| | Edito Maladie d’Alzheimer : faisons le point sur les avancées les plus récentes
Cette semaine, je reviens sur les dernières découvertes concernant la maladie d’Alzheimer. Ce fléau sanitaire et social représente à lui seul les trois quarts des démences et touche à présent 40 millions de personnes dans le monde (900 000 en France) ; si rien ne permettait efficacement d'éviter cette maladie, l'Alzheimer devrait concerner, en raison du vieillissement inexorable de la population, au moins 139 millions de personnes en 2050, dont 2,2 millions de personnes dans notre pays. Bien que la maladie d’Alzheimer soit très complexe, et provoquée par de multiples causes encore mal connues, les chercheurs ont pu identifier deux phénomènes pathologiques cérébraux : l’accumulation de peptides béta-amyloïdes et la modification de Tau, une protéine, qui se retrouve sous la forme d’agrégats dans les neurones. Les formes héréditaires de cette maladie ne représenteraient qu’environ 1 % des cas, mais plusieurs études de très grande ampleur, réalisées depuis 10 ans, ont pu mettre en lumière le vaste et foisonnant soubassement génétique de cette pathologie. En 2013, une étude internationale, dirigée par Philippe Amouyel, avait notamment permis d’identifier onze nouvelles régions du génome impliquées dans la survenue de cette maladie neurodégénérative . Les 11 nouveaux gènes découverts par ces recherches ont permis de confirmer non seulement l’implication du système immunitaire dans cette maladie, mais également le rôle de la voie amyloïde et de la protéine Tau (Voir Nature genetics). Il y a quelques jours, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, de l’Institut Pasteur de Lille, du CHU de Lille et de l’Université de Lille, en collaboration avec des équipes européennes, américaines et australiennes, ont réussi, sous la coordination du Professeur Jean-Charles Lambert, à identifier 75 régions du génome associées à cette pathologie, dont 42 étaient inconnues jusqu’alors (Voir Nature genetics). Ces nouveaux travaux confirment ceux de 2013 et montrent que les différentes régions du génome identifié sont bien impliquées dans la production des peptides amyloïdes et dans le fonctionnement de la protéine Tau mais aussi dans le dysfonctionnement de l’immunité innée et de l’action de la microglie (cellules immunitaires du système nerveux central qui éliminent les substances toxiques). En outre, de manière très intéressante, cette vaste étude montre pour la première fois l’implication dans la maladie de la voie de signalisation dépendante du facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-alpha), une cytokine-clé dans la régulation de la cascade inflammatoire au sein du système immunitaire. Ces résultats ouvrent de nouvelles voies dans la recherche urgente de solutions thérapeutiques et confirment l’intérêt de mener des essais cliniques sur des traitements ciblant la protéine précurseur de l’amyloïde, de poursuivre les recherches sur les cellules microgliales, et de cibler la voie de signalisation du TNF-alpha, qui semble jouer un rôle-clé dans le déclenchement de cette maladie. Grâce à cette moisson d’informations génétiques nouvelles, ces chercheurs ont pu également bâtir un score de risque génétique qui va permettre d’identifier de manière bien plus précise les personnes souffrant de troubles cognitifs qui risquent le plus d’évoluer vers une maladie d’Alzheimer. « Dans un premier temps, cet outil va nous permettre de mieux cibler les essais thérapeutiques par cat& eacute;gorie de malades, et de mieux évaluer l’intérêt des médicaments testés », explique Jean-Charles Lambert. Il y a quelques jours, une autre équipe française, dirigée par le professeur Marie Sarazin, le docteur Julien Lagarde, et le Docteur Michel Bottlaender, a annoncé avoir mis au point une nouvelle méthode de recherche indirecte par l'imagerie Pet Scan. Elle permet de repérer les protéines amyloïde et tau. Ces recherches ont montré que la fixation du traceur tau était associée à l'évolution à la fois des troubles cognitifs chez ces patients et également l'évolution de l'atrophie cérébrale qui est mesurée par l'IRM. Plus concrètement, cela signifie que l’intensité des dépôts de protéine Tau, observables grâce à l’imagerie TEP, est prédictive de l’évolution de la maladie. Ce nouvel outil va s’avérer précieux pour mieux prendre en charge les patients et anticip er leurs besoins. Cette avancée devrait également permettre de mieux évaluer, pour chaque patient, les bénéfices thérapeutiques des nouveaux traitements curatifs. Sur le front des traitements, une avancée majeure a également été annoncée il y a quelques jours par la jeune société britannique Neuro bio (fondée en 2013) et issue de la prestigieuse Université d’Oxford (Voir Wiley). Les chercheurs de Neuro-Bio, en collaboration avec la société de découverte de médicaments Evotec SE, UCLA et King's College London, ont étudié la capacité de leur médicament breveté, NBP14, pour combattre la neurodégénérescence dans un modèle murin établi de la maladie d'Alzheimer. Un traitement intranasal a permis une diminution marquée de l'amyloïde cérébrale et, après 14 semaines, les chercheurs ont observé une amélioration des performa nces cognitives comparables à celles des souris normales. Ces résultats représentent une avancée tout à fait remarquable vers un véritable traitement de la maladie d'Alzheimer chez l'homme. Le professeur Paul L Herrling, directeur de Neuro-Bio, déclare : « Les résultats indiquent de manière cohérente que le NBP14 interfère avec le processus neurotoxique qui conduit à la dégénérescence neuronale dans la maladie d'Alzheimer ». L'organisme de réglementation britannique, la Medicines & Healthcare Products Regulatory Agency, a accrédité NBP14 avec l'un de ses premiers « passeports d'innovation » dans le cadre d'une nouvelle procédure de mise sur le marché accélérée de médicaments innovants. Neuro-Bio précise que la détection du peptide de signalisation T14, sur laquelle agit le NBP14 pourrait être détectée à l’aide d’un test sanguin ou d'une biopsie cutanée pour identifier l'apparition du processus dégén&ea cute;ratif au cours des vingt ans qui précèdent généralement l’apparition des premiers des symptômes de la maladie. Si le NBP14 s'avère efficace dans les essais cliniques sur l'homme, il pourrait être utilisé sous la forme d’un spray nasal administré à domicile pour arrêter la neurodégénérescence avant l'apparition des premiers signes de la maladie. Depuis novembre 2021, un autre essai clinique très attendu a débuté aux Etats-Unis. Il concerne seize patients, âgés de 65 à 80 ans, qui vont bénéficier d’un vaccin expérimental sur lequel travaillent depuis 20 ans les chercheurs du Brigham and Women's Hospital aux Etats-Unis (Voir Brigham and Women's Hospital). Ce vaccin, qui a pour objectif de ralentir la progression de la maladie, repose sur une technique qui cible les fameuses plaques amyloïdes composées de protéine bêta-amyloïdes qui se forment autour des neurones en bloquant les neurotransmetteurs. Ce traitement consiste à administrer par voie nasale un médicament stimulant le système immunitaire, la propolis, qui va aller détruire les plaques amyloïdes. Evoquons enfin plusieurs études récentes, publiées au cours de ces derniers mois, qui éclairent mieux le rôle majeur des facteurs environnementaux et du mode de vie sur le déclenchement de cette pathologie si redoutée. En mars dernier, une étude française a ainsi confirmé que quatre cas de démence sur dix pourraient être évités ou retardés en agissant sur des facteurs modifiables, parmi lesquels, la pollution de l’air (voir The Lancet). Dans ce travail, exploitant les données concernant plus de 61 000 participants, des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Rennes et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) se sont intéressés à l’impact de certains polluants sur les capacités cognitives. Les chercheurs se sont principalement concentrés sur les substances chimiques liées au trafic routier : les particules fines de diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5), le dioxyde d’azote (NO2) et le carbone suie. Ces scientifiques ont constaté, pour les personnes les plus exposées à la pollution