Sale temps pour Facebook | | Chez nous, il neige. Chez Meta, c'est la tempête. Plusieurs frondes sont en cours contre le géant des réseaux sociaux, qui doit essuyer de nombreuses polémiques. Tour d'horizon. La société qui dénigre TikTok Selon les informations du Washington Post, Meta, la société mère de Facebook, a engagé le cabinet de conseil Targeted Victory, lié au Parti républicain, pour orchestrer une campagne de dénigrement contre son principal rival, TikTok. La société a ainsi travaillé d'arrache-pied pour relayer des rumeurs sur le danger potentiel de l'application dans des lettres et tribunes de la presse locale. Le but de cette manœuvre de lobbyiste ? « Faire passer le message que si Meta est le punching-ball actuel, TikTok est la vraie menace », comme l'écrit dans un mail un membre de Targeted Victory. « Le rêve serait d'obtenir des titres dans la presse comme "De la danse au danger : comment TikTok est devenu le réseau social le plus nocif pour les enfants" », écrit un collaborateur de Targeted Victory dans un mail.
Des centaines de médias locaux n'ont pas « pu résister à l'appât » et ont amplifié « les affirmations douteuses sur la plateforme », d'après le Nieman Lab. Ainsi, un prétendu challenge TikTok consistant à gifler un enseignant a été mis en exergue. Or, une telle tendance n'a jamais existé sur le réseau social, et a priori, la rumeur serait partie de Facebook, selon Insider. « Au-delà de la fausse controverse, Facebook a inquiété les enseignants du pays en leur faisant craindre que leurs élèves ne les frappent », observe The Nieman Lab. Chez Meta, le lobbying ne connaît plus aucune limite. « Ces tactiques brutales, longtemps courantes dans le monde de la politique, sont devenues de plus en plus visibles dans un secteur technologique, à un moment où Facebook est sous pression pour reconquérir les jeunes utilisateurs », analyse The Washington Post. Les adolescents passent en effet aujourd'hui 2 à 3 fois plus de temps sur TikTok que sur Instagram. Meta a ainsi dépensé plus en lobbying fédéral que presque toutes les grandes entreprises et groupes industriels aux États Unis, sauf six, avec plus de 20 millions de dollars l'année dernière, d'après les données d'OpenSecrets. Pour le journaliste tech Casey Newton, cette campagne secrète a été très « imprudente ». « La paranoïa de l'entreprise l'a conduite à s'infliger sa propre blessure » : si la société espérait faire pression sur les médias pour qu'ils choisissent un nouveau bouc émissaire, elle a manqué sa cible. L'action de groupe sur la pub Ce n'est pas la seule bataille que doit mener Facebook (Meta). Sur un autre front, la société fait face à une action de groupe aux États-Unis. Sa faute ? Avoir « sciemment surestimé la portée potentielle de certains de ses produits publicitaires auprès des utilisateurs d'Instagram ou de Facebook ». L'affaire inclut plus de 2 millions d'annonceurs, selon les infos de Bloomberg. Ce recours collectif concerne les propriétaires de petites entreprises et des particuliers qui ont acheté des publicités sur Facebook ou Instagram depuis le 15 août 2014. « Pendant des années, Facebook a été confronté, à plusieurs reprises, à un choix entre dire la vérité à ses clients ou préserver ses revenus : à chaque fois, Facebook a choisi ses revenus », font savoir les avocats des plaignants. En 2021, Meta a généré 115 milliards de dollars de revenus publicitaires, « son record historique », explique Les Echos.
