Quelque chose, Noir, C'est la grosse patate, hein ? On dit que l'espoir fait vivre : vivement une raison d'espérer. C'est étrange d'avoir déjà vécu tout ça, de connaître par coeur ce pays de noirceur et d'être quand même surpris d'y revenir. Tu vois, cette sensation d'impuissance, d'échec et de dégoût ? Elle me rappelle mes vingt ans. L'avenir comme la page blanche d'un devoir à rendre et dont on s'obstine à retarder la première ligne. On sait bien qu'il suffit de mettre un pied devant l'autre pour franchir la montagne, mais le premier pas semble peser si lourd. On voudrait se coucher au bord du chemin, tant pis les amis, continuez sans moi et dites aux auditeurs que aaargh. Bon. Trève de tragédies. Par la fenêtre j'entends des enfants jouer à la trottinette, à la marelle et au ballon devant l'école fermée. C'est le plus joli son du monde, en tous cas aujourd'hui il suffira. J'ai des tonnes de devoirs dans mon ordi mais j'ai peur que le chien les ai mangés. Partout il y a des gens qui tiennent, qui partagent, qui blaguent et s'interrogent. Le bonheur est un devoir politique. En plus il n'est jamais si loin qu'on croit. Prête-moi une chaise, un livre : je suis riche. Il n'y a rien au fond de la piscine, pas de trésor au fond du trou. Faut juste lever la tête et tenir le coup. Rappelle-toi : le plus important dans la vie, ce sont les autres. A défaut de les embrasser écoute-les. SOLITAIRES ET SOLIDAIRES ARTE Radio depuis le 23 avril | | |