routière, une différence pouvant atteindre 5 % du score des performances cognitives par rapport aux participants moins exposés. Ces chercheurs vont à présent étudier l’évolution dans le temps des fonctions cognitives de ces adultes, afin de voir si une exposition chronique à la pollution pourrait aller jusqu’à entraîner les premiers signes de démences, et notamment d’Alzheimer. Une autre piste récente mérite également d’être soulignée, celle explorée par le Professeur Martin L. Pall, de l’Université de Washington, qui forme l’hypothèse d'un possible lien entre les certains types champs électromagnétiques, dits pulsés, et l’apparition précoce de la maladie (Voir Bentham Science). Selon cette théorie, le lien entre les champs électromagnétiques et la maladie d’Alzheimer viendrait du calcium. De précédents travaux ont montré qu’un excès de calcium dans les cellules pouvait être la cause de la maladie d’Alzheimer, en favorisant l’accumulation de protéines précurseures des plaques amyloïdes, qui semblent jouer un rôle-clé dans l’apparition et la propag ation de la maladie. Selon cette étude, les expositions aux champs électromagnétiques pourraient produire des changements entraînant un excès de calcium intracellulaire, ce qui pourrait augmenter les risques d’Alzheimer. S’appuyant également sur d’autres recherches sur des rats, qui ont montré que l’exposition aux impulsions électromagnétiques générait une neurodégénérescence, le Professeur Pall pense que « Les très jeunes personnes exposées aux radiations des téléphones portables ou du Wi-Fi plusieurs heures par jour peuvent développer une démence numérique ». Reste que, dans la maladie d’Alzheimer, l’importance de la prévention et du mode de vie a été largement sous-estimée, comme vient encore de le démontrer cette récente et édifiante étude américaine, réalisée par des chercheurs de l’université Médicale Rush de Chicago (Voir The BMJ). Ce vaste travail a examiné, sur plus de 10 000 personnes de plus de 65 ans, les effets préventifs de cinq facteurs liés au mode de vie des seniors : un régime favorable à la bonne santé du cerveau, des activités cognitives soutenues, une activité physique suffisante (≥ 150 min/semaine), l’abstinence tabagique et enfin une consommation légère à modérée d'alcool (moins de 15 gr par jour pour les femmes et moins de 30 gr par jour pour les hommes). Le moins qu’on puisse dire est que les conclusions de ces recherches sont sans appel : les femmes âgées de 65 ans, cochant quatre ou cinq des facteurs de santé retenus ont une espérance de vie de 24,2 ans et vivent 3,1 ans de plus que les femmes de 65 ans avec zéro ou un facteur de santé. Les hommes de 65 ans ayant quatre ou cinq facteurs de santé avaient une espérance de vie totale de 23,1 ans, soit 7 ans de plus que les hommes de 65 ans avec zéro ou un facteur santé… Une autre étude récente, publiée début avril (Voir Eurekalert) a montré par ailleurs sur l’animal qu’une supplémentation de vitamine K2 (sous forme de ménaquinone-7), pendant 17 mois, a sensiblement amélioré les performances cognitives des rongeurs étudiés et pourrait permettre de diminuer les risques de démence chez l’homme. Moins connue que ses cousines A, B, C, D et E, la vitamine K2 joue un rôle important sur la santé osseuse et cardiovasculaire ; elle est produite par les bactéries intestinales et est également présente dans les légumes verts, comme le brocoli, les épinards ou le persil, les huiles végétales et les produits laitiers fermentés. Une autre étude très intéressante, publiée également il y a quelques jours dans la revue de référence « Alzheimer et Démences » confirme l’existence d’un lien de causalité entre le taux de cholestérol et le risque de maladie d’Alzheimer. En effet, on sait que le cerveau est extrêmement riche en cholestérol et en a besoin pour bien fonctionner. Une nouvelle étude confirme cette relation : la présence de particules de “bon” cholestérol dans le liquide céphalo-rachidien protégerait du risque de démence (Voir Wiley). Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’Université de Californie (États-Unis) ont réalisé des prélèvements de liquid e céphalorachidien chez 141 personnes âgées en moyenne de 77 ans, pour mesurer la quantité de ces fameuses petites particules HDL. Or, ceux chez qui elle était la plus grande avaient à la fois de meilleurs résultats aux tests cognitifs réalisés par les scientifiques et un taux circulant d’une protéine (appelée amyloïde bêta 42) plus élevé, dont on sait qu’il contribue à prévenir la maladie d’Alzheimer. Ces recherches ouvrent de nouvelles pistes de prévention active selon le Professeur Hussein Yassine, principal auteur de l’essai, qui précise, « Nos travaux montrent clairement qu'avant l'apparition des troubles cognitifs, ces petites particules HDL lubrifient le système et le maintiennent en bonne santé. Nous pensons que ces petites particules HDL pourraient avoir un rôle important dans la prévention de la maladie ». Pour ces chercheurs, un taux élevé de « bon cholestérol » aurait un double effet protecteur : il améliorerait la communication entre les neurones, en favorisant leur croissance et leur réparation, et il préviendrait l'inflammation, susceptible d'entraîner un déclin cognitif. Cette étude confirme donc l’importance, pour les seniors, de contrôler régulièrement leur pression art&e acute;rielle et leur taux de cholestérol sanguin, en tenant compte du rapport entre HDL (bon cholestérol) et LDL (mauvais cholestérol). On peut également citer une étude publiée en février dernier et conduite par le Professeur Kazumasa Yamagishi, de l'Université de Tsukuba, au Japon (Voir Taylor & Francis Online et University of Tsukuba). Dans ce travail, les chercheurs ont suivi, pendant 30 ans, 3 789 adultes japonais. Ils ont constaté que les personnes qui mangeaient le plus de fibres avaient un risque intrinsèque sensiblement réduit d’Alzheimer. Bien que l’étude précise que les mécanismes de protection impliquant ces fibres restent à élucider, le Professeur Yamagishi émet l’hypothèse que l’ingestion de ces fibres solubles préserve un bon équilibre des bactéries intestinales, ce qui réduirait le niveau de neuroinflammation et le risque de démence. Ces fibres alimentaires agiraient également de manière protectrice sur le cerveau en réduisant d'autres facteurs de risque de démence, tels que la pression sanguine et le taux de cholestérol. Enfin, évoquons une dernière étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Finlande orientale, qui a montré de manière convaincante, en 2020, l’existence d’une association entre le diabète de type 2 et la maladie d’Alzheimer. Ces recherches ont identifié un lien entre certains marqueurs sanguins du diabète et l’accumulation d'amyloïde cérébrale. Ces travaux confortent l’hypothèse selon laquelle les personnes atteintes de diabète auraient un risque accru d’Alzheimer, à partir d’un seuil moins élevé d’amyloïde dans le cerveau. Prolongeant ces travaux, des chercheurs du Beth Israel Deaconess Medical Center à Boston ont étudié les effets à long terme de l’insuline intranasale sur la cognition et la marche chez des personnes atteintes ou non de diabète de type 2 (Voir BIDMC). Dans un essai clinique en double aveugle, ces scientifiques ont administré un traitement journalier d’insuline pendant 24 semaines, ou un placebo, à 233 participants, âgés de 50 à 85 ans (dont environ la moitié étaient atteints de diabète de type 2), qui ont été répartis en quatre groupes : un groupe diabétique recevant de l’insuline intranasale, un groupe diabétique recevant un placebo, un groupe sain recevant de l’insuline intranasale et un groupe sain recevant un placebo. Les résultats de cet essai montrent que les diabétiques prenant de l’insuline intranasale ont amélioré leur vitesse de marche et ont obtenu de meilleurs résultats aux tests cognitifs que les diabétiques du groupe placebo. Mais l’essai montre également, de manière très intéressante, que l’administration de l’insu line intranasale chez les non-diabétiques a également permis d’améliorer les performances cognitives, par rapport aux non-diabétiques du groupe placebo. Ces recherches montrent donc que l’insuline pourrait devenir une nouvelle arme efficace pour prévenir