| | | | | | | Edition du 14 Janvier 2022 |
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| Edito Les 14 avancées scientifiques qui ont marqué 2021
L’année 2021 a été particulièrement féconde en matière de découvertes majeures et j’ai souhaité, pour cet éditorial en début d'année, revenir sur les percées scientifiques qui m’ont semblé les plus remarquables. Je l’avoue, ce choix a été très difficile, mais au final, j’ai retenu quatorze découvertes qui montrent à quel point la science est vivante et progresse dans tous les domaines de la connaissance, de l’Anthropologie à l’Astronomie, en passant par la physique, l’énergie, l’informatique et la biologie. La première découverte de taille revient à l’équipe d’Elisabeth Turner, Professeur des Sciences de la Terre à l’Université Laurentienne (Ontario-Canada). Ces chercheurs ont découvert des structures fossiles ressemblant à des éponges connues sous le nom de Néoprotérozoïque, dans le nord-ouest du Canada, où se trouvaient des océans il y a 890 millions d'années. Ces fossiles seraient donc les restes de la plus ancienne forme de vie animale connue. Cette découverte est considérée comme très solide par la communauté scientifique, car seul ce type d’organisme possède ce genre de réseau de filaments organiques. Elle recule de 350 millions d’années dans le passé le plus vieux fossile d'animal identifié jusqu’à présent (- 540 millions d'années). L’existence de ces fossiles d’éponges remet également en cause la vieille théorie selon laquelle les animaux seraient apparus uniquement à la suite d’une importante augmentation du niveau d'oxygène dans l'atmosphère et les océans (Voir Nature). Dans le domaine anthropologique, il faut aussi évoquer l’étude des chercheurs de l'Université Griffith en Australie qui ont découvert dans une grotte de l’île de Sulawesi (Archipel des Célèbes), en Indonésie, un dessin de cochon sauvage, faisant partie d’une fresque plus importante, qui date d'environ 45 500 avant J.-C (7000 ans plus ancienne que les fresques de la grotte Chauvet en France). Il s’agirait donc de la plus ancienne peinture rupestre au monde (Voir Griffith University). Peinte à l’ocre rouge, cette représentation de cochon a laissé les chercheurs sans voix et leur datation à - 45 500 av. J.-C a pu être établie grâce à une analyse des dépôts minéraux dans la grotte. Cette fresque de vient donc la plus ancienne représentation artistique découverte à ce jour. Parallèlement, une autre équipe internationale découvrait au Maroc des parures faites de coquillages colorés, vieilles de 142 000 à 150 000 ans, de ce fait considérées comme "les plus anciennes au monde". Ces découvertes montrent qu’il existait déjà une pensée symbolique dans ce lointain passé, et peut-être un langage élaboré pour transmettre ces concepts… La physique fondamentale aura également connu de grands bouleversements en 2021, avec la découverte par une équipe de l’Université Cornell, conduite par Lawrence Gibbons, de deux anomalies, sur le Muon (particule élémentaire de la famille des leptons) et le Méson B, (Particule non élémentaire composée d'un quark et d'un antiquark) qui remettent sérieusement en cause la cohérence du "modèle standard", pilier de toute la physique, composé de 17 particules (6 quarks, 6 leptons, 4 bosons de jauge et enfin le boson de Higgs). Dans une expérience réalisée au Fermilab, le célèbre laboratoire spécialisé dans la physique des particules, situé à Chicago, ces physiciens ont découvert que certaines particules élémentaires appelées muons se comportent d'une manière qui n'est pas prévue par le modèle standard de la physique des particules. Dans la première phase de cette expérience, les physiciens ont placé 8 milliards de muons autour d'un anneau de 14 mètres, puis ils ont appliqué un champ magnétique. Selon les lois de la physique du modèle standard, cela devait faire osciller les muons à un certain rythme. Mais, à leur grande surprise, les scientifiques ont constaté que ces muons oscillaient à un rythme plus rapide que prévu (Voir Cornell University). Pour expliquer ces étranges résultats, ces physiciens font l’hypothèse d’une force de la nature à l’œuvre, qui serait encore totalement inconnue de la physique. « Nous pourrions être sur le point de dé couvrir une nouvelle force ou une nouvelle particule, au-delà de celles que nous connaissons actuellement », affirme le physicien américain Lawrence Gibbons, de l’Université Cornell. Nous restons dans le domaine en pleine effervescence de la physique, et de l’énergie, avec l’avancée remarquable annoncée en août dernier par le laboratoire américain Lawrence Livermore, qui a annoncé que son laser surpuissant, le NIF, avait battu le record de l’énergie produite par fusion nucléaire. Cette réaction qui se déroule de manière naturelle au cœur des étoiles, dont notre Soleil. Les 1,3 million de joules atteints multiplient par huit le précédent record et sont très proches du seuil dit d’ignition (1,9 million de joules), où l’énergie produite dépasse l’énergie apportée pour amorcer la réaction. Ce résultat très encourageant a été obtenu par un tir de 192 faisceaux laser sur une minuscule cible pendant environ 20 milliardièmes de seconde. Il est important de souligner que ce résultat a été obtenu avec une technique différente (confinement inertiel) de celle utilisée dans la machine internationale ITER (confinement magnétique dans un tokamak), en construction dans les Bouches-du-Rhône, qui chauffe et comprime un plasma fait de deutérium et de tritium pour les faire fusionner. Quant au MIT, il a, lui, franchi une autre étape vers la domestication de la fusion, en testant une nouvelle configuration d’aimants très performants, qui ouvre la voie vers un futur réacteur plus compact. Dans cette compétition technologique mondiale, la Chine n’est pas en reste : en juin dernier, les ingénieurs chinois étaient déjà parvenus à stabiliser un plasma de 120 millions de degrés pendant 101 secondes, créant l'événement dans la communauté scientifique. En décembre dernier, ces mêmes chercheurs du centre chinois d’expérimentation superconductrice avancée (EAST) ont franchi une nouvelle étape décisive, en stabilisant un plasma à 70 millions de degrés Celsius pendant 1056 secondes... Désormais, la question n’est plus de savoir si la maîtrise de la fusion thermonucléaire est possible, mais quand elle aura lieu… 2021 aurait également été marqué par une avancée majeure vers le nouveau Graal de l’informatique, l’ordinateur quantique, avec le processeur quantique "Eagle" lancé par IBM le 16 novembre dernier. Forte de ses 127 qubits, cette nouvelle puce, conçue selon une nouvelle architecture à trois dimensions,marque une véritable rupture et