| | Edito Le plomb : nouvel ennemi public n°1 de notre santé ?
On sait que le saturnisme, c’est-à-dire l’intoxication chronique au plomb, même s’il n’a sans doute pas été le principal responsable de la chute de l’Empire romain, comme certaines théories l’ont affirmé dans le passé, a été un véritable problème de santé publique sous la Rome antique. En étudiant les ossements de 55 victimes de l'éruption du Vésuve, l'archéologue et anthropologue américaine Dr Sara Bisel, a notamment pu mesurer, sur des squelettes de Romains morts à Herculanum, lors de l’éruption du Vésuve en 79 de notre ère, des concentrations de plomb allant jusqu’à 84 particules de plomb par million, ce qui est exceptionnellement élevé et a pu provoquer des conséquences néfastes sur l’organisme et la santé de ces habitants. En France, selon l’Institut national de veille sanitaire (InVs), la prévalence du saturnisme a fortement baissé depuis une trentaine d’années, grâce à la suppression du plomb dans l’essence et à la réhabilitation des logements anciens. Une étude menée en 2008-2009 estime ainsi que le nombre d’enfants de 1 à 6 ans concernés est passé de 84 000 à 4 400. Néanmoins, plusieurs associations, dont la Fondation Abbé Pierre, considèrent que le saturnisme est loin d’être éradiqué en France. Celles-ci font valoir que, si l’on prend en considération l’abaissement en 2015 du seuil d’alerte de 100 µg/l à 50 µg/l, c’est environ 70 000 personnes qui resteraient exposées, dans leur habitation, à une plombémie néfaste pour leur santé. Les pouvoirs publics, conscients de ce problème, ont d’ailleurs fixé en 2014 l’objectif d’une plombémie moyenne par habitant de 12 mg par litre de sang. C’est dans ce contexte qu’une étude, qui n’a pas eu un énorme écho médiatique, est venue il y a quelques jours secouer la communauté scientifique internationale et n’a pas fini de faire parler d’elle : une équipe de recherche américaine dirigée par deux éminents scientifiques, les Professeurs Stephen Rauch (Université de Californie-Berkeley) et Bruce Lanphear (Université Simon Fraser-Colombie britannique), vient en effet de publier un remarquable et rigoureux travail épidémiologique qui montre que les conséquences biologiques et sanitaires de l’exposition au plomb seraient en fait largement sous-estimées. Intitulée « Faible exposition au plomb et mortalité chez l’adulte aux Etats-Unis », cette étude qui était, en raison de son ampleur, très attendue par la communauté scientifique, montre que, sur les 2,3 millions de décès qui surviennent chaque année aux États-Unis, environ 412.000 pourraient être attribués à une exposition au plomb, soit presque autant que le nombre de morts dus au tabac dans ce pays. Cette estimation est dix fois plus élevée que celle admise jusqu’à présent, ce qui amène les auteurs de l’étude à alerter sur la nécessité de limiter l’exposition de la population au plomb (Voir Etude du Lancet). « Cette étude confirme, contrairement à ce que l’on pensait, qu’il n’existe pas de niveau d’exposition sans danger aux substances toxiques, et qu’une exposition environnementale au plomb, même faible, constitue un facteur de risque majeur de décès prématuré aux Etats-Unis » explique Bruce Lanphear, l’un des principaux auteurs de cette recherche. L’étude rappelle que, si l’exposition des populations a diminué depuis l’interdiction du plomb dans l’essence dans une centaine de pays, ce métal est encore largement présent dans notre environnement, qu’il soit inhalé (pollution industrielle, fumée de cigarette) ou ingéré de façon inconsciente (eau du robinet des vieilles maisons dont la plomberie contient du plomb, aliments) ou par inadvertance par des jeunes enfants (peintures murales anciennes, cosmétiques). Or le plomb présente la caractéristique de rester présent très longtemps dans l’organisme. Ce métal lourd est toxique à de multiples niveaux : non seulement il est responsable de troubles irréversibles du système nerveux central chez l’enfant, mais il est également nocif pour les reins, le sang et le système cardiovasculaire. L’OMS a par ailleurs reconnu en 2017 qu’il n’existe pas de seuil sous lequel l’exposition au plomb serait sans danger. Si les risques, notamment neurologiques et cérébraux liés à une exposition au plomb, sont à présent bien connus, les conséquences d’une très faible exposition à ce métal (moins de 0,1 milligramme par litre) sur le système cardiovasculaire restaient jusqu’à présent une question scientifique très peu étudiée. C’est précisément sur ce point crucial que l’étude américaine de Stephen Rauch et Bruce Lanphear change considérablement la donne. En effet, si certaines études avaient déjà montré que l’exposition chronique au plomb pouvait augmenter les risques de décès cardiovasculaires, cette étude est la première de grande ampleur à se focaliser exclusivement sur les conséquences biologiques et médicales d’une exposition de longue durée au plomb à de très faibles concentrations. Elle était donc particulièrement attendue, comme le confirme Philippe Glorennec, chercheur à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset). Dans ce vaste travail épidémiologique, les chercheurs ont dosé le plomb dans le sang de 14.000 Américains entre 1988 et 2011 (en moyenne 0,027 milligramme de plomb par litre de sang). Ces scientifiques ont ensuite observé les causes de décès chez les participants pendant cette période : 4 400 sont morts, dont 1800 à cause d’une maladie cardiovasculaire et 988 d’une insuffisance cardiaque. Après avoir réalisé une pondération des différents facteurs de risque de ces maladies (niveaux socio-économiques, diabète, hypertension, cholestérol, consommation d’alcool et de tabac), les chercheurs ont essayé d’évaluer le nombre et la proportion des décès imputables au plomb. Résultat : le risque de décès augmente avec la quantité de plomb mesurée chez les participants lors du lancement de l’étude. Les personnes avec les plus grandes quantités de plomb (0,067 mg/L) avaient un risque augmenté de 70 % de mourir d’une maladie cardiovasculaire et deux fois plus de probabilité de décéder d’une insuffisance cardiaque. Enfin, ces chercheurs ont extrapolé leurs résultats à l’ensemble de la