La lettre des pouvoirs de L’Express, 27 février 2025 | |
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le Parti pris | Ukraine, Algérie : les deux visages de Macron | | par Laureline Dupont Directrice adjointe de la rédaction @laurelinedup Emmanuel Macron se sent à l’étroit. C’est même, chez lui, une seconde nature. Présider un pays, la France, lui a-t-il jamais suffi ? Il faut présider le monde pour ne pas s’ennuyer, songe-t-il. Le poste n’existe pas encore mais le chef de l’Etat déploie une énergie considérable pour le façonner. Depuis ses premiers soubresauts, la guerre en Ukraine et, depuis son élection nouvelle, l’attitude changeante donc inquiétante de Donald Trump à l’égard de Vladimir Poutine, lui offrent une occasion de s’agiter. Avec la certitude – et c’est encore meilleur ainsi – de répondre à une préoccupation des Français. Ainsi à l’Elysée, pour expliquer cet affairement – deux mini-sommets avec des dirigeants internationaux, une réunion avec les chefs de parti sur la sécurité internationale, un voyage à Washington pour s’entretenir avec Donald Trump et le convaincre de "ne pas être faible avec le président Poutine" –, on brandit un sondage publié dans La Tribune dimanche selon lequel 77 % des Français se disent inquiets de voir les négociations de paix se dérouler entre les Etats-Unis et la Russie sans les pays européens. D’ailleurs, il suffit d’observer le service courrier de la présidence. Depuis dix jours, il serait submergé de missives de Français s’inquiétant du sort de l’Ukraine ; "c’est dix fois plus qu’il y a un an", assure un conseiller élyséen. Et que dire de ses interlocuteurs qui, dans les sommets européens, pressent le chef de l'Etat : "Emmanuel, il faut que tu fasses quelque chose" (toujours selon l’Elysée) ? Exaltation présidentielle, énergie, volontarisme… Tout pour l’Europe, et soudain, ce silence éclatant sur l’Algérie. L'Algérie qui, toutes les semaines ou presque, s'impose dans l'actualité nationale. Le sujet serait-il trop petit pour justifier qu’Emmanuel Macron s’en préoccupe ? "Il en parle peu", admet un proche. Qui aussitôt rassure en rappelant les propos tenus lors de la Conférence des ambassadeurs, le 6 janvier dernier : "[Boualem Sansal] est détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens. L'Algérie, que nous aimons tant, et avec laquelle nous partageons tant d'enfants et tant d'histoires, entre dans une histoire qui la déshonore." Des mots fermes prononcés une fois peuvent-ils remplacer des actes forts ? Selon nos informations, quelques jours après la crise diplomatique provoquée par le renvoi en France de l’influenceur Doualemn et la détention de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le chef de l’Etat indique aux principaux ministres concernés qu’il souhaite les réunir le 22 janvier. Il les prie de préparer chacun une liste de sanctions possibles à infliger à l’Algérie. Reportée une première fois puis une deuxième, la réunion n’a finalement jamais eu lieu. Mais entre la France et l'Algérie, le temps n'efface rien, et un événement loin d'en chasser un autre, rend plus prégnantes encore les tensions. C'est l'attentat de Mulhouse et l'assaillant né en Algérie est sous le coup d'une Obligation de quitter le territoire français. C'est Boualem Sansal à qui le régime algérien suggère de choisir "un avocat français non juif" afin de faciliter sa défense, selon une information de Marianne. Et demain ? Tandis que Bruno Retailleau multiplie les déclarations, martelant que "rien ne donne à l'Algérie le droit d'offenser la France", que François Bayrou juge "inacceptable" que l'Algérie ait refusé de reprendre le responsable de l'attaque de Mulhouse, Emmanuel Macron, lui, ne souffle mot. Que veut le président ? Malgré la rare unanimité qui semble traverser son camp concernant la remise en cause l'accord franco-algérien de 1968, le locataire de l’Elysée est, en réalité, peu allant. "Son sujet c’est l’efficacité, justifie l’un de ses interlocuteurs. Il n’a pas de religion sur l'accord de 68 mais il veut s’assurer que c’est le meilleur moyen d’obtenir des résultats concrets sur les laissez-passer consulaires et la coopération en matière migratoire." Et, à en croire son entourage, "certains à Beauvau" lui laisseraient penser que la modification de ces accords ne changerait rien. Scepticisme ou indifférence ? | |
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Cyril Hanouna à France Inter ? Depuis quelques semaines, dirigeants, journalistes et assistants de production de la maison de la radio se triturent les méninges : comment traiter la fermeture de la chaîne C8 ? La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth a dernièrement eu une idée… Pourquoi ne pas accorder un entretien à Cyril Hanouna, durant la matinale ? En interne, l’idée ne fait pas consensus, c’est le moins que l’on puisse dire. Certains animateurs de la tranche se sont montrés un brin réticents à l’idée d’inviter l’animateur sulfureux de “Touche Pas à Mon Poste”, qui n’a de cesse de fustiger le service public. Ils ont donc misé sur le refus de l’intéressé qui, aux dernières nouvelles, aurait donné son accord de principe… | > Retrouvez les indiscrets de L'Express |
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