| | | | | | | Edition du 06 Septembre 2024 |
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| Edito Le biochar sera-t-il le nouvel or noir ?
Connu depuis plus de 2500 ans, et largement utilisé pour fertiliser les sols par certaines civilisations précolombiennes, le biochar est une forme de charbon végétal issu de la pyrolyse de matières organiques. Au XVIème siècle les Espagnols avaient pu constater, en explorant l'Amazonie, que cet amendement produit par les Indiens, était à l'origine de la Terra Preta, une terre sombre à la fertilité exceptionnelle. Cette poudre noire est désormais obtenue grâce à la pyrolyse de la biomasse dans des fours spécialement conçus. Cette opération consiste à chauffer la matière organique à une température comprise entre 350°C et 650°C sans oxygène. Si le biochar bénéficie d’un tel engouement, c'est que cette matière organique possède des propriétés extraordinaires q ui lui permettent d'agir simultanément dans trois domaines : l'enrichissement et la dépollution des sols, la capture à long terme du CO2 atmosphérique et la production d'énergie décarbonée, comme l'hydrogène. En 2018, le GIEC l’a reconnu comme technologie d’émission négative pour son rôle de puits carbone. Une tonne de biochar peut en effet stocker, de manière stable et durable, entre 2 et 3 tonnes de CO2, selon la nature des sols. En 2023, une étude réalisée par l'université du Texas s'est focalisée sur les effets d’un biochar obtenu à partir de résidus de culture de blé sur une culture de tomates. Différents paramètres ont été observés, comme la croissance des plants de tomates et le développement de leur système racinaire, ainsi que la diversité microbienne du sol. Les résultats de cette étude ont été saisissants, puisque les chercheurs ont découvert que le microbiome du sol traité bénéficiait à la fois d’un accroissement de l’activité de plusieurs microbes bénéfiques à la plante, ainsi qu’une réduction de l’activité de certains champignons pathogènes. En outre, le biochar améliore sensiblement l’activité symbiotique entre la plante et le microbiome (Voir Agrilife today). D’autres travaux ont confirmé la capacité du biochar à améliorer la fertilité d’un sol grâce à ses différentes propriétés chimiques qui permettent aux plantes de mieux absorber les nutriments, même dans un sol pauvre, comme celui de la forêt amazonienne. Les possibles applications du biochar ne se limitent pas à l’agriculture, puisqu’il pourrait également participer à la décarbonation du béton, une production responsable de 8 % des émissions de CO2 au niveau mondial, soit environ 3,5 gigatonnes. Ces émissions sont principalement causées par le processus de fabrication du ciment, composé de clinker, un matériau obtenu par la cuisson à très haute température (environ 1400°C) d’un mélange de calcaire et d’argile. La réaction chimique qui en résulte e ntraîne des émissions très importantes de CO2. En France, selon un rapport de CIM Béton de 2018, l’empreinte carbone du ciment se situe aux alentours 624 kg eq CO2/t. Récemment, le cimentier Vicat a réussi à créer un nouveau liant, appelé Carat, qui est enrichi en biochar et présente de ce fait une empreinte carbone négative de -15 kg eq CO2/t. Le projet Fenix (Innovations pour l’amélioration des sols à partir de biodéchets) est soutenu par le programme Horizon Europe de la Commission européenne. Il va permettre de transformer des biodéchets en amendement pour améliorer la fertilité des sols agricoles tout en stockant du carbone. « Ce projet est vraiment motivant, car il associe trois objectifs majeurs pour l’humanité : l’amélioration de la production agricole en rétablissant la fertilité de sols dégradés, la lutte contre le changement climatique et l’utilisation vertueuse de déchets organiques, qui deviennent néfastes pour l’environnement s’ils ne sont pas valorisés », souligne François Pinta, chercheur au Cirad et responsable du projet. Le potentiel du biochar pour stocker du carbone est également exploré d’une manière innovante dans le projet RizRoute (Fondation Ferec) qui visait à tester la valorisation de coproduits rizicoles dans les liants bitumineux pour la séquestration carbone. Ce projet mené avec le Cerema et le Cirad a eu des résultats très concluants. Il a notamment montré qu'il suffit d'incorporer seulement 5 % de biochar produit à partir de balle et de paille de riz, pour réduire de 50 % l’empreinte carbone de la filière. Alfredo Napoli, qui a participé au projet, souligne que « si on arrive à incorporer 10 % de biochar ou plus, la filière deviendrait neutre, voire à impact carbone négatif ». Reste que le biochar est encore peu utilisé car il reste cher à produire. En Europe, la tonne de ce matériau se négocie généralement entre 600 euros et 800 euros mais les prix peuvent atteindre 4000 euros la tonne selon les filières et les types de biochar. Or, la quantité requise pour un usage agricole est de l’ordre de plusieurs tonnes par hectare, ce qui représente un coût financier trop élevé pour un grand nombre de cultures. Mais cette situation est en train de changer car de nombreux industriels, mais aussi des collectivités, se mettent à produire du biochar. La ville américaine de Minneapolis est ainsi en train de construire la première unité publique de production de biochar au monde. Cette usine devrait être opérationnelle dès cet automne 2024. Elle traitera jusqu'à 3 600 tonnes de déchets de bois par an, p our produire 500 tonnes de biochar en utilisant une technologie de pyrolyse qui chauffe le bois à 371°C en l'absence d'oxygène. De son côté, la startup française NetZero a ouvert deux usines de production de biochar, dont la première se situe en Afrique et la deuxième en Amérique du Sud. Le biochar obtenu, particulièrement efficace pour des sols tropicaux, est revendu aux agriculteurs locaux. La start-up met en œuvre un procédé connu depuis longtemps. Les végétaux relâchent le CO2 dans l'atmosphère lorsqu'ils se décomposent ou lorsqu'ils sont brûlés. Mais, chauffé dans un four à 500 degrés à l'abri de l'oxygène (par le procédé de pyrolyse), le carbone extrait se retrouve piégé pour plusieurs siècles au sein du charbon ainsi obtenu. Autre avantage du biochar, Il ne coûte pas cher en énergie puisque le procédé s'autoalimente grâce à la chaleur émise par les combustions p artielles. Enfin, il possède des qualités agronomiques reconnues pour certains types de sols, notamment en régions tropicales. NetZero va ouvrir deux nouvelles usines de production de biochar au Brésil d'ici à la fin de l'année et compte ouvrir 700 petites unités de production d'ici à 2030, essentiellement dans les zones tropicales où le biochar peut s'utiliser dans le cadre d'une économie circulaire intégrant la fertilisation des sols, la capture de CO2 et la valorisation énergétique. Mais le biochar n'est pas pour autant un produit-miracle. Sa production et son utilisation doivent rester locales pour être rentables et écologiquement intéressantes. Par ailleurs, le biochar ne convient pas à tous les types de sols. C'est une matière alcaline, au pH supérieur à 7. Il peut donc avoir des effets négatifs s'il est épandu dans des sols calcaires, dans lesquels les plantes ont déjà du mal à y prélever certains nutriments. Si le monde veut respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, il faut parvenir à extraire de l’atmosphère 7 à 9 milliards de tonnes de CO2 par an d’ici à 2050, estime un rapport pluridisciplinaire publié en juin dernier et coordonné par l’université d’Oxford (Voir The State of Carbon Dioxide Removal). Alors que les activités humaines ont émis au total (en intégrant l'utilisation des