population américaine et ont calculé que la fraction attribuable &agr ave; la population de la concentration de plomb dans le sang pour la mortalité, toutes causes confondues, était de 18,0 %, ce qui équivaut à 412 000 décès par an (256 000 décès d'origine cardiovasculaire et 185 000 décès par an dus à une cardiopathie ischémique). Pour expliquer ces effets toxiques du plomb sur le système cardiovasculaire, l’étude rappelle que d’autres travaux ont montré que le plomb provoque une hypertension, génère un stress oxydatif et une inflammation, diminue l’élasticité des vaisseaux sanguins et favorise le développement de l’athérosclérose, de la thrombose et d’une hypertrophie ventriculaire gauche. Les auteurs de ce travail soulignent cependant que leur étude ne peut pas démontrer de manière certaine que le plomb est directement responsable de ces décès. Ils rappellent que les maladies cardiovasculaires résultent en effet de la combinaison complexe de multiples facteurs, dont le mode de vie, les caractéristiques génétiques et l’exposition aux substances polluantes. Mais cette étude n’en reste pas moins très importante car elle conforte de manière très solide, comme le souligne le chercheur français Philippe Glorennec, l’hypothèse d’une possible incidence considérable sur la santé humaine que pourrait avoir une faible exposition au plomb. Cette étude rend également nécessaire, pour le plomb mais également pour d’autres substances à la toxicité maintenant avérée, comme les particules fines, la mise en place de politiques publiques globales, articulant étroitement santé publique, urbanisme et transport et permettant de prévenir beaucoup plus efficacement l’exposition à ces substances et l’apparition des maladies cardiovasculaires ou des pathologies neurodégénératives qui en résultent. S’il s’avère que les conséquences médicales et sanitaires d’une exposition de longue durée au plomb ont bien été dramatiquement sous estimées, comme semble le montrer de manière convaincante cette étude américaine très sérieuse, cette nouvelle affaire du plomb ne serait pas sans rappeler le scandale de l’amiante en France. Rappelons que cette substance, dont les dangers pour l’homme étaient déjà scientifiquement établis dès 1945, ne fut définitivement interdite en France qu’en 1997, à l’initiative du Président Chirac. En 2005, un rapport implacable du Sénat fit grand bruit en montrant que l’utilisation de l’amiante était responsable de 35 000 décès survenus entre 1965 et 1995 en France, et allait probablement entraîner 100 000 décès supplémentaires entre 2005 et 2030. Rappelons également qu’un rapport de l’INSERM sur l’amiante, en 2006, a établi que : « Il n'y a pas de limite sous laquelle on peut considérer que l'amiante n'est pas cancérogène ». En transposant à notre pays les chiffres terribles avancés par cette étude américaine, cela voudrait dire que le plomb pourrait être à l’origine d’environ 90 000 décès par en France (sur les 600 000 décès annuels), un chiffre supérieur à celui des morts provoquées chaque année par la pollution (environ 50 000 morts) ou encore le tabac (environ 80 000 morts). Nous serions alors face à un défi de santé publique tout à fait majeur ! Rappelons que le plomb reste très présent dans notre environnement. Il y aurait encore, si l’on recoupe les estimations de l’Insee, celles de l’ANAH et celles de la Fondation Abbé Pierre, environ 2,8 millions de logements insalubres et vétustes en France (7 % du parc total de logement) qui présenteraient notamment une mauvaise ventilation, ainsi que des infiltrations d’eau et une humidité persistante. En 2008, une vaste étude dirigée par Philippe Glorennec, professeur d'évaluation des risques à l'EHESP (l'École des hautes études en santé publique) de Rennes, a permis de réaliser pour la première fois en France, dans différents types de logements, individuels ou collectifs, de nombreuses mesures du plomb dans les peintures, les poussières, et dans l'eau que boivent les enfants. Cette enquête a montré qu’en dépit de l'interdiction de la peinture au plomb en 1948, de nombreuses peintures contenant du plomb ont été massivement utilisées pour l’entretien des logements, jusqu’à la fin des années 70. Toujours selon cette étude, on trouverait des traces de peinture au plomb dans 878 000 logements en France accueillant des jeunes enfants. L'étude montre également que dans 100 000 logements, l’eau distribuée contient un taux de plomb supérieur à la norme européenne de 10 microgrammes par litre. A l’époque, cette étude avait uniquement pour objet de mieux évaluer le nombre d’enfants qui pouvaient être exposés à des concentrations excessives de plomb et risquaient par conséquent de développer un saturnisme. Mais les conclusions de l’étude américaine que nous avons évoquée change évidemment la donne et montrent qu’au-delà des risques de saturnisme pour les enfants, une exposition chronique au plomb augmenterait également très sensiblement les risques de mortalité cardiovasculaire chez l’adulte, y compris à des seuils d’exposition bien inférieurs aux normes européennes et nationales en vigueur. Un rapide calcul permet d’évaluer à environ six millions le nombre de personnes en France vivant encore dans un logement classé comme « vétuste » ou « insalubre ». Bien sûr, cela ne signifie pas, fort heureusement, que l’ensemble de ces personnes sont exposées à de fortes concentrations de plomb dans leur environnement car cette catégorie de logements comprend des habitations qui présentent de grandes disparités en termes d’état réel et d’entretien. Néanmoins, il semble probable que plusieurs millions de personnes dans notre pays, notamment celles en situation de précarité, restent exposées régulièrement à de faibles doses de plomb. Les maladies cardiovasculaires représentent, on le sait, la deuxième cause de mortalité en France (juste derrière le cancer), avec environ 150 000 décès par an en France et, si les conclusions de cette étude américaine étaient confirmées au niveau national par un travail épidémiologique équivalent, les pouvoirs publics devraient prendre sans tarder des mesures bien plus strictes et volontaristes que celles actuellement mises en œuvre, pour