Le succès en trompe-l'œil de Reels Enfin, la plateforme doit faire face à la grogne des créateurs de contenus sur Instagram, excédés par Reels. « Personne ne veut plus de vidéos merdiques sur Instagram. Les créateurs détestent faire des vidéos que leur public déteste regarder », constate un article de Vox. Les créateurs déplorent la priorité accordée par Instagram à la vidéo, devenue clé pour maintenir l'engagement et la croissance des followers. « Non seulement les vidéos demandent beaucoup plus de travail (et sont plus chères à réaliser), mais de nombreux utilisateurs ne veulent pas les regarder », assure le média. | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | Le South China Morning Post (SCMP) part à la conquête du métaverse. Les lecteurs du journal ont jusqu'à la fin du mois pour s'inscrire sur Sandbox, un monde virtuel où les joueurs peuvent créer, posséder et monétiser leurs expériences de jeu sur la blockchain. Le média s'est lancé dans l'aventure à l'occasion de « The Sandbox Alpha Season 2 », le second événement virtuel organisé par la plateforme. Le SCMP a créé un monde virtuel distinct donnant vie au Hong Kong Star Ferry et au Hong Kong Central Pier - deux monuments emblématiques de Hong Kong. Parmi les expériences proposées, les joueurs ont la possibilité de se téléporter dans le temps pour en savoir plus sur l'histoire du Hong Kong Star Ferry en accomplissant diverses quêtes. Pourquoi c'est un pavé ? Il s'agit d'une opportunité pour les médias de conquérir de nouvelles audiences : « Le métaverse est un pont pour se connecter avec une nouvelle génération de lecteurs et de natifs du numérique », explique Gary Liu, le directeur de SCPM. Sébastien Borget, cofondateur de The Sandbox, ajoute : « L'équipe du South China Morning Post ouvre la voie en tant que média grand public dans le métaverse. Ils ont produit une expérience très convaincante et culturellement riche dans The Sandbox. » | UN FORMAT À LA LOUPE | | Le développement des podcasts ne semble pas faiblir et ce format pourrait bien devenir un levier puissant pour la publicité. Selon une étude commandée par le Guardian, 41 % de la population britannique en écoute plus qu'il y a 12 mois et 65 % des auditeurs prêtent attention aux publicités dans les podcasts, contre 39 % pour les publicités télévisées et 38 % pour la radio. « Les podcasts offrent donc un meilleur potentiel de revenus publicitaires que les autres formats de contenus », observe What's New in Publishing. Enfin, la réputation de l'éditeur n'est pas sans effet sur les publicités des podcasts. 62 % des personnes interrogées ont déclaré avoir trouvé les publicités diffusées dans un podcast portant la marque The Guardian plus instructives/intéressantes, contre 50 % qui ont écouté les mêmes publicités dans un podcast sans marque. « Les podcasts sont en train de s'imposer en tant que supports de diffusion. Ce qu'ils savent vraiment faire, c'est offrir une audience attentive – plus que tout autre format », conclut l'étude. Conséquence : les spécialistes du marketing investissent de plus en plus dans l'audio et les prix des publicités publiées au sein des podcasts augmentent, fait savoir le Wall Street Journal. Bien que les podcasts représentent moins d'un cinquième du marché de la publicité audio numérique pour les grandes marques nationales, « ils constituent le segment qui connaît la plus forte croissance ». | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | Si vous ne vivez pas dans une grotte, vous avez sûrement entendu parler de la gifle de Will Smith administrée à l'humoriste Chris Rock aux Oscars. The Guardian est le premier à avoir pressenti le buzz. Sa vidéo non censurée de l'incident – et de l'acteur de Men in Black s'exclamant : « Keep my wife's name out your f**king mouth » – est depuis lors en tendance YouTube. L'extrait du journal britannique est devenu si viral qu'il a battu les précédents records d'audience pour un clip non musical sur YouTube. L'exploit était détenu depuis novembre 2021 par le YouTuber MrBeast pour sa vidéo intitulée « Squid Game In Real Life ! ». La gifle de Will Smith a dépassé plus de 48 millions de vues en seulement 16 heures et cumule à ce jour plus de 87 millions de vues. Le moins que l'on puisse dire est qu'il s'agit (sans mauvais jeu de mots, hen) d'un contenu qui claque ! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | « Le seul moment où je suis sincère avec moi-même, c'est quand je suis sur scène », confie Johnny Hallyday. Dans une série en cinq épisodes diffusée sur Netflix, les réalisateurs Alexandre Danchin et Jonathan Gallaud reviennent sur « l'idole des jeunes », Johnny, son style rockeur, sa crinière flamboyante et ses expressions marquées. Nourrie d'images d'archives inédites et par la voix du feu chanteur, la balade se révèle charmante. Loin des caricatures servies par Les Guignols, le présentant comme un imbécile heureux, ringard et plouc, affublé d'un nez proéminent et de tics de langage, le portrait laisse entrevoir à la fois un enfant sauvage et un rockeur hors norme au charisme réel. « Johnny par Johnny » : à voir ici. |
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