sols et forêts) près de 41 milliards de tonnes de CO2 en 2023, cette étude souligne que la priorité est bien de réduire rapidement et drastiquement les émissions mondiales, mais rappelle qu'il faudra aussi avoir recours à l’élimination directe du carbone déjà accumulé dans l’atmosphère. C'est dans ce contexte que le GIEC estime le potentiel de séquestration du biochar à 2,6 milliards de tonnes de CO2 par an. « C'est loin d'être négligeable puisque cette quantité représente plus du quart des 10 milliards de tonnes qu'il faudrait enlever de l'atmosphère en moyenne chaque année d'ici à 2100 », e stime le climatologue Jean Jouzel. Alors que les technologies de captation du carbone restent complexes et onéreuses, le biochar, par ses remarquables propriétés, semble donc en mesure de jouer un rôle important en matière de séquestration économique à grande échelle de carbone et de lutte contre le changement climatique. En France, son prix prohibitif (le biochar est vendu par l'entreprise Sylva Fertilis entre 3 000 et 4 000 euros la tonne) décourage les agriculteurs, d'autant plus que, pour être efficace sur les sols, il faut en épandre entre 4 et 25 tonnes à l'hectare, selon les types de sols. Le biochar en augmentant le pH du sol permet non seulement de compenser l'acidité excessive de certains sols mais permet également au sol d’avoir une charge nette négative et de retenir plus d’éléments fertilisants. Les nutriments deviennent plus disponibles et le biochar augmente la disponibilité du phosphore pour les plantes cultivées dans le sol ainsi traité. Le biochar est un matériau poreux et de faible densité (< 0. 5 g/cm3) et son incorporation dans le sol augmente la porosité et l’aération du sol, rendant ainsi le sol propice au développement racinaire des plantes. Par ailleurs certains biochars possèdent aussi une surface spécifique grande qui leur permet d’absorber les polluants organiques et les métaux lourds dans le sol. La structure microporeuse du charbon de bois lui permet de retenir et de fixer de nombreuses molécules toxiques présentes dans l’eau et de contribuer à sa dépollution. Une autre étude réalisée par l'Université des sciences et technologies de Kunming et publiée il y a quelques semaines a montré que le biochar pouvait permettre la culture des tomates dans des conditions durcies de sécheresse et de salinité, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les agriculteurs et paysans des régions les plus arides du globe. Les résultats de cette étude suggèrent que pour cultiver efficacement des tomates dans les zones semi-arides et arides avec des sols sablonneux et une faible productivité agricole, il est indispensable d'apporter au sol divers nutriments et fertilisants pour l'aider à s'adapter à la sécheresse et à la salinité. Ces recherches démontrent que le biochar est justement un outil prometteur pour améliorer la résistance des plants de tomates au stress hydrique et salin. L'Ademe mène également un important programme chargé d'identifier les qualités physico-chimiques et les potentiels de valorisation des produits de la pyrolyse, dont les biochars. Baptisé Qualichar, le programme fait le lien entre caractéristiques de la pyrolyse et qualité des biochars pour les sols. Il est en effet capital de disposer du bon biochar sur le bon terrain et pour la bonne utilisation. Autre exemple d’utilisation du biochar dans l’amélioration structurale des sols, celui du projet Biochar de Stockholm, lancé en 2017. Celui-ci a permis une gestion conjointe des eaux pluviales et de la végétalisation urbaine, favorisant la croissance des arbres par l’infiltration des eaux pluviales. Grâce à sa structure poreuse, le biochar possède également la capacité précieuse de filtrer et purifier les eaux pluviales en éliminant les polluants, évitant ainsi la contamination des sources d’eau naturelles. D'autres villes, comme Minneapolis et Helsinki ont développé des projets similaires. Pour l'instant, les acteurs français sur ce marché d'avenir restent peu nombreux mais croient dur comme fer à l'immense potentiel agricole, énergétique et écologique du biochar. C'est le cas de Terra Fertilis, qui produit du biochar en Normandie à base de résidus de bois issus de la gestion des forêts du Grand Est et grâce à un procédé de pyrolyse autoalimenté en énergie. D'autres acteurs, comme Carbon Loop, misent sur un modèle mixte et adaptent leurs installations selon les demandes spécifiques de leurs clients, qui peuvent être des industriels consommateurs d'énergie décarbonée ou des agriculteurs qui veulent gagner des crédits carbone grâce au biochar. Il est vrai que la nouvelle directive européenne RED III, qui vise à étendre les usages de la biomasse, devrait favoriser la production de biochar. C'es t en tout cas le pari que fait la jeune société Mini Green Power, qui a développé une technologie permettant de produire une énergie bas carbone à partir de déchets locaux de biomasse mal valorisés et de séquestrer du CO2 en simultané grâce à la production de biochar. « Je suis persuadé que le monde de demain sera constitué de petites installations autonomes et automatisées tournant à partir de déchets », explique Jean Riondel, directeur de Mini Green Power. Une autre société, Carbonloop, pour faire baisser les coûts, veut articuler la production de biochar à la production d'énergie pour des sites industriels. Car la transformation de la biomasse par la pyrolyse permet aussi d'obtenir du biogaz. Renouvelable et neutre en carbone, il peut être transformé en électricité et en chaleur, ce qui permet d'auto-alimenter le pyrolyseur. Et la boucle énergétique est bouclée... Enfin, il faut évoquer cette remarquable avancée annoncée récemment par des ingénieurs américains qui ont mis au point une méthode innovante pour produire de l’hydrogène à partir de l’eau en utilisant uniquement l’énergie solaire et des déchets agricoles. Cette technique réduit considérablement l’énergie nécessaire à l’extraction de cet hydrogène vert, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour une production chimique durable, massive et respectueuse du climat de l'hydrogène, dont les besoins mondiaux pourraient décupler d'ici 2050 si nous voulons parvenir à décarboner à plus de 80 % l'économie mondiale (Voir UIC today). Les carburants à base dR 17;hydrogène représentent l’une des sources d’énergie propre les plus prometteuses. Cependant, la production d’hydrogène pur est un processus énergivore qui nécessite souvent du charbon ou du gaz naturel. Cette équipe, dirigée par l’ingénieur Meenesh Singh de l’Université de l’Illinois à Chicago, présente un nouveau procédé de production d’hydrogène vert qui repose sur l'utilisation du biochar pour diminuer la quantité d’électricité nécessaire à la conversion de l’eau en hydrogène. En utilisant des sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire ou éolienne et en capturant les sous-produits pour d’autres usages, le processus devient finalement neutre en émissions de CO2. « Nous sommes les premiers à montre r que l’on peut produire de l’hydrogène en utilisant de la biomasse avec peu d'énergie », souligne Meenesh Singh qui dirige ces recherches. Ce processus utilise la biomasse provenant de déchets courants et la transforme en biochar, riche en carbone. Ces chercheurs ont finalement réussi à diviser par six la puissance nécessaire pour convertir l’eau en hydrogène, en utilisant un biochar issu du fumier de vache. L'efficacité énergétique de ce procédé est si grande qu'il suffit pour l'alimenter d'une seule cellule solaire en silicium standard générant environ 15 milliampères de courant à 0,5 volt. « Avec