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Paris, vendredi 14 décembre 2018

•   Simone Wapler : Draghi, le QE c'est fini !
En mettant fin à sa politique monétaire de rachat de dettes, la BCE va précipiter l'Italie et la France vers la faillite.

•   Bill Bonner : Défi d'initiés à Washington
Nouvelle chute des actions et de l'immobilier, nouvelle baisse des taux de la Fed, 1 000 Mds$ de relance et de gabegies et les portes de l'enfer s'ouvriront enfin.

•  Nicolas Perrin : La récente chute de l'euro est due aux banques
L'économie de l'Eurozone ralentit fortement. Les prêts généreusement accordés par la BCE aux banques arrivent bientôt à maturité ; où est la morphine monétaire ?

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Simone
LES NOTES DE SIMONE WAPLER

Draghi, le QE c'est fini !

Le QE c'est fini
Et dire que c'était
Plein d'argent gratuit
Fourni par Draghi.

Le QE c'est fini
Et dire que c'était
Tout ce qu'il faut
Pour sauver l'euro
A dit Draghi.

Le QE c'est fini
Mais l'Italie
Qui s'en soucie ?

Le QE c'est fini
Comment faire croire
Aujourd'hui
Que la dette n'est pas un souci ?

2 600 Mds€ et quatre ans plus tard, la Banque centrale européenne, par la voix de Mario Draghi, annonce qu'elle va arrêter son faux-monnayage officiel.

Cette somme correspond à plus du PIB de la France, deuxième économie de l'Union monétaire après l'Allemagne.

Si vous êtes de ceux qui pensent que la fausse monnaie permet de résoudre les problèmes, vous pouvez arrêter votre lecture ici et vous procurer un guide touristique du Venezuela et du Zimbabwe, pays que je vous conseille de mettre sur la liste de vos prochaines destinations touristiques.

Si vous êtes de ceux qui pensent qu'une économie saine, consiste à échanger quelque chose contre autre chose (et non pas contre du vent), restons ensemble.

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La fausse monnaie officielle de la BCE ne procure aucune richesse ni prospérité. Elle donne simplement l'illusion que nous pourrons payer nos dettes. Nous = Grèce, Portugal, Espagne, Italie, France.

Cette illusion va désormais se dissiper.

Actuellement, la dette dépasse nos capacités de remboursement. Cette charge incombera à nos enfants, voire nos petits-enfants. Mais jamais dans l'Histoire on a vu une génération accepter d'endosser la dette de la génération précédente. Dans tous les droits, un héritage s'accepte "sous bénéfice d'inventaire".

Maintenant, qui va prêter à l'Italie et à la France pour financer les déficits (pouvoir d'achat bidon) ?

Selon le Financial Times, 50% de la monstrueuse dette italienne arrive à maturité dans les cinq années qui viennent.

La moitié de la dette italienne arrive à maturité dans 5 ans

D'habitude, un pays ne rembourse jamais sa dette : il la roule, c'est-à-dire qu'il contracte un nouvel emprunt pour rembourser l'ancien.

Mais il y a un os.

Les Italiens vendent la dette de leur pays.

Les banques italiennes n'en achètent pas

Les étrangers n'en achètent pas.

C'est la BCE et seulement la BCE qui finance le tarin de vie du gouvernement italien et les "transferts sociaux" des Italiens.

Acheteurs de dette italienne depuis 2015

Lorsqu'il n'y a pas assez d'acheteurs, les taux montent et le pays finit par faire défaut sur sa dette car le simple paiement des intérêts le ruine.

Je n'ai pas les mêmes données pour la France, mais ce n'est pas fondamentalement très différent.

Les temps du pouvoir d'achat à crédit sont finis.

Je ne pense pas que cela plaira aux gilets jaunes. Une fois l'effet Père Noël Macron passé, fin janvier 2019, arrivera le prélèvement à la source qui va amputer les feuilles de paye de ceux qui travaillent et payent l'impôt sur le revenu.

Nous avons prévu les événements suivants :

  1. Problème de pouvoir d'achat
  2. Mouvements de foule pour que les gouvernements "fassent quelque chose"
  3. Défaut sur les dettes
Les deux premières cases sont cochées. Je vous conseille de vous préparer à ce que la troisième soit cochée.

Ce faisant, l'épargne privée sera détruite.

Car c'est le danger de la fausse monnaie officielle : on ne peut pas la distinguer de la vraie monnaie, celle qui a été gagnée honnêtement, épargnée et qui figure au crédit d'un compte bancaire ou d'une assurance-vie.
[NDLR : Comment vous préparer et protéger votre épargne ? Lisez notre Bible des Revenus, que vous pouvez vous procurer en cliquant ici.]



