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| Edito ASCO 2024 : de nouvelles avancées majeures font reculer le cancer
Il est exceptionnel que je traite du même sujet sur 2 éditoriaux successifs mais les avancées essentielles annoncées lors du récent congrès annuel le plus important de la planète sur le cancer m’obligent à vous livrer immédiatement ce texte. Comme chaque année, cette semaine je vais faire le point sur quelques-unes des avancées les plus remarquables annoncées à l'occasion du grand congrès annuel de l'ASCO, la Société Américaine d'Oncologie Clinique, qui est de loin la plus importante réunion mondiale de cancérologie. Cette année, pas moins de 40 000 spécialistes et chercheurs ont participé à cet événement qui s'est décliné autour de 5 800 communications scientifiques provenant des meilleurs centres de recherche, publics et privés, de la planète (Voir ASCO). Cette année, l'événement majeur de ce congrès a été la présentation de nouveaux traitements d'une efficacité sans précédent contre certains cancers du poumon difficiles à soigner. Rappelons que le cancer du poumon est devenu au niveau mondial le cancer le plus meurtrier, avec 1,8 million de morts par an (19 % des décès par cancer). Il en va de même en France où ce cancer redoutable touche 45 000 Français chaque année et est responsable de 33 000 décès. Il existe principalement deux formes de cancers pulmonaires en fonction de l’origine des cellules bronchiques dont ils sont issus. Les cancers bronchiques dits non à petites cellules (CBNPC, 85 % des cas, avec les adénocarcinomes, les carcinomes épidermoïdes et les carcinomes à grandes cellules). Les cancers bronchiques dits à petites cellules (CBPC, 15 % des cas, sont des formes plus rares mais plus graves, surtout liées au tabac). Au cours de ces dernières années, la découverte de mutations dans les tumeurs pulmonaires a permis de réaliser une classification moléculaire des cancers bronchiques et de mettre au point de nouvelles thérapies ciblées en fonction du type de tumeur. S'agissant des cancers à petites cellules non opérables mais sans métastases, une étude conduite sur près de 500 patients a montré que l'ajout d'une immunothérapie après les traitements habituels (chimiothérapie et radiothérapie) réduit de 27 % le risque de décès. La survie moyenne passe de 33 mois à 56 mois. L’immunothérapie utilisée est le durvalumab, un anticorps PD-L1 commercialisé sous le nom de Imfinzi par le laboratoire Astrazeneca. Cette percée dans le cancer à petites cellules devrait faire du durvalumab un nouveau standard de traitement. Une autre étude concerne les CBNPC qui présentent une mutation particulière du récepteur EGF dit de type EGFR, qui représente environ 15 % des patients dans les pays occidentaux et un tiers des patients en Asie. Chez les patients atteints de ce type de cancer avancé non opérable, une thérapie ciblée, l’osimertinib (commercialisé sous le nom de Tagrisso par Astrazeneca) a été testée. Résultat : l'osimertinib a amélioré de manière sensible la durée sans progression de la maladie : 39 mois pour le groupe traité, contre seulement 6 mois pour le groupe-placebo. Ces résultats très encourageants vont également changer les recommandations de prise en charge de ce cancer. Les anticorps conjugués constituent également une nouvelle approche thérapeutique en plein essor. Il s’agit de chimiothérapies couplées à des anticorps dirigés contre une protéine présente à la surface des tumeurs. Ce traitement ciblé est capable d'acheminer la chimiothérapie au cœur de la tumeur, d'où son efficacité contre plusieurs cancers difficiles à traiter. Un médicament de cette catégorie, un anti-TROP2 a été utilisé contre des CBNPC métastatiques en échec thérapeutique dans le cadre de l’étude ICARUS-Lung01 menée à Gustave Roussy. Ce médicament cible la molécule TROP à la surface des cellules tumorales dans 80 % des cancers du poumon. Résultat : un taux de reÌponse prometteur de l’ordre de 26 %. Au total, un quart des patients preÌsentaient une diminution des leÌsions d’au moins 30 %. Une autre étude concerne les CBNPC porteurs d’un autre type de mutation dite ALK présente chez environ 5 % des CBNPC. Chez ces patients, le lorlatinib (commercialisé sous le nom de Lorviqua par Pfizer) a permis de réduire fortement la progression de la maladie à un stade avancé et d’augmenter le taux de survie des patients par rapport à un autre traitement, le crizotinib. De manière remarquable, 60 % des patients ayant reçu le nouveau médicament étaient toujours en vie sans progression de la maladie à 5 ans, contre 8 % des patients du groupe traité au crizotinib. « Ces résultats à long terme sont hors du commun et cette étude confirme l'efficacité durable exceptionnelle du lorlatinib en tant que choix de première intention pour les patients atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules ALK-positif » a souligné le Professeur David R. Spigel, directeur scientifique du Sarah Cannon Research Institute, à l'occasion de la pr&e acute;sentation de cette étude à l'ASCO 2024. La société espagnole PharmaMar, société de biotechnologie spécialisée dans la découverte, le développement et la commercialisation de traitements anticancéreux d’origine marine, a présenté les données d’un essai de phase II lors de ce congrès de l’ASCO 2024. Cette étude a évalué la lurbinectedin de PharmaMar en association avec l’irinotécan chez des patients atteints de cancer du poumon à petites cellules (CPPC) récidivant après un traitement antérieur à base de platine. PharmaMar mène depuis 25 ans des recherches sur l’écosystème marin afin de découvrir de nouvelles voies thérapeutiques innovantes pour traiter les cancers. Les résultats présentés par PharmaMar à l’ASCO montrent que la combinaison de son médicament pour cette pathologie, Zepzelca (lurbinectedin), avec l’irinotécan produit une synergie qui renforce l’activité de la lurbinectedin, entraînant des taux de réponse élevés et durables chez les patients. Ce traitement Zepzelca (lurbinectedin) est un composé synthétique dérivé du tunicier (Ecteinascidiaturbinata) récolté par PharmaMar dans la mer des Caraïbes, le golfe du Mexique et la mer Méditerranée. Le Zepzelca a reçu l’approbation accélérée de la FDA en 2020. Ce nouveau traitement prometteur montre à quel point il est important de mieux préserver la biodiversité marine, riche de nombreux médicaments potentiels contre le cancer. Des chercheurs de l’University College de Londres ont présenté, au cours de cet ASCO, un médicament d’immunothérapie qui pourrait tripler les chances de survie des malades atteints de cancers colorectaux et leur éviter la chirurgie. Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont recruté 32 patients atteints d'un cancer de l'intestin de stade 2 ou 3 et porteurs d'un profil génétique particulier (déficit en MMR/MSI élevé) qui concerne 15 % des patients souffrant d’un cancer colorectal. Pendant les trois mois précédant la chirurgie, les participants ont reçu du pembrolizumab, un médicament d’immunothérapie déjà utilisé contre plusieurs cancers (connu sous le nom de Keytruda), au lieu du traitement habituel chimiothérapie/chirurgie, puis ont été surveillés pendant 19 mois. Ce traitement perm et la destruction des tumeurs volumineuses à haut risque par le système immunitaire et évite ainsi aux patients la nécessité d’une intervention lourde. Ces cancers colorectaux particuliers, en raison de leur grande instabilité génétique, restent particulièrement difficiles à traiter, avec un tiers des cas qui produisent des métastases. Mais un nouveau médicament pourrait changer la donne : le Jemperli, dont le principe actif est le dostarlimab. Au cours d'un essai clinique de phase 2 réalisé par le Memorial Sloan Kettering Cancer Center, ce médicament a été testé auprès de 42 patients atteints d'un cancer colorectal dMMR. Les résultats sont « sans précédent » selon l'étude présenté à l'ASCO 2024 : 100 % des patients ont répondu au traitement avec « aucun signe de tumeur à l'examen IRM, à l'endoscopie ou au toucher rectal ». Le Jemperli est déjà autorisé en France depuis le mois d'octobre 2023 dans le cadre du traitement du cancer de l'endomètre avancé. Ce médicament devrait devenir le traitement de première ligne contre la maladie et éviter, dans de nombreux cas, le recour s à la chimiothérapie, à la radiothérapie et à la chirurgie. La France a également été à l'honneur au cours de cet ASCO 2024. L’Institut Curie a présenté trois études françaises en cours qui pourraient améliorer considérablement la prise en charge du cancer du sein le plus agressif. La première, CUPCAKE, concerne les biopsies liquides d’ADN tumoral circulant. Cette étude randomisée comprend 450 patientes atteintes de cancer du sein triple négatif à haut risque de rechute. Cet essai vise à évaluer l’efficacité de la détection d’ADN tumoral circulant couplée, en cas de détection d’un signal sanguin de rechute, à une imagerie corps entier TEP/TDM (tomographie par émission de positons – tomodensitométrie) avec un nouveau radiotraceur, le 68Ga-FAPI (marquant les fibroblastes associés au cancer), très prometteur pour les cancers triple négatif. Ce travail vise à proposer rapidement une prise en charge thérapeutique aux patientes, lorsque la rechute est limitée. Les premiers résultats sont attendus en 2027. La seconde étude est ECLECTIC , qui vise à démontrer l’intérêt des cellules tumorales circulantes (CTC) couplées à de l’imagerie TEP/TDM utilisant comme traceur le 18F-fluoro-oestradiol (FES) dans l’orientation des traitements de 2e ligne -chimiothérapie ou hormonothérapie- dans le cancer du sein métastatique hormonodépendant. L'Institut Curie a déjà montré que le niveau de cellules tumorales circulantes indique l’agressivité du cancer et peut donc aider à choisir entre un traitement doux (hormonothérapie) ou plus intense (chimiothérapie). Le couplage entre ce nouveau traceur et l'imagerie permet une évaluation en temps réel et non invasive de la dépendance aux hormones des lésions tumorales dans l'ensemble du corps ; il peut donc prévoir une résistance à l’hormonothérapie et, dans ce cas, proposer une chimiothérapie. La troisième étude est TOPOLOGY , qui vise à évaluer l’efficacité du PLX-038, un nouveau médicament vectorisé, chez les patientes atteintes de cancer du sein triple négatif qui résiste aux traitements classiques. Autre avancée majeure concernant le cancer du sein, présentée à l'ASCO 2024, un nouveau test sanguin britannique qui détecte de minuscules quantités d'ADN cancéreux dans le sang. Il serait suffisamment sensible pour prédire le risque de réapparition du cancer plusieurs années avant l'apparition des symptômes habituels. Ce test a été mis au point par l'excellent Institut de Recherche sur le Cancer (ICR) à Londres. Les chercheurs ont analysé le sang de 78 patientes atteintes de différents types de cancer du sein. Le nouveau test a correctement signalé un risque élevé de récidive chez les 11 patientes qui ont rechuté pendant l'essai de cinq ans. Les 60 femmes chez qui le test n'a pas trouvé de molécules cancéreuses n'ont pas rechuté, montrant ainsi que ce test n'induisait pas de faux négatif. XENOTHERA, une société nantaise qui développe des traitements innovants par anticorps multi-spécifiques polyclonaux glyco-humanisés, a présenté les premières données de son essai clinique dans les cancers solides intitulé FIPO – « First In class Polyclonal in Oncology » – (NCT06154291). FIPO est un essai de phase I/II qui montre l’efficacité du XON7 chez les patients souffrant de tumeurs solides métastasées à un stade avancé. XON7 est un anticancéreux de mécanisme d’action totalement innovant mis au point en moins de 4 ans. Autre communication française présenté à l'ASCO 2024, celle de chercheurs de Gustave Roussy qui ont montré, chez des patients atteints de cancer du poumon métastatique, que la signature radiomique CD8, identifiée par imagerie couplée à l’intelligence artificielle, serait un facteur prédictif de la sensibilité de la tumeur à l’immunothérapie. Cette signature radiomique CD8 est obtenue grâce à une imagerie par scanner qui permet de cartographier les lésions cancéreuses chez un même patient. Les images obtenues sont analysées par un algorithme d’intelligence artificielle pour mesurer l’infiltration lymphocytaire des lésions. Cette étude, réalisée sur 188 patients atteints d’un cancer du poumon au stade métastatique, ouvre la voie à une bien meilleure prédiction de la rép onse à l’immunothérapie, grâce à la signature radiomique CD8, chez les patients souffrant de cancer du poumon métastatique. Une autre étude française conduite par le Docteur Thierry Facon, Professeur d’hématologie au CHU de Lille, montre que le médicament Sarclisa, en association avec du bortézomib, du lénalidomide et de la dexaméthasone, a permis de réduire le risque de récidive ou de décès de 40 %, comparativement au protocole VRd, dans le cadre d’une utilisation expérimentale chez des patients atteints d’un myélome multiple. Comme le souligne le Docteur Facon, « Le Sarclisa pourrait devenir un élément indispensable du traitement de première ligne et améliorer les résultats à long terme de cette maladie incurable ». Il faut également évoquer l'étude présentée par la société française Nanobiotix, dont j’avais décelé, dès sa création, le potentiel, qui montre que son produit NBTXR3 (un amplificateur de radiation à base de nanoparticules d'oxyde hafnium, unique au monde) a été bien toléré chez 68 patients fortement prétraités, atteints de tumeurs solides et métastatiques avancées. « Ces nouvelles données confirment que notre produit peut permettre de surmonter la résistance aux anti-PD-1, pour les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou récurrent ou métastatique », a déclaré le coordonnateur de l'étude, Ari Rosenberg. La dernière étude que je voudrais évoquer est celle concernant la vaccination contre les papillomavirus (HPV), comme moyen efficace de prévenir l'infection et les cancers généralement induits par ces virus, notamment le cancer du col de l'utérus et les cancers de la tête et du cou, Une vaste étude réalisée par le Docteur Jefferson DeKloe (Université Thomas Jefferson de Philadelphie), sur 760 540 hommes vaccinés et non vaccinés contre les HPV et 946 000 femmes vaccinées et non vaccinées contre les HPV, montre de manière très solide que les hommes ayant reçu le vaccin anti-HPV présentaient un risque réduit de 56 % de cancer de la tête et du cou. « Nous savons depuis longtemps que le vaccin contre les papillomavirus peut prévenir le développement d'une infection par HPV, mais également l'apparition du cancer du col de l'utérus », a déclaré la Docteure Lynn Schuchter (Abrasion Cancer Center, University of Pennsylvania, Philadelphie), Présidente de l'ASCO. De manière éclairante, l'étude montre que les hommes vaccinés contre les HPV présentaient un risque inférieur de 54 % pour tous les cancers liés au HPV et un risque inférieur de 56 % pour les cancers de la tête et du cou, par rapport aux hommes non vaccinés. Les femmes vaccinées contre les HPV présentaient un risque inférieur de 27 % pour tous les cancers liés au HPV, un risque inférieur de 54 % pour le cancer du col de l'utérus et un risque inférieur de 33 % pour les cancers de la tête et du cou, par rapport aux femmes non vaccinées contre le HPV. « La vaccination contre le papillomavirus permet de prévenir le cancer », souligne Glenn Hanna, du Dana-Farber Cancer Institute de Boston, dans un communiqué de l'ASCO. Cet ASCO 2024, par son ampleur et la