identifier de manière précise les différentes sources d’exposition au plomb, de manière à pouvoir les supprimer ou les réduire le plus rapidement possible, que ce soit dans l’habitat, les bureaux, les transports ou l’industrie, sans oublier bien sûr la qualité de l’eau potable. Mais cette possible implication à grande échelle du plomb comme facteur très nuisible de toxicité cardiovasculaire pose, d’une manière plus générale, la question de la sous-évaluation des conséquences réelles pour la santé humaine d’une exposition de longue durée à un certain nombre de substances chimiques, y compris lorsque cette exposition se fait à des taux ou concentrations très faibles. Après l’amiante dont on sait aujourd’hui, mais à quel prix, qu’elle cause des dégâts considérables chez l’homme, même à des doses extrêmement faibles, Il a en effet été scientifiquement démontré par des études récentes que certains perturbateurs endocriniens (bisphénol, parabènes, phtalates), certains composés dits « organochlorés » ou encore certaines substances comme la dioxine ou le triclosan, pouvaient avoir de graves effets sur la santé humaine, même à très faibles doses. Un étude de l’Inserm réalisée l’an dernier par l'équipe de Rémy Slama, de l'Institut pour l'avancée des biosciences à Grenoble, sur 529 petits garçons, a par exemple clairement montré que l'exposition au bisphénol A (substance aujourd& #8217;hui interdite), même à de très faibles doses, des mères pendant la grossesse, était associée à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et des comportements de type hyperactif à 5 ans. Qu’on m’entende bien : il ne s’agit nullement de verser dans le catastrophisme, ou d’affoler la population en extrapolant de manière trop rapide les résultats de cette étude qui demande évidemment à être confirmée dans notre pays par des travaux de la même rigueur scientifique. Mais nous avons le devoir de faire preuve de responsabilité et nous ne pouvons pas rester sans réagir et nous enfermer dans un déni aveugle, comme cela a malheureusement été le cas avec l’amiante et plus récemment avec les particules fines. Je souhaite donc que notre communauté scientifique nationale se mobilise sur ce sujet très important et fasse toute la lumière sur les dangers réels d’une exposition prolongée à de faibles concentrations de plomb (c’est-à-dire inférieurs aux normes actuellement en vigueur) pour la santé humaine. Je souhaite également que nos responsables politiques et nos élus accordent sans tarder à cette question toute l’attention qu’elle mérite et donnent aux services de l’Etat et à la recherche publique les moyens de réaliser un état des lieux complet, objectif et incontestable sur cette question qui pose une interrogation majeure en matière de santé publique. Peut-être, c’est mon vœu le plus cher, découvrirons-nous alors que finalement le danger réel pour la santé globale est moins grand que semble le montrer cette étude et que d’autres facteurs ont été sous-estimés. Mais si cela n’était pas le cas, nous aurions au moins les éléments de connaissance scientifique nous permettant d’agir de manière efficace et ciblée pour réduire considérablement ce nouveau risque insidieux et diffus pour notre santé. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat | |
| | Nanotechnologies et Robotique | |
| | | C'est un défi technologique de taille que viennent de relever tous les acteurs publics et privés concernés : concevoir et développer d'ici 2025 un robot fiable, polyvalent et robuste, capable de tailler la vigne aussi bien et aussi vite qu'un être humain… Le robot R2T2 devra réaliser une taille qualitative, compatible avec les exigences des cahiers de charges des appellations d’origine, tout en assurant un débit de chantier suffisant pour être rentable. La taille de la vigne est une opération clé dans la conduite du vignoble. Elle est aussi la tâche la plus pénible car elle est particulièrement répétitive et réalisée dans des conditions hivernales difficiles. "L'exploitation du vignoble reste peu mécanisée du fait de sa haute technicité, ce qui nuit à l’attractivité du métier de vigneron et constitue un frein au développement de la filière" a expliqué en préambule Jacques Tranier, directeur de Vinovalie, lors de la présentation du programme dans la Cave de Rabastens. Consciente du haut niveau de risque pour la pérennité de la filière, Vinovalie en a fait l’une de ses priorités. « Le sujet est particulièrement stratégique pour la coopérative qui se doit de sécuriser l’exploitation des surfaces viticoles afin de maintenir et développer ses volumes d’approvisionnement » précise son représentant. Avec cinq mille pieds de vignes à l’hectare, le vigneron high tech a de quoi se réjouir qu’un tel outil voit le jour. Vinéo avait déjà mis au point un premier robot désherbeur. Du coup, R2T2 entre dans le programme Biovalie 2025 qui comprend notamment sept grands axes dont la biodiversité, avec la plantation de plants disparus. R2T2 assure le bien-être au travail grâce à la réalisation de tâches difficiles. Pour relever ce challenge et mettre au point ce programme, le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation a réuni autour de Vinovalie des partenaires reconnus pour leur expertise. Pour l’analyse d’image et le système décisionnel, un binôme public/privé avec le Laas-CNRS, Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes, et la société Orme (mécatronique et le machinisme agricole) sont mobilisés. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Touléco-Tarn | | | |
