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| Edito Télécommunications : le cuivre va définitivement laisser sa place à la fibre et à la 5G
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René Trégouët Sénateur Honoraire Créateur du Groupe de Prospective du Sénat Rédacteur en Chef de RT Flash Si vous voulez aider RT Flash, lettre d'informations scientifiques, gratuite et sans publicité depuis 1998, appuyez sur le lien suivant : Adhérez à notre Association ou faites un DON pour sauver RT Flash, vous bénéficierez d'une réduction fiscale de 66 %. EDITORIAL : Télécommunications : le cuivre va définitivement laisser sa place à la fibre et à la 5G Apparu en France en 1879, seulement trois ans après son invention par Graham Bell, le téléphone mit plus d’un siècle à se répandre sur l’ensemble de notre territoire, à se généraliser à l’ensemble de nos foyers, et à fonctionner de manière fiable et moderne. Il fallut en effet attendre 1970 pour que notre pays se dote de son premier central électronique, et 1979 pour que les opératrices disparaissent définitivement et que le téléphone soit entièrement automatique partout en France. Quant à la transition numérique et optique, toujours inachevée aujourd’hui, elle commença il y a un demi-siècle et fut notamment marqué par le lancement du minitel, en 1981, de la première liaison optique Lannion-Perros, en 1983, et du Réseau Numérique à Intégration de Services (R NIS) en 1987. Une nouvelle étape majeure commença en 1989, avec l’ouverture du Web au grand public et l’intégration progressive, mais inexorable, des multiples services de télécommunications, mais aussi des programmes de télévision, à la sphère de l’Internet. On mesure mieux le chemin parcouru quand on rappelle qu’en 1970, il y à peine plus d’un demi-siècle, moins d’un foyer sur dix en France avait une ligne de téléphone, et qu’en 2020, le nombre d'abonnements au service de téléphonie fixe en France était de 37,7 millions, soit au taux d’équipement des ménages de l’ordre de 110 %... Quant aux mobiles, le taux d’équipement a augmenté bien plus rapidement, puisqu’il est passé de seulement 5 % des ménages en 1996… à 110 % en 2020. Parmi les nombreuses conséquences inattendues qu’ont eues les confinements liés à la pandémie de Covid-19, l’une d’entre elles a été la redécouverte du bon vieux téléphone fixe par nos concitoyens. C’est en tout cas ce que nous apprend le récent rapport de l’Arcep qui montre que le volume des échanges téléphoniques par le fixe a atteint au deuxième trimestre 2020 un record depuis 20 ans : 72,2 milliards de minutes, soit une augmentation de 28 % en un an contre – 2 % un an auparavant. De ce fait, la consommation mensuelle moyenne des détenteurs d’un abonnement téléphonique sur réseaux fixes en voix sur large bande (2 h 17 par mois), qui était en baisse de 20 à 30 minutes par an et par abonnement, a progressé de près d’une demi-heure en un an sur le réseau télépho nique commuté – RTC – reposant sur des infrastructures en cuivre. Pourtant, comme cela s’est passé avec la télévision hertzienne qui est passée au numérique avec la TNT, et avec la radio, qui est train de faire sa transition de l’analogique au DAB (Diffusion audio Numérique), la téléphonie fixe est appelée à basculer de manière progressive, mais inéluctable, sur l’internet et sur les réseaux en fibres optiques. Depuis le 15 novembre 2018, les offres de téléphonie fixe classique (RTC) ne sont plus commercialisées et Orange a annoncé en 2016 qu’il allait progressivement fermer, puis démonter, au cours des dix prochaines années, son immense réseau-cuivre en France. Il est vrai que l’entretien de ce réseau-cuivre vieillissant est pour Orange un lourd fardeau. Cet opérateur y consacre 500 millions d’euros par an, notamment parce que les interventions deviennent plus nombreuses et plus complexes, alors que les compétences des techniciens se font au contraire de plus en plus rares sur ce type de réseau. Orange, en tant qu’opérateur historique, est cependant tenu d’entretenir correctement le réseau cuivre et de maintenir la qualité de service, qui ne cesse de se dégrader. Fin 2018, l’Arcep, saisie par des collectivités, avait même mis en demeure Orange de rétablir la qualité du « service universel », sous peine d’une amende d’un milliard d’euros. Mais fermer et démanteler le réseau-