qualité de ces présentations scientifiques, confirme que l'oncologie est plus que jamais le moteur de l'innovation pharmaceutique. Selon une récente étude du cabinet d'études Iqvia, les dépenses mondiales en cancérologie ont atteint 223 milliards de dollars en 2023, soit 25 milliards de plus en un an. Et Iqvia estime qu'elles devraient encore doubler d'ici 2032. En France, le coût global du cancer est passé de 20 à 28 milliards d'euros au cours des dix dernières années, selon l'Institut du Cancer. Il est important de souligner que dans ce coût, la part des soins est de 11 milliards mais celle des pertes économiques est encore plus importante, et se monte à 17 milliards d'euros... Au niveau mondial, le coût économique global du cancer a été estimé à 1160 milliards de dollars par an par l'OMS, une somme colossale qui représente environ 1,5 % du Produit Mondial Brut. Le cancer est devenu la seconde cause de décès au monde avec 10 millions de morts en 2022 (pour 20 millions de nouveaux cas) et, selon l'OMS, le nombre de nouveaux cancers devrait bondir de 75 % d'ici 2050, notamment à cause du vieillissement accéléré de la population mondiale, pour atteindre 35 millions de cas à cette échéance. Si nous voulons que le nombre de décès par cancer diminue au niveau mondial, non seulement en pourcentage des nouveaux cas, mais également en valeur absolue (comme aux USA où le nombre de morts par cancer en 2022 a diminué de 32 % depuis 1991 et est redescendu à son niveau de 1932), cela implique que la science soit en me sure de guérir ou de contrôler trois cancers sur quatre d'ici 2050. Cette dernière édition très prometteuse de l'ASCO nous montre que cet objectif ambitieux est à notre portée et qu'il est à la fois réaliste et éminemment souhaitable pour l'humanité, d'autant plus que les investissements de recherche en matière de cancer permettent aussi, on l'oublie souvent, de réaliser des avancées scientifiques majeures dans un autre domaine connexe capital pour l'avenir de nos sociétés, celui des mécanismes biologiques fondamentaux du vieillissement... René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | | | Une équipe de recherche de l'Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT) a montré l'an dernier que le marc de café pouvait renforcer le béton. Mais l'université a choisi de vérifier sa découverte en s'associant à BildGroup, une entreprise de génie civil et de revêtement. Ensemble, ils ont construit plusieurs trottoirs en intégrant différents ingrédients expérimentaux, détaille le RMIT sur son site. L'objectif est de vérifier la résistance dans le temps de ces nouvelles recettes de béton, mais aussi d'étudier leur impact sur l'environnement. Ainsi, les trottoirs en béton testés ont tous été construits avec des recettes différentes. Ils contiennent du biochar pour remplacer une partie du sable utilisé pour fabriquer le matériau. Ce biochar est issu d'une technique de fabrication développée par le RMIT qui consiste à chauffer le marc de café sans oxygène à 350 degrés Celsius. Dans cette étape, les matériaux organiques ne peuvent pas être intégrés au béton. Mais surtout, ce processus augmente les capacités de résistance du matériau obtenu. Selon une étude parue en septembre 2023 dans le Journal of Cleaner Construction, la résistance du béton au marc de café est 30 % supérieure à un béton classique. De plus, cette démarche fonctionne avec d'autres matériaux organiques, comme les copeaux de bois. Dans une étude parue en mai 2023 dans Construction and Building Materials, il était même montré qu'inclure des déchets organiques dans le béton pouvait aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en évitant de mettre ces sous-produits d'industrie dans des décharges. L'idée du RMIT et de BildGroup est désormais de valider les bienfaits pointés par ces études sur des chantiers concrets. Pour la première fois au monde, le biochar a été utilisé pour concevoir de véritables trottoirs à Gisborne, dans la banlieue de Melbourne. Cette proximité avec le RMIT permettra de faire des relevés dans le temps pour surveiller l'état du matériau dans le temps. « Cela permet non seulement d'améliorer le niveau de connaissance de nos entrepreneurs et de notre personnel, mais cela présente également de nombreux autres avantages qui sont importants pour notre communauté », précise Rajeev Roychand qui a dirigé l'étude sur le marc de café au RMIT. « Il s'agit notamment d'aider l'environnement, d'agir de manière durable et, surtout, de réduire les déchets mis en décharge et de mettre en place une économie circulaire ». Chaque année, l'Australie crée 75 millions de kilogrammes de déchets de café, finissant en grande majorité dans des décharges. Cette quantité pourrait remplacer 655 millions de kilogrammes de sable utilisé dans la fabrication du béton, grâce à sa densité plus élevée. Les déchets organiques placés en décharge représentent 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Il faut également compter avec la raréfaction du sable au fil du temps, ce qui pousse à chercher des alternatives pour le remplacer, notamment dans la fabrication du béton. L'expérience de Gisborne doit également servir à déboucher sur une utilisation commerciale du biochar pour fabriquer du béton. « Nous travaillons actuellement dans le secteur de la chaîne d'approvisionnement afin de transformer cette recherche en un produit courant pour des applications commerciales, et nous ne nous intéressons pas seulement au café, mais à toutes formes de déchets organiques », assure Rajeev Roychand. Enfin, même si cela n'a pas été fait pour les trottoirs de Gisborne, le RMIT affirme que la meilleure résistance du béton intégrant du biochar pourrait aider à réduire les quantités de matériaux nécessaires. Pour une même construction, environ 10 % de béton au biochar pourraient être économisés tout en garantissant un même niveau de résistance. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EurekAlert | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | L'Europe lance deux premiers jumeaux numériques sur les événements météorologiques extrêmes et sur l'adaptation au changement climatique. Ils doivent permettre de prédire et mesurer les impacts d'inondations et autres tsunamis. Ces nouveaux outils vont permettre aux états et collectivités locales et régionales de tester des actions précises en cas d'inondations ou de canicules pour sauver des vies et réduire les dommages matériels. Tout cela sera bientôt possible avec une précision et une granularité jamais atteinte jusqu'ici, grâce à l'ambitieux projet européen de construction d'un jumeau numérique de la Terre, visant à anticiper les catastrophes naturelles et à adapter l'Union européenne (UE) au changement climatique. Lancé il y a un peu plus de deux ans et baptisé Destination Terre (DestinE), il a franchi récemment un nouveau pas avec la mise à disposition de deux premiers jumeaux numériques : un sur les événements météorologiques extrêmes et l'autre sur l'adaptation au changement climatique. « 2023 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée. Des centaines de personnes ont perdu la vie dans les inondations et les incendies ces dernières années », a commenté Margrethe Vestager. « Nous savons ce que nous devons faire : maintenir le réchauffement de la planète en deçà de la limite de 1,5 degré et devenir le premier continent neutre en carbone d'ici à 2050. DestinE est l'un des outils les plus prometteurs pour transformer ces mots en actions ». Aujourd'hui, l'UE a recours à Copernicus pour mener des opérations de surveillance en temps réel - il a été utilisé pour les derniers incendies de forêt et inondations qui ont ravagé l'UE- mais DestinE doit aller plus loin en permettant de prédire et planifier des actions. Ces jumeaux