ou retarder la maladie d’Alzheimer chez certains patients. Toutes ces avancées et recherches récentes sont très encourageantes, non seulement parce qu’elles ouvrent enfin les premières perspectives de traitement véritablement efficace contre cette terrible maladie, mais également parce qu’elles confirment, bien au-delà de ce qui était admis jusqu’à présent, qu’il est possible dès à présent de prévenir largement et efficacement les risques d’Alzheimer, en agissant à la fois sur les facteurs liés à notre environnement (pollution, exposition à certains champs électromagnétiques) et sur ceux liés à nos habitudes de vie, à commencer par l’alimentation, l’exercice physique et la stimulation cognitive et sociale. Une fois encore, la science nous apprend que, comme cela a été solidement démontré pour le cancer, et les m aladies cardiovasculaires, les deux principales causes de décès dans nos pays développés, nos choix de vie, loin d’être de simples variables subsidiaires, jouent un rôle absolument déterminant dans la prévention et la protection contre cette maladie si redoutée et ravageuse. Face au vieillissement inéluctable de notre population, notre pays doit absolument prendre conscience de cette réalité scientifique et mettre en œuvre une politique d’information et de prévention personnalisée digne de ce nom, et dotée de moyens humains et financiers suffisants. Cette politique au long terme aura certes un coût pour la collectivité, mais celui-ci sera vraiment insignifiant, au regard des immenses bénéfices sanitaires, sociaux et économiques que notre pays recueillera en prévenant efficacement, tout au long de la vie, ce fléau qui n’a rien d’une fatalité… René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | Information et Communication | |
| | | Dans notre société numérique, il n'est pas rare qu'un foyer soit obligé de jongler avec une trentaine de mots de passe différents, pour accéder aux multiples services en ligne, publics ou privés, qui font notre quotidien (Sécurité sociale, retraite, médecin, banque, assurance, télécoms, transports, messageries, réseaux sociaux etc). Face à cette inflation, de nombreux internautes ne respectent plus les règles élémentaires de sécurisation et choisissent des mots de passe excessivement prévisibles, pour la plus grande joie des cyberpirates, qui n'ont le plus souvent pas beaucoup d'efforts à faire pour deviner en quelques clics les précieux sésames qui leur donneront l'accès aux lucratives données personnelles qu'ils convoitent. Une étude de Skyhigh Networks, analysant 11 millions de mots de passe mis en ven te sur le Darknet, a d'ailleurs montré que 10 % des internautes utilisent l'un des 20 mots de passe les plus populaires d'internet. Ce qui revient à dire qu'en moins de 20 essais, n'importe qui pourrait pirater près d'un compte sur dix. C'est dans ce contexte que les géants de l'Internet, Google, Apple et Microsoft, ont annoncé une alliance au sommet, baptisée "FIDO" - Fast IDentity Online- pour construire un système permettant de s'authentifier sans avoir à mémoriser des séries de signes cabalistiques. La nouvelle fonctionnalité permettra aux sites web et aux applications d'offrir aux consommateurs des connexions sans mot de passe cohérentes, sécurisées et faciles, sur tous les appareils et plates-formes. « Avec la nouvelle fonctionnalité, les consommateurs pourront s'authentifier sur les sites internet et les applications mobiles facilement, sans mot de passe et en sécurité, quel que soit l'appareil ou le système d'exploitation », précise FIDO… Dans leur communiqué commun, Google, Apple et Microsoft expliquent que l'objectif est que les utilisateurs puissent se connecter à un service en ligne simplement en débloquant leur smartphone (via leur méthode habituelle : empreinte digitale, reconnaissance faciale, code de plusieurs chiffres...). Concrètement, un site web pourra demander à l'internaute s'il veut "s'authentifier avec ses identifiants FIDO". Ce message apparaîtra simultanément sur son téléphone, où l'utilisateur aura juste besoin d'accepter, en déverrouillant son écran, pour être connecté au site. Les smartphones conserveront ces identifiants codés, baptisés "passkey" (clef d'accès). Une fois enregistré sur Fido, il ne sera ensuite plus nécessaire, à aucun moment, de créer ou d'entrer un mot de passe. L'authentification Fido sera accessible quel que soit le sys tème d'exploitation ou le navigateur, et quel que soit l'appareil, puisqu'il sera possible de convertir un nouvel appareil via Bluetooth à l'aide d'un premier appareil ayant déjà les informations d'identification. Il ne sera pas non plus nécessaire de recourir à la double authentification par SMS. Les trois géants des technologies se sont engagés à mettre en place ce nouveau système dans les douze mois, sur Android et iOS (les systèmes d'exploitation mobiles de Google et Apple), sur Chrome, Edge et Safari (les navigateurs de Google, Microsoft et Apple) et sur Windows et macOS (les systèmes d'exploitation de Microsoft et Apple pour les ordinateurs). « L'authentification avec des mots de passe uniquement est l'un des problèmes de sécurité les plus importants sur le web », note Apple dans son communiqué, qui ajoute : « La nouvelle approche protégera du hameçonnage et la connexion à un service sera radicalement plus sûre que les mots de passe et d'autres technologies comme les codes uniques envoyés par SMS ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash FIDO | | ^ Haut | |
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| Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Les troubles musculo-squelettiques (TMS) – un ensemble de maladies localisées au niveau ou autour des articulations – restent la première cause d'arrêt de travail et d'inaptitude chez le personnel soignant. Cette problématique a été prise très au sérieux par l'hôpital Foch, un établissement privé à but non lucratif situé à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. En janvier 2021, il a acquis quatre exosquelettes développés par Japet pour lutter contre la lombalgie (douleur située en bas du dos). Cette start-up lilloise a été fondée en 2015 par Damien Bratic, ingénieur spécialisé dans le rachis, Antoine Noel, ingénieur robotique spécialisé dans les exosquelettes, et Amélie Blondeaux, designer produit dont la famille proche avait été lourdement impactée par la lombalgi e. Ils ont créé "Japet.W", un exosquelette sous forme de ceinture lombaire dédiée à la prévention et la diminution de ces douleurs. Japetet.W est constitué de « quatre blocs moteurs » qui « redressent la colonne vertébrale pour amortir les chocs, à la manière des suspensions d'une voiture », détaille Anaïs Schoreel, product integration et sales manager au sein de l'entreprise, à L'Usine Digitale. Il n'allègue pas le poids ressenti de la charge portée mais limite l'impact des manutentions de charges sur les lombaires. Il est capable d'absorber "40 % des chocs" et est livré avec deux batteries ayant chacune une autonomie de 7 heures en utilisation continue. Il pèse moins de deux kilogrammes. Disponible en deux tailles, il coûte 6000 euros et est délivré avec un "forfait intégration" de 1000 euros. Celui-ci comprend "la formation, l'installation et la désinstallation" ainsi que "le suivi de l'intégration" sous la forme d'appels deux jours, deux semaines et un mois après la mise en marche. A noter que les standards de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) indiquent une période de 30 jours pour une intégration complète. Dans certains cas, l'établissement utilisateur peut bénéficier d'aide au financement, en particulier dans le cadre du maintien à l'emploi de travailleurs en situation de handicap. La phase d'intégration est au cœur des projets de déploiement d'exosquelette. En effet, l'acceptation de porter un tel équipement au quotidien n'est pas naturel. C'est ce qui ressort du témoignage d'Amrei Sorais, référente prévention TMS au sein de l'hôpital Foch. « En première intention, les quatre exosquelettes s'adressaient au secteur de la réanimation » engorgé par la pandémie de Covid-19. Ils devaient répondre à la problématique du retournement en décubitus ventral, une technique permettant d'améliorer la respiration des