notre procédé, nous atteignons une conversion de presque 35 % du biochar et de l’énergie solaire en hydrogène, ce qui est un record du monde », souligne l'étude. Pour rendre le processus neutre en carbone, il est bien sûr nécessaire de capturer le dioxyde de carbone généré par la réaction mais celui-ci peut alors être valorisé et transformé en différents produits chimiques utiles, comme l'éthylène. « Cette méthode économique de production d’hydrogène pourrait permettre aux agriculteurs de devenir autosuffisants pour leurs besoins énergétiques. » précise l'étude. Compte tenu du rôle stratégique que vont jouer le différents types de biochar en matière agricole, industrielle, énergétique et climatique, la France ne doit pas reproduire les tragiques erreurs industrielles et économiques qui ont conduit à la dangereuse hégémonie chinoise en matière de panneaux solaires et de terres rares. Notre pays, dans le cadre d'une coopération européenne, doit sans tarder lancer un grand programme visant à une production suffisante et décentralisée de biochar à faible coût, ce qui lui permettra d'accélérer sa transition vers les énergies décarbonées et l'agriculture durable et d'atteindre les objectifs climatiques prévus par les Accords de Paris de 2015. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Le fabricant allemand de systèmes d’automatisation pneumatiques et électriques Festo a présenté un robot abeille bio-inspiré qui pèse aux alentours de 34 grammes, environ la moitié du poids d’un œuf. Et à la manière de l'insecte, une nuée de ces petits voltigeurs robotiques est capable de voler en grand nombre et de manière totalement autonome. « Notre dernier projet, Bionic Bee, s'inspire largement de nos études sur de vraies abeilles. Ce qui les rend si remarquables, c’est leur vol agile et leur comportement en essaim. En analysant ces caractéristiques naturelles, nous avons pu en apprendre beaucoup sur la conception légère et la mécanique du vol des abeilles », a expliqué Denis Mugrauer, le PDG de Festo, au média DirectIndustry. Pour se coordonner, les abeilles suivent un chemin prédéfini par un ordinateur central. « Chaque abeille bionique est équipée d’un système GPS intérieur qui lui permet de déterminer sa position dans l’espace 3D et de partager cette information avec les autres abeilles de l’essaim. Cette communication entre les abeilles est cruciale pour reproduire le comportement complexe et coordonné observé dans les essaims naturels », complète Denis Mugrauer. Lors de la planification de la trajectoire, il faut également prendre en compte l'interaction mutuelle possible due aux mouvements de l’air. Comme chaque abeille est construite à la main et que les moindres différences de fabrication peuvent influencer le comportement en vol, elles disposent d'une fonction de calibrage automatique : après un bref vol d'essai, chaque prototype s'optimise individuellement. Les robots bio-inspirés se composent d’un mécanisme compact de battement des ailes, ainsi qu’une technologie de contrôle et d’adaptation à l’espace. Mais ce n’est pas tout puisqu'ils intègrent aussi un moteur à aimants permanents, trois servomoteurs, la batterie, le réducteur, diverses platines... La BionicBee a nécessité deux ans de développement. Elle s’inscrit dans la longue série d’objets volants bioniques développée dans le cadre du programme de recherche Bionic Learning Network. Système inspiré de la queue des poissons, de la trompe de l’éléphant, du vol de la chauve-souris… Le groupe de recherche créé par Festo en 2006, en coopération avec des écoles supérieures, des instituts, des entreprises de développement et des inventeurs privés, conçoit déjà depuis plus de 15 ans ces prototypes inspirés de la nature. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Direcct Industry | | | |
| Après avoir mis au point une peau synthétique, les Japonais ont fait une nouvelle avancée qui ne passe pas inaperçue. Et c’est le moins que l’on puisse dire puisque ce robot peut atteindre la taille d’un petit immeuble de 4 étages. Cet humanoïde imaginé pour entretenir les lignes de la West Japan Railway Company mesure en effet jusqu’à 12 mètres de haut. Nouvel employé de la compagnie, il est officiellement entré en service depuis peu. Il est équipé d’une petite tête rappelant le dessin animé de Pixar WAll-E, mais n’en est pas moins efficace avec ses longs bras articulés qui peuvent être accessoirisés de divers outils (pince, lame, pinceau, tronçonneuse...). Il est pour le moment chargé de tâches simples comme de la taille de branches d’arbre le long des voies et de travaux de peinture, selon l’entreprise. Monté sur un camion qui peut se déplacer sur les rails, ce robot n’est cependant pas autonome. Il est téléguidé par un opérateur assis dans la cabine du camion. Celui-ci peut voir à travers les "yeux" du robot grâce aux caméras qui équipent sa minuscule tête. C’est donc cet opérateur qui pilote les outils, et les bras disproportionnés du robot qui peuvent supporter un poids de charge de 40 kg. Mais même s’il doit nécessairement être dirigé, il présente déjà de nombreux avantages pour la compagnie puisqu’il permet de réduire le risque d’accidents du travail lors de ces travaux de maintenance et qu’il compense une pénurie de main-d'œuvre dans un Japon qui connait un vieillissement inexorable de sa population. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Railway Technology | | ^ Haut | |
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| | | L’hydrogène est considéré comme un vecteur énergétique clé pour réduire l’impact climatique des processus industriels. Cependant, la production d’hydrogène, souvent réalisée par électrolyse nécessitant de grandes quantités d’électricité, peut elle-même être source de pollution si cette électricité n’est pas d’origine renouvelable. Le projet Neo-PEC, mené par des chercheurs des instituts Fraunhofer, propose une solution révolutionnaire pour produire de l’hydrogène vert de manière plus autonome et durable. Au cœur de cette innovation se trouve un module photoélectrochimique (PEC) tandem. Ce dispositif, qui s’apparente aux systèmes photovoltaïques traditionnels, a la particularité de produire directement de l’électricité pour décomposer l’eau en hydrogène et en oxygène, sans nécessiter d’électrolyse externe. Cela représente une rupture technologique significative, car il combine la génération d’énergie solaire et la production d’hydrogène en une seule étape, optimisant ainsi l’efficacité et réduisant la complexité. L’une des principales préoccupations techniques du module PEC est la nécessité de maintenir une séparation stricte entre l’hydrogène et l’oxygène produits, pour des raisons de sécurité et d’efficacité. Pour y parvenir, les chercheurs ont développé des cellules à haute pureté avec des méthodes de revêtement spéciales, appliquées sur du verre standard, permettant une absorption optimisée de la lumière solaire et la génération distincte des deux gaz sur des côtés opposés du module. Le projet Neo-PEC n’est pas seulement un exemple de l’innovation technologique, mais aussi de la collaboration inter-institutions. Réunissant des compétences complémentaires des différents instituts Fraunhofer, le projet a déjà démontré le fonctionnement stable et efficace des modules et de leurs interconnexions lors de nombreux tests sur le terrain. La présentation réussie de leur réacteur lors du salon Achema 2024 à Francfort marque le début d’une phase de développement en collaboration avec le secteur privé pour une production et une fourniture décentralisée d’hydrogène. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PVM | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Une étude menée par des chercheurs des universités de Reading et de Durham met en lumière des aspects fascinants et complexes de l’évolution de la taille du cerveau chez les mammifères. Après analyses des données d’environ 1 500 espèces, ces travaux révèlent que les plus grands animaux n’ont pas un cerveau proportionnellement plus gros. Or, ce constat contraste fortement avec les croyances antérieures. Pendant plus d’un siècle, les scientifiques ont supposé que la taille du cerveau augmentait proportionnellement à la taille du corps selon une relation linéaire. Cette hypothèse reposait sur l’idée intuitive que plus un animal est grand, plus il a besoin d’un cerveau volumineux pour gérer ses fonctions corporelles accrues. Les premiers travaux sur l’évolution et l’anatomie comparée ont souvent pris cette relation comme un postulat de base, influençant ainsi de nombreuses théories et études sur le développement cérébral. En conséquence, on pensait que l’intelligence, la complexité comportementale et la sociabilité des animaux étaient directement proportionnelles à la taille de leur cerveau par rapport à celle de leur corps. Cependant, cette vision simpliste a commencé à être remise en question par des découvertes qui montrent que, malgré leur grande taille, certaines espèces possédaient des cerveaux relativement petits, et vice versa. Alors, qu’en est-il vraiment ? Une étude menée récemment par le professeur Chris Venditti, de l’Université de Reading, suggère que cette relation est en réalité curviligne. En d’autres termes, bien que les petits mammifères puissent avoir des cerveaux relativement grands pour leur taille, les très grands mammifères ont des cerveaux proportionnellement plus petits que prévu. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont collecté et analysé un vaste ensemble de données sur les tailles du cerveau et du corps d’environ 1 500 espèces de mammifères. En comparant les mesures de cerveau et de corps, ils ont pu détecter des schémas qui n’étaient pas visibles avec des échantillons plus petits ou des méthodes moins sophistiquées. Ces techniques ont inclus des modèles de régression non linéaires qui permettent de capturer des relations courbées ou exponentielles plutôt que simplement linéaires. Cette découverte signifie que les explications traditionnelles, qui reposaient sur une augmentation linéaire de la taille du cerveau avec celle du corps, doivent être réévaluées. Il existe cependant des exceptions à la règle. Parmi les plus notables figure Homo sapiens, dont l’évolution cérébrale a été extrêmement rapide, ce qui permit aux humains de développer des cerveaux exceptionnellement grands par rapport à leur taille corporelle. En dehors des humains, certains groupes de mammifères ont montré des changements notables dans la taille de leur cerveau au fil du temps. Les primates, les rongeurs et les carnivores (comme les lions et les loups) sont des exemples de groupes qui ont vu une augmentation relative de la taille de leur cerveau. Ce phénomène est appelé la règle de Marsh-Lartet. Néanmoins, tous les mammifères ne suivent pas cette règle de manière uniforme, ce qui complique notre compréhension de l’évolution cérébrale. Les chauves-souris fournissent un exemple intéressant de cette complexité. À leur apparition, les chauves-souris ont rapidement réduit la taille de leur cerveau, probablement en raison des contraintes évolutives liées aux exigences du vol. Par la suite, les changements dans la taille relative de leur cerveau ont été très len ts, suggérant qu’il existe des limites aux modifications de la taille du cerveau dues à des adaptations spécifiques à leur mode de vie. Malgré tout, et de manière plus générale, cette étude soulève un mystère : chez les plus grands animaux, quelque chose empêche le cerveau de devenir trop gros. Une hypothèse avancée est que les gros cerveaux sont coûteux à entretenir au-delà d’une certaine taille. Ce phénomène de plafond semble être un schéma général observé non seulement chez les mammifères, mais aussi chez les oiseaux, ce qui suggère que des contraintes biologiques similaires pourraient être à l’œuvre dans différents groupes d’animaux. Cette nouvelle étude apporte finalement des éclairages précieux sur l’évolution de la taille du cerveau chez les mammifères. Leurs implications sont vastes, allant de la compréhension des coûts énergétiques associés aux gros cerveaux à l’exploration des adaptations spécifiques qui permettent à certaines espèces de développer des cerveaux plus grands ou plus petits. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Durham University | | | |
| Selon une étude dirigée par le Docteur Anders Myhre Vaage de l'hôpital universitaire d'Akershus (Norvège), des niveaux modérés d'activité seraient liés à une réduction des risques de développer cette maladie neurodégénérative paralysante et mortelle chez les hommes. Pour déterminer le lien entre la pathologie, aussi connue sous le nom de maladie de Charcot, et l’exercice physique, les chercheurs ont suivi 373.596 personnes vivant en Norvège pendant 27 ans en moyenne. Chaque volontaire devait évaluer son niveau d'activité physique au cours d'une année. Sur la période de l’étude, 504 participants ont développé la SLA. 59 % étaient des hommes. En analysant les données, l’équipe a constaté que les participants masculins qui affichaient des niveaux d'activité physique modérés avaient 29 % moins de risque de développer la pathologie par rapport à ceux qui faisaient peu d’exercice. Les hommes ayant des niveaux d'activité physique élevés présentaient un risque de maladie de Charcot 41 % moindre. Autre découverte : les hommes qui avaient une fréquence cardiaque au repos basse (ce qui indique une bonne forme physique), présentaient un risque réduit de 32 % de SLA par rapport à ceux ayant un rythme cardiaque au repos plus élevé. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AAN | | | |
| Des chercheurs de l’université de Göteborg (Suède) ont mis au point un modèle d’intelligence artificielle (IA) permettant d’améliorer le diagnostic de potentiel cancer via l’analyse de molécules de sucre, les glycanes. Les glycanes sont des structures de molécules de sucre dans nos cellules. Ces molécules peuvent constituer des biomarqueurs de cancer, si l’analyse par spectrométrie de masse (lire ci-dessous) révèle que leur structure a changé. La spectrométrie de masse est une méthode d'analyse qui a pour but d'identifier les différentes molécules et leur quantité présente dans les échantillons étudiés. Cette analyse se produit en transformant les molécules en ions chargés, puis en les triant et les détectant en fonction de leur masse et de leur charge. À l’heure actuelle, les données mesurées par la spectrométrie doivent être soigneusement analysées par des humains pour voir s’il y a apparition de formes de cancer ou non. Ce travail de fourmi requiert des heures, voire des jours, et l’expertise de quelques spécialistes qui ont été formés pendant des années, d’où l’utilité d’une intelligence artificielle qui permettrait d’accélérer l’analyse. C’est pourquoi une équipe de chercheurs menée par le Dr Daniel Bojar, maître de conférences associé en bio-informatique à l'Université de Göteborg (Suède), a mis au point un modèle d’IA permettant de faciliter la détection de cancer. « En principe, la méthode peut s'appliquer à n'importe quel type de cancer puisque toutes les formes de cancer que nous connaissons possèdent des glycanes modifiés de manière caractéristique qui peuvent être mesurés par spectrométrie de masse », explique Danier Bojar, principal auteur de ces travaux publiés dans la revue Nature Methods. Ce nouveau modèle d'IA nommé “CandyCrunch”, en référence au célèbre jeu vidéo “Candy Crush Saga” a besoin de quelques secondes seulement pour détecter d’éventuelles indications de cancer via l'identification de molécules de sucre ou glycanes dans les échantillons observés. CandyCrunch a pour cela été entraîné grâce à une base de données de plus de 500.000 exemples de différentes fragmentations et structures de glycanes. Les chercheurs ont utilisé ces données pour entraîner un modèle d’intelligence artificielle de type “deep learning” (capable d’apprendre par elle-même) à reconnaître d’autres glycanes à l’avenir. Le modèle CandyCrunch s’est avéré plus efficace que la méthode Glycoforest et repr&e acute;sente une avancée considérable puisqu’il est capable de fournir des résultats corrects dans un temps imparti record. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash University of Gothenburg | | | |