ont ainsi vocation à prévoir, simuler et mesurer les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes, y compris, à terme, les éruptions volcaniques, tsunamis et autres tremblements de terre. Les décideurs seraient ainsi à même d'anticiper et d'évaluer les incidences socio-économiques et politiques potentielles. Le projet a nécessité de multiples partenariats notamment avec le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF), l'Agence spatiale européenne (ESA) et l'O rganisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT). Et un financement de plus de 315 millions d'euros. « Le jumeau numérique sur les événements météorologiques extrêmes combinera des données avec des capacités de simulation à des niveaux de vitesse et d'interactivité sans précédent, ce qui signifie une très haute résolution spatiale et un temps quasi réel », assure un haut fonctionnaire européen. « La possibilité de zoomer jusqu'à quelques centaines de mètres seulement d'événements localisés nous permettra de disposer de beaucoup plus de données pour tester et simuler les futurs scénarios climatiques », a souligné Margrethe Vestager. Ces données climatiques ainsi que l'outil de prévision seront à disposition des décideurs locaux et européens, des scientifiques mais aussi des non-experts et du public. Cependant, l'accès aux simulations les plus av ancées sera réservé à la Commission, aux Etats membres ou aux plus grandes autorités publiques. Cette deuxième phase de Destination Terre va s'étendre jusqu'au milieu de l'année 2026 au cours de laquelle le système doit encore être amélioré avec, notamment, l'intégration d'autres jumeaux numériques couvrant les océans, la biodiversité, les phénomènes géophysiques, ou encore les sols. Le calendrier officiel prévoit une réplique numérique complète de la Terre « d'ici à 2030 ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Les Echos | | | |
| La glace arctique diminue à hauteur de 13 % chaque décennie depuis 40 ans. Mais cela pourrait probablement être pire, si des virus ne protégeaient pas un tant soit peu sa surface. Du moins, c'est la théorie des scientifiques de l'Université d'Aarhus, au Danemark, qui ont étudié la glace du Groenland. Celle-ci semble être habitée par des virus géants aux effets potentiellement positifs sur le climat. Dès l'arrivée du printemps, sur cette immense île gelée, des algues des neiges se développent sur la calotte glaciaire. Ce phénomène noircit la glace, ce qui peut avoir des effets néfastes sur celle-ci. En effet, une couleur sombre ne reflètera pas autant les rayons du soleil que le blanc de la glace. Le noir absorbe la chaleur, ce qui pourrait accentuer la fonte de la calotte glaciaire. La présence de ces algues endémiques n'est donc pas désirable, du point de vue du réchauffement climatique. Sauf qu'en réalisant des prélèvements, les chercheurs ont découvert que d'énormes virus (microscopiques, quand un virus est normalement bien plus petit, d'une taille nanoscopique) semblaient s'attaquer à ces algues. Il est déjà exceptionnel de trouver des virus géants dans ce contexte, mais comprendre qu'ils peuvent être utiles est encore plus exceptionnel. En effet, selon les conclusions de cette étude publiée dans la revue Microbiome, ces gros virus pourraient contribuer à leur manière à limiter les effets du réchauffement climatique, puisqu'une fonte plus rapide de la glace diminue la surface capable de réfléchir le rayonnement solaire, entraînant un cercle vicieux climatique. En réalité, l'écosystème qui entoure ces algues est plus divers que cela, c'est tout un groupe de champignons, virus et autres micro-organismes qui exercent sur ces algues une régulation naturelle. Les scientifiques vont poursuivre leur recherche sur cette flore complexe, sur laquelle ils ne savent pas tout. Certains éléments pourraient permettre de limiter la prolifération de cette algue sur la calotte groenlandaise, quand d'autres pourraient l'aider à se propager. Cependant, même si ces scientifiques parviennent à percer les mystères de cette algue noire, il n'est pas certain que cela soit judicieux de l'éradiquer. Agir sur la présence d'un végétal endémique risquerait de déstabiliser un écosystème tout entier. En effet, on ignore si la présence de ces algues bénéficie à d'autres espèces. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Microbiome | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Selon une nouvelle étude de l'Université de Linköping (Suède), les personnes ayant survécu à un cancer pendant leur jeunesse courent un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. Elles ont risque accru d'avoir un autre cancer, d'accidents ou de suicide également. Pour les chercheurs, il faudrait leur proposer un suivi plus long après leur guérison. « Si vous avez eu un cancer lorsque vous étiez enfant ou adolescent, vous courez un risque accru de recevoir presque tous les diagnostics à l'avenir », explique Laila Hübbert, chercheuse à l'université de Linköping. La scientifique est parvenue à une telle conclusion après avoir analysé les dossiers de toutes les personnes de moins de 25 ans ayant eu un cancer en Suède depuis 1958. En reprenant le registre national du cancer mis en place il y a plus de 60 ans, les chercheurs ont repris les dossiers d’environ 65.000 patients atteints de cancer avant 25 ans. Ils les ont comparés à ceux d’un groupe témoin de 313.000 personnes en bonne santé. Ils ont découvert que les survivants du cancer étaient approximativement trois fois plus susceptibles de développer un cancer plus tard dans la vie et 1,23 fois plus susceptibles de souffrir d'une maladie cardiovasculaire. Leur risque d'accident, d'empoisonnement et de suicide était 1,41 fois plus important. Par ailleurs, les facteurs socio-économiques semblent jouer également un rôle dans le risque de maladie et de décès après un cancer avant l’âge adulte. « Grâce à un recoupement des registres, les chercheurs ont pu constater que le risque augmente pour les personnes ayant un niveau d'éducation inférieur, d'origine étrangère ou encore célibataires », précise le communiqué. Pour les chercheurs, leur découverte soulève un point important à prendre en compte dans le suivi des malades ayant survécu à un cancer. Actuellement, les patients sont généralement suivis pendant cinq ans après la fin du traitement. Or, ils restent très vulnérables. « Les survivants du cancer portent avec eux une fragilité pour le reste de leur vie qui les expose à un risque plus élevé de nouvelles maladies. Ce sont principalement la chimiothérapie et la radiothérapie qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires. Cela signifie que les patients ne devraient pas être libérés prématurément sans un suivi planifié et continu. Il est important d'identifier ces facteurs de risque et ces maladies à un stade précoce », prévient Laila Hübbert. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EurekAlert | | | |