patients en leur offrant une meilleure ventilation des poumons. Or, surchargés de travail, les soignants « ne pensaient pas à leur mal de dos mais à la prise en charge des patients », raconte Amrei Sorais, kinésithérapeute de formation. L'un des exosquelettes a finalement été adopté par "un jeune homme" chargé du montage du mobilier au sein de l'hôpital. « Il a bien su s'approprier la notion de prévention », ajoute-t-elle. Les ceintures robotisées ont également été testées par les 11 soignants de l'unité gériatrique, spécialisée dans la prise en charge des personnes âgées, entre mai et octobre 2021. Obligés à se pencher souvent, ils sollicitent beaucoup leurs dos. Le bilan est assez mitigé. Certains ont mis en avant le fait que Japet.W permettait de "garder une meilleure posture", d'autres ont n oté "une diminution de la fatigue" et "un soulagement de la douleur". « C'est l'essence même du rôle de cette ceinture », résume Amrei Sorais. Mais ils ont également soulevé des points négatifs parmi lesquels l'inconfort du port du dispositif en cas de forte chaleur, le manque d'hygiène à cause de la transpiration (un spray désinfectant est livré avec le produit), le regard des familles de patients… Amrei Sorais reste néanmoins persuadée des bienfaits de cet équipement pour protéger la santé au travail. Elle ajoute qu'il est « compliqué de changer les habitudes de travail et qu’il faut laisser le temps aux agents de s’approprier ces nouveaux outils ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'Usine Digitale | | | |
| C'est bien connu, la réalité finit souvent par rejoindre la science-fiction. Des ingénieurs de l’Université Virginia Tech sont parvenus à créer un étonnant robot polymorphe. Celui-ci, qui n'est pas sans rappeler le redoutable T-1000 en métal liquide imaginé en 1991 par James Cameron dans "Teminator, le jugement dernier", est capable de changer de forme sur demande. De véhicule terrestre roulant, il peut devenir en quelques secondes un drone aérien grâce à la composition innovante de sa structure. Dans la vidéo qui accompagne le communiqué du Virginia Tech, on peut voir l’impressionnant changement de forme du véhicule miniature. On voit ainsi arriver un drôle de robot monté sur roulettes, qui s’avance avant de s’aplatir pour devenir un drone aérien. Il s’envole alors vers de nouveaux horizons grâce à ses hélices. Les ingénieurs ont aussi conçu un robot capable d’aller sous l’eau et de changer de forme pour ratisser le sol et en ramener des objets. En réalité, cela n’est pas tant la réalisation en elle-même que le matériau utilisé qui fait l’objet de toutes les attentions. Les ingénieurs sont en effet parvenus à concevoir une structure qui peut changer de forme facilement, tout en gardant sa solidité. Le tout, sans utiliser d’articulations, ni moteurs, ni poulies ou autres engrenages. « Lorsque nous avons lancé le projet, nous voulions obtenir un matériau capable de faire trois choses : changer de forme, conserver cette forme, puis revenir à la configuration d’origine, et le faire sur plusieurs cycles », explique ainsi Michael Bartlett, professeur à l’Université Virginia Tech, qui a dirigé l’équipe du projet, dans un communiqué de l’établissement. « L’un des défis était de créer un matériau suffisamment souple pour changer radicalement de forme, mais suffisamment rigide pour créer des machines adaptables capables de remplir différentes fonctions ». Pour trouver ce délicat équilibre, les ingénieurs ont utilisé différents éléments. Ils ont intégré un "squelette" de métal dans une "peau" souple en élastomère. Jusqu’ici, rien de très étonnant par rapport à la robotique classique. Ce qui fait la particularité de ce matériau, c’est le métal utilisé. Les scientifiques ont en effet choisi un métal à bas point de fusion : il fond à seulement 60 degrés. Résultat : en intégrant de petits radiateurs, les ingénieurs sont parvenus à créer une structure qui peut changer de forme, lorsque le métal est liquide, puis garder une forme solide et robuste lorsque le métal se fige à nouveau. Pour revenir à la forme d’origine, il suffit de liquéfier à nouveau le métal, et la peau en é ;lastomère reprend sa forme. C’est ce que les scientifiques appellent la "plasticité réversible". Le processus prend moins d’un dixième de seconde. Cette "peau" fait aussi en sorte que le métal ne s’échappe pas lorsqu’il est sous forme liquide. Afin de permettre à toute cette structure de prendre des formes variées, les ingénieurs se sont inspirés de la technique japonaise du "kirigami", littéralement, "papier coupé". Il s’agit concrètement de créer des formes, non pas à partir de papier plié, comme dans la pratique plus connue de l’origami, mais à partir de papier découpé. Si vous avez déjà fabriqué, à l’école, des guirlandes en découpant des formes dans du papier que vous dépliiez ensuite, alors vous connaissez le kirigami ! Grâce à cela, le matériau a été agencé selon des motifs géométriques qui lui permettent de prendre des formes très variées : boule, cylindre, courbes… De quoi lui trouver de nombreuses applications. Autre point fort de ce matériau : sa réparabilité. En effet, si une partie du robot casse, il suffit de faire revenir le métal à l’état liquide pour qu’il se répare. Terminator n'a qu'à bien se tenir... Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Virginia Tech | | ^ Haut | |
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| | | La découverte de nouveaux catalyseurs capables de transformer à moindre coût un déchet en produit à valeur ajoutée dans le domaine de l’énergie et de la chimie verte est un enjeu majeur pour une société plus durable. Dans ce contexte, la réduction directe du dioxyde de carbone en molécules hautement valorisables comme le monoxyde de carbone ou l'acide formique, en utilisant la lumière du soleil comme seule source d'énergie, permettrait de combiner à la fois la réduction des gaz à effet de serre et l’utilisation d’énergie renouvelable. Pourquoi cet intérêt pour l’acide formique ? Sa facilité de transport sous forme liquide, sa densité d'énergie volumétrique et sa teneur en hydrogène élevées rendent cette molécule attrayante pour son utilisation dans les piles à combustible pour le stockage de l’hydrogène. Des scientifiques de l’Institut de recherche sur la catalyse et l’environnement de Lyon (CNRS/Université de Lyon/Institut Carnot Mica), en collaboration avec une équipe de l’ICEMS de Kyoto, des chercheurs du Laboratoire de chimie de la matière condensée de Paris et de l’Université de Regensburg, ont synthétisé de nouveaux catalyseurs moléculaires appelés "Metal-Organic Polyhedra (MOP)", sous une forme polymérique, dont ils ont montré qu’ils activaient de manière très efficace la transform ation du dioxyde de carbone en acide formique par la lumière. A base de Rhodium, ces nouveaux solides travaillent à température et pression ambiante en utilisant uniquement la lumière visible comme force motrice de la réaction chimique, et produisent près de 3 grammes d’acide formique par gramme de catalyseur et par heure, surpassant la productivité de tous leurs prédécesseurs. De plus, la durabilité de ce système n’est pas limitée par la stabilité des catalyseurs qui peuvent être mis en forme grâce à une technique de gélification élaborée par l’équipe de Kyoto. Ces résultats sont le fruit de collaborations au sein du projet de recherche international (IRP) Smolab mis en place en 2018 entre le CNRS et l’Université de Kyoto pour le développement de matériaux innovant pour des applications environnementales en rupture. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | | |
| Le béton armé doit faire face à un ennemi sournois et implacable, la corrosion. Ceux exposés à un environnement marin le sont encore plus, car le sel de l’eau de mer a pour effet d’accélérer ce phénomène. Ces bétons servent par exemple à la construction de quais de ports, de piles de ponts ou de socles sur lesquels sont installées des éoliennes offshores. Pour éviter ces dégradations, l’une des solutions consiste à injecter un courant électrique continu dans l’armature métallique en acier des bétons pour stopper le processus électrochimique conduisant à la corrosion. Ce procédé porte un nom : la protection cathodique. À Toulouse, des scientifiques du LGC (Laboratoire de Génie Chimique) et du LMDC (Laboratoire Matériaux et Durabilité des Constructions) ont d&eacut e;veloppé un procédé pour produire cette énergie de manière écologique et renouvelable grâce aux micro-organismes présents dans les sédiments marins. L’innovation à la base de ce travail de recherche n’est pas nouvelle. Dès 2002, le LGC, pionnier dans ce domaine, dépose le brevet d’un procédé appelé la pile à combustible microbienne. Il repose sur la capacité des bactéries à convertir directement en électricité une partie de l’énergie qu’elles produisent en dégradant la matière organique. C’est en collaborant avec le LMDC (Laboratoire matériaux et durabilité des constructions), spécialisé dans le génie civil et dont les travaux portent notamment sur les protections cathodiques, que l’idée est née d’adapter ce système pour protéger les bétons armés en mer. « Il existe de nombreux micro-organismes dans les sédiments marins qui consomment la matière organique composée de planctons en décomposition, de déjections des poissons… », explique Benjamin Erable, chercheur CNRS au LGC. « Comme nous, ils évacuent leurs électrons de bas niveau énergétique en respirant l’air afin de les céder à des molécules d’oxygène. Mais ils sont aussi capables de céder ces électrons à de fines particules métalliques de matériaux conducteurs présents dans leur environnement. C’est grâce à ce principe que nous parvenons à capter le flux d’électrons qu’ils libèrent et à produire de l’électricité ». Les chercheurs ont réalisé une expérimentation en introduisant une poutre en béton de 6 mètres de long positionnée à l’horizontale dans un bassin rempli d’eau de mer et plongé des électrodes en carbone dans une couche de sédiments marins. Progressivement, des micro-organismes sont venus se connecter à la surface de ces électrodes et former des biofilms microbiens. Et naturellement, ils ont extrait l’énergie provenant de la matière organique pour la céder aux électrodes. Ce dispositif, maintenu pendant 6 mois, a permis de faire la preuve de concept en laboratoire de sa capacité à protéger le béton contre la corrosion. « Le besoin en énergie pour mettre en place une protection cathodique est de l’ordre du micro-ampère ou au grand maximum du milliampère par m² de béton », analyse le chercheur. « Les micro-organismes des sédiments marins sont quant à eux capables de produire entre 1 et 2 ampères par m². Cela signifie que la pile à combustible microbienne est largement suffisante pour produire l’électricité nécessaire à la protection des bétons armés. Pour transmettre le courant, il suffit simplement de relier les électrodes à l’armature métallique du béton à l’aide d’un câble électrique ». Comparé à d’autres procédés de protections cathodiques, ce nouveau système possède de nombreux avantages puis qu’il est éco-conçu et donc sans danger pour l’environnement. Il se révèle également totalement autonome et ne demande aucune intervention humaine. Des essais réalisés aux États-Unis ont démontré qu’une pile à combustible microbienne peut fonctionner pendant 4 ans. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Techniques de l'Ingénieur | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | A l’issue de 30 ans de recherches, des chercheurs de la Scripps Institution of Oceanography, à San Diego (Californie), ont élucidé le mécanisme moléculaire complexe qui permet à une molécule appelée "Salinosporamide A", découverte dans une bactérie marine (S. tropica CNB440), de traverser la barrière hémato-encéphalique et de créer une enzyme appelée SalC qui attaque les cellules malignes des cancers du cerveau. Un médicament inspiré de cette enzyme, le Marizomb est à présent en phase 3 d’essai clinique contre le cancer du cerveau. Le Marizomib possède une structure chimiquement inhabituelle avec une bioactivité puissante. Ce médicament pourrait par ailleurs être modifié, selon les chercheurs, pour cibler le protéasome parasite qui cause le paludisme, une maladie qui touche encore des centaines de millions de personnes dans le monde. Cette découverte nous montre à quel point il est important de préserver la biodiversité et de lutter contre le changement climatique, pour pouvoir continuer à utiliser demain l’extraordinaire potentiel thérapeutique que nous offrent les mers et océans… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Scripps | | | |
| Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et du Massachusetts General Hospital (MGH) ont développé un système capable de trouver la dose optimale de propofol, un agent anesthésique intraveineux d'action rapide, à administrer à un patient au cours d'une opération chirurgicale. « Nous pouvons penser que notre objectif est analogue au pilote automatique d'un avion, où le commandant de bord est toujours dans le cockpit, attentif », a expliqué Gabe Schamberg, l'un des chercheurs de l'étude. En effet, le but du système n'est pas de remplacer l'anesthésiste mais d'automatiser l'une de ses tâches qui consiste à surveiller en continu l'état du patient endormi en ajustant si nécessaire la dose d'anesthésique. Ce type de logiciel permettrait aux anesthésistes de se concentrer sur des aspects plus critiques des soins des patients. L'équipe de scientifiques a utilisé l'apprentissage par renforcement profond (Deep Reinforcement Learning) pour développer ce programme. Plongé dans un environnement donné, le modèle apprend en recevant des récompenses et des pénalités en fonction de ses actions. En l'espèce, les chercheurs l'ont doté de deux réseaux de neurones : un "acteur" chargé de décider de la quantité de médicaments à doser au cours de l'opération et un "critique" dont le travail consiste à aider l'acteur à se comporter de façon à "maximiser" les récompenses. Ils ont utilisé trois récompenses différentes : une qui ne pénalisait que le surdosage de médicament, une qui remettait en question l'administration de n'importe quelle dose et une qui n'imposait aucune sanction. Le système de récompense le plus efficace a été celui de la pénalité de dose dans lequel le "critique" remettait en question chaque dose prescrite par "l'acteur", réprimandant constamment ce dernier pour qu'il continue à doser au minimum nécessaire pour maintenir l'inconscience du patient tout au long de l'opération. Sans aucune pénalité, le système administrait parfois trop de médicament et avec une pénalité de surdosage, il donnait parfois trop peu. Le modèle a été testé sur des données réelles collectées lors d'opérations chirurgicales. Les choix de dosage correspondaient étroitement à ceux des anesthésistes lors de la phase d'endormissement (l’induction de l’anesthésie). En revanche, le système a ajusté le dosage toutes les cinq secondes tandis que les anesthésistes ne le faisaient en moyenne que toutes les 20 à 30 minutes, notent les auteurs. Cependant, le modèle n'est pas encore capable de déterminer quand la chirurgie est terminée et donc qu'il n'est plus nécessaire d'administrer le médicament. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash MIT | | | |