représente le premier microprocesseur quantique dont le comportement ne peut pas être simulé par un ordinateur classique. Et IBM compte bien maintenir son avance dans ce domaine stratégique, en développant sa puce Condor de 1121 qubits, qui devrait être disponible d’ici 2023. Condor pourrait bien être la première puce quantique pouvant résoudre un problème du monde réel plus rapidement que n’importe quel ordinateur standard. Autre avancée majeure, aux confins de la physique et de l’informatique, la découverte des « cristaux temporels ». Dans une étude mise en ligne fin juillet, des chercheurs de Google, en collaboration avec les universités américaines de Princeton et Stanford, indiquent avoir réussi à simuler un cristal temporel grâce à leur ordinateur quantique. Il s’agit d’un nouvel état de la matière qui n’existe pas à l’état naturel. Dans la nature, tous les cristaux possèdent des atomes qui sont organisés de manière régulière, selon un motif redondant. Le cristal temporel, lui, va répéter un motif identique dans le temps, faute de pouvoir parvenir à un équilibre thermique. Au lieu d’évoluer progressivement vers un désordre croissant, ces cristaux restent emprisonnés d ans deux configurations à haute énergie entre lesquelles ils passent – et ce processus de va-et-vient peut durer éternellement, sans déperdition d’énergie. Cette expérience remarquable valide une théorie émise en 2012 par une équipe du prix Nobel Franck Wilczek. Cette découverte est absolument majeure car elle montre qu’il existe un nouvel état de la matière, certes très particulier, qui peut violer à la fois la première loi du mouvement de Newton et le second principe de la thermodynamique (entropie croissante) – qui affirme que l’état d’un système, notamment lors d’échanges thermiques, s’éloigne de son état initial dans un désordre croissant (Voir Quanta Magazine). Le domaine des transports aura également été marqué par une première mondiale, qui a eu lieu à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne. Quatre trains S-Bahn autonomes ont en effet circulé le 11 octobre sur une portion de 23 kilomètres, entre les gares Berliner Tor et Bergedorf/Aumühle, dans le cadre d’un ambitieux projet de recherche mené par la Deutsche Bahn en coopération avec le constructeur Siemens Mobility et la ville de Hambourg. Fait remarquable, le système retenu en Allemagne est ouvert ; il ne nécessite pas de modifier les infrastructures et peut s’intégrer dans le trafic existant. Techniquement, la circulation de ces trains autonomes repose sur la future norme européenne de système automatique des trains ATO (Automatic Train Operation), combinée au système européen de contrôle des trains ETCS (European Train Control System). En France, des expérimentations de bus autonomes sont en cours en région parisienne, mais le prototype de train autonome de la SNCF ne devrait pas circuler dans notre pays avant 2023 (Voir Siemens). Dans les découvertes qui auront marqué 2021, j'ai également retenu une très belle percée chinoise en biochimie. Des scientifiques chinois de l’Institut des biotechnologies industrielles de Tianjin ont mis au point une méthode artificielle de synthèse de l’amidon à partir de dioxyde de carbone. Composant principal des aliments, l’amidon est généralement produit par les céréales à travers la photosynthèse. La synthèse d’amidon dans la nature nécessite environ 60 réactions métaboliques et une régulation physiologique complexe. « L’équipe de chercheurs a conçu une voie de synthèse de l’amidon consistant en seulement onze réactions centrales, réalisant pour la première mois la synthèse complète du dioxyde de carbone en molécules d’amidon dans un laboratoire », a indiqué Ma Yanhe, directeur général de l’Institut des biotechnologies industrielles de Tianjin (Voir Tianjin Institute of Industrial Biotechnology). Selon le directeur de l’institut de Tianjin, le procédé mis à jour serait 8,5 fois plus efficace que la production d’amidon en provenance de l’agriculture traditionnelle, un bioréacteur d’un mètre cube pouvant produire autant qu’un champ de maïs de 1,5 hectare pendant un an. L’enjeu est considérable car cette avancée ouvre la voie vers la production massive d’amidon à partir de CO2, ce qui permettra de produire des glucides de façon industrielle, sans avoir recours à des techniques agricoles fortement consommatrices en terres cultivables, en eau et e n pesticides. Au niveau mondial, l’amidon est un marché en plein essor. Il atteint les 90 millions de tonnes par an, dont un tiers est produit par la Chine. Passons à présent aux découvertes majeures qui ont émaillé le domaine de la biologie et de la médecine au cours de l'année 2021. Des chirurgiens du centre de santé Langone de l’Université de New York sont parvenus à implanter un rein de cochon dans un être humain sans que celui-ci ne rejette l’organe porcin. Les chirurgiens ont connecté le rein de cochon aux vaisseaux sanguins du patient, mais l’ont gardé à l’extérieur du corps pour pouvoir l’observer avant de le retirer trois jours après. Et non seulement l’organe n’a pas été rejeté par l'organisme du patient, mais il fonctionnait normalement, en produisant une quantité normale d’urine et en normalisant les niveaux sanguins de créatinine, un produit de la déshydratation du muscle qui, normalement, est éliminé par lR 17;urine (Voir NYU Langone).Jusqu’à présent, toutes les tentatives de xénogreffe provenant du porc s’étaient heurtées au redoutable obstacle du rejet immunitaire provoqué principalement par le glycane, un sucre présent dans les organes du cochon qui déclenche une forte réponse immunitaire chez l’humain. Pour éviter ce risque de rejet, le cochon utilisé par les chirurgiens new-yorkais avait été modifié génétiquement par l’entreprise américaine Revivicor (United Therapeutics), pour ne plus produire cette molécule. Un premier essai clinique sur l’homme avec une xénogreffe d'un coeur de porc a été tenté ces jours derniers. Cela fait déj& agrave; 5 jours qu'à eu lieu cette transplantation et les médecins n'ont signalé aucun phénomène de rejet. Selon les chirurgiens de NYU, en cas de succès, cette première xénogreffe d'un coeur de cochon génétiquement modifié sur un être humain pourrait révolutionner les perspectives de transplantation d’organes fonctionnels chez l’homme. Toujours aux Etats-Unis, une autre équipe de recherche de la NortWestern University (Illinois) a mis au point un médicament d'un nouveau type qui permet, en moins d’un mois, la régénération des cellules nerveuses et évite la paralysie de souris, dont la colonne vertébrale est brisée. « L'objectif de notre recherche était de développer une thérapie transférable à l'humain qui pourrait être