| Des chercheurs de l'Université nationale des sciences et technologies MISiS (Moscou, Russie), en collaboration avec des collègues du Centre national de recherche en microbiologie appliquée et en biotechnologie et de l'Université de Queensland (Brisbane, Australie), ont élaboré des nanomatériaux hybrides à base de nitrure de bore et d'argent efficaces dans le traitement des maladies oncologiques, ainsi que comme nouveaux catalyseurs et agents antibactériens. L'intérêt pour les nanomatériaux vient du fait qu'en diminuant la taille d'un matériau jusqu'à quelques nanomètres (1 nm = 10-9 m), sa structure électronique change et de nouvelles propriétés chimiques et physiques de la substance se manifestent. Par exemple, en diminuant un aimant jusqu'à une taille de 10 nm, il peut entièrement perdre ses propriétés magnétiques. A l'heure actuelle, les chercheurs passent de l'étude isolée des nanoparticules (fullerènes, nano-tuyaux) aux recherches sur la combinaison de différents matériaux à un nano-niveau. Ainsi est apparue la notion de nanomatériaux hybrides ayant les priorités des composantes individuelles qui les composent. Grâce à l'hybridation, il est possible d'obtenir des combinaisons de propriétés incompatibles auparavant, par exemple obtenir à la fois un matériau solide et souple. De plus, les chercheurs ont remarqué que souvent, les combinaisons de nanomatériaux affichaient des propriétés améliorées, voire nouvelles par rapport à celles dont elles étaient initialement dotées. Actuellement, le domaine de la science lié aux nanohybrides commence seulement à se développer. Les chercheurs de l'Université MISiS étudient activement les propriétés des nanomatériaux hybrides basés sur des nanoparticules de nitrure de bore (BN) — élément choisi comme base des nouvelles nanoparticules hybrides parce qu'il est chimiquement inerte, biocompatible et possède une densité relative basse. De tels hybrides possèdent une combinaison utile de propriétés : biocompatibilité, forte densité et conductivité thermique, stabilité chimique et isolation électrique élevée. Cela explique leur efficacité dans la création de nouveaux produits biomédicaux, la solidification de métaux légers et de polymères, la production de pellicules super-hydrophobes transparentes, ainsi que de dispositifs quantiques. "Nous avons étudié les propriétés de nanohybrides basés sur des nanoparticules de nitrure de bore et d'argent (BN/Ag) et avons découvert leur important potentiel d'utilisation. Nous nous sommes tout particulièrement intéressés à leur usage dans le traitement des maladies oncologiques, ainsi qu'à l'activité catalytique et antibactérienne propre à ces substances", explique Andreï Matveev, l'un des auteurs de l'étude et scientifique en chef du laboratoire Nanomatériaux non organiques de l'Université MISiS. D'après le chercheur, de tels nanohybrides peuvent être utilisés en oncologie en tant que base pour les produits d'acheminement de médicaments jusqu'à la tumeur. Les nanohybrides imprégnés du médicament se retrouvent ainsi dans les "conteneurs" qu'il faut transporter à l'intérieur des cellules cancéreuses. A cet effet, les nanohybrides sont chimiquement modifiés par un ajout d'acide folique (vitamine B9) à leur surface grâce à une nanoparticule d'argent. Étant donné que, dans les cellules cancéreuses, se trouvent des récepteurs d'acide folique en nombre pathologiquement accru, les nanohybrides modifiés par l'acide folique s'accumulent principalement dans ces tissus. Au final, leur concentration y devient mille fois supérieure par rapport aux tissus sains. A l'intérieur de la cellule cancéreuse, l'acidité est plus élevée que dans l'espace intercellulaire : ce changement d'acidité est justement utilisé pour libérer le médicament du nano-conteneur. "De cette manière, le médicament est émis essentiellement à l'intérieur des cellules cancéreuses, ce qui réduit fortement la concentration générale du produit dans l'organisme, et par conséquent empêche l'intoxication", souligne Andreï Matveev. Les particules synthétisées ont également montré une forte activité antibactérienne contre les bactéries de test Escherichia coli — une bactérie intestinale qui se trouve généralement dans l'eau sale. C'est pourquoi la décontamination de l'eau par ces nanohybrides pourrait être opportune en situation d'urgence ou en temps de guerre. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Beilstein Journal of Nanotechnology | | | |
| La saisie et la manipulation de petits objets aux formes très variées reste un véritable défi pour les spécialistes de la robotique. Pourtant, automatiser ces tâches dites de "picking" permettraient aux géants du e-commerce de réaliser d'importants gains de productivité au sein de leurs entrepôts. Les travaux d'une équipe de chercheurs du MIT et de l'université de Princeton pourraient changer la donne. L'équipe vient de publier une vidéo montrant un robot capable de localiser et de ramasser n'importe quel objet, au milieu d'autres, et de le déplacer à un autre endroit précis. Le dispositif est constitué d'un bras robotisé industriel classique doté d'un préhenseur et d'une ventouse spécifiques, complété par une batterie de caméras. L'équipe a d'abord entraîné le robot à déterminer quelle stratégie était la meilleure pour attraper un objet en lui montrant une série d'items et différentes méthodes d'approche. C'est seulement après cette première étape de saisie que le robot doit reconnaître la nature de l'item pour déterminer où il doit le déposer. Le robot effectue cette opération grâce à la multitude de caméras qui photographient l'objet sous différents angles et dont les clichés sont comparés à une base de données dont dispose le robot. Lorsque celui-ci réussit à faire correspondre les clichés avec une image connue, il identifie l'item et le dépose au bon endroit. Au fur et à mesure de la vidéo, on voit ainsi le bras robotisé attraper et déplacer une balle. Puis réaliser la même opération avec un balai de toilettes, une brosse à dents et un emballage rectangulaire. Lors du dernier concours de robotique organisé par Amazon, le robot a remporté l'épreuve de picking. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash MIT | | ^ Haut | |