Bill Bonner
LES NOTES DE BILL BONNER

Défi d'initiés à Washington

Commençons par une nouvelle qui nous vient de Bloomberg :

"Cette année, la dette gouvernementale américaine devrait augmenter au rythme le plus rapide depuis 2012, alors que l'économie, plus vigoureuse, ne parvient pas à suivre la marée montante de déficits sous l'administration Trump.

La dette publique totale en cours a grimpé à 1 360 Mds$, soit +6,6%, depuis le début 2018, augmentant de 1 900 Mds$ depuis que le président Donald Trump a pris son poste, selon les derniers chiffres du département du Trésor US. Ce dernier chiffre équivaut à peu près au PIB du Brésil".

Le Dow a toutefois grimpé, les journaux parlant de "légers progrès" dans la guerre commerciale Chine/Etats-Unis.

Il est plus facile de déclencher une guerre que d'y mettre fin. Il se passe des choses qu'aucun des participants n'avait anticipées... qui mènent à d'autres choses encore... qui mènent à leur tour à de regrettables conclusions.

Dans le cas présent, nous sommes d'avis que l'équipe Trump cherche le moyen de laisser tomber la guerre en toute discrétion pour se tourner vers d'autres escarmouches attirant les gros titres.

Sauf que la Chine, après l'arrestation de la directrice financière de l'une de ses entreprises technologiques, montre désormais les dents... et réfléchit sans doute à des représailles qui permettraient malgré tout de maintenir son flot de produits à destination des Etats-Unis.

La guerre du shutdown

Parallèlement, les républicains cherchent un moyen de laisser tomber la guerre du shutdown avec les démocrates. Ils ont peur qu'un shutdown cause plus de dégâts dans leur camp que dans celui de leurs adversaires.

Mais qui peut reculer sans passer pour un idiot ? Et comme nous l'avons vu, personne ne veut avoir l'air d'un idiot ; les idiots ont moins de chances de s'accoupler.

En ce qui nous concerne, nous encourageons le président à s'en tenir à son plan de shutdown.

Non pas parce que nous voudrions voir le mur se construire – nous considérons que c'est un gâchis d'argent – mais simplement parce que nous voudrions voir le gouvernement s'arrêter.

Ce serait un bon rappel du fait que les gens ne peuvent pas faire confiance aux autorités, ni dépendre d'elles.

Ce serait aussi une excellente répétition du moment où le gouvernement se retrouvera enfin à court d'argent et ne pourra plus maintenir le système en activité.

Nous décrivions ce triste avenir à un groupe d'auditeurs à Washington lundi soir.

"Les réductions d'impôts peuvent donner un petit coup de pouce à court terme", avons-nous expliqué, "mais les déficits continuent. Ils empirent à mesure que de plus en plus de gens prennent leur retraite... et que les guerres continuent.

"A présent, mathématiquement et politiquement, il n'y a pas moyen de faire marche arrière. L'élection de Donald J. Trump était probablement la dernière chance du pays d'éviter le désastre".

"Bon et... comment est-ce que tout ça finira ?" nous a-t-on évidemment demandé.

La réunion avait été organisée pour un groupe d'initiés – des élites, à deux pâtés de maisons seulement de la Maison Blanche.

Nous leur avons exposé notre point de vue – sans vraiment avoir le temps de l'expliquer en détails – selon lequel l'argent est factice, prêté à des taux factices... les nouvelles sont factices... les statistiques sont factices... et le boom, lui aussi, était en grande majorité bidon.

Nous avons une économie de bulle, non une économie reposant sur une base solide de hausse des salaires, de productivité, de ventes et de profits.

Nous avions affaire à des initiés de Washington, cependant. Ils se sont esclaffé et ont protesté ; ils étaient incapables d'imaginer un problème qui ne puisse être résolu par une "politique" fédérale.

Ils ne pouvaient concevoir un désastre qui ne puisse être évité par les grosses têtes de Washington. Et ils ne pouvaient croire qu'il existait des aspects de la vie impossibles à plier à leur caprice.

"Le gouvernement a construit le système autoroutier national", ont-ils dit, présentant le programme d'Eisenhower – vieux d'un demi-siècle et peut-être le dernier plan d'infrastructures américain qui ait réussi – comme preuve qu'un nouvel "investissement" massif dans les infrastructures pourrait remettre l'économie sur les rails en cas de nouvelle crise.

