Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin que l’info, 3 septembre 2024 | |
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L'EDITO | Transition écologique : chiffrer le coût de l'inaction | |  par Valentin Ehkirch Journaliste Le budget a beau être "provisoire", il donne déjà des sueurs froides aux spécialistes de la transition écologique. La "lettre plafond" envoyée fin août par le Premier ministre Gabriel Attal au ministère de la Transition prévoit de larges coupes dans les crédits accordés à certains domaines clés de la décarbonation. Selon le média spécialisé Contexte, ce coup de sabre amputerait le fond vert de 1,5 milliard d’euros et l’électrification des véhicules d’un demi-milliard. Certes, Matignon souligne que les versements de l’Etat aux collectivités locales progresseront de 340 millions d’euros en 2025 par rapport à l’année précédente, mais c’est bien le financement des projets verts majeurs qui est touché par ces coupes. Une "vision budgétaire à court terme", dénonce Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et membre du Haut Conseil pour le climat.
Alors que les conséquences du changement climatique — inondations en montagne, sécheresse, pertes de rendement de l’agriculture — se font toujours plus visibles, l’adaptation à cette nouvelle réalité, et les moyens alloués à son atténuation devraient être une des préoccupations majeures du gouvernement. Las, Bercy continue de souffler le chaud et le froid en matière d’écologie.
"Le problème est que l’on n’a pas eu d’estimation des gains engendrés par les investissements d’Etat dans la transition, et donc une analyse rationnelle qui présenterait une vision intégrée des bénéfices de ces investissements", estime celle qui a été coprésidente jusqu’en juillet 2023 du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). En résumé, on sait ce que l’on gagne, mais pas ce que l’on perd. "Traduire ces coupes en opportunités qui se ferment, en retard qui s’accumulent, et en risques qui peuvent augmenter, serait très instructif", assure-t-elle. Valérie Masson-Delmotte propose que ce travail soit réalisé par le Secrétariat général à la planification écologique, la cellule interministérielle de pilotage de la transition, rattachée à Matignon.
Pour rappel, la transition écologique nécessite des investissements majeurs : 103 milliards d’euros par an pour atteindre une réduction des émissions de CO2 de 55 % en 2030 selon une étude de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) publiée cet été. Faire le choix de l’inaction ne fera qu’alourdir la facture. | |
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