| Les protéines sont des éléments constitutifs de la vie. Elles sont impliquées dans pratiquement tous les processus biologiques. Comprendre les interactions entre les protéines est essentiel pour déchiffrer les complexités des fonctions cellulaires et a des implications importantes pour le développement de médicaments et le traitement des maladies. Cependant, la capacité à prédire quelles protéines se lient entre elles est une question difficile en biologie computationnelle, notamment en raison de la grande diversité et de la complexité des structures des protéines. Une récente étude menée par l’équipe d’Anne-Florence Bitbol de l’EPFL pourrait désormais changer cela. Cette équipe de scientifiques, composée d’Umberto Lupo, Damiano Sgarbossa et Anne-Florence Bitbol, a mis au point DiffPALM (Differentiable Pairing using Alignment-based Language Models). Il s’agit d’une approche basée sur l’IA qui peut considérablement faire progresser la prédiction des interactions entre des séquences de protéines. L’étude est publiée dans la revue PNAS. DiffPALM tire parti de la puissance des modèles de langage protéiques, un concept avancé d’apprentissage automatique emprunté au traitement du langage naturel, pour analyser et prédire les interactions entre les membres de deux familles de protéines avec une précision sans précédent. DiffPALM utilise ces techniques d’apprentissage machine pour prédire les paires de protéines en interaction. Il s’ensuit une amélioration significative par rapport à d’autres méthodes qui nécessitent souvent de grands ensembles de données suffisamment divers, et qui se heurtent à la complexité des complexes protéiques eucaryotes. Un autre avantage de DiffPALM est sa polyvalence. En effet, cette approche peut fonctionner même avec de plus petits ensembles de données de séquences et traiter ainsi des protéines rares qui ont peu d’homologues (des protéines d’espèces différentes qui partagent des ancêtres évolutifs communs). Elle s’appuie sur des modèles de langage protéiques entraînés sur des alignements multiples de séquences (MSA), comme le MSA Transformer et le module EvoFormer d’AlphaFold, ce qui lui permet de comprendre et de prédire les interactions complexes entre les protéines avec une extrême précision. L’utilisation de DiffPALM est également très prometteuse en matière de prédiction de la structure des complexes protéiques, qui sont des assemblages formés par la liaison de plusieurs protéines, et qui sont indispensables à de nombreux processus cellulaires. Dans l’étude, l’équipe a comparé DiffPALM aux méthodes d’appariement traditionnelles basées sur la co-évolution. Ce domaine étudie l’évolution des séquences de protéines qui sont en étroite interaction. Les modifications d’une protéine peuvent entraîner des modifications de son partenaire d’interaction. Il s’agit d’un aspect extrêmement important de la biologie moléculaire et cellulaire, qui est très bien représenté par les modèles de langage protéiques entraînés su r les MSA. DiffPALM s’avère plus performant que les méthodes traditionnelles sur des données de référence exigeantes, ce qui démontre sa résistance et son efficacité. L’application de DiffPALM est évidente dans le domaine de la biologie fondamentale des protéines, mais elle va au-delà, car cette méthode pourrait devenir un outil puissant pour la recherche médicale et le développement de médicaments. Par exemple, pouvoir prédire avec précision les interactions entre protéines peut aider à comprendre les mécanismes des maladies et à mettre au point des thérapies ciblées. Les chercheuses et chercheurs ont permis un accès libre à DiffPALM, en espérant que la communauté scientifique l’adopte largement pour faire progresser la biologie computationnelle et permettre aux spécialistes d’explorer les complexités des interactions entre protéines. En combinant les techniques avancées d’apprentissage automatique et le traitement efficace de données biologiques complexes, DiffPALM constitue une avancée majeure dans le domaine de la biologie computationnelle. Cette méthode permet non seulement de mieux comprendre les interactions entre les protéines, mais aussi d’ouvrir de nouvelles pistes de recherche médicale, ce qui pourrait faire progresser le traitement des maladies et le développement de médicaments. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | | |
| Des chercheurs du MD Anderson Cancer Center de l'Université du Texas ont montré que le fait de restaurer des niveaux “jeunes” d'une enzyme spécifique ralentit les signes du vieillissement dans des modèles cellulaires. Ces résultats pourraient avoir des implications thérapeutiques pour les maladies liées à l'âge comme Alzheimer, Parkinson, les maladies cardiaques et le cancer. Avec le vieillissement, de nombreux changements épigénétiques entraînent un déclin fonctionnel et physiologique progressif et irréversible. Parmi ces changements, le raccourcissement des télomères est notable. Ces derniers comportent jusqu'à 15 000 paires de bases, mais en perdent entre 25 et 200 à chaque division cellulaire. Leur raccourcissement ou altération excessive déclenche une réponse continue aux dommages de l'ADN, pouvant mener à la sénescence cellulaire, où les cellules libèrent des facteurs inflammatoires endommageant les tissus, accélérant ainsi le vieillissement et le cancer. La télomérase (une enzyme qui rallonge les télomères) diminue avec l'âge, corrélant avec des maladies liées au vieillissement comme Alzheimer. Les chercheurs ont identifié que la télomérase reverse transcriptase (TERT) joue un rôle clé non seulement dans l'allongement des télomères, mais aussi dans la régulation de nombreux gènes impliqués dans la neurogenèse, l'apprentissage et la mémoire, la sénescence cellulaire et l'inflammation. La télomérase est un complexe protéique qui allonge les télomères, mais son activité diminue avec le temps à cause de la répression épigénétique de TERT, surtout lors du vieillissement naturel ou des maladies liées à l'âge. Les chercheurs ont utilisé un composé qui restaure les niveaux physiologiques de TERT, ce qui a réduit la sénescence cellulaire et l'inflammation des tissus, stimulé la formation de nouveaux neurones, amélioré la mémoire et les fonctions neuromusculaires chez des modèles de souris de laboratoire âgées. Le laboratoire de Ronald A. DePinho avait déjà montré que la désactivation du gène TERT in vivo entraînait un vieillissement prématuré, réversible par la réactivation de TERT. Les chercheurs ont aussi observé que certaines cellules, comme les neurones et les cellules cardiaques, se rajeunissaient sans division cellulaire nécessaire à la synthèse