utilisée dans les hôpitaux pour éviter la paralysie aux victimes de traumatismes majeurs ou souffrant de maladies », souligne le professeur Samuel Stupp, qui a dirigé l'étude (Voir Science). Pour parvenir à ce résultat assez stupéfiant, ces chercheurs ont utilisé des nanofibres, 10 000 fois plu s fines qu'un cheveu, constituées de centaines de milliers de peptides, des molécules qui transmettent des signaux facilitant la régénération des nerfs. Les souris ainsi traitées ont retrouvé, en seulement quelques semaines, une capacité de locomotion presque identique à celles n’ayant pas eu la colonne vertébrale brisée… En France, le CEA, le CHU Grenoble Alpes, l'Université Grenoble Alpes et Boston Scientific Corporation, qui conçoit des dispositifs médicaux, ont démarré un essai clinique du projet Near Infra Red (NIR), en mars 2021, pour une durée de quatre ans. Le projet repose sur une technologie proche infrarouge développée par le CEA, en collaboration avec Boston Scientific. Ce dispositif technologique pourrait réduire significativement la progression de la maladie de Parkinson, qui touche plus de 6,5 millions de personnes dans le monde. La neurostimulation cérébrale profonde, procédure conçue et testée à Grenoble, notamment par le Professeur Benabid, et pratiquée depuis 34 ans, a permis de réduire significativement les symptômes moteurs de 200 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde. Distincte de la stimulation cérébrale profonde traditionnelle, l'illumination dans le proche infrarouge, également appelée photobiomodulation, cible la substance noire, site de la dégénérescence des neurones dopaminergiques à l'origine des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson. Contrairement aux thérapies actuelles qui ne font que retarder les symptômes, cette thérapie lumineuse s’avère en mesure de stopper la dégénérescence de ces neurones, et pourrait ouvrir une toute nouvelle voie thérapeutique non chimique, contre la maladie de Parkinson, et peut-être, à terme, contre d’autres pathologies neurologiques. Une autre équipe de recherche internationale dirigée par les professeurs José-Alain Sahel et Botond Roska, et associant l’Institut de la Vision (Sorbonne Université/Inserm/CNRS), l’hôpital d’ophtalmologie des Quinze-Vingts, l’Université de Pittsburgh, l’Institut d’ophtalmologie moléculaire et clinique de Bâle (IOB) ainsi que les sociétés Streetlab et GenSight Biologics, a montré que la thérapie optogénétique pouvait partiellement restaurer la vision chez un patient aveugle atteint de rétinopathie pigmentaire à un stade avancé. Technique promise à un grand avenir, l’optogénétique, consiste à introduire dans une cellule un gène qui code pour une protéine photosensible, qui va s'activer lorsqu'elle est ciblée par un flux lumineux d’une longueur d’onde précise, conduit par une fibre optique. Dans ce cas précis, cette technique permet de modifier génétiquement les cellules afin qu’elles produisent des protéines sensibles à la lumière appelées "channelrhodopsines". Le but de cette recherche est de traiter les maladies héréditaires des photorécepteurs (cellules de détection de la lumière dans la rétine), qui sont des causes très répandues de cécité. Le patient traité par cette méthode a commencé à montrer des signes d’amélioration visuelle sept mois après le traitement, et, avec l’aide des lunettes, il peut désormais localiser, compter et toucher des objets. « Les personnes aveugles atteintes de différents types de maladies neurodégénératives des photorécepteurs et d’un nerf optique fonctionnel seront pot entiellement éligibles pour le traitement, et nous allons lancer prochainement un essai de phase 3 pour confirmer l’efficacité de cette approche thérapeutique », conclut le Professeur José-Alain Sahel (Voir Nature medicine). En 2021, des scientifiques québécois de l’Université Concordia ont présenté une nouvelle technique qui permet de détecter le cancer du sein à l’échelle nanométrique. Ces scientifiques expliquent que leur technologie de microfluidique, aussi appelée laboratoire sur puce, utilise des particules magnétiques pour détecter les biomarqueurs suspects avant même la formation d’une première tumeur (Voir Université Concordia). Cette méthode permet d’établir un diagnostic très pr&eac ute;coce de cancer, ce qui permet de mettre en œuvre, avec des chances de succès bien plus grandes, des solutions thérapeutiques adaptées. A terme, ces chercheurs pensent que leur outil de dépistage précoce pourra être étendu à de nombreux cancers. Enfin, le 25 décembre 2021, Ariane 5 a parfaitement réussi sa 112ème mission depuis le Centre Spatial Guyanais (CSG), puisqu’elle a lancé avec succès le télescope spatial James Webb de la NASA, développé en coopération avec l’ESA et l’Agence Spatiale Canadienne (CSA). Ariane 5 a placé Webb sur une trajectoire parfaite qui l’emmènera directement, d’ici fin janvier, vers sa destination finale : le second point de Lagrange (L2), une orbite stable, située à 1,5 million de kilomètres de la Terre. D’une masse de 6,5 tonnes, Webb est un télescope spatial observant dans le domaine de l’infrarouge et ayant pour objectifs principaux de détecter la lumière des premières étoiles et galaxies apparues après le Big Bang, d’étudier la formation et l’évolution des galaxies, des étoiles et des systèmes planétaires, ainsi que de caractériser l’atmosphère des exoplanètes connues. Succédant au télescope spatial Hubble, le télescope spatial James Webb est le plus grand et le plus puissant télescope jamais lancé dans l’espace. Cet outil extraordinaire de puissance et de résolution devrait permettre de réaliser des avancées décisives dans la connaissance de notre Univers. Grâce à l’extrême précision de la trajectoire d'Ariane 5, le James Webb devrait disposer de suffisamment de carburant pour fonctionner bien au-delà des dix ans initialement prévus, comme vient de l’annoncer la NASA. Cette reconnaissance américaine de la maîtrise européenne en matière de technologies spatiales doit nous inciter à poursuivre notre effort de recherche dans ce domaine capital pour l'avenir de l'Hum anité, car ces technologies spatiales, loin d’être des dépenses inutiles, comme on l’entend parfois, ont de multiples retombées dans tous les secteurs scientifiques et industriels, environnement, climat, médecine, biologie, matériaux, énergie... (Voir Space). Ce trop rapide tour d’horizon des multiples avancées et découvertes scientifiques qui ont parsemé 2021 nous montre à quel point la science est nécessaire, non seulement pour améliorer concrètement la vie des hommes, mais également pour progresser dans la connaissance fondamentale de notre planète et, plus largement, de notre Univers. Il est également important de souligner que la très grande majorité des scientifiques ont à présent à cœur de rendre leurs savoirs largement compréhensibles et accessibles au plus grand nombre et font un réel effort de diffusion et de vulgarisation de leurs recherches. C’est cet effort, plus que jamais nécessaire pour éclairer les grands choix démocratiques, que doit faire notre pays, que nous souhaitons, au travers de notre modeste lettre, et avec votre soutien actif et exigeant, continuer &agra ve; relayer encore longtemps... René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | Information et Communication | |