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| | | Des chercheurs du MIT développent un appareil produisant de l’électricité à partir des fluctuations de température. Cette énergie pourrait ensuite servir à alimenter des dispositifs de communication et des capteurs multi-fonctions. L’énergie est extraite via un résonateur thermique. Ce dernier capte la chaleur d’un côté et la retransmet de l’autre. Lorsque les deux extrémités du résonateur ont atteint l’équilibre thermique, l’énergie est captée grâce au phénomène thermoélectrique. Selon ses créateurs, ce nouveau dispositif pourrait alimenter des capteurs à distance ou des systèmes hors-réseau pendant plusieurs années, simplement en utilisant les changements de température, comme ceux accompagnant les cycles nuit-jour par exemple. Si l'idée n'est pas nouvelle, la technologie employée est en revanche inédite. Les chercheurs ont utilisé le graphène, une mousse métallique unique et de l’octadécane. Ce dernier prend la forme d’un matériau cireux à changement de phase. En d’autres termes, cette « cire » passe de l’état solide à l’état liquide (et vice-versa) selon les variations locales de température. Cela confère au résonateur une effusivité thermique optimale. L’effusivité thermique désigne la capacité d’un matériau à échanger de l’énergie thermique avec son environnement ; c’est une combinaison entre la conduction et la capacité thermiques. Lors des tests, un petit échantillon du résonateur thermique, soumis à une différence de température nuit-jour de 10°C, a produit une tension de 350 mV et une puissance de 1.3 mW. Ces valeurs sont tout à fait suffisantes pour alimenter des petits capteurs et des systèmes de communication. En outre, le dispositif est conçu pour fonctionner dans n’importe quelle condition météorologique, y compris dans l’ombre ou le brouillard, dès lors qu’apparaissent des fluctuations de température. Il pourrait même être relié à des panneaux solaires afin de capter l’excès de chaleur non-absorbé par les panneaux. Il pourrait également servir comme source d’énergie de secours. À terme, ses développeurs envisagent de le tester pour tous types de variation thermique : du cycle marche-arrêt d’un réfrigérateur jusqu’aux machines industrielles. Ce nouveau générateur serait également une source optimale d’énergie complémentaire pour les rovers d’exploration envoyés sur d’autres planètes. Le résonateur thermique ne génère pas autant d’énergie que les batteries et les piles actuelles, mais peut fournir une aide précieuse dans de nombreuses situations où un surplus d’énergie est nécessaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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| | | Virgin Galactic a parfaitement réussi son premier vol propulsé comme une fusée, le 5 Avril 2018. L'avion a fait un pas de plus vers le tourisme spatial. Construit par la filiale The Spaceship Company, le VSS Unity a décollé à 8h02 du matin du désert des Mojaves, situé entre Los Angeles et Las Vegas. L’appareil était d’abord attaché à un avion porteur appelé "WhiteKnightTwo VMS Eve". Il est capable de larguer VSS Unity à 15 000 mètres. "Les véhicules accouplés ont atteint une altitude de lancement d'environ 46 500 pieds (14 000 mètres) au-dessus des montagnes de la Sierra Nevada et Eve a exécuté une libération nette d'Unity", explique la société dans un communiqué. Quelques secondes plus tard, l‘aéronef a allumé son moteur de fusée avant d’effectuer une montée à 80 degrés à Mach 1,87 pendant les 30 secondes de propulsion du moteur. "Le moteur de fusée hybride (protoxyde d'azote associé à un composé HTPB) qui a été conçu, construit et testé par The Spaceship Company, a converti le vol transsonique de Unity en un vol supersonique pour la première fois", ajoute le communiqué. L’avion a atteint 25 600 mètres d’altitude avant d’atterrir sur Terre, offrant un point de vue hors du commun de la planète. La vidéo suit la préparation des pilotes sur la piste et leur réussite du lancement à l’atterrissage. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Flying Mag | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Selon une étude réalisée par des chercheurs de l'UCLA (Université de Californie-Los Angeles), le fait de grandir dans un lieu entouré d’espaces verts serait bénéfique pour le développement du cerveau des enfants. Ces recherches ont fait une analyse sur le développement cérébral de 253 écoliers scolarisés à Barcelone. Les chercheurs ont récolté les données géographiques des lieux de vie des enfants, de leur naissance au moment de l’étude, et l’anatomie de leur cerveau a été étudiée grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) à haute résolution. La mémoire et les capacités d’attention des enfants ont été mesurées à l’aide de tests informatiques. Résultat : en analysant et reliant les données obtenues, les scientifiques ont constaté que l’exposition à la verdure était associée à un plus gros volume de matière blanche et de matière grise, dans des zones très semblables à celles associées à de meilleurs résultats aux tests cognitifs. Ainsi, grandir “au vert” a été associé au fait d’avoir un plus grand volume de matières cérébrales dans des zones importantes pour la cognition. Les enfants élevés près de zones de verdure avaient, outre cette différence de volume cérébral, moins d’inattention que les autres enfants, ainsi qu’une meilleure mémoire de travail. Cette dernière désigne une mémoire à court terme permettant de stocker et de manipuler temporairement des informations pour réaliser une tâche particulière, notamment un raisonnement. “L’étude s’ajoute aux preuves qui s’accumulent suggérant qu’une exposition précoce aux espaces verts et à d’autres facteurs environnementaux peut exercer des effets mesurables et durables sur notre santé, tout au long de notre vie”, a souligné Michael Jerrett, co-auteur de l’étude. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Daily | | | |