des télomères. Ces observations les ont conduits à supposer que TERT avait des fonctions au-delà de la synthèse des télomères et que les niveaux globaux de télomérase étaient importants dans le processus de vieillissement. L'équipe, dirigée par Ronald A. DePinho et Hong Seok Shim, a alors cherché à développer un médicament pour restaurer les niveaux de TERT. En utilisant un criblage à haut débit de plus de 650 000 compos és, ils ont identifié un composé activateur de TERT (TAC – TERT Activate Compound) capable de déréprimer épigénétiquement le gène TERT et de restaurer son expression physiologique observée dans les cellules jeunes. Dans des modèles précliniques équivalents à des adultes de plus de 75 ans, un traitement de six mois avec TAC a conduit à la formation de nouveaux neurones dans l'hippocampe et amélioré les performances cognitives. Il y a eu une augmentation des gènes impliqués dans l'apprentissage, la mémoire et la biologie synaptique, cohérente avec la capacité de TERT à interagir avec des complexes de facteurs de transcription régulant divers gènes. Le traitement avec TAC a également réduit significativement l'inflammation dans les échantillons de sang et de tissu, et éliminé les cellules sénescentes en réprimant le gène p16, un facteur clé de sénescence. TAC a amélioré les fonctions neuromusculaires, la coordination, la force de préhension et la vitesse, inversant la sarcopénie, une condition o ù la masse, la force et les performances musculaires se détériorent avec l'âge. En outre, le traitement avec TAC dans des lignées cellulaires humaines a augmenté la synthèse des télomères, réduit les signaux de dommages à l'ADN et étendu le potentiel prolifératif de ces cellules, démontrant l'efficacité de TAC dans des modèles humains ex vivo. « Ces résultats précliniques sont encourageants, car TAC est facilement absorbé par tous les tissus, y compris le système nerveux central. Cependant, d'autres études sont nécessaires pour évaluer correctement sa sécurité et son activité dans des stratégies de traitement à long terme », a déclaré Ronald DePinho. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH) annonce le début d’essais cliniques sur un premier vaccin nasal contre le COVID-19 : ce candidat vaccin, certes plus facile à délivrer, pourrait également offrir une protection plus étendue contre les variantes émergentes du SRAS-CoV-2. Cet essai de phase 1, en cours de recrutement aux Etats-Unis, va donc tester en premier lieu la sécurité du vaccin nasal expérimental. Le vaccin expérimental a été conçu et déjà testé dans le cadre d'études précliniques par les scientifiques du NIAID. L’un des auteurs principaux, le Docteur Jeanne M. Marrazzo, directeur du NIAID, rappelle que « le développement rapide de vaccins sûrs et efficaces contre le COVID-19 a été une prouesse de la science, et a permis, en pratique, de considérablement atténuer les conséquences de la pandémie ». Cependant, si même les vaccins COVID de première génération ont conservé une certaine efficacité contre les formes sévères de la maladie, les hospitalisations et les décès, ils sont devenus moins efficaces en termes de prévention des infections et les formes bénignes mais symptomatiques. L’étude va recruter 60 participants adultes, âgés de 18 à 64 ans, qui ont déjà reçu au moins 3 doses d’un vaccin COVID à ARNm. Les participants seront répartis en 3 groupes, qui recevront soit une dose du vaccin expérimental administrée par spray nasal à la dose la plus faible, soit des doses progressivement plus élevées. 7 consultations de suivi sont prévues pour chaque participant, afin d’évaluer la tolérance, l’innocuité et accessoirement l’efficacité du candidat. Le vaccin expérimental, "MPV/S-2P", utilise le virus de la pneumonie murine (MPV) comme vecteur pour administrer une version de la protéine de pointe du SRAS-CoV-2 (S-2P) stabilisée. Le MPV ne provoque pas de maladie chez les humains ou les primates non humains, mais présente une forte affinité avec les cellules épith éliales qui tapissent les voies respiratoires. Il sera donc sans doute efficace à délivrer le vaccin aux sites mêmes où débute l’infection à coronavirus. Cet essai de phase I fait suite à des études précliniques concluantes, menées sur des modèles primates. Chez l’animal, le candidat a induit des réponses immunitaires systémiques robustes, avec des anticorps dirigés contre le SRAS-CoV-2, ainsi qu’une immunité locale dans les cellules des tissus muqueux tapissant le nez et les voies respiratoires. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NIH | | | |
| Plusieurs études épidémiologiques ont mis en avant que la consommation régulière et modérée de caféine, à raison de 2 à 4 tasses de café par jour, pourrait ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement, en particulier le risque de maladie d'Alzheimer. L'influence potentiellement positive de la caféine sur les capacités cérébrales intéresse hautement les chercheurs, à l'heure où la prévention et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer (principale cause de démence) augurent un défi de santé publique pour les années à venir : 900 000 personnes souffrent actuellement d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée en France, selon l'Institut national de recherche médicale (Inserm). Et avec le vieillissement de la population, ce sont plus de 1 800 000 personnes qui devraient être at teintes d'une maladie neurocognitive à l'horizon 2050, prévoit la Fondation Vaincre Alzheimer. Ces nouveaux travaux de l'Inserm, parus dans la revue Brain, soufflent un vent d'espoir pour mettre au pas cette maladie qui grignote la mémoire, les capacités exécutives et d'orientation dans le temps et l'espace. Les chercheurs confirment l'intérêt de la caféine comme piste thérapeutique pour ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer chez des patients à un stade précoce. L'équipe de chercheurs de l'Inserm, du CHU de Lille et du centre de recherche Lille Neuroscience et cognition de l'Université de Lille, jette un nouvel éclairage sur les mécanismes moléculaires sous-jacents au développement de cette maladie. Les scientifiques ont constaté sur des souris que l'augmentation pathologique de récepteurs cibles (appelés A2A) dans les neurones, pendant le développement de la maladie, favorisait la perte des synapses (les zones de contact entre deux neurones), ce qui se traduisait par la survenue précoce des troubles de la mémoire. Dans la même étude, les chercheurs se sont penchés sur la capacité de la caféine à agir sur cette cible et à préserver les fonctions cognitives chez des patients atteints d'une forme précoce de la maladie d'Alzheimer. En 2016, la même équipe de recherche avait décrit un des mécanismes par lequel la caféine pouvait bloquer chez l'animal les récepteurs A2A, qui augmentent anormalement dans le cerveau des malades d'Alzheimer. Pour cerner davantage ce phénomène, un essai clinique de phase 3 a été initié par le CHU de Lille en incluant 248 patients. La moitié des patients recevra 400 mg de caféine, l'autre moitié un placebo. « Nous mettons donc encore une fois en avant l'intérêt de tester la caféine dans le cadre d'un essai clinique sur des patients atteints de formes précoces de la maladie », explique David Blum, directeur de recherche à l'Inserm, co-dernier auteur de l'étude, dans un communiqué. « En effet, on peut imaginer qu'en bloquant ces récepteurs A2A, dont l'activité est augmentée chez le patien t, cette molécule puisse prévenir le développement des troubles de la mémoire voire d'autres symptômes cognitifs et comportementaux ». Si la caféine donne de bons résultats dans le cadre de l'essai clinique en cours, un essai de plus grande ampleur pourrait être lancé. « Potentiellement, cela pourrait signifier que la caféine peut être utilisée comme médicament pour le traitement de cette maladie », affirme David Blum. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Il y a douze ans, des chercheurs en cancérologie de l'Université de Californie à San Diego ont identifié une molécule qui aide les cellules cancéreuses à survivre en faisant circuler des cellules inflammatoires nocives dans le tissu tumoral. Dans une nouvelle étude, ils montrent que la même molécule fait la même chose dans le tissu pulmonaire infecté par le COVID-19 – et que la molécule peut être supprimée avec un médicament contre le cancer réutilisé. Les travaux présentent une nouvelle approche pour prévenir les dommages irréversibles aux organes dans les maladies infectieuses comme la COVID-19 et la résistance à la méthicilline Staphylococcus aureus (SARM). Les deux principaux acteurs de ce scénario sont les cellules inflammatoires appelées cellules myéloïdes et une enzyme appelée PI3K gamma (phosphatidylinositol 3,4,5-kinase gamma). Les cellules myéloïdes font partie de notre système immunitaire inné (l'immunité avec laquelle nous naissons avant d'être exposés aux agents pathogènes présents dans l'environnement) et agissent très rapidement pour tuer des agents mortels comme le SARS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19. "Nos travaux montrent que les médicaments qui peuvent empêcher le recrutement de cellules myéloïdes nuisibles dans les tissus infectés par des agents graves comme la COVID-19 ou le SARM présentent un avantage significatif dans la préservation de la fonction tissulaire s'ils sont administrés suffisamment tôt au cours d'une infection". Judith Varner, professeure aux départements de pathologie et de médecine de la faculté de médecine de l'UC San Diego, est co-responsable du programme de thérapie des tumeurs solides au Moores Cancer Center de l'UC San Diego et auteure principale de l'étude La plupart des autres médicaments contre la COVID-19 ciblent le virus, soit en prévenant l’infection, soit en empêchant le virus de se reproduire après l’infection. L’approche actuelle cible l’hôte, empêchant le système immunitaire de réagir de manière excessive ou l’accumulation de fibres dans les poumons. « Les cellules myéloïdes nous protègent, mais elles peuvent aussi faire beaucoup de dégâts », explique le Docteur Varner. « En cas d’infection légère, les cellules myéloïdes interviennent, tuent les bactéries, émettent des signaux d’alerte qui recrutent des cellules immunitaires tueuses encore plus puissantes et produisent des substances qui peuvent guérir les dommages. Mais si l’infection est trop forte, ces signaux d’alerte sont surproduits et les substances qu’elles libèrent pour tuer ces agents infectieux peuvent également vous tuer. C’est ce qui se passe dans le cas de la COVID-19 ». La PI3K gamma favorise le déplacement des cellules myéloïdes vers les tissus cancéreux, comme l'ont démontré les travaux de l'équipe sur le cancer il y a douze ans. Dans les travaux actuels, ils montrent que la PI3K gamma aide également à déplacer les cellules myéloïdes vers les tissus infectés par le SARS-CoV-2. Cela les a amenés à penser qu'un médicament contre le cancer qui inhibe la PI3K gamma, appelé eganelisib, pourrait être efficace pour supprimer l'inflammation dans la COVID-19 en supprimant la capacité de la PI3K gamma à déplacer les cellules myéloïdes vers les tissus infectés. En utilisant une combinaison de séquençage d'ARN en vrac et de bioinformatique, les scientifiques ont analysé des tissus humains et murins pour voir comment le SARS-CoV-2 modifiait la composition cellulaire et moléculaire des tissus infectés. Ils ont ensuite traité les tissus avec de l'éganelisib pour voir si la suppression de PI3K gamma faisait une différence. « Nous avons séquencé les tissus pulmonaires de patients atteints de COVID-19 et avons montré que lorsque les patients ont la COVID-19, une grande partie de leurs cellules pulmonaires sont tuées et il y a une énorme augmentation des cellules myéloïdes. Nous avons également constaté la même chose chez les souris infectées », a déclaré Varner. « Lorsque nous avons traité avec le médicament, nous avons montré que l'éganelisib empêche l'entrée des cellules myéloïdes dans les tissus afin qu'elles ne puissent pas faire tous ces dégâts. D'autres études détermineront s'il peut réellement inverser les dommages. » L'équipe a également obtenu les mêmes résultats chez des souris infectées par le SARM. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash UCSD | | | |
| Des chercheurs américains de l'Université de Boston ont développé un nouvel outil d'IA capable de prédire d’une manière assez fiable si une démence légère va évoluer vers la maladie d'Alzheimer. Pour déterminer si une personne est atteinte de la maladie d'Alzheimer, il faut aujourd’hui procéder à toute une batterie d'évaluations : entretiens médicaux, imagerie cérébrale, analyses de sang et check up du liquide céphalorachidien. Afin d’alléger le processus et de mettre en place des soins plus tôt, des chercheurs de l'université de Boston viennent de créer une nouvelle forme d’intelligence artificielle. Concrètement, leur modèle peut prédire avec un taux de précision de 78,5 % si une personne souffrant de troubles cognitifs légers est susceptible de rester stable au cours des six prochaines années ou de basculer dans la maladie d'Alzheimer. « Si l'on peut prédire ce qui va se passer, on a plus de possibilités et de temps pour intervenir avec des médicaments, ce qui peut permettre de stabiliser la maladie et d’empêcher la transition vers des formes plus sévères de démence », indique dans son compte-rendu Ioannis Paschalidis, professeur du BU College of Engineering. « Nous espérons en ce sens que de plus en plus de traitements contre la maladie d'Alzheimer seront bientôt disponibles », ajoute-t-il. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AJ | | | |
| Manger de manière saine à 40 ans augmente sensiblement les chances de rester en bonne santé après 7 ans, selon une vaste étude réalisée par la prestigieuse Harvard T.H. Chan School of Public Health, aux Etats-Unis, qui a analysé les données de plus de 100.000 personnes depuis 1986. Les participants, âgés d'au moins 39 ans et exempts de maladies chroniques au début de l'étude, ont fourni des informations sur leur régime alimentaire par le biais de questionnaires tous les quatre ans. En 2016, près de la moitié des participants à l'étude étaient décédés et seulement 9,2 % ont vécu jusqu'à l'âge de 70 ans ou plus sans maladie chronique et avec une bonne santé physique, cognitive et mentale. Les scientifiques ont ainsi pu comparer les taux de vieillissement en bonne santé des participants en fonction de leur observance de chacun des huit régimes alimentaires sains définis par la science – les quintiles les plus élevés étant ceux qui respectent scrupuleusement le régime. D’autres facteurs tels que l’activité physique ou les fonctions cognitives étaient également pris en compte. « Les personnes qui avaient adopté une alimentation saine à partir de la quarantaine étaient 43 à 84 % plus susceptibles de bien fonctionner physiquement et mentalement à l'âge de 70 ans que celles qui ne l'avaient pas fait », peut-on lire dans un communiqué. La corrélation la plus forte a été observée avec l’Alternative Healthy Eating Index (AHEI), un régime drastique qui privilégie les fruits et légumes, les céréales complètes, le poisson, les protéines végétales et les graisses