| | | Pour que les ordinateurs quantiques surpassent leurs homologues classiques en termes de vitesse et de capacité, leurs qubits – éléments de calcul doivent être exactement sur la même longueur d'onde. Mais pour parvenir à stabiliser ces qubits, les chercheurs ont dû recourir à des composants électroniques bien plus gros (de l’ordre du mm) que ceux employés dans nos ordinateurs. Pour réduire drastiquement la taille de ces qubits tout en maintenant leurs performances, une équipe internationale composée de chercheurs américains et japonais a récemment conçu un condensateur qubit supraconducteur miniaturisé, construit avec des matériaux 2D. Ce composant est constitué d’un sandwich fait d’une couche isolante de nitrure de bore entre deux plaques chargées de dieseléniure de niobium supraconducteur. Ces couches n'ont chacune qu'un seul atome d'épaisseur et sont maintenues ensemble par une force de van der Waals, une interaction d’intensité faible entre les électrons. L'équipe a ensuite combiné ses condensateurs avec des circuits en aluminium pour créer une puce contenant deux qubits d'une superficie de 109 micromètres carrés et de seulement 35 nanomètres d'épaisseur, soit 1 000 fois plus petite que les puces produites selon des approches conventionnelles. Ces chercheurs ont montré que leur nouvelle puce quantique miniature, refroidie à une température proche du zéro absolu, était bien capable de produire des qubits parfaitement synchronisés et en cohérence quantique. Cette avancée majeure ouvre la voie à des ordinateurs quantiques beaucoup plus légers et portables, et donc facilement utilisables dans la vie quotidienne… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ACS | | | |
| L'Institut Curie à Paris et le Centre Léon Bérard à Lyon – tous deux spécialisés dans les traitements contre les cancers – ont développé un modèle prédictif applicable au cancer du sein dit "triple négatif". Il s'agit d'un groupe de tumeurs caractérisées par l'absence de récepteurs hormonaux (progestérone et œstrogènes) et de la protéine HER2 à la surface de leurs cellules. Les deux structures viennent de présenter les résultats de ce projet à l'histoire assez particulière. Dans les détails, ce projet s'inscrit dans l'initiative "HealthChain" (anciennement baptisée Substra) qui a bénéficié d'un financement de 10 millions d'euros de la part de Bpifrance dans le cadre des Grands Défis du Numérique du Programme d’Investissement d’Avenir (PAI). Le projet "HealthChain" a été officiellement lancé en juin 2018. Il rassemble 9 partenaires : les start-up Owkin et Apricity, l'Institut Curie, le Centre Léon Bérard, le CHU de Nantes, l'Université Paris Descartes, l'Assistance Publique – Hôpitaux de Paris avec trois hôpitaux impliqués (Saint-Louis, Antoine-Béclère et Jean Verdier) et l'association Labelia Labs (ex Substra Foundation). L'objectif de ce projet, dont le financement de Bpifrance vient de se terminer, était de "développer une technologie d'apprentissage fédéré" appliquée à des cas d'usage dans la santé, détaille Anne-Laure Moisson, chef de produit au sein d'Owkin et coordinatrice du projet, sollicitée par L'Usine Digitale. En pratique, « cette technologie permet d'entraîner des modèles de machine learning sur des données sans les regrouper », ajoute-t-elle. « Autrement dit, les modèles sont entraînés localement ». Cette pratique est particulièrement adaptée à la manipulation des données de santé. En effet, les hôpitaux ou instituts peuvent être réfractaires à l’idée de partager leurs données avec des tiers. Ici, les modèles voyagent d'un centre à l'autre mais les données restent stockées sur des serveurs en local. Ainsi, au travers d’un système sécurisé, HealthChain fédère les fournisseurs de données comme les hôpitaux pour valoriser leurs informations et les utiliser à des fins de recherches médicales dans un cadre protecteur de la confidentialité des données. Pour réussir ce pari ambitieux, les partenaires ont endossé chacun un rôle bien précis. Owkin et Labelia Labs ont été chargés de développer la plate-forme open source de traitement sécurisé des données médicales. La jeune pousse, accompagnée par Apricity, a aussi travaillé sur le développement de systèmes d'apprentissage prédictifs à partir des données mises à disposition par les centres médicaux. En pratique, pour chaque partenaire, Owkin a installé des serveurs pour développer les algorithmes de deep learning sans que les données ne soient regroupées au sein d'une base unique. Pour développer des modèles reposant sur l'apprentissage fédéré, trois cas d'usages ont été sélectionnés par les partenaires. Le CHU de Nantes et l'AP-HP ont travaillé sur le mélanome (cancer de la peau). L'hôpital nantais a également collaboré avec l'entreprise Apricity sur le sujet de la fertilité. Le premier projet porte sur la prédiction du nombre d'ovocytes recueillis dans le cadre d'une stimulation hormonale. Le second vise à identifier les embryons viables. Le projet le plus avancé, dont les travaux ont été soumis à la revue scientifique Nature Medicine pour publication, reste celui mené par l'Institut Curie et le Centre Léon Bérard situé à Lyon. Ils se sont intéressés au cancer du sein "triple négatif" car « ce sont des tumeurs de mauvais pronostic et de pronostics très différents », détaille Alain Livartowski, oncologue et chargé des programmes d'e-santé à la direction des données de l'Institut Curie. Les équipes des centres médicaux cherchent à comprendre pourquoi « dans certains cas, des patients vont guérir rapidement et d'autres vont récidiver », ajoute le médecin. Qu'est-ce qui différencie ces patientes, se demandent-elles ? Pour essayer de trouver une réponse à cette question qui pourrait considérablement améliorer le traitement de ces personnes, une cohorte de "500 à 600" patientes a été sélectionnée. Plus précisément, le modèle a été développé et entraîné à partir des données issues des lames histologiques des tumeurs (coupe d'un tissu biologique observé au microscope). « Dans de nombreux cas, il a été démontré que le phénotype [ensemble des