| Les chercheurs de l'University of Texas at San Antonio (UTSA) documentent ici un nouveau traitement pour lutter contre l'obésité et les maladies cardiaques : un inhibiteur innovant qui bloque les effets du cytochrome P450 8B1, une enzyme liée à l'absorption du cholestérol et à l'obésité. Les deux auteurs principaux, Francis Yoshimoto, professeur de chimie, et Eunhee Chung, professeur agrégé de kinésiologie à l'UTSA, ont conçu et synthétisé ce nouvel inhibiteur, avant de le tester au laboratoire de Eunhee Chung, financé par les National Institutes of Health de Chung, spécialisés dans l’analyse des effets de composés bioactifs trouvés en toutes petites quantités dans les plantes et certains aliments. L’objectif était d’identifier de nouveaux composés prometteurs dans le traitement de l'obésité et des troubles métaboliques associés. Le candidat a le potentiel d'arrêter l'activité de P450 8B1, l'enzyme qui crée l'acide cholique dans le corps. Cette inhibition, à son tour, diminue l'absorption du cholestérol. Ce processus peut être la clé du traitement des troubles métaboliques associés à l'obésité et d'autres comorbidités, telles que les maladies cardiaques et le diabète. Des souris traitées durant 7 jours avec l’inhibiteur présentent une diminution des niveaux de glucose dans leur sang, malgré une alimentation riche en graisses et en saccharose. Ces premières expériences démontrent comment un inhibiteur de P450 8B1 conduit à un profil métabolique plus sain et augure de son potentiel thérapeutique pour traiter la résistance à l'insuline associée à l'obésité. Comme le rappelle l’OMS, la piste du médicament contre l’obésité ne doit pas être négligée. 1,9 milliard d'adultes dans le monde sont en surpoids et 650 millions souffrent d’obésité. Près d’un décès sur 4 est directement ou indirectement lié à l’obésité. Elargir les options thérapeutiques, et pouvoir proposer au-delà des changements de mode de vie et de la chirurgie, de nouveaux médicaments de perte de poids ou de prévention des maladies cardiométaboliques, est une priorité de la recherche en santé publique. L’étude souligne que « Ces résultats montrent comment la chimie de synthèse peut contribuer de manière significative à la lutte contre l'obésité et contre les maladies cardiométaboliques ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Direct | | | |
| Un hôpital de la Nouvelle-Écosse sera le premier au Canada à utiliser un équipement guidé par l'intelligence artificielle qui peut détecter plus rapidement le cancer colorectal et sauver des vies. L'hôpital général de Dartmouth a reçu en Avril 2022 un appareil d'endoscopie intelligent appelé GI Genius, quelques mois seulement après l'approbation de la technologie pour utilisation au Canada. C'est un système qui scanne les images prises lors d'une coloscopie et qui détecte d'éventuelles lésions précancéreuses, appelées polypes, qui pourraient autrement passer inaperçues. « C'est innovateur. J'espère qu'il sauvera de nombreuses vies en Nouvelle-Écosse. Et nous sommes vraiment ravis de l'apporter à notre hôpital », dit la Dre Natalie Cheng, responsable du site médical pour l'Hôpital général de Dartmouth. Elle affirme que les premières données des États-Unis suggèrent que la technologie utilisée par le GI Genius peut détecter 14 % plus de polypes qu'une coloscopie régulière, au cours de laquelle un médecin évalue les images à l'œil nu. L'intelligence artificielle du système apprend les schémas associés aux polypes et, à mesure qu'elle en trouve davantage, son taux de détection s'améliore. Le distributeur de la machine, Medtronic, dit avoir reçu son permis de Santé Canada pour le GI Genius en novembre 2021. Étant donné le taux élevé de cancers du côlon en Nouvelle-Écosse, la Dre Cheng croit que cette technologie est particulièrement importante. Elle dit qu'environ 800 cas ont été diagnostiqués dans la province l'année dernière et que la maladie est la deuxième cause de décès par cancer. Si les polypes ne sont pas attrapés à temps, ils peuvent se propager au point de ne plus pouvoir être guéris, explique la Dre Cheng. À son avis, la prévention précoce est plus simple, car les polypes peuvent être retirés en même temps qu'ils sont trouvés. Le cancer du côlon n'est pas non plus quelque chose que les gens pourraient remarquer aux premiers stades, car les symptômes peuvent être très subtils. Donc, tout ce qui peut aider à améliorer la détection est crucial, selon elle. « Ça touche une si grande partie de notre population que je pense vraiment que ça pourrait avoir un impact positif de manière préventive », dit Natalie Cheng. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | | |
| Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes a réalisé fin avril une expérimentation inédite : la simulation d'une opération cardiaque sans fil en 5G. Elle s'inscrit dans le cadre du projet de recherche européen 5G-TOURS, associé au programme européen Horizon 2020. Spécialisé dans la réalité assistée, B-com, un institut de recherche technologique, Nokia, Orange et Philips se sont associés au projet. En situation réelle, l'objectif serait de pouvoir retransmettre en temps réel l'intervention et d'utiliser la réalité augmentée, tout en configurant le bloc opératoire de manière à ce que les câbles ne gênent pas les chirurgiens. Dans les détails, le cardiologue Erwan Donal a réalisé une intervention cardiaque mini-invasive sur un patient "fantôme". Il s'agissait d'une procédure de protection cardiaque contre une potentielle récidive d'accident vasculaire cérébral (AVC) lorsqu'il est imputé à un foramen perméable (la communication résiduelle entre l'oreillette gauche et l'oreillette droite du coeur). Cette opération a été facilitée par la superposition d'images d'échographies et de radiographies par rayons X retransmises grâce à la 5G à 26 GHz au travers d'une application de réalité augmentée. « Nous avons choisi cette bande de fréquences pour des raisons de capacité », détaille Mathieu Lagrange, directeur du laboratoire réseaux et sécurité de B-com. « Ce type de cas d'usage nécessite un très fort débit dans le sens montant et descendant ». N'étant pas disponible aux fréquences des réseaux publics, le recours à cette capacité a fait l'objet d'une demande de licence auprès de l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep). Tout l'enjeu de cette expérimentation était d'obtenir une synchronisation parfaite des images pour augmenter la performance opérationnelle de la prise en charge médicale. En effet, un décalage dans le temps risquerait d'induire un décalage dans l'espace du geste du médecin. « Les images étaient transmises par les équipements dans la salle d'opération via le réseau 5G puis étaient ensuite fusionnées, c'est-à-dire que nous avons superposé sur le scanner à rayon X les images fournies par la sonde à ultra sons », raconte Mathieu Lagrange. La 5G a également permis à Alexandros Stefanidis, un chirurgien cardiaque situé à Athènes en Grèce, de suivre à distance l'opération. Les images ont été capturées par des lunettes connectées équipées d'une caméra, développées par Ama. « Nous avons vérifié la qualité des images récupérées à Athènes. Elles sont exactement les mêmes que celles enregistrées dans la salle », note Nelly Besnard, responsable de la recherche et de l'innovation au CHU de Rennes. Globalement, « le retour de cette expérimentation est positif », ajoute-t-elle. Plusieurs paramètres ont pu être vérifiés. Tout d'abord, l'innocuité des ondes sur les patients et les praticiens. Une société spécialisée a été mandatée pour faire des mesures, sous le contrôle de l'Agence nationale des fréquences (ANFR). « Les résultats sont très rassurants, même en deçà des simulations qui avaient été faites », note Nelly Besnard. D'ici quelques semaines, un rapport public présentant ces résultats doit être publié afin de servir de référence pour les futures expérimentations de la 5G. La sécurité informatique est également optimale, conclut-elle. « Le spectre dans les bandes millimétriques est adapté à ce type de cas d'usage car les signaux [renvoyés par les équipements] ont une capacité de pénétration qui est nettement moins élevée que dans les bandes basses », explique Mathieu Lagrange. Résultat : « il est impossible de recevoir les signaux en dehors de la salle d'opération ». Le CHU de Rennes a déjà mené une expérimentation de la 5G dans une ambulance connectée en septembre 2021. Le médecin urgentiste Tarik Cherfaoui y a réalisé une échographie cardiaque sur un patient "fantôme", guidé à distance par les équipes du CHU. Le cardiologue Erwan Donal disposait d'images retransmises en temps réel par l'échographe de l'ambulance grâce au flux vidéo des lunettes connectées dont l'urgentiste était équipé. Il a ainsi pu le guider sur l'orientation de la sonde et l'aider dans l'interprétation des résultats. « Une nouvelle expérimentation se profile déjà », confie Nelly Besnard. D'ici quelques mois, financé par le plan France Relance, un cas d'usage sur la réanimation va être lancé. Inspiré de la situation sanitaire, « L'objectif va être de pouvoir déployer un service de réanimation à partir d'un service de soin classique en 24 heures grâce au déploiement d'un réseau 5G privé », détaille-t-elle. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'Usine Digitale | | | |