Nous avons ignoré leurs protestations.

A la place, nous avons répondu à leur question.

Comment cela va finir

"Je vais vous dire comment ça va finir", avons-nous commencé. "La dernière crise n'a jamais corrigé les erreurs du boom précédent ; on ne l'a pas laissée faire. Au lieu de ça, les autorités y ont coupé court avec leur programme TARP et leur politique de taux zéro.

"Elles ont injecté près de 5 000 Mds$ dans l'économie – des relances budgétaires et monétaires. Evidemment, elles n'avaient pas ces 5 000 Mds$, elles ont donc dû emprunter l'argent – ou le créer à partir de rien.

"Les taux d'intérêt ultra-bas qu'ils ont imposés à l'économie ont encouragé tout le monde à emprunter plutôt qu'épargner, et maintenant, le problème de la dette est pire que jamais.

"La fin commencera donc avec une nouvelle crise de dette. Les entreprises ne pourront probablement pas refinancer leurs prêts. Le marché boursier chutera de 50% environ, voire plus.

"A court terme, les obligations grimperont, les investisseurs tentant de se protéger des actions. L'immobilier et les autres actifs chuteront.

"Nous savons ce qui se passera ensuite. Donald Trump et la Fed ont déjà signalé leurs intentions. Ils sont déterminés à contrer un retournement par une tentative de restaurer l'économie de bulle.

"La Fed va baisser les taux. Mais elle n'a que 225 points de base à sa disposition. Pour faire une réduction équivalente à la dernière, en 2008-2009, elle devrait aller 2,5% environ en territoire négatif. Et elle achètera des actions en plus d'obligations – exactement comme l'ont fait les Japonais.

"L'équipe Trump ne va pas se tourner les pouces pendant ce temps. C'est à ce moment-là que vous aurez votre gros programme d'infrastructures – nous l'estimons à 1 000 Mds$ de gabegies. Et là, les déficits vont vraiment exploser".

"Et ensuite ?" demanda une personne du groupe, d'un air sceptique.

"Ensuite, nous nous franchirons les portes de l'enfer. Joyeux Noël".

Nous ne serons probablement pas réinvité.
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Nicolas Perrin
LES NOTES DE NICOLAS PERRIN

La récente chute de l'euro est due aux banques

La croissance en Zone euro est gravement menacée par la conjoncture, mais surtout pour des motifs structurels. Cela ne va pas faciliter les choses pour celui qui succédera à Mario Draghi le 31 octobre 2019. Le secteur bancaire ne sera pas hermétique au prochain "choc économique".

Faute de rentabilité, la descente aux enfers des banques européennes continue

Fin octobre, j'ai brossé le portrait du secteur bancaire européen (voir ici, ici et ).

En bourse, la dégelée se poursuit sur les banques européennes, lesquelles ont beaucoup moins bien encaissé le mois d'octobre que leurs consoeurs américaines.

Bourse

Source : Les Echos

A la liste des causes de ce désamour que Natixis avait dressée fin août, la banque a ajouté trois nouvelles entrées le 10 octobre (1) :

  • "l'exposition des banques de la Zone euro à certains pays en difficulté (Turquie) ;
  • la dégradation du risque souverain, auquel le risque bancaire est corrélé, dans certains pays de la Zone euro (Italie) ;
  • le ralentissement de la croissance et de l'aplatissement de la courbe des taux d'intérêt dans la Zone euro, alors que la profitabilité des banques de la Zone euro est restée assez faible."


En conclusion, l'équipe de recherche de Patrick Artus estime que "les banques de la Zone euro sont robustes financièrement, mais la rentabilité de leur capital est insuffisante."

La deuxième partie de ce constat est corroborée par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

banques

La Tribune résume le constat dressé par le superviseur du secteur financier français dans son rapport statistique annuel publié le 16 octobre :

"... le secteur bancaire français se trouve dans une 'bonne situation' selon le superviseur, l'ACPR. Cependant, il présente des ratios de solvabilité légèrement inférieurs à la moyenne européenne ainsi qu'un rendement des capitaux propres proche de la médiane mais inférieur à leur coût du capital."

Reste donc à vérifier la première partie du constat de Natixis. La nouvelle batterie de stress tests dont nous ont récemment gratifié l'Autorité bancaire européenne (ABE) et la BCE va nous être utile.

Des banques européennes honnêtes et sincères

Posons d'abord le contexte.

