se perd dans l’eau de cuisson. • Excès de café : certains composés du café (tannins) réduisent l’absorption de la vitamine. De plus, le café étant diurétique, il peut accélérer son élimination. En résumé, Ryan consommait à peine un tiers de ses besoins quotidiens en thiamine. |
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💡 La leçon de cette histoire |
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Dans mon livre Le nouveau guide des vitamines, paru en 1996 au Seuil et préfacé par le Prix Nobel de médecine Jean Dausset, j’ai consacré un long chapitre à la vitamine B1, nutriment fascinant puisqu’il intervient non seulement dans la production d’énergie nécessaire à toutes nos cellules, mais joue aussi le rôle de neuromédiateur, au point que certaines « démences » ne sont en réalité que des carences en thiamine. La thiamine a été découverte en 1910 par Casimir Funk, à l’issue d’un long cheminement scientifique qui a conduit à trouver l’origine du béri-béri, maladie vieille comme l’humanité, mais qui avait pris des allures d’épidémie au 19e siècle en Asie. En 1897, le Dr Christiaan Eijkman avait provoqué un béri-béri chez des poulets en les nourrissant de riz blanc. Or c’est l’époque ou les Asiatiques avaient délaissé le riz complet pour le riz blanc industriel. Vous avez compris la suite. Pour prévenir un déficit en thiamine, il faut suivre une alimentation diversifiée et le cas échéant prendre régulièrement une multivitamine. On trouve de la thiamine dans les produits céréaliers complets, la viande (le porc en est très riche), les abats, le poisson (saumon entre autres). En France, l’essentiel de l’apport est couvert par viandes, poissons et œufs. Attention : on peut se trouver en déficit si on consomme beaucoup de glucides raffinés et de sucre car ces aliments épuisent la thiamine disponible afin d’assurer la synthèse d’ATP ! Des cas de béri-béri chez des adolescents qui suivaient un régime très glucidique ont été récemment décrits. Quant à Ryan, il va mieux, et son cœur s’est stabilisé : les médecins envisagent même de retirer son défibrillateur. |
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Si vous avez aimé cette histoire, rendez-vous dans deux semaines pour une nouvelle lettre. D’ici là , portez-vous bien ! |
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