insaturées comme l'huile d'olive : le quintile supérieur des participants ayant suivi ce type d’alimentation était 84 % plus susceptible de vieillir en bonne santé que ceux du quintile inférieur. De fortes corrélations ont également été constatées pour le régime axé sur le contrôle glycémique pour traiter l’hyper-insulinémie (associé à une probabilité supérieure de 78 % de vieillissement sain), pour le "régime santé planétaire" (68 %), le régime méditerranéen (67 %), le régime DASH contre l’hypertension (66 %), le régime méditerranéen d'intervention pour le retard neurodégénératif (MIND, 59 %), un régime anti-inflammatoire (58 %) ou encore, plus modestement, un régime à base de plantes (43 %). Pour résumer, une consommation élevée de fruits et légumes, de céréales complètes, de graisses insaturées, d’oléagineux, de légumineuses et de produits laitiers faibles en gras était associée à de plus grandes chances de vieillissement sain, tandis que des apports plus élevés en acides gras trans, en sodium, en viandes rouges et transformées étaient associés à des probabilités plus faibles. « Alors que de nombreuses études antérieures ont montré qu'une alimentation saine peut aider à conjurer les maladies chroniques, comme les maladies cardiovasculaires, cette nouvelle recherche est unique car elle met l'accent sur le vieillissement en bonne santé, défini non seulement comme l'absence de maladie, mais aussi comme la capacité à vivre de manière autonome et à conserver une bonne qualité de vie à mesure que l’on vieillit ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EurekAlert | | | |
| Bien que de nombreuses études aient montré que divers animaux, notamment les abeilles, les lions, les grenouilles et les fourmis, possèdent un sens numérique inhérent, aucune n’avait suffisamment prouvé que ces animaux partagent la capacité des humains à compter à haute voix. Par exemple, les mésanges à tête noire (Poecile atricapillus) ajoutent davantage de trilles à la fin de leurs cris d’alarme pour signaler des menaces plus importantes. Cependant, ces augmentations pourraient être dues à un stress accru plutôt qu’à une réelle capacité de comptage. Pour obtenir des preuves plus solides du comptage vocal chez les animaux, les chercheurs de l'Université de Tübingen (Allemagne) se sont tournés vers les corneilles noires (Corvus corone), connues pour leurs capacités vocales remarquables et leur compréhension de concepts mathématiques complexes tels que zéro. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont présenté à trois corneilles des stimuli visuels et auditifs ordonnés de manière aléatoire. Ici, les stimuli visuels étaient des nombres arabes et les signaux auditifs étaient les sons de différents instruments. Par essais et erreurs, les corneilles ont appris que chaque signal correspondait à un nombre défini de croassements compris entre un et quatre. Après avoir produit le nombre requis de croassements (par exemple croasser quatre fois pour un signal associé à quatre), les oiseaux devaient picorer l’écran affichant le signal pour indiquer qu’ils avaient terminé. Si elles donnaient le bon nombre de croassements, elles étaient récompensées par une friandise. Une fois entraînées, les corneilles ont produit des réponses précises en croassant le nombre correct de fois en réponse aux stimuli avec une précision supérieure au hasard. Même lorsque des erreurs survenaient, elles concernaient généralement des nombres relativement proches (comme trois et quatre) plutôt que des nombres éloignés (comme un et quatre). Les chercheurs affirment que les capacités de comptage des corneilles sont similaires à celles des très jeunes enfants qui comptent souvent en se basant sur des vocalisations de nombres plutôt que sur l’utilisation des nombres eux-mêmes. Plus précisément, « cette compétence chez les corneilles reflète également les compétences d’énumération des tout-petits avant qu’ils n’apprennent à comprendre les mots des nombres cardinaux et peut donc constituer un précurseur évolutif du véritable comptage où les nombres font partie d’un système de symboles combinatoires », notent les auteurs. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur la compréhension des capacités cognitives des animaux et sur l’évolution des compétences numériques. Elle suggère que la capacité à compter vocalement pourrait être plus répandue dans le règne animal que ce que l’on pensait auparavant et pourrait constituer un précurseur du développement des systèmes numériques symboliques chez les humains. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science | | | |
| Pourra-t-on bientôt demander au pharmacien de nous préparer des médicaments sur mesure ? Peut-être, grâce aux progrès de la fabrication additive. Cette technique a le double avantage de proposer de multiples libertés de design associées à un contrôle du dépôt de matériau au niveau du voxel individuel. Le terme voxel est issu de la contraction de "volume" et de "pixel", ce dernier étant lui-même tiré de la contraction de "picture" et de "element". En bref, le voxel est à la 3D ce que le pixel est à la 2D. L’impression 3D par dépôt offre une précision jusque dix fois supérieure à celle par extrusion – de 10 à 80 μm contre 100 à 800 μm – pour des matériaux multiples. Autrement dit, ce type d’impression ouvre la porte à l’intégration au sein de comprimé s de doses médicamenteuses optimales avec des taux de libération sur mesure. Le tout usinable en grands volumes de production. Reste "simplement" à trouver la bonne recette… que des chercheurs anglais pourraient bien avoir trouvée ! Geoffrey Rivers, professeur assistant à l’université de Nottingham (Angleterre), est le premier auteur d’un article paru courant mai 2024 dans le journal Materials Today Advances. Aidé de ses collègues du Centre de fabrication additive et de l’École de pharmacie de l’université, le professeur a démontré la faisabilité de la co-impression au sein d’une même enveloppe de deux matériaux différents – l’un hydrosoluble, et l’autre non. Pour en arriver là, les scientifiques ont d’abord recherché des polymères hydrosolubles biocompatibles pouvant servir d’excipients, c’est-à-dire de substances capables d’incorporer les principes actifs du médicament. Ils se sont alors tournés vers le poly-ACMO (poly-4-acryloylmorpholine), à la fois hydrosoluble et photodurcissable, qu’ils ont coupl é à de l’aspirine pour jouer le rôle de monomère insoluble. Une fois l’impression réalisée, la pilule-test a été durcie sous une lumière ultraviolette pour donner un comprimé de 5 millimètres de diamètre pour 1 millimètre de hauteur. En poursuivant sur leur lancée, Geoffrey Rivers et ses collègues de Nottingham ont décidé de varier les morphologies de leurs comprimés dans le but de contrôler la libération du médicament chez le patient. En effet, le taux de libération des agents thérapeutiques est déterminé par la surface de l’objet. Le disque, la couronne, ou encore la couronne insoluble pourvue d’un cœur hydrosoluble comptent parmi les formes testées par l’équipe scientifique. Les chercheurs sont ainsi parvenus à étendre leur gamme de taux de libération avec des courbes de dissolution lentes (0,98 +/- 0,04 mg/min), rapides (4,07 +/- 0,25 mg/min) et même multi-étapes (2,17 +/- 0,04 mg/min, puis 0,70 +/- 0,13 mg/min). Ces résultats laissent présager de la viabilité de futurs dosages solides personnalisés à l’aide de te ls « polycomprimés », que ce soit dans le cadre de la santé humaine comme de la médecine vétérinaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Direct | | ^ Haut | |
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