Mi-octobre, le comité de Bâle, qui élabore les normes bancaires internationales, avait "appelé les banques à ne pas "habiller" leur bilan, en réduisant ponctuellement le volume de transactions financières afin d'améliorer artificiellement le niveau de réserves exigé par les réglementations", histoire d'avoir plus de facilités à respecter les critères de Bâle III lors des dates charnières, comme le relève cBanque.

Le journal financier en ligne rapporte également que le comité a rappelé (attention, interdit de ricaner) que "les établissements bancaires devraient également 'se garder de réaliser des transactions dans l'unique but de déclarer et publier des ratios de levier plus élevés aux seules dates de déclaration'".

bilan

Vu le niveau de sincérité des opérateurs bancaires, j'imagine que vous n'aurez sans doute pas été étonnés de prendre connaissance des deux scandales bancaires qui sont venus égayer le mois d'octobre, j'ai nommé Danske Banke (200 milliards d'euros, soit 40 kerviels) et CumEx Files (55 milliards d'euros, soit 11 kerviels).

scandale

Ex Files

Le 22 octobre, notre collègue Yannick Colleu expliquait au sujet du second scandale que :

"Selon une enquête publiée jeudi dernier et menée par 19 médias européens, parmi la cinquantaine de participants à ce montage ayant permis de soustraire plus de 55 milliards d'euros à 11 pays européens, trois institutions bancaires françaises, BNP Paribas, Société générale et Crédit Agricole (via sa filiale Caceis) sont directement impliquées pour un montant de 17 milliards d'euros vis-à-vis de l'administration fiscale française. Pour vous donner une idée de ce que représente ce casse, ce montant est l'équivalent du quart de l'impôt sur le revenu de 2018 ou le double du budget alloué en 2018 au Ministère de la Justice."

Or souvenez-vous, ces trois banques figurent dans le top 10 des institutions financières représentées au sein des 22 conseils consultatifs auprès de la BCE dans le cadre de sa politique monétaire.

top 10

Comme vous pouvez le constater, les derniers stress tests se sont donc déroulés sur des bases on ne peut plus saines : habillages de bilan, noyautage des auditeurs par les audités.

Stress test : officiellement, tout va plutôt bien

Fin octobre, je vous avais relaté la farce des stress tests menés sur les banques grecques au mois de mai. De nouvelles analyses menées sur 48 banques européennes étaient alors annoncées pour le mois de novembre.

L'objet de ces tests était de permettre à la BCE d'avoir une meilleure idée des besoins en capitaux du système bancaire européen. L'annonce des résultats le 2 novembre était très attendue.

Globalement, l'ABE et la BCE sont satisfaites.

Zone euro

Les mesures imposées aux banques par les régulateurs en vue de les forcer à renforcer leurs fonds propres ont rendus les banques européennes "nettement plus solides qu'il y a quelques années", rapporte La Tribune. Elles auraient en effet "renforcé leur capacité à résister à des chocs importants", selon les mots de l'ABE. La Tribune indique par ailleurs qu'"aucune n'est tombée sous le ratio plancher de fonds propres durs (Common Equity Tier 1 ou CET1) de 5,5% dans le scénario testé d'une sévère récession, accompagnée de turbulences sur les marchés". Et cela "en dépit d'un scénario adverse plus sévère que lors de l'exercice 2016", se félicite la BCE.

Globalement, les banques françaises s'en sortent plutôt bien (ce sont BNP Paribas et La Banque Postale qui font baisser la moyenne), alors que les banques anglaises figurent en queue de peloton. Accrochez-vous : "Deutsche Bank, qui suscitait des craintes après trois pertes annuelles consécutives, ne s'en sort pas si mal avec un ratio de 8,14%", rapporte La Tribune. En somme, tout va bien.

Quid des critères retenus pour le scénario adverse ?

On découvre dans le 12ème point du document du régulateur que les "caractéristiques clés du scénario adverse, les chocs les plus importants du scénario défavorable de l'UE entraîneraient : une baisse cumulée du PIB sur trois ans de 2,7% [...]".

Question : au vu du graphique ci-dessous, l'hypothèse retenue par l'ABE vous semble-t-elle suffisante en vue de prémunir le secteur bancaire européen d'une crise en mode 2008 ?

PIB

Sans même évoquer un tel benchmark, on est loin du "test de résistance du système bancaire grec mené en 2015, lequel supposait que l'économie avait ralenti de 6,8% au cours d'une seule année".

Même Bruno Le Maire n'est pas satisfait de la situation, c'est vous dire...