| Ces dernières années, les chercheurs ont étudié l’utilisation des systèmes d’IA dans le dépistage du cancer du sein afin de réduire les risques de faux positifs. Lorsqu’elle est utilisée pour trier les résultats de dépistage probablement normaux ou pour aider à l’aide à la décision, l’IA peut également réduire considérablement la charge de travail des radiologues. « Nous pensons que l'IA a le potentiel d'améliorer les performances du dépistage », remarque le Docteur Andreas D. Lauritzen, étudiant postdoctoral à l'Université de Copenhague et chercheur à l'hôpital de Gentofte – Danemark. « D’autre part, le dépistage impose une charge de travail importante aux radiologues qui doivent lire un grand nombre de mammographies, dont la majorité ne justifient pas le rappel de la patiente. La charge de travail de lecture est encore aggravée lorsque les programmes de dépistage utilisent la double lecture pour améliorer la détection du cancer et diminuer les rappels de faux positifs ». Le Docteur Lauritzen et ses collègues ont entrepris de comparer la charge de travail et les performances de dépistage de deux cohortes de femmes ayant subi un dépistage avant et après la mise en œuvre de l'IA. Cette étude rétrospective a comparé deux groupes de femmes âgées de 50 à 69 ans ayant subi un dépistage biennal par mammographie dans la région de Copenhague, capitale du Danemark. Dans le premier groupe, deux radiologues ont lu les mammographies de femmes dépistées entre octobre 2020 et novembre 2021 avant la mise en place de l’IA. Les mammographies de dépistage du deuxième groupe de femmes réalisées entre novembre 2021 et octobre 2022 ont été, dans un premier temps, analysées par IA. Les mammographies jugées probablement normales par l'IA ont ensuite été lues par l'un des 19 radiologues du se in spécialisés à temps plein (simple lecture). Les mammographies restantes ont été lues par deux radiologues (double lecture) avec une aide à la décision assistée par l'IA. Le système d’IA disponible dans le commerce utilisé pour le dépistage a été formé par des modèles de deep learning pour mettre en évidence et évaluer les lésions et calcifications suspectes dans les mammographies. Toutes les femmes ayant subi un dépistage mammographique ont été suivies pendant au moins 180 jours. Les cancers invasifs et les carcinomes canalaires in situ (CCIS) détectés lors du dépistage ont été confirmés par biopsie ou par prélèvement chirurgical. Au total, 60 751 femmes ont été dépistées sans IA et 58 246 femmes ont été dépistées avec le système d'IA. Dans le groupe de mise en œuvre de l'IA, 66,9 % (38 977) des dépistages étaient à lecture unique et 33,1 % (19 269) étaient en double lecture avec l'aide de l'IA. Par ra pport au dépistage sans IA, le dépistage avec le système d'IA a détecté significativement plus de cancers du sein (0,82 % contre 0,70 %) et avait un taux de faux positifs plus faible (1,63 % contre 2,39 %). « Dans le groupe dépisté par l'IA, le taux de rappel a diminué de 20,5 % et la charge de travail de lecture des radiologues a été réduite de 33,4 % », ajoute le Docteur Lauritzen. La valeur prédictive positive du dépistage par IA était également supérieure à celle du dépistage sans IA (33,5 % contre 22,5 %). Dans le groupe IA, une proportion plus élevée de cancers invasifs détectés mesurait 1 centimètre ou moins (44,93 % contre 36,60 %). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radiology | | | |
| Moderna a annoncé que son vaccin combiné contre le COVID-19 et la grippe a généré une réponse immunitaire plus forte chez les adultes âgés de 50 ans et plus que les vaccins séparés contre les virus dans un essai de phase avancée. Dans l'étude, la combinaison utilisant la technologie de l'ARN messager a généré plus d'anticorps que les vaccins antigrippaux traditionnels actuellement sur le marché et que l'injection Spikevax mRNA COVID de Moderna, a déclaré la société. Le vaccin, appelé ARNm-1083, a provoqué une réponse immunitaire plus importante contre deux souches A et une souche B de la grippe chez les adultes plus âgés, par rapport aux vaccins antigrippaux largement utilisés de GSK. En mars, la Food and Drug Administration américaine a recommandé aux fabricants de médicaments de cibler ces trois souches, appelées H1N1, H3N2 et B/Victoria, lors de la mise au point de leurs vaccins contre la grippe saisonnière pour 2024. Les données les plus récentes proviennent de deux volets d'une étude plus vaste portant sur environ 8 000 personnes : l'un a testé la combinaison contre le Fluarix de GSK chez les adultes âgés de 50 à 64 ans et l'autre contre le Fluzone HD de Sanofi chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Le Fluzone est un vaccin à haute dose destiné aux personnes âgées. Stephen Hoge, président de Moderna, a déclaré que le fabricant de médicaments espérait lancer le vaccin combiné pour la saison des maladies respiratoires d'automne en 2025. Les résultats de l'essai ont indiqué des profils de tolérance et d'innocuité acceptables pour l'ARNm-1083, les effets indésirables les plus fréquents étant de gravité légère à modérée, tels que douleur au point d'injection, fatigue, do uleur musculaire et maux de tête. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Moderna | | | |
| Les cellules tumorales détournent souvent les processus physiologiques normaux pour favoriser leur développement, en exploitant des protéines qui ont des fonctions cellulaires essentielles. Il est donc important de bloquer l’activité de ces protéines uniquement dans les cellules cancéreuses sans nuire à leurs rôles indispensables dans les tissus sains. C’est pourquoi les approches classiques faisant recours à de petites molécules qui provoquent une inhibition systémique dans toutes les cellules de l’organisme peuvent entraîner de graves effets secondaires. Les cathepsines sont un exemple de protéines essentielles détournées par les cellules cancéreuses. Cette famille d’enzymes est responsable de la décomposition d’autres protéines et du remodelage des tissus de l’organisme. Les cathepsines sont impliquées dans divers cancers, l’ostéoporose et les maladies auto-immunes. Or les essais cliniques avec de petites molécules inhibitrices des cathepsines ont échoué en raison de leur manque d’efficacité ou de leur toxicité. Une équipe de scientifiques, sous la houlette d’Elisa Oricchio et de Bruno Correia de l’EPFL, vient d’élaborer une nouvelle approche pour surmonter ces obstacles. Ils ont créé une plate-forme médicamenteuse modulaire qui conjugue des inhibiteurs peptidiques non-naturels (NNPI) avec des anticorps, produisant ainsi des conjugués anticorps-inhibiteurs peptidiques (APIC). Grâce à cette méthode, les inhibiteurs sont délivrés spécifiquement aux cellules cancéreuses, ce qui réduit les effets secondaires systémiques et augmente l’efficacité thérapeutique. Les chercheuses et chercheurs ont commencé par élaborer des NNPI qui se lient par covalence aux cathepsines et les inhibent. Ils ont modifié des séquences peptidiques pour y inclure un accepteur de Michael, c’est-à-dire un composant organique qui facilite la formation d’une liaison stable avec les cathepsines. L’accepteur de Michael réagit avec le résidu cystéine dans le site actif de la cathepsine (la partie de l’enzyme responsable de sa fonction principale), créant une liaison covalente stable qui inhibe efficacement la cathepsine. Pour améliorer la spécificité et l’efficacité des peptides, l’équipe a eu recours à la mutagenèse saturante. Cette méthode consiste à modifier systématiquement chaque acide aminé d’une protéine afin de trouver les meilleures variantes présentant les propriétés souhaitées. Les chercheuses et chercheurs ont identifié plusieurs inhibiteurs puissants contre quatre cathepsines différentes, à savoir les cathepsines S, B, K et L. En associant ces inhibiteurs à des anticorps qui reconnaissent CD22, CD79, HER2 et Siglec15, l’équipe a pu délivrer avec précision les NNPI aux cellules de lymphome, aux cellules de cancer du sein et aux ostéoclastes. Cela permet de tirer parti de la capacité naturelle des anticorps à être internalisés par les cellules cibles, en dirigeant précisément les inhibiteurs là où ils sont nécessaires. Il était alors temps de tester les APIC : tant dans les lignées cellulaires que dans les modèles animaux, ils ont révélé d’importants effets thérapeutiques. Par exemple, dans des modèles de lymphome, le traitement avec des APIC qui ciblent la cathepsine S a abouti à une régression de la tumeur et à l’activation de la réponse immunitaire contre les cellules cancéreuses. Dans des modèles de cancer du sein, les APIC ciblant la cathepsine B ont réduit l’invasivité de la tumeur et la migration des cellules, ce qui souligne le potentiel de l’utilisation des APIC pour prévenir les métastases. En délivrant des inhibiteurs spécifiquement aux cellules cancéreuses, l’approche APIC peut éviter ou réduire les effets secondaires généralement associés à d’autres traitements comme les chimiothérapies. Par ailleurs, de par sa nature modulaire, la conception APIC peut être adaptée pour cibler diverses protéases impliquées dans différentes maladies, ce qui pourrait révolutionner le traitement de maladies autres que le cancer. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | | |
| Les chercheurs du Mass General Brigham ont identifié des cibles thérapeutiques susceptibles d'optimiser le traitement spécifique des symptômes de la maladie de Parkinson. La stimulation cérébrale profonde (DBS) s'est révélée prometteuse comme traitement de certains symptômes de la maladie de Parkinson (MP). Cependant, tous les symptômes ne s’améliorent pas aussi bien avec la DBS. Une meilleure compréhension de l’impact des différents sites de stimulation électrique sur le large éventail de symptômes moteurs associés à la MP pourrait aider à affiner le traitement. En étudiant les patients atteints de MP dans cinq centres différents traités par DBS, les enquêteurs du Mass General Brigham ont créé un "atlas" qui a cartographié quatre symptômes majeurs de la MP sur différente s régions du cerveau. Sur la base de ces résultats, l’équipe a créé un algorithme capable de générer des plans de traitement DBS personnalisés et spécifiques aux symptômes, qu’ils ont préalablement testés chez cinq patients. Les résultats, publiés dans Communications naturelles, démontrent le potentiel de l'algorithme à améliorer les symptômes des patients au-delà des approches standard de soins. « Il existe déjà des preuves solides d'une amélioration de la qualité de vie des patients parkinsoniens traités par DBS, mais actuellement nous utilisons toujours une approche de traitement 'taille unique' », a déclaré l'auteur principal Andreas Horn, MD, PhD, un auteur principal de l'étude. Neurologue général de Brigham qui détient des titres au Center for Brain Circuit Therapeutics du département de neurologie du Brigham and Women's Hospital et au Center for Neurotechnology and Neurorecovery du Massachusetts General Hospital. « Les techniques que nous avons développées nous aideront à adapter facilement la DBS aux besoins spécifiques de chaque patient et à améliorer encore davantage la DBS ». Les chercheurs de Mass General Brigham ont étudié un total de 237 patients atteints de MP traités par DBS pour identifier les voies associées à quatre symptômes majeurs de la MP : tremblements (mouvements incontrôlés), bradykinésie (mouvements lents), rigidité (gel) et symptômes axiaux (comme une irrégularité ou une instabilité de la démarche et de la posture). Avec un logiciel développé par l'équipe de Horn, les chercheurs ont identifié l'emplacement précis des électrodes DBS chez chaque patient et ont créé une carte commune des circuits associés à l'amélioration des symptômes des patients. Il a été démontré que les tremblements s'amélioraient avec la stimulation des voies connectées au cortex moteur primaire et au cervelet, tandis que la bradykinési e était associée au cortex moteur supplémentaire. Il a été démontré que la rigidité s'améliore avec la stimulation du cortex prémoteur. Les symptômes axiaux, qui n'ont pas fait l'objet d'études approfondies en relation avec le DBS, se sont améliorés avec la stimulation des voies connectées au cortex moteur supplémentaire et au tronc cérébral. Cette découverte peut être particulièrement importante étant donné que les symptômes axiaux, tels que les problèmes de démarche ou de stabilité posturale, ne répondent généralement pas bien au DBS et aux thérapies dopaminergiques existantes, telles que la lévodopa. Sur la base de leurs conclusions, les enquêteurs ont créé Cleartune, un algorithme qui suggère des paramètres de stimulation optimaux pour la stimulation DBS. Les chercheurs ont appliqué Cleartune pour éclairer le traitement de cinq patients parkinsoniens en Allemagne subissant une DBS. Chez quatre des cinq patients Cleartune, les contextes ont conduit à de plus grandes améliorations des symptômes de la MP que les protocoles de soins standard. Le cinquième patient a montré des améliorations comparables avec Cleartune par rapport aux traitements standards. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Mass General Brigham | | | |
| Des chercheurs américains de Université Wake Forest ont montré qu'un exercice physique intense et régulier est particulièrement bénéfique pour les personnes âgées, en particulier celles atteintes d'hypertension artérielle et à haut risque de troubles cognitifs, notamment de démence. « L'exercice physique apporte de nombreux bénéfices, notamment en réduisant la tension artérielle, en améliorant la santé cardiaque et en retardant potentiellement le déclin cognitif. Mais nous ne savions pas quelle durée d'exercice était protectrice », indique Richard Kazibwe, principal auteur de l’étude. Dans leur étude, les chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Wake Forest précisent la fréquence. Ils indiquent que, pour les personnes âgées hypertendues, le risque de troubles cognitifs serait diminué s’ils pratiquaient une activité physique d’intensité soutenue plus d’une fois par semaine. C'est-à-dire, par exemple, une marche en coÌte, une randonneÌe en moyenne montagne, beÌcher, jouer au tennis ou au football, faire du jogging ou nager vite... Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé l’impact de l’exercice physique d’intensité soutenue, à raison d’au moins une fois par semaine, sur le risque de troubles cognitifs légers. Les séances étaient déclarées par les participants d’un essai clinique appelé SPRINT. Celui-ci a débuté en 2009 et regroupait environ 9.300 personnes âgées de 50 ans et plus, toutes atteintes d’hypertension artérielle. Parmi elles, près de 60 % pratiquaient une activité physique au moins une fois par semaine, même celles âgées de 75 ans et plus. Ainsi, ils ont pu observer que ceux qui pratiquaient une ou plusieurs séances d’activité physique d’intensité soutenue par semaine présentaient des taux plus faibles de troubles cognitifs légers et de démence. L̵ 7;impact bénéfique du sport était encore plus important chez les personnes de moins de 75 ans. « Même si cette étude prouve que la pratique d’un exercice physique de façon soutenue peut préserver la fonction cognitive chez les patients hypertendus à haut risque, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour inclure des mesures d'activité physique basées sur des appareils et des populations de participants plus diversifiées », souligne Richard Kazibwe. En effet, l’aspect autodéclaratif de la fréquence de l’activité physique peut biaiser les données de départ et donc le résultat…. Reste que l’activité physique est bonne pour la santé et conseillée ! Pour les adultes de 18 à 65 ans et plus, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de pratiquer au moins 150 à 300 minutes de sport d’intensité modérée ou 75 à 150 minutes d’intensité soutenue par semaine. À partir de 65 ans, l’instance de santé préconise de varier les activités en mettant « l’accent sur l’équilibre fonctionnel et des exercices de force d’intensité modérée ou supérieure, 3 fois par semaine ou davantage, afin d’améliorer la capacité fonctionnelle et de prévenir les chutes ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EurekAlert | | | |