| Le sommeil est fondamental pour la santé. Il régule plusieurs fonctions dont l’humeur, la cognition, le métabolisme ou encore l’immunité. Chez l’adulte, de nombreuses études attestent d’un lien entre déficit de sommeil et taux accrus de certaines cytokines, molécules inflammatoires dont l’excès est associé à différentes maladies comme l’obésité, le diabète, l’athérosclérose, la polyarthrite rhumatoïde ou encore la dépression. Mais peu de données existent chez les jeunes enfants, et les résultats obtenus chez les adultes ne leur sont pas transposables, compte tenu de différences marquées des rythmes de sommeil. Pour combler cette lacune, l’équipe de Sabine Plancoulaine au Centre de recherche en épidémiologie et statistiques à Paris a travaillé &ag rave; partir de la cohorte EDEN. Celle-ci est destinée à étudier les déterminants pré- et postnataux du développement et de la santé des enfants. Entre 2003 et 2006, des femmes ont été recrutées aux CHU de Nancy et de Poitiers avant leur 24e semaine de grossesse. Elles ont accouché de 1 899 enfants, suivis depuis leur naissance via le recueil de données sociodémographiques et médicales réalisé à quatre reprises au cours de leur première année de vie puis à 2, 3 et 5 ans. Parmi ces données, on compte les durées de sommeil quotidiennes rapportées par les parents à l’aide de questionnaires. Les chercheurs ont ainsi pu identifier cinq trajectoires d’évolution du sommeil entre 2 et 5 ans : sommeil court (< 10 h 30/nuit, 4,9 % de l’échantillon), sommeil moyen-faible (10 h 30–11 h 00/nuit, 47,8 %), sommeil moyen-élevé (environ 11 h 30/nuit, 37,2 %), sommeil long (≥ 11 h 30/nuit, 4,5 %) et sommeil changeant (5,6 %). Les scientifiques ont sélectionné les enfants pour lesquels ils disposaient de dosages de plusieurs cytokines (IL‑6, IL-10, INF‑γ, TNF‑α), effectués à l’âge de 5 ans dans le cadre d’une autre étude. Leur travail a ainsi porté sur 687 enfants. Il montre qu’une durée de sommeil plus courte ou changeante entre 2 à 5 ans est associée à des niveaux accrus d’IL‑6 et de TNF‑α à l’âge de 5 ans, et ce indépendamment d’autres paramètres susceptibles d’impacter le sommeil et les taux de cytokines (sexe, âge gestationnel à la naissance, durée de l’allaitement, indice de masse corporelle, allergies, utilisation d’antibiotiques, niveau d’activité physique ou encore habitudes alimentaires…). En revanche, aucune association entre la durée du sommeil et les taux d’IL-10 ou d’IFN‑γ n’a été observée. « Cette étude ne permet pas d’établir un lien causal, mais elle suggère que les habitudes de sommeil pourraient avoir un impact sur les taux sériques de certaines cytokines pro-inflammatoires dès l’âge préscolaire », explique Sabine Plancoulaine. « Or, un effet cumulatif au cours de la vie, agrégé à d’autres facteurs environnementaux, pourrait provoquer l’apparition de troubles de santé ultérieurs. Ce travail va une nouvelle fois dans le sens d’un respect des recommandations sur la durée de sommeil à tous les âges, et cela dès la petite enfance », conclut-elle. La suite des travaux consistera pour elle à confirmer ces résultats dans une autre cohorte et à clarifier le rôle du sommeil dans le développement et la santé ultérieure de l’enfant. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Selon l'OMS, la presbytie affecte plus d’un milliard de personnes dans le monde. Dans un œil non presbyte, la lentille derrière l’iris (le cristallin) peut changer de forme aisément et concentrer la lumière sur la rétine, ce qui permet une vision nette de près comme de loin. Dans un œil presbyte, le cristallin durcit et ne change pas de forme aussi facilement, ce qui rend difficile la mise au point sur des objets proches. La presbytie peut être diagnostiquée par un ophtalmologue ou un opticien. Le "traitement" habituel est l’utilisation de lunettes, de lentilles de contact ou d’une chirurgie oculaire. Développé par Allergan, une filiale d'Abbvie, VUITY est présenté comme le premier traitement contre la presbytie approuvé par la FDA. Il peut être délivré sur ordonnance d’un ophtalmologue ou d’un optométriste dans les pharmacies américaines. Ce collyre est formulé à base de pilocarpine (une substance déjà utilisée dans le traitement du glaucome) et utilise une technologie mise au point par Allergan pour s’adapter au pH du film lacrymal (pHast™). Il utilise la propre capacité de l’œil à réduire la taille de la pupille, améliorant la vision de près et intermédiaire, tout en maintenant la vision de loin. En effet, il faut savoir que pour produire une image claire, les yeux doivent s’adapter à la distance d’un objet via trois étapes, s’il est proche. Dans un premier temps, les yeux pointent vers l’objet puis le cristallin change de forme et les pupilles se contractent. Le changement de forme de la pupille est effectué par de petits muscles oculaires qui se contractent pour rendre le cristallin plus épais (vision de près). En effet, plus le cristallin est épais, plus la lumière est réfractée lors de son passage. En même temps, les pupilles se contractent pour bloquer une partie de la lumière entrante provenant d’autres objets au loin. Lorsque la lumière rebondit sur un objet et pénètre dans l’œil, les rayons lumineux au centre fournissent une image claire. Bloquer la lumière diffusée en resserrant la pupille aide à affiner l& #8217;image des objets proches. Jag Dosanjh, vice-président directeur de la thérapeutique médicale chez Allergan, souligne : « Nous sommes ravis de pouvoir commercialiser ce traitement, le premier du genre, plus tôt que prévu pour les millions d’Américains presbytes qui pourraient en bénéficier. Cette innovation importante dans le domaine de la santé oculaire liée à l’âge reflète notre engagement à faire progresser les soins de la vue et élargit notre portefeuille de traitements de premier plan pour les prestataires de soins oculaires et leurs patients ». L’approbation de VUITY par la FDA en octobre 2021 est basée sur les données de deux études cliniques pivots de phase 3, GEMINI 1 et GEMINI 2, qui ont évalué l’efficacité, l’innocuité et la tolérance de VUITY pour le traitement de la presbytie. Un total de 750 participants atteints de presbytie, âgés de 40 à 55 ans, ont été répartis de façon aléatoire dans deux groupes distincts, l’un recevant VUITY, l’autre recevant un placebo. Les participants devaient s’administrer une goutte de VUITY ou de placebo une fois par jour dans chaque œil. Les résultats ont montré qu’au bout de 30 jours, les patients traités avec VUITY étaient capables de lire au moins trois lignes supplémentaires en vision de près sur un tableau de lecture typique, par rapport à ceux traités avec un placebo. Et ce, sans perdre plus d’une ligne en vision de loin. Le collyre agit en 15 minutes et pour une durée de 6 à 10 heures. Aucun effet indésirable grave n’a été observé. Allergan mentionne 5 % d’effets indésirables sans gravité, le plus souvent des maux de tête et des yeux rouges. Le laboratoire précise que ces gouttes doivent être utilisées avec prudence lors de la conduite de nuit et la pratique d’activités dangereuses dans des conditions de faible luminosité. VUITY est actuellement approuvé pour une utilisation une fois par jour. Mais récemment, Allergan a annoncé que l’essai de phase 3 VIRGO, évaluant l’innocuité et l’efficacité de l’administration expérimentale biquotidienne de VUITY, a atteint son critère principal d’évaluation de l’efficacité, améliorant la vision de près sans compromettre la vision de loin. Le même protocole d’essai a été utilisé (deux groupes aléatoires recevant soit le collyre, soit un placebo). Concrètement, une fois mis dans les yeux, le liquide agit en quinze minutes pour une durée allant de six à dix heures en fonction des patients. Actuellement, un autre essai clinique de phase 3 est en cours pour déterminer si l’utilisation pourrait être augmentée à deux fois par jour et ainsi couvrir la qua si-intégralité d’une journée. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Healio | | | |