Le Maire

Dans une interview (2) donnée au Parisien fin octobre, il rappelait à raison que sans fédéralisme, la Zone euro est de toute façon condamnée à gérer les crises :

"Mais la Zone euro est-elle suffisamment armée pour faire face à une nouvelle crise économique ou financière ? Ma réponse est non. Il est urgent de faire ce que nous avons proposé à nos partenaires pour avoir une union bancaire solide et un budget d'investissement de la Zone euro."

Bref, comme le dit l'économiste Philippe Herlin :

Herlin

722 milliards d'euros de prêts aux banques (TLTRO) à refinancer à partir de 2020 !

Le même 2 novembre 2018, le gouverneur de la banque centrale finlandaise Olli Rehn tenait des propos qui ont fait plonger l'euro.
[NDLR : L'or a la capacité de s'apprécier lorsque le taux de change de l'euro chutera. Nous vous conseillons d'acheter des pièces en or ayant "cours légal" et notamment les plus connues, comme celle-ci.]

En réponse à une question sur la possibilité pour la BCE de lancer une nouvelle tranche d'opérations ciblées de refinancement de long terme (TLTRO*) à taux très bas pour le secteur bancaire, il a confirmé que "si besoin, nous envisagerons alors l'ensemble de la boîte à outils que nous avons à disposition".(* Targeted Long Term Refinancing Operations)

Mario Draghi et François Villeroy de Galhau avaient en effet chacun évoqué la semaine précédente que cette option pourrait être envisagée en temps voulu.

Car il y a un éléphant au milieu du couloir. Comme le rappelle Reuters :

"La précédente opération TLTRO, d'une maturité de quatre ans, expire mi-2020 et les banques devront commencer à décider un an avant de la façon dont elles comptent remplacer ce financement. [...] Les banques de la zone euro ont emprunté 739 milliards d'euros lors dans le cadre de la dernière tranche de TLTRO qui a eu lieu en mars 2017.

Bilan

Sur ce total, 14,6 milliards d'euros ont été remboursés, le reste arrivant à échéance en 2020 et 2021. Cela pourrait s'avérer douloureux par exemple pour les banques italiennes, qui doivent rembourser 250 milliards d'euros de TLTRO, dans un contexte et de hausse des taux et d'incertitudes politiques."

"Douloureux", je crois que c'est le mot !

En route pour un autre plan de sauvetage avec des prêts bon marché de la BCE ?

Pour le site Zero Hedge(3), ces déclarations sont caractéristiques du fait que "les banques continuent de dépendre des opérations de la BCE pour financer leurs bilans".

Voici l'interprétation que ZH fait de la situation :

"Le fait que la BCE l'envisage, ou 'teste simplement le concept', suggère que la BCE s'inquiète de la convergence d'événements dont l'un est le fort ralentissement de l'économie de la Zone euro, laquelle vient d'afficher son pire PIB [trimestriel] en quatre ans...

Evidemment, comme rien n'a été réparé dans la Zone euro, la BCE n'aura pas d'autre choix que de lancer un nouveau T-LTRO, lequel autoriserait simplement le renouvellement de la dette existante [...].

C'est pourquoi il n'est pas surprenant que l'euro ait atteint un plus bas en cours de séance, ce qui a propulsé le dollar à des sommets et poussé les taux à la hausse, maintenant que la séquence des événements à la BCE semble être en premier lieu un T-LTRO, puis plus de QE[...].

BCE

Dans tous les cas, et comme à l'accoutumée avec la BCE, attendez-vous à une vague de dénégations à court terme, suivie d'un autre ballon d'essai pour évaluer la réaction du marché, avant que Draghi ne s'engage finalement dans un nouveau T-LTRO massif autour de la nouvelle année."

Que voilà un autre point de vue que celui de la BCE et de l'ABE, une semaine seulement après que Mario Draghi a fermement déclaré (le 25 octobre) qu'il sonnait la fin de la morphine monétaire pour décembre, n'est-ce pas ?

En ce qui me concerne, au vu des différents risques que nous avons abordés au fil des derniers billets, je souhaite bien du courage à ceux qui se tâtent pour se présenter en tant que candidat à la succession de l'italien le 31 octobre 2019 – ou plutôt devrais-je dire pour le prochain Halloween !

(1) https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/
s1YbeqFocQkMixRkI5RduQ==

(2) https://fr.reuters.com/article/companyNews/idFRL8N1X808B
(3) https://www.zerohedge.com/news/2018-11-02/only-serious-economic-shock-ecb-said-consider-new-t-ltro-euro-tumbles

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