Chers lecteurs et chères lectrices de l’Expresso, Le 23 février prochain, les électeurs allemands se déplacent aux urnes pour des élections fédérales. Anticipé et inattendu, ce scrutin déterminant intervient alors que la plus grande économie d'Europe est en crise. Ce matin, Euractiv vous propose de comprendre ce qui se joue outre-Rhin. D'abord, une antisèche de droit constitutionnel. En Allemagne, les citoyens n'élisent pas directement leur chancelier. Ce sont les parlementaires qui s'accordent sur un candidat. Les députés sont élus à la fois par un scrutin à la proportionnelle et par une élection directe. Le bulletin de vote des électeurs est ainsi séparé en deux colonnes : dans l'une, ils cochent le nom d'un député pour leur circonscription, et dans l'autre, ils élisent la liste d'un parti. Cela permet de déterminer la répartition des sièges au Parlement. Pour y entrer, les partis doivent dépasser le seuil de 5 %, ou faire élire trois de leurs candidats dans leur circonscription. Qui sont les principaux partis en lice ? L'Union chrétienne démocrate d'Allemagne (CDU/CSU), le mouvement conservateur de droite, est actuellement en tête des sondages, avec 30% des intentions de votes. Parti d'Angela Merkel et d'Helmut Kohl, il détient le record de longévité au pouvoir. Son candidat Friedrich Merz est pressenti pour être chancelier. Avec 22% des intentions de vote, le parti d'extrême droite l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) devrait obtenir les meilleurs résultats de son histoire. Farouchement anti-immigration, l'AfD est sous surveillance de la justice pour les sorties anti-démocratiques de certains de ses membres. Actuellement à la tête de la coalition au pouvoir, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) traverse une période difficile. Handicapé par l'impopulaire chancelier Olaf Scholz, candidat à sa propre succession, il ne recueille que 15,5% des intentions de votes. Un climat tendu. La campagne a ces dernières semaines été marquée par une série d'attaques meurtrières qui ont cristalisé les débats sur les questions migratoires. Alors que la CDU/CSU ne devrait avoir besoin que d'un ou deux partenaires de coalition pour gouverner, tous les regards sont désormais fixés sur l'AfD, avec qui Friedrich Merz s'est récemment allié pour faire passer un texte anti-immigration au Bundestag. Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture ! Pour nous partager une information, un commentaire ou simplement nous dire bonjour, écrivez-nous sur X ou à [email protected]. Alice Bergoënd Éditrice |