| C'est peut-être un tournant dans la lutte contre ce cancer qui reste difficile à traiter : selon une nouvelle étude menée par des chercheurs du Yale Cancer Center (YCC) et de la Yale School of Medicine, réaliser une chimiothérapie préventive, avant la chirurgie, donnerait de meilleurs taux de survie, que la prise en charge qui, jusqu'ici, consiste en une chirurgie suivie d’une chimiothérapie adjuvante. Les 46 patients de l’essai ont reçu six cycles de FOLFIRINOX – un traitement de chimiothérapie – modifié avant la chirurgie, suivis de six cycles supplémentaires de chimiothérapie après la chirurgie. Parmi eux, 37 ont terminé les six cycles de traitement avant l’opération et 27 ont subi avec succès des opérations d'ablation de la tumeur. Le taux de survie sans progression et sans aggravation de la maladie à 12 mois était de 67 %. « Des progrès significatifs dans le contrôle de la maladie », note le communiqué de presse. De plus, 59 % des patients ont vécu au moins deux ans après avoir terminé le plan complet de traitement de chimiothérapie et la chirurgie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JAMA | | | |
| Les recherches indiquent que les personnes récemment vaccinées contre le tétanos, souvent après une blessure, ont deux fois moins de risques de développer cette maladie neurodégénérative. Les scientifiques soupçonnent que la bactérie responsable du tétanos pourrait attaquer le système nerveux des patients atteints de Parkinson. Cette découverte est basée sur l'analyse des dossiers de santé en Israël, où les chercheurs ont comparé 1 500 personnes diagnostiquées avec Parkinson à un groupe témoin cinq fois plus grand. Ils ont constaté que 1,6 % des patients atteints avaient été vaccinés contre le tétanos avant leur diagnostic, contre 3,2 % dans le groupe témoin. L'effet protecteur était particulièrement notable chez ceux vaccinés récemment, aucun n'ayant dévelop pé Parkinson dans les deux ans suivant la vaccination. Le Docteur Ariel Israel, de l'université de Tel Aviv, souligne que « plus la vaccination est récente, plus l'effet protecteur est important ». Les adultes sont généralement vaccinés contre le tétanos après une plaie contaminée par de la terre ou des matières fécales, où la bactérie Clostridium tetani peut être présente. Environ 153 000 personnes au Royaume-Uni sont atteintes de Parkinson, et près de 272 500 personnes en France, une maladie causant des tremblements, des douleurs et des difficultés de mouvement. Les traitements actuels ne peuvent pas ralentir la progression de la maladie, rendant ces nouvelles découvertes particulièrement prometteuses. Claire Bale, de Parkinson's UK, évoque une "possibilité intéressante" que ces vaccins puissent non seulement prévenir la maladie mais aussi ralentir sa progressi on. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) poursuit ses analyses pour déterminer l'origine exacte de l'infection et confirmer ces résultats prometteurs. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash New Scientist | | | |
| Des scientifiques de l’Inserm et de l’université de Bordeaux ont montré qu’adopter un mode de vie plus sain peut retarder l’apparition de la démence et ralentir le déclin cognitif, même chez les personnes présentant un risque génétique élevé pour la maladie d’Alzheimer. Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication scientifique parue dans la revue Alzheimer’s & Dementia. La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui représente la première cause de démence. Elle se caractérise par un déclin cognitif majeur (troubles de la mémoire, des fonctions exécutives et de l’orientation dans le temps et l’espace…). Plusieurs facteurs génétiques et environnementaux peuvent augmenter le risque de développer la maladie, même si l’âge reste le facteur de risque le plus important. Il n’existe aujourd’hui aucun traitement curatif à la maladie d’Alzheimer. La maladie évolue de plus sur des dizaines d’années avant que les premiers symptômes n’apparaissent. La recherche se penche donc naturellement vers la prévention, dans l’espoir de limiter les symptômes et/ou ralentir la maladie. Une des pistes les plus étudiées actuellement consist e à s’intéresser à la combinaison de facteurs de risque modifiables, liés au mode de vie. Des travaux pour étudier si un meilleur profil de facteurs de risque modifiables peut être protecteur et retarder le développement de la maladie, et si la relation est modifiée par le risque génétique des individus, ont déjà été publiés aux Etats-Unis, aux Pays-Bas ou en Angleterre, mais elles ont donné des résultats contradictoires. Cette nouvelle étude de l’Inserm, la première en France, avait donc pour but de s’intéresser à cette question afin d’aller plus loin sur le sujet. Les chercheurs et chercheuses ont suivi 5170 participants de plus de 65 ans de l’étude des 3 cités, pour une durée allant jusqu’à 17 ans. Au début du suivi, aucun n’avait un diagnostic de démence. Au cours du suivi, les scientifiques ont étudié à la fois l’incidence de la maladie (nombre de personnes développant une démence, dont 2/3 environ de la forme Alzheimer), ainsi que l’évolution des performances cognitives des participants (ceux qui sont sur la voie de la maladie développent un déclin cognitif accéléré). Pour étudier les facteurs de risque modifiables de la démence, les scientifiques ont par ailleurs utilisé et attribué à chaque participant un score de risque appelé LIfestyle for BRAin health score (LIBRA). Le LIBRA comprend un score pondéré de 12 composantes, notamment des facteurs liés au mode de vie (mauvaise alimentation, inactivité physique, faible engagement dans des activités cognitives stimulantes, consommation d’alcool nulle ou élevée et tabagisme), à la santé cardio-métabolique (antécédents de maladie cardiaque, diabète, taux de cholestérol élevé, obésité et hypertension), au dysfonctionnement rénal ou encore à la dépression. Enfin, pour caractériser le risque génétique de chaque participant, les scientifiques ont utilisé deux critères diff&eacu te;rents. Le premier était la présence ou non du gène APOE-ε4, qui est le principal facteur de risque génétique de développer la maladie d’Alzheimer. Le deuxième était un score de risque génétique qui regroupe les autres facteurs de susceptibilité génétique de la maladie. A partir de ces données, les scientifiques ont mené des analyses statistiques pour évaluer si la susceptibilité génétique individuelle influençait la relation entre le score LIBRA et le risque de développer une démence, ainsi que les trajectoires de déclin cognitif. Leurs résultats montrent que plus une personne a un score LIBRA élevé, en faveur d’un plus grand nombre de facteurs dans le sens défavorable à la santé, plus elle a un risque de développer la maladie, et ce quels que soient ses prédispositions génétiques pour l’Alzheimer. Cela suggère que des programmes de prévention ciblant les facteurs modifiables liés au mode de vie pourraient bénéficier à tous, même aux personnes qui présentent une prédisposition génétique à la maladie d’Alzheimer. « Encourager ces personnes à modifier certains de leurs comportements, agir sur des facteurs de risque modifiables, est susceptible d’apporter des bénéfices significatifs pour réduire le vieillissement cognitif et retarder les symptômes de la maladie d’Alzheimer », souligne Cécilia Samieri, directrice de recherche Inserm et dernière auteure de l’étude. L’équipe souhaiterait désormais s’intéresser aux facteurs de risque génétiques d’un point de vue plus global – ou "pangénomique". Là où cette étude ne s’est focalisée que sur les gènes associés à la maladie d’Alzheimer, il pourrait être utile de regarder tout le génome. L’hypothèse est qu’il y aurait peut-être des sous-groupes de la population générale pour lesquels les stratégies de prévention seraient plus efficaces, non pas parce qu’elles présenteraient certains variants génétiques liées à Alzheimer mais parce qu’elles seraient porteuses de variants spécifiques à certains facteurs de risque, comme les gènes liés au métabolisme de la nutrition par exemple. Mettre en place une telle étude nécessi terait cependant de s’intéresser à un très grand nombre de participants. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Une étude de l'Université d'Australie méridionale à Adelaïde montre qu'une catégorie de lipides a été associée à une réduction du risque de troubles bipolaires. Les chercheurs ont eu recours à une méthode appelée "randomisation mendélienne", qui utilise les variantes génétiques comme outils pour déduire des relations causales entre les expositions (dans ce cas, les niveaux de métabolites) et les résultats (ici, le trouble bipolaire). Ils ont utilisé des données provenant de vastes études portant en tout sur 913 métabolites et 413.000 participants (dont 41.917 chez qui un trouble bipolaire avait été diagnostiqué). Ils ont examiné les niveaux de divers métabolites dans le sang et leurs associations avec le risque de trouble bipolaire. L'étude a mis en évidence 33 métabolites associés au trouble bipolaire, dont la plupart étaient des lipides. L'une des principales conclusions est qu'une prédisposition génétique à des niveaux plus élevés de lipides contenant de l'acide arachidonique a été liée à un risque plus faible de trouble bipolaire. Inversement, des niveaux moins élevés de lipides contenant de l'acide arachidonique ont été associés à un risque plus élevé de développer cette maladie mentale. « Comme l'acide arachidonique est synthétisé à partir de l'acide linoléique dans le foie, cela suggère que les voies de synthèse de l'acide arachidonique sont importantes pour le trouble bipolaire », a déclaré l'auteur de l'étude David Stacey (Université de l'Austra lie du Sud). « À notre connaissance, notre étude est la première à mettre en évidence un rôle causal potentiel entre l'acide arachidonique et le trouble bipolaire », ajoute-t-il. « Des études précliniques et des essais contrôlés randomisés seront nécessaires pour déterminer la valeur préventive ou thérapeutique des suppléments d'acide arachidonique, peut-être en se concentrant particulièrement sur les personnes dont la voie de synthèse de l'acide arachidonique est compromise ou dont les sources alimentaires naturelles sont pauvres », estime-t-il. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Biological Psychiatry | | | |
| Une équipe de recherche de l'Université d'Osaka va débuter un essai clinique lancé par un chercheur pour les patients atteints d'un cancer de la prostate réfractaire après le développement réussi d'un nouvel agent thérapeutique à rayons alpha ([At-211] PSMA-5) et confirmation de son efficacité sur des modèles animaux. Il s'agira du premier essai clinique mondial sur l'homme avec [At-211] PSMA-5. Le cancer de la prostate est en augmentation dans le monde entier et constitue le nouveau cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes au Japon. Différents traitements sont proposés pour le cancer de la prostate, mais le pronostic est très mauvais lorsque la maladie résiste aux traitements standards et est associée à de multiples métastases. Ces dernières années, le théranostic, qui consiste à remplacer le radionucléide marqué par un composé qui se lie à une cible, a attiré l'attention en tant qu'approche intégrée allant de l'imagerie diagnostique du cancer à la thérapie. L'antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) est également de plus en plus reconnu comme une cible innovante pour le théranostic, permettant le déploiement de la détection des lésions basée sur l'imagerie TEP (tomographie par émission de positons) jusqu'à la thérapie radionucléide ciblée. De plus, l’irradiation alpha depuis l’intérieur du corps par injection intraveineuse permet le traitement des métastases dans tout le corps. L'astatine (At-211) est un nucléide qui émet des rayons alpha avec une énergie plus élevée que le rayonnement conventionnel et devrait être efficace même chez les patients présentant une résistance au traitement par rayons bêta. Pouvant être produite à l’aide d’un accélérateur, elle permet une production nationale sans qu’il soit nécessaire d’importer le radionucléide de l’étranger. Un nouveau cyclotron dédié à sa production sera installé à l'Université d'Osaka avec le soutien financier du ministère de l'Économie et de l'Industrie, permettant un approvisionnement à grande échelle en astatine. Les patients atteints d'un cancer de la prostate résistant à la castration et présentant de multiples métastases sont traités par chimiothérapie et d'autres thérapies. Cependant, cela s’accompagne d’un nombre important d’effets secondaires et les patients peuvent devenir réfractaires au traitement en peu de temps. En revanche, les thérapies ciblées par radionucléides provoquent rarement des effets secondaires graves et les traitements par rayonnement alpha à courte portée ne nécessitent pas d'hospitalisation en salle spécialisée. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Osaka | | | |
| Des scientifiques du Scripps Research Institute (La Jolla), travaillent sur la mise au point d'un médicament inhibiteur dans la prévention de la grippe. Ces pharmacologues viennent de développer une molécule qui bloque la première étape de l’infection grippale de type A. Nommé "Composé 7", cet inhibiteur moléculaire, qui interagit avec la protéine hémagglutinine du virus de la grippe et vient d’être documenté dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) constituerait une alternative "révolutionnaire" à la fois au vaccin et aux médicaments antigrippaux actuellement disponibles. Car les médicaments contre la grippe actuellement disponibles ne ciblent le virus qu’une fois qu’il a déjà établi l’infection, alors que les chercheurs du Scripps, et leurs collègues de l’Albert Einstein College of Medicine (New York), décrivent ici une molécule qui contrecarre la toute première étape de l’infection grippale. L’inhibiteur empêche le virus de pénétrer dans les cellules respiratoires de l’organisme. Il cible plus précisément l’hémagglutinine, une protéine présente à la surface des virus grippaux de type A. L’auteur principal, le Docteur Ian. Wilson, DPhil, professeur de biologie structurale au Scripps, précise « nous ciblons avec cette molécule le tout premier stade de l’infection grippale, avec l’objectif, préférable, de prévenir l’infection plutôt qu’inhiber la propagation du virus après l’infection ». L’étude : au départ, les scientifiques avaient identifié une petite molécule, F0045(S), dotée d’une capacité limitée à se lier et à inhiber les virus grippaux H1N1 de type A. Ils ont ensuite optimisé la structure chimique de la molécule, de manière à la doter de meilleures propriétés médicamenteuses et d’une capacité de liaison plus forte au virus. A partir de cette première molécule et par "chimie clic", les chercheurs ont généré une vaste bibliothèque de molécules candidates comportant diverses modifications par rapport à la structure originale. L’analyse de cette bibliothèque leur a permis finalement de sélectionner 2 molécules dotées d’une affinité de liaison supérieure à la molécule d’origine. Ces 2 molécul es ont enfin donné naissance au "Composé 7", qui s’est avéré avoir une capacité antivirale encore optimisée. Ces inhibiteurs devront encore être améliorés et testés par des essais cliniques, avant de pouvoir être utilisés comme antiviraux chez l’Homme, mais leurs auteurs se déclarent confiants en leur potentiel de prévention, avec un avantage de taille, ces médicaments n’auraient pas, contrairement aux vaccins, besoin d’être mis à jour chaque année. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PNAS | | ^ Haut | |
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