caractères observables chez un individu, résultant de l'interaction entre son génotype et les effets de son environnement, ndlr] des lames histologiques pourrait donner des informations très importantes pour mieux classifier les cancers et prédire l'efficacité des traitements », explique Alain Livartowski. Le modèle en cours de développement « permettra de différencier le phénotype des lames histologiques », note le médecin. Le but : "créer des clusters de patientes" ayant des caractéristiques communes et leur proposer le traitement le plus adapté. A titre d'exemple, il explique que lorsque sont mis en évidence "des récepteurs aux œstrogènes" dans le cas d'un cancer du sein, des thérapies ciblées existent permettant d'agir efficacement contre la cellule cancéreuse. Le défi est de taille car ce sont des données dites de "vie réelle", c'est-à-dire des données qui ont été générées à l'occasion de soins réalisés en routine, par opposition aux données "cliniques" plus simples à exploiter. « Dans la vie réelle, contrairement à des recherches menées en laboratoire, personne n'a les mêmes techniques ni les mêmes outils pour numériser les lames », dépeint l'oncologue. « Les données ne sont pas non plus structurées de la même façon et les médecins n'utilisent pas les mêmes traitements ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'Usine Digitale | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | Contrairement à ce qui était largement admis par la communauté scientifique, le noyau interne de la Terre n'est pas une boule solide faite d'alliage de fer, mais il est relativement mou et pâteux, comme le montre une étude américano-japonaise. Dans leur étude, les géophysiciens ont analysé les ondes sismiques générées lors de tremblements de terre afin de créer une sorte de scanner du globe et de ses profondeurs. En analysant le comportement des vibrations souterraines entrant en contact avec les différents composants souterrains, les scientifiques ont découvert que les données récoltées ne collaient pas avec l'hypothèse largement admise par la communauté que le noyau interne de la Terre était, de bout en bout, solide. « Nous avons découvert un tout nouveau monde caché », explique à Live Science, Jessica Irving, sismologue et membre de l'équipe de recherche. Ce tout nouveau monde serait en fait composé de différentes consistances de fer, du métal très dur au métal semi-mou, voire liquide à certains endroits. À sa surface, le noyau aurait même des poches de fer pâteuses, précise Space.com. Cette découverte n'est pas seulement fondamentale pour notre compréhension du fonctionnement de la Terre : elle permet également de mieux comprendre la relation entre le noyau d'une planète et son activité magnétique de façon générale. Car si, sur Terre, le champ magnétique est généré par les mouvements de fer en fusion du noyau externe de notre planète, le noyau interne contribuerait à modifier ce cha mp, — une inversion de la polarité du champ magnétique terrestre se produit en effet tous les 105 à 106 ans. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Direct | | | |
| Les sept années de 2015 à 2021 ont été de façon « nette » les plus chaudes jamais enregistrées, confirmant l'avancée du réchauffement climatique avec des concentrations record de gaz à effet de serre, a annoncé le 10 janvier 2022 le service européen Copernicus d'observation de la Terre. Si 2021 n'a été que classée cinquième parmi les années les plus chaudes jamais enregistrées, elle a subi les effets dévastateurs du changement climatique : canicules exceptionnelles et meurtrières en Amérique du Nord et en Europe du Sud, incendies ravageurs au Canada ou en Sibérie, vague de froid spectaculaire dans le centre des États-Unis ou précipitations extrêmes en Chine et en Europe de l'Ouest. Malgré un niveau tiré à la baisse par le phénomène météo La Niña, 2021 a tout de même enregistré selon Copernicus une température moyenne supérieure de 1,1°C à 1,2°C par rapport à l'ère préindustrielle (1850-1900), comparaison de référence pour mesurer le réchauffement causé par les émissions de gaz à effet de serre issues de l'activité humaine. L'objectif de l'Accord de Paris de 2015, contenir le réchauffement nettement sous +2°C et si possible à +1,5°C, est donc toujours aussi dangereusement proche. En moyenne annuelle, 2021 se classe très légèrement devant 2015 et 2018, l'année 2016 restant la plus chaude. Et les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, d'une marge nette, relève l'organisme européen. Il s'agit d'un rappel brutal de la nécessité pour nous de changer, de prendre des mesures efficaces et décisives pour aller vers une société durable et de travailler à réduire les émissions de carbone, a souligné Carlo Buontempo, directeur du service changement climatique de Copernicus. Car l'agence a mesuré pour 2021 de nouvelles concentrations record dans l'atmosphère des gaz à effet de serre produits par l'activité humaine et responsables du réchauffement. Le CO2, de très loin premier responsable du réchauffement et qui provient principalement de la combustion de matières fossiles et de la production de ciment, a atteint le niveau record de 414,3 ppm (parties par million), selon les données préliminaires de Copernicus. Pour 2020, malgré le ralentissement de l'activité dû à la pandémie, l'Organisation météorologique mondiale (OMM, agence de l'ONU) avait mesuré cette concentration à 413,2 ppm, soit 149 % supérieure au niveau préindustriel. Copernicus traque également les rejets de méthane, gaz à effet de serre encore plus puissant que le CO2, mais qui subsiste moins longtemps dans l'atmosphère, dont environ 60 % sont d'origine humaine (élevage de ruminants, riziculture, décharges, le reste provenant de sources naturelles comme les tourbières). Eux aussi ont continué à augmenter en 2021, atteignant une moyenne maximale sans précédent. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Copernicus | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Le volume de données numériques produit dans le monde été multiplié par plus de trente au cours de la dernière décennie, passant de 2 zettaoctets en 2010 à 64 zettaoctets en 2020, et il devrait atteindre les 180 zettaoctets à l'horizon 2025. Comment faire pour stocker de manière sûre et économique autant de données ? L'ADN offre une solution particulièrement intéressante, avec une densité d’informations et une durée de vie inégalées. Une équipe de chercheurs du Georgia Tech Research Institute (GTRI) vient de franchir un nouveau pas dans ce domaine. L'utilisation de l'ADN comme support de stockage pose un problème à cause de la vitesse d'écriture. Les technologies actuelles sont parvenues à écrire un maximum de 200 mégaoctets, une opération qui a nécessité une journée entière. La nouvelle puce développée par le GTRI mesure environ 2,5 centimètres. Le prototype intègre de multiples micropuits, d'une profondeur d'une centaine de nanomètres, pour écrire plusieurs brins d’ADN en parallèle. Une fois entièrement fonctionnelle, la puce pourrait être 100 fois plus rapide que les autres technologies. Les données sont encodées dans les bases azotées (A, C, G et T), mais l'écriture et la lecture entraînent jusqu'à 10 % d'erreurs. Pour compenser, ils ont également créé un codec capable d'identifier et de corriger ces erreurs en collaboration avec l'Université de Washington. Cette technologie ne remplacerait pas nos disques durs dans un avenir proche, mais servirait plutôt de support d'archivage. Actuellement, cette opération s'effectue toujours sur bande magnétique, une technologie ancienne et dont les supports doivent être changés tous les dix ans. À une température suffisamment basse, l'ADN peut être conservé pendant des millénaires, offrant ainsi une solution de stockage à très long terme. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash GTRI | | | |
| Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et la société Poietis ont annoncé avoir installé un système de bio-impression robotisé dans une unité de culture et thérapie cellulaire, à Marseille. Il s’agit d’une première étape importante avant les premières études cliniques de l’utilisation de peaux humaines issues de l’impression 3D. C’est une nouvelle étape vers l’utilisation clinique de tissus humains imprimés en 3D. Hôpitaux de Marseille a annoncé le 24 novembre avoir finalisé l’installation de la plate-forme de bio-impression robotisée NGB-C de la jeune pousse Bordelaise Poietis au sein du laboratoire de Culture et Thérapie Cellulaire (LCTC) de l’Hôpital de la conception, à Marseille. Le but est de tester l’impression de peau humaine fonctionnelle au plus près du patient, de valider le procédé puis de lancer les essais cliniques. Une première mondiale. « Cette installation constitue une étape majeure avant les essais cliniques de peau bioimprimée que nous voulons démarrer mi 2022 », explique Fabien Guillemot, Président et co-fondateur de Poietis. La production au sein du LCTC – unité de l’hôpital disposant d’une salle blanche – permettra en effet de collecter de nombreuses informations relatives au procédé. « Nous avons repensé notre système de bio-impression pour qu’il soit compatible avec les bonnes pratiques de fabrications (BPF) de médicaments et thérapies innovantes », précise Fabien Guillemot. Grâce au retour d'expérience des chercheurs du LCTC, Poietis va pouvoir valider la conformité de son procédé de fabrication de substitut de peau à partir des cellules du patient. Ces éléments seront a joutés au dossier que la société présentera au premier trimestre 2022 à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) qui validera ensuite la mise en route des essais cliniques. Pour répondre aux exigences des BPF, deux points du procédé de bioimpression laser de Poeitis ont été améliorés : l’asepsie de l’équipement pour éviter toute contamination et l’automatisation du process. Ce dernier point a été particulièrement travaillé, notamment en intégrant dans la chambre d’impression un robot de piquetage pour le prélèvement de cellules et un robot 6 axes pour manipuler les tissus. Un système qui permet de garantir la propreté des tissus imprimés et la reproductibilité du process. La cartouche microfluidique, contenant la bio-encre qui sera déposée sur le substrat, a également été repensée pour permettre d’imprimer des tissus plus grands. La NGB-C est désormais capable de produire des tissus de 40 cm2, contre quelques centimètres carré pour les précédentes machines de Poietis. La technologie mise au point par la jeune pousse s’appuie sur un système d’impression par laser : un faisceau ultra-rapide vient frapper un support enduit avec la bioencre. Un phénomène de cavitation se produit, créant un jet de bioencre qui vient déposer les cellules sur le substrat. « Il s’agit d’un système de dépose sans contact, ce qui évite beaucoup de stress aux cellules », pointe Fabien Guillemot. Pour ses prochaines générations d’appareils, Poietis veut produire des imprimantes capables de déposer simultanément plusieurs types de cellules. Pour le moment, les deux familles de cellules de la peau imprimée, les fibroblastes (derme) et les kératinocytes (épiderme), sont disposées en deux étapes distinctes. « L’impression de plusieurs cellules en simultanée nous permettra de produire des tissus de plus en plus complexes, davantage fonctionnalisés, et donc plus proches de ce que l’on trouve dans le corps humain », conclut Fabien Guillemot. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ap-hm | | | |
| La dystrophie de Duchenne est la maladie neuromusculaire la plus fréquemment rencontrée en pédiatrie. Les frères Edouard et Jérémie Fiola-Faucher sont atteints de ce mal héréditaire incurable qui touche entre 250 et 300 enfants au Québec, surtout les garçons (soit un garçon sur 4000 à la naissance). Avec le temps, les muscles se fragilisent, se déchirent à la moindre contraction et une inflammation des tissus s’installe, limitant leur réparation. C’est ici qu’interviennent les glucocorticoïdes, que prend Édouard, pour réduire cette inflammation. Mais le remède vient avec des effets secondaires importants : ostéoporose, retard de croissance, anxiété accrue. À 11 ans, Edouard a besoin de son fauteuil roulant dès qu’il quitte la maison. Il doit aussi, à regret, limiter ses jeux de bagarre avec son petit frère : ses os sont devenus plus fragiles. Chez Jérémie, la maladie a moins progressé, mais les parents savent que la mobilité des deux garçons sera de plus en plus limitée. La maladie de Duchenne provoque une dégénérescence musculaire progressive et irréversible. Le CHU Sainte-Justine, à Montréal, suit une soixantaine de garçons atteints de la dystrophie de Duchenne. Les symptômes débutent généralement vers l'âge de deux ou trois ans avec une faiblesse qui affecte les jambes, particulièrement les cuisses, explique Cam-Tu Emilie Nguyen, spécialiste des maladies neuromusculaires. L’entourage remarquera d’abord que le bambin a de la difficulté à se relever du sol, puis à monter les marches d’escalier. Si le traitement à la résolvine développé par l'équipe du professeur Nicolas Dumont au CHU Sainte-Justine n’est pas le traitement curatif tant attendu, il a cependant la grande qualité de ralentir l'évolution de la maladie et de préserver l’état des muscles des jeunes patients. « On espère qu'avec notre nouveau traitement, on va diminuer l'inflammation et être capables d'améliorer la fonction musculaire et la qualité de vie des patients », explique le chercheur. Aussi, quand les nouveaux traitements curatifs arriveront, le fait d'avoir un muscle en meilleure santé va améliorer l'efficacité de ces traitements curatifs. La nouvelle molécule doit encore faire ses preuves dans les essais cliniques, mais les premiers essais ont montré qu’elle est plus efficace que les glucocorticoïdes utilisés depuis les années 70, sans les effets secondaires associés à ces derniers. De plus, elle stimule l’activité des cellules souches musculaires qui sont responsables de la guérison des muscles, si bien que les chercheurs croient que la résolvine pourrait prolonger l’espérance de vie des patients, qui se situe actuellement entre 20 et 30 ans. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | | |
| Les antihistaminiques, nouvelles armes contre le cancer ? Il est encore un peu tôt pour l’affirmer mais des chercheurs américains de l'Université du Texas ont montré que l’utilisation d’antihistaminiques, un médicament prescrit contre les allergies, était associée à une amélioration des réponses aux inhibiteurs des points de contrôle immunitaires. L'étude préclinique a démontré que le récepteur de l'histamine H1 (HRH1) agit sur les macrophages associés aux tumeurs (TAM) pour supprimer l'activation des lymphocytes T dans le microenvironnement tumoral. Cette étude montre que le ciblage de HRH1 améliore les réponses de blocage des points de contrôle (check-point) dans les modèles précliniques. Chez les patients atteints de mélanome ou de cancer du poumon, du sein ou du côlon, l'utilisation concomitante d'antihistaminiques ciblant HRH1 semble corrélée à des résultats de survie significativement améliorés. Dans des modèles précliniques de cancer du sein et de mélanome, la combinaison d'un antihistaminique avec un blocage du point de contrôle a amélioré l'efficacité thérapeutique et prolongé la survie par rapport au blocage du point de contrôle seul.... Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Daily | | | |
| Des chercheurs de la Washington University School of Medicine à St. Louis (Missouri) ont identifié une molécule qui rend les cellules cancéreuses du pancréas plus vulnérables à la chimiothérapie. Ils ont montré chez la souris que le médicament peut également réduire certains des effets secondaires néfastes du cocktail de chimiothérapie FOLFIRINOX (une combinaison d'acide folinique, de 5-fluorouracile, d'irinotécan et d'oxaliplatine) couramment utilisé pour traiter le cancer du pancréas. Ce nouveau médicament, baptisé ATI-450 est un anti-inflammatoire. Il semble affaiblir les cellules cancéreuses et les rendre plus sensibles à ce traitement combiné de chimiothérapie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash WUSTL | | | |
| Des chercheurs de l'Université Duke (Caroline-Du-Nord) ont conçu un système holographique, couplé à un nouvel algorithme d’apprentissage automatique, capable d'analyser des échantillons de cellules à très grande vitesse et d’identifier de manière très précise des anomalies pathologiques. Concrètement, les cellules à analyser défilent à grande vitesse devant une caméra et le système est capable de repérer très rapidement les cellules anormales, en analysant le temps nécessaire à la lumière éclairant ces cellules, pour revenir vers le dispositif, et en comparant cette durée avec un temps de référence. Le système permet ainsi d’analyser un million de cellules par minutes et il a montré qu’il était capable de repérer immédiatement une cellule maligne avec une précision de 99 %. Selon ces chercheurs, cette technique d'imagerie simple, fiable, peu onéreuse et sans marquage, permet d’obtenir des données similaires à celles de la cytométrie en flux, qui examine les cellules une par une et nécessite généralement l'introduction de marqueurs fluorescents. Cette nouvelle méthode pourrait s’avérer très utile dans les pays en voie de développement pour améliorer la prévention et le diagnostic de nombreuses maladies. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PhysOrg | | | |
| Des scientifiques américains de l’Université de Yale (Connecticut), ont mis au point un nouveau médicament révolutionnaire pour lutter contre le diabète de type 1 : des nanoparticules composées d’acide ursodésoxycholique, un acide biliaire naturellement produit dans le corps qui protège l’insuline tout en la transportant jusqu’au pancréas. Ce médicament fait d’une pierre, trois coups : il régule la glycémie, il restaure la fonction pancréatique et il rétablit une fonction immunitaire normale dans l’environnement pancréatique. Testé avec succès sur des souris, ce médicament pourrait révolutionner le traitement du diabète… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NIH | | | |
| La pandémie fragilise certains secteurs. Elle favorise aussi la création de solutions pour combattre les coronavirus. Des lampes, des boîtiers et même des robots à UV sont commercialisés pour désinfecter un smartphone ou une salle d’hôpital. L’autre piste en lice est basée sur le principe de décharges à barrière diélectrique. « Une électrode est soumise à une haute tension électrique, ce qui produit des décharges à barrière diélectrique contrôlées qui, en agissant sur les composants de l’air ambiant, créent un plasma froid d’ions », lit-on sur le site de la société Aeriashield qui commercialise des boîtiers anti-covid. Pouvant être porté autour du cou, ce boîtier va donc détruire tous les virus expectorés par une personne, ce qui n’est pas le cas de solutions concurrentes qui sont posées dans un coin d’une pièce. Ces boîtiers portatifs n’envoient aucun produit ni additif. Ils génèrent des ions négatifs qui, toujours selon Aeriashield, sont « connus pour avoir une action antivirale et bactéricide avérée, mais également pour repousser les moustiques ». À l’origine, cette technologie a en effet été développée il y a une dizaine d’années dans une démarche humanitaire pour combattre la malaria. Les moustiques, vecteurs de cette maladie, sont attirés par les odeurs humaines (plus précisément, par celles du microbiote cutané humain). En détruisant ces odeurs, cett e solution évite ainsi d’être piqué. Ce dispositif a été adapté il y a quelques années par la start-up française Moskitofree. Convaincue de l’intérêt de cette solution, la société tourangelle Aeriashield lui a acheté les droits de distribution pour l’Hexagone, mais aussi huit autres pays dont les USA, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Italie. Rechargeables via un port USB, les trois modèles disposent d’une autonomie qui varie de 11 à 30 heures selon la superficie à « traiter » (entre 2 m² à 15 m²). Et ils semblent efficaces selon Aeriashield puisqu’ils ont été « testés et certifiés par l’Institut Pasteur de Lille ». Ils peuvent être installés dans des bureaux, des classes ou encore des taxis par exemple. « Dans une enceinte hermétique de 1,4 mètre³, l’Institut Pasteur de Lille a testé ce dispositif durant plusieurs mois en injectant la souche jumelle du coronavirus (HCoV-229 E). Au bout de 5 minutes, des mesures étaient prises et il a été constaté que 99 % des coronavirus étaient éliminés et 95,8 % en dix minutes », nous explique Mathias Sarmadi, président d’Aeriashield. Précisons néanmoins que cet appareil vient en complémentarité des gestes barrières préconisés par les autorités de santé, notamment le fait de se laver régulièrement les mains. Cette solution est inefficace lorsque le virus se transmet par le contact direct (toucher). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Techniqques de l'Ingénieur | | | |