| Voilà une découverte qui pourrait bien remettre en cause toutes les bases de la génétique et ouvrir à la biologie de nouveaux horizons : une équipe de recherche australienne dirigée par Madhi Zeraati, David Langley et Daniel christ (Centre de recherche génomique de Nouvelles Galles du sud) a découvert, pour la première fois à l'intérieur du noyau de cellules humaines, une structure d'ADN qui n'avait, jusqu'à présent, été observée qu'in vivo. Cette avancée majeure a été publiée le 23 avril dernier dans le revue "Nature-Chimie". Présente à l’intérieur des cellules de tous les êtres vivants, l'ADN porte l’information génétique nécessaire au développement et au fonctionnement de l’organisme. Cette molécule, qui possède une structure bien particulière en double hélice, a été identifiée en 1953 par les chercheurs James Watson et Francis Crick, qui se sont appuyés sur les remarquables travaux de la biologiste britannique Rosalyd Franklin, malheureusement souvent oubliée dans cette grande avancée scientifique. La molécule d'ADN ressemble à une sorte d'échelle, dont les « montants », sont composés d’une alternance de molécules de sucre et de phosphate. Les « barreaux » de l’échelle sont fixés aux sucres de chaque montant et sont formés de deux bases azotées qui se font face. Ce sont, en quelque sorte, les blocs de construction qui composent la molécule d’ADN. Les scientifiques savaient déjà que des fragments d'ADN pouvaient exister sous d’autres formes, du moins en laboratoire. Mais la forme en "i-motif" identifiée par les scientifiques australiens est tout à fait différente de la fameuse double hélice d’ADN décrite il y a 65 ans par Watson et Crick. Pour repérer ces i-motifs, les chercheurs ont utilisé un nouvel outil très précis – un fragment d’une molécule d’anticorps – qui reconnaît et s’attache spécifiquement aux i-motifs. Ils ont ainsi découvert l’emplacement des i-motifs dans l'une des lignées cellulaires humaines. En utilisant des techniques de fluorescence pour localiser leur emplacement, les chercheurs ont ensuite pu visualiser leur position. Les chercheurs ont également pu observer que ces i-motifs se forment à un stade précis du cycle de vie de la cellule, lorsque l’ADN est transcrite par un ARN. Ils ont également montré que les i-motifs apparaissent dans certaines régions promotrices (zones de l’ADN qui contrôlent si les gènes sont activés ou non) et dans les télomères, des portions situées aux extrémités des chromosomes qui jouent un rôle important dans le processus de vieillissement. Selon le biologiste Daniel Christ, « Cette découverte ouvre la voie à une toute nouvelle compréhension de cette forme d’ADN, et pourrait aider à connaître son impact sur la santé ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Synthétisée pour la première fois en 1962, la kétamine est une amine dissociative, psychotrope, utilisée comme anesthésique général en médecine humaine et vétérinaire. Elle est également utilisée comme analgésique pour traiter les douleurs chroniques. Contrairement aux traitements actuels, la kétamine se fixe sur des récepteurs neuronaux particuliers, les récepteurs NMDA au glutamate. De ce fait, cette molécule agit beaucoup plus vite que n’importe quel antidépresseur classique - en quelques heures contre quatre à six semaines -, mais elle se révèle aussi efficace chez des personnes souffrant de dépression résistante, c’est-à-dire insensibles à deux traitements ou plus menés pendant au moins six semaines. En 2015, les Docteurs Caoimhe Coyle et Keith Laws, de l'Université d'Hertfordshire, ont réalisé une vaste méta-analyse, en passant au crible 21 études de référence, afin de déterminer si la kétamine avait effectivement un effet antidépresseur immédiat et si cet effet était prolongé dans le temps. Après analyse de ces essais, qui ont concerné 437 patients souffrant d'épisode dépressif majeur lié ou non à un trouble bipolaire, les auteurs ont pu confirmer quela kétamine réduisait de façon importante les symptômes dépressifs lors d'évaluations réalisées de la4e heure jusqu'àu 14 ème jour aprèsune perfusion unique ou répétée. Les dernières études disponibles sont encouragantes ; elles montrent que la kétamine est efficace dans 70 à 80 % des cas. L’une d’elles, menée en 2006 auprès de 18 patients, a montré que le traitement fonctionnait chez plus de 70 % - contre environ 30 % pour les antidépresseurs classiques - des participants dès 24 heures après l’injection. La molécule a aussi l’avantage d’être bien tolérée par les patients. Pour l'instant, la kétamine n'est pas autorisée dans le traitement de la dépression. Pour évaluer l'intérêt thérapeutique de la kétamine contre la dépression sévère, un protocole de recherche en double aveugle contre placebo est actuellement en cours à l’hôpital Sainte-Anne sous la direction du Docteur de Maricourt. Tous les participants à l’étude reçoivent un antidépresseur standard, afin d’éviter que certains n’aient pas de traitement du tout. Pour le moment, une cinquantaine de personnes ont reçu de la kétamine à l’hôpital Sainte-Anne, « à des doses cinq à dix fois plus faibles que celles utilisées en anesthésie », précise le Docteur de Maricourt. Pour le moment, les médecins cherchent à déterminer le mode de traitement le plus efficace. « La piste la plus explorée consiste à répéter les administrations de kétamine pendant plusieurs semaines, avant d’espacer progressivement les prises », indique le Docteur de Maricourt. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Wiley | | | |
| Des chercheurs de l'Institute of Cancer Research et du Royal Marsden Hospital de Londres ont réussi à développer des organoïdes de tumeur du patient, ce qui devrait permettre de mieux prédire la réponse au traitement et offrir ainsi une thérapie parfaitement personnalisée. Leurs travaux ont montré que ces mini-tumeurs sont suffisamment précises pour prédire quels traitements vont ou ne vont pas fonctionner. L'identification préalable des traitements les plus efficaces pourrait en effet permettre de gagner un temps précieux pour un meilleur pronostic pour ces patients atteints de cancer. De précédentes recherches ont montré qu'il est possible de prélever des cellules sur des organes ou des tumeurs et de faire pousser en les cultivant, des « organoïdes », en laboratoire. Cependant, la plupart des études étaient basées sur la culture d'organoïdes à partir de cellules de cancer plutôt que de tumeurs métastasées. Du coup, les scientifiques ne pouvaient utiliser ces organoïdes pour tester les réponses au traitement. Cette étude avait 2 objectifs : examiner les organites issus de métastases du cancer de l'estomac ou de l'intestin et évaluer leur réponse à 55 médicaments déjà établis ou testés dans des essais cliniques. Enfin, les chercheurs ont comparé les réponses des organoïdes à la réponse réelle des patients aux essais cliniques. L’étude a donc consisté à prélever des échantillons de tumeurs ou biopsies chez 71 patients atteints d'un cancer avancé de l'intestin ou de l’estomac propagé à d'autres zones du corps, déjà traités sans succès par plusieurs médicaments contre le cancer. Les chercheurs ont utilisé ces échantillons pour faire « pousser » des mini-répliques de tumeurs en laboratoire, puis ils ont testé différents autres médicaments. Ces travaux confirment que les réponses de ces mini-tumeurs aux traitements testés sont suffisamment précises, par rapport aux réponses réelles des patients, pour prédire quels traitements seront efficaces contre le cancer. En effet, il s'est avéré que les médicaments auxquels le patient n'avait pas répondu lors de l’essai clinique ne fonctionnaient pas non plus sur l'organoïde tumoral du patient. Cette méthode semble donc prometteuse pour permettre d'améliorer la personnalisation des traitements pour les pateints, en fonction des spécificités de leur cancer. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science | | | |