| Une vaste étude réalisée sur plus de 10 ans, à partir des dossiers médicaux de 39 672 patients français et britanniques, a été menée avec pour objectif d’évaluer les liens entre les problèmes de santé diagnostiqués en soins primaires et le risque d’incidence de la maladie d’Alzheimer au fil du temps, jusqu’à 15 ans avant un premier diagnostic de maladie d’Alzheimer. Dix des 123 problèmes de santé identifiés dans l’étude sont significativement identifiés comme facteur de risque de la maladie d’Alzheimer : troubles dépressifs majeurs, réaction au stress sévère et troubles de l’adaptation, perte auditive, constipation, perte de poids anormale, spondylose, malaise et fatigue, perte de mémoire, syncope et collapsus. Ainsi, la dépression apparaît comme la première comorbidité associée à la maladie d’Alzheimer, apparaissant au moins 9 ans avant le premier diagnostic clinique, suivie de l’anxiété, de la constipation et de la perte de poids anormale. Ces résultats sur les soins primaires fournissent de nouvelles preuves sur la temporalité des facteurs de risque et les signes précoces de la maladie d’Alzheimer observables au niveau du médecin généralist e. Ces résultats pourraient guider la mise en place de nouvelles politiques de prévention primaire et secondaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash FMA | | | |
| Le Centre Hospitalier de Bigorre, à Tarbes (Hautes-Pyrénées) a organisé mi-février dernier l’inauguration d’un module d’Intelligence Artificielle pour l’endoscopie digestive, afin d’optimiser le dépistage du cancer colorectal : CAD EYE de Fujifilm. Le service endoscopie de l’hôpital l’utilise depuis déjà un an et témoigne des bénéfices d’une telle innovation technologique pour la prise en charge des patients des Hautes Pyrénées. Le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent après le cancer du poumon et le cancer du sein, et la deuxième cause de décès par cancer après le cancer du poumon. Pourtant, s’il est détecté à un stade précoce, le cancer colorectal guérit dans 9 cas sur 10, ce qui est possible avec la coloscopie (endoscopie digestive par voie basse) pour la détection de tumeurs du côlon. D’autre part, un diagnostic endoscopique précis des polypes du côlon pourrait réduire le nombre de polypectomies inutiles. En mars 2021, le service endoscopie a pu acquérir le boîtier CAD EYE de Fujifilm doté d’intelligence artificielle grâce au financement et la mobilisation importante de la Ligue contre le cancer des Hautes Pyrénées, du Conseil Départemental, des Lions Club et des Rotary Club, organisateurs du Maxi Loto de Lourdes, au profit de la recherche contre le cancer. AD EYE permet de détecter en temps réel des polypes du côlon à l’aide d’une technologie d’IA. Lorsqu’un polype suspect est détecté dans l’image endoscopique, une boîte de détection indique la zone où le polype suspect a été détecté, et un signal sonore se fait entendre. Le module de caractérisation CAD EYE offre son soutien aux cliniciens en générant une suggestion de prédiction histologique qui précise si le polype suspect dans l’image est hyperplasique ou néoplasique. Fujifilm avait préalablement mis au point deux différentes technologies d’amélioration de l’image appelées LCI (Linked Color Imaging) et BLI (Blue Light Imaging) pour accompagner la détection et la caractérisation respectivement, grâce aux différentes longueurs d’onde de lumière utilisées. Fujifilm a intégré ces technologies au développement de CAD EYE, dont les fonctionnalités sont automatiquement activées selon le mode d’observation utilisé. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AIA | | ^ Haut | |
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| | | L’industrie aéronautique s’est engagée à diviser par deux ses émissions de CO2 d’ici 2050 par rapport à 2005. Pour parvenir à tenir cet objectif ambitieux (surtout en tenant compte de l’accroissement prévu du Traffic aérien), les constructeurs d’avions comptent bien exploiter toutes les potentialités du biomimétisme. Ils ont déjà commencé, avec les winglets sur nos avions, ces extrémités d’ailes relevées apparues dans les années 1970. Celles-ci permettent, à l’image des oiseaux, de diminuer les turbulences. La consommation de carburant a ainsi été réduite de 4 % pour la famille Airbus A320. Une autre voie est étudiée par Lufthansa, en modifiant le revêtement de ses avions, pour un meilleur aérodynamisme. Le milieu aquatique, comme le milieu aérien, présente une résistance au mouvement de l’objet qui les traverse. Moins il y a de résistance, plus il est facile de déplacer l’objet ou de se déplacer dans le milieu. De ce fait, moins d’énergie est utilisée pour le mouvement, signifiant pour les avions comme pour les voitures une consommation de carburant réduite. Cela commence par tout ce qui aide l’avion à traverser l’air avec le moins de traînées et le plus de portance possibles. En d’autres termes, plus la pénétration dans l’air est facilitée, moins l’avion aura besoin d’énergie pour s’y déplacer. Lufthansa Technic et BASF — premier fabricant mondial de produits chimiques et de revêtements — s’est pour cela inspirée des requins, connus pour être très hydrodynamiqu es. Ce n’est pas seulement un corps profilé, une configuration optimale, des ailerons et quelques kilos de muscles qui font des requins les nageurs les plus économes en énergie. L’évolution a doté le requin d’une peau très particulière. Elle se compose presque entièrement de petites écailles placoïdes qui se déplacent indépendamment pour réduire la friction. Leur fonction est de maintenir l’eau près du corps de l’animal, participant ainsi à un plus grand hydrodynamisme via une résistance réduite. Elles augmentent la flottabilité, tout en générant des tourbillons à profil bas, diminuant la traînée hydrodynamique et ajoutent même une composante de poussée. Plus le requin se déplace rapidement dans l’eau, plus il le fait efficacement. C’est ce que les ingénieurs de la Lufthansa ont nommé "l’effet riblet". Les propriétés microscopiques du film biomimétique AeroShark imitent la peau d’un requin. Il se compose d’une texture à peine perceptible de petites protubérances nervurées : les riblets. Dimensionné en patchs pour une application facile et ciblée, le film contient des millions de ces nervures en forme de prisme, chacune d’environ 50 micromètres de haut. Appliqués à l’avion de manière spécifique et alignés avec précision sur le flux d’air, les riblets permettent d’obtenir des gains d’efficacité en réduisant le frottement et la traînée. Ils peuvent également améliorer la portance s’ils sont fixés sur les ailes. L’équipe affirme qu’il est facile à appliquer et extrêmement résistant aux rayons UV, à l’eau, à l’huile et aux grands changements de température et de pression subies par des avions long-courriers. Jens-Uwe Mueller, directeur d’AeroShark, affirme : « Notre technologie riblet peut être appliquée à n’importe quel avion avec un effet similaire ». SWISS a accepté d’appliquer la technologie Sharkskin (littéralement "peau de requin") à l’ensemble de sa flotte de Boeing 777-300ER. À partir de la mi-2022, la compagnie aérienne commencera à recouvrir l’ensemble de sa flotte, soit une douzaine d’avions. Lufthansa Technik couvrira chaque avion d’environ 950 mètres carrés de film sur la surface du fuselage et des nacelles moteur. Selon Lufthansa Technik, l’application de ce film sur la flotte d’avions Boeing 777 de SWISS permettra d’économiser plus de 4800 tonnes de carburéacteur chaque année. Cela équivaut à une économie d’émissions de 15 200 tonnes de CO², ou 1,1 %. Autrement dit, il s’agit de la quantité de CO2 qui serait générée sur environ 87 vols courriers entre Zürich (Suisse) et Mumbai (Inde). La solution AVIATAR Fuel Analytics développée par Lufthansa Technik a été utilisée pour mesurer les variations de consommation de carburant avant et après la modification, à 0,1 % près, en tenant compte avec précision des facteurs externes, tels que les conditions météorologiques, le profil de vol et même les impacts mineurs sur le fuselage. Les premiers résultats pour le Boeing 747-400 avec une modification de fuselage, ont montré une réduction de frottement de 0,8 % grâce à l’effet d’AeroShark, ce qui équivaut à une économie de carburant annuelle d’environ 300 tonnes métriques de kérosène. Cela correspond à une réduction des émissions de C02 de plus de 900 tonnes par an. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Techxplore | | ^ Haut | |
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