| Une équipe de chercheurs dirigée par Josh Bongard de l’Université du Vermont révèle que les xénobots, des robots vivants, mis au point par la même équipe il y a un an, sont capables de donner naissance à une progéniture en s’autorépliquant, un processus déjà observé chez les molécules mais pas chez les organismes vivants. Les xénobots sont des organismes synthétiques vivants constitués d’une grappe de quelques milliers de cellules agglomérées, issues d’embryons de grenouilles à griffes africaines (Xenopus laevis), d’où leur nom. Ces amas sphériques mesurent environ 1 millimètre de diamètre. « Les xénobots n’ont pas de système digestif ni de neurones et ils se désagrègent naturellement au bout de deux semaines », rapporte le quotidien britannique. Mais, dans sa nouvelle étude, l’équipe de Josh Bongard vient de montrer que ces grappes de cellules étaient capables de se reproduire selon un processus nommé “autoréplication cinétique”. À ce propos, Josh Bongard explique : « L’autoréplication cinétique des molécules a certainement été importante au début de la vie sur Terre. Mais nous ne savons pas si cette forme de réplication, que nous voyons maintenant dans les groupes de cellules, a joué un rôle dans les origines de la vie ». L’équipe a fait sa découverte en observant le comportement des xénobots dans des boîtes de Petri contenant de l’eau à température ambiante et des cellules d’embryons de grenouilles. Les amas sphériques se déplacent et peuvent s’agréger à des cellules libres pour former en cinq jours un nouvel agrégat mobile : un xénobot enfant. Mais ces enfants se sont avérés « trop petits et trop faibles pour pouvoir se reproduire eux-mêmes » , ont observé les chercheurs. Ils ont donc eu recours à l’intelligence artificielle pour tester des milliards de formes susceptibles de rendre les xénobots plus efficaces en autoréplication. Et, rapporte le Guardian, « ils ont découvert que si les xénobots prenaient une certaine forme, comme celle [en C] du personnage de jeux vidéo Pac-Man, la réplication se poursuivait pour d’autres générations ». Les perspectives de cette biotechnologie autoréplicative peuvent sembler inquiétantes. Mais, selon Josh Bongard, « les machines autoreproductrices pourraient un jour être développées pour effectuer des tâches utiles, les simulations informatiques de l’équipe suggérant que les xénobots pourraient réparer des circuits électriques ». Le chercheur va même jusqu’à espérer qu’un jour &laqu o; des biorobots fabriqués à partir de nos propres cellules puissent être utilisés dans le corps humain pour supprimer le recours à la chirurgie ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Courrier International | | | |
| Des chercheurs canadiens et espagnols ont réalisé la première étude visant à explorer les effets de la caféine sur les capacités visuelles dynamiques. Résultats : la caféine augmente la vigilance et la précision de détection des cibles en mouvement. La caféine a également amélioré les temps de réaction des participants. Dans cette étude, la moitié des participants à l'étude ont ingéré une capsule de caféine (4 mg/kg) tandis que l'autre moitié a ingéré une capsule de placebo. Les compétences d'acuité visuelle dynamique de chaque participant ont été mesurées avant et 60 minutes après l'ingestion de caféine. Les chercheurs ont découvert que les participants ayant ingéré les capsules de caféine montraient une précision significativement plus grande et une vitesse plus rapide lors de l'identification de stimuli mobiles plus petits, ce qui montre que la caféine influence positivement le traitement des stimuli et la prise de décision des participants. La vitesse des mouvements oculaires et la sensibilité au contraste, qui sont impliquées dans les performances d'acuité visuelle dynamique, étaient également sensibles à la consommation de caféine. L’étude souligne que « Ces résultats montrent que la consommation de caféine peut être utile pour la fonction visuelle d'une personne en améliorant la vigilance et le sentiment d'éveil, notamment pour les tâches quotidiennes essentielles, comme conduire, faire du vélo ou faire du sport, qui nous obligent à prêter attention aux informations détaillées des objets en mouvement lors de la prise de décisions. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Daily | | | |
| Une étude menée par Weill Cornell Medicine montre qu’un groupe de cellules immunitaires, qui protègent normalement contre l'inflammation dans le tractus gastro-intestinal, peut avoir l'effet inverse dans la sclérose en plaques (SEP) et d'autres affections liées à l'inflammation cérébrale. En étudiant un ensemble de cellules immunitaires appelées cellules lymphoïdes innées du groupe 3 (ILC3), qui aident le système immunitaire à tolérer les microbes bénéfiques et à supprimer l'inflammation dans les intestins, ces chercheurs ont découvert un sous-ensemble de ces ILC3 qui passent dans la circulation sanguine, peuvent s'infiltrer dans le cerveau et y provoquer une inflammation. Selon ces scientifiques, ces cellules, baptisées « LC3 inflammatoires » peuvent conduire un autre groupe de cellules immunitaires appelées cellules T à attaquer les fibres nerveuses myélinisées, entraînant des symptômes de maladie de type sclérose en plaques (SEP). Les chercheurs ont détecté des ILC3 inflammatoires similaires dans le sang et le liquide céphalo-rachidien de patients atteints de SEP. « Ce travail éclaire notre compréhension et les traitements potentiels d'une grande variété d'affections impliquant une infiltration de lymphocytes T dans le cerveau », souligne l'auteur principal, le Docteur Gregory Sonnenberg. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Cornell | | ^ Haut | |
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