| Selon une vaste étude épidémiologique danoise dirigée par le Docteur Kasper Adelborg, de l'Hôpital universitaire Aarhus, les patients souffrant de migraine chronique présenteraient un risque sensiblement plus élevé de maladies cardiovasculaires, qu'il s'agisse d'infarctus, d'AVC ou de pathologies artérielles. "Il y a désormais une série de preuves qui suggèrent que la migraine devrait être considérée comme un facteur de risque pour la plupart des maladies cardiovasculaires à la fois chez les hommes et chez les femmes" souligne le Docteur Aldelborg, qui ajoute "Bien que le risque CV absolu reste bas à l'échelle individuelle, il devient conséquent à l'échelle de la population car la migraine est une pathologie très courante". L'étude rappelle que la migraine affecte environ 15 % de la population, soit autour d'un milliard de personnes à travers de monde. C'est une cause majeure d'incapacité avec un impact considérable sur la qualité de vie et une charge conséquente pour la société. Cette étude a permis de comparer les données issues de 102 000 personnes, 51 0000 patients migraineux et 51 000 personnes non migraineuses. Après un suivi de 19 ans, les incidences cumulées, pour 1000, étaient plus importantes dans la cohorte « migraine » que dans la cohorte « population générale » (25 contre 17 pour l'infarctus du myocarde, 45 contre 25 pour l'AVC ischémique, 11 contre 6 pour l'AVC hémorragique). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash BMJ | | | |
| Une équipe pluridisciplinaire française a réalisé une première mondiale en réussissant une reconstruction complète de la trachée d'une enfant de 12 ans à partir de ses propres tissus. Réalisée il y a quatre ans à l'hôpital Necker-Enfants malades de l'AP-HP, cette intervention permet à la patiente de respirer sans trachéotomie et de mener une vie normale. La patiente souffrait d'une sténose congénitale trachéobronchique qui consiste en un rétrécissement de la trachée et des bronches souches. Elle avait bénéficié dès l'âge de neuf mois d'une trachéobronchoplastie de glissement puis, durant les années suivantes, de plusieurs autres procédures chirurgicales complexes qui lui avaient sauvé la vie, mais n'avaient pas permis de rétablir un calibre trachéal satisfaisant du fait de sa croissance. Chez l'adulte la prise en charge de cette pathologie n'a été mise au point en qu'en 2010 à l'Hôpital Marie Lannelongue. En 2014, l'état de santé de la patiente se dégrade subitement en raison d'une détresse respiratoire qui engage son pronostic vital. L'intervention a dû être réalisée en urgence. Elle a consisté en une reconstruction totale de la trachée sous circulation extracorporelle à l'aide d'un greffon autologue tubulisé. Le greffon était constitué d'un lambeau libre micro-anastomosé de muscle grand dorsal recouvert de peau et armé d'anneaux cartilagineux costaux. Cette première mondiale constitue une avancée majeure dans la prise en charge des atteintes trachéales sévères de l'enfant. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NEJM | | | |
| Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont réalisé la plus vaste analyse jamais menée à ce jour sur les 21 antidépresseurs les plus prescrits dans le monde, pour tenter d'en évaluer l'efficacité thérapeutique. Après avoir passé au crible 522 essais cliniques menés sur 116.477 participants, ces scientifiques en sont arrivés à la conclusion que tous ces médicaments étaient plus efficaces, à des degrés divers, que le placebo. Concernant la tolérance, certains médicaments (agomélatine, citalopram, escitalopram, ou fluoxétine) sont mieux classés que d’autres. D’autres (amitriptyline, clomipramine, duloxétine, fluvoxamine ou reboxétine) semblent moins bien tolérés. L'étude souligne cependant que « Les antidépresseurs peuvent être un outil efficace pour traiter la dépression avancée, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’ils devraient toujours être le premier traitement préconisé ». Soulignons enfin que les conclusions de l'étude concernent uniquement les traitements administrés pendant huit semaines. Elles ne sont donc pas extrapolables à des antidépresseurs pris sur le long terme. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash The Lancet | | | |
| La méthyldopa (ou alpha-méthyldopa) est un médicament antihypertenseur d’action centrale, connu depuis longtemps ; il reste principalement utilisé actuellement chez les femmes enceintes et les enfants. Des chercheurs des universités de Floride et du Colorado ont montré que ce médicament pouvait également empêcher l’apparition du diabète de type 1 chez les 60 % de personnes qui y sont à risque, car porteuses du HLA-DQ8. Aussi appelé « insulinodépendant », ce type de diabète est habituellement découvert chez les jeunes patients, dont les cellules bêta du pancréas sont attaquées par le système immunitaire, cellules qui ne sont donc plus capables de fabriquer de l’insuline. Les personnes à risque de diabète de type 1 sont très souvent porteuses du HLA-DQ8. Ces scientifiques ont analysé pendant dix ans des milliers de molécules en 3D sur des ordinateurs en utilisant l’intelligence artificielle afin de screener quelles seraient celles qui seraient les plus susceptibles de bloquer HLA-DQ8. Puis, ils ont réalisé un essai clinique avec la méthyldopa auprès de 20 patients diabétiques de type 1 porteurs de cette protéine au centre Barbara Davis de l’université de médecine de l'Université du Colorado. Ces travaux montrent que la molécule HLA-DQ8, que possède la majorité des personnes à risques de développer un diabète de type 1, serait bloquée lorsque celles-ci prennent de la méthyldopa. Si cette molécule est bloquée, les personnes auraient moins de risque de développer un diabète de type 1. Chez 60 % des personnes qui sont à risque de développer un diabète de type 1, une protéine est retrouvée, la protéine HLA-DQ8, qui augmente significativement le risque de développer un diabète. « Nous pouvons prédire, avec un taux de réussite proche de 100 %, quelles sont les personnes qui sont susceptibles de développer le diabète de type 1 », a déclaré Aaron Michels co-auteur de l’étude et chercheur du centre Barbara Davis. « Le but de ce médicament est de retarder ou de prévenir l'apparition de la maladie chez les personnes à risque ». Ce blocage de HLA-DQ8 est un effet inconnu de la méthyldopa, un antihypertenseur d’action centrale qui inhibe le tonus sympathique. Mais cette capacité de bloquer le HLA-DQ8, qui a été recherchée par l'analyse en 3D de la protéine et des molécules (comme on recherche une clé qui ouvre une serrure), permet un blocage qui est très intéressant dans la perspective de lutter contre le diabète de type 1. D’autant plus que ce médicament n’est pas nocif pour le fonctionnement du reste du système immunitaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JCI | | | |
| Une équipe internationale vient d'annoncer les bons résultats, en essais cliniques sur l'homme, d'un inhibiteur spécifique de l'interleukine-18, une protéine impliquée dans la réponse inflammatoire aiguë lors de la maladie de Still, mais aussi d’autres syndromes auto-inflammatoires, souvent graves. La maladie de Still est une maladie orpheline grave qui provoque de fortes fièvres, des douleurs articulaires et musculaires, ainsi qu’une élévation des globules blancs dans le sang. Elle est provoquée par une dérégulation du système immunitaire inné à l’origine d’une réponse inflammatoire aiguë. Dans sa forme adulte, la maladie de Still touche environ 1 personne sur 100 000 chaque année, sa forme infantile serait dix fois plus fréquente. Alors que la cause est encore inconnue, les patients atteints de la maladie se Still ont un niveau très élevé de petites protéines pro-inflammatoires dont l'interleukine 18 (IL-18), et ce taux fluctue en fonction de l'activité inflammatoire spécifique à cette maladie. Alors que l'IL-18 est utile pour protéger le corps contre les agents pathogènes externes, une trop grande partie de cette protéine conduit à une suractivation néfaste du système immunitaire, entraînant les divers symptômes présents chez les malades souffrant d’un Still ou d’autres syndromes auto-inflammatoires. Il y a quelques années, une société pharmaceutique a mis au point une forme injectable de l'inhibiteur de l'IL-18, dans le cadre du traitement contre la polyarthrite rhumatoïde et le psoriasis. Les tests se sont révélés non concluants dans ces maladies, où de nombreuses alternatives existent, et le médicament a été abandonné. C’est cet inhibiteur de l’IL-18 (tadekinig alpha) qui a été testé dans une étude de phase 2 sur 23 malades de Still, pour la plupart atteints de formes particulièrement réfractaires aux traitements habituels. Les malades ont été répartis en deux groupes : l'un recevant 80 mg et l'autre 160 mg, en trois injections sous-cutanées par semaine pendant 12 semaines. Résultat : 50 % des malades dans les deux groupes ont une réponse au médicament après trois semaines de traitement, et leurs symptômes diminuent significativement au cours des 12 semaines de suivi. Ces premiers résultats sont extrêmement encourageants et un essai de phase 3 est planifié pour mieux évaluer l’importance de la réponse au médicament dans un essai comparatif. Des malades atteints d'autres syndromes auto-inflammatoires, également associés à une production dérégulée d'IL-18 et de son inhibiteur, pour lesquels il n'existe pas de protocole de traitement efficace, pourraient également bénéficier de cette molécule. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ARD | | | |
| Une équipe de recherche franco-japonaise, associant des chercheurs de l’Institut des sciences industrielles de l’université de Tokyo, du CNRS et de l’Inserm, a réussi à créer un vaisseau sanguin dans un bloc de collagène, intégré à un système microfluidique. S'inscrivant dans le cadre d'un ambitieux projet franco-japonais dédié au développement de microsystèmes électromécaniques pour la recherche contre le cancer, ce dispositif a déjà permis de vérifier l’effet de deux médicaments anti-angiogéniques utilisés en clinique. Pour pouvoir se développer, les tumeurs puisent leurs nutriments dans le sang des patients, et doivent donc pouvoir générer un processus d'angiogenèse, c’est-à-dire la formation des vaisseaux sanguins. Un nombre croissant de nouveaux traitements anticancéreux ciblent ce phénomène pour bloquer la croissance des tumeurs ; c'est pourquoi ces chercheurs ont conçu un vaisseau sanguin sur puce pour tester de nouvelles molécules actives contre ce phénomène. Ce dispositif se présente sous la forme d’un bloc de collagène de quelques millimètres de côté. Celui-ci est traversé par un minuscule tunnel qui reçoit des cellules endothéliales. Ces dernières peuvent s'y développer et former ainsi un vaisseau sanguin. L’ajout de facteurs de croissance des cellules endothéliales vasculaires déclenche l’angiogenèse qui, puisque la puce se place facilement sous un microscope, est observable à volonté. Grâce à ce système microfluidique, les chercheurs ont pu confirmer l'efficacité thérapeutique de deux molécules anti-angiogéniques déjà utilisées contre certains cancers, le sorafenib et le sunitinib. Ce dispositif permet en outre de mesurer les changements de la perméabilité des vaisseaux sanguins et offre un environnement reproductible pour les expérimentations en laboratoire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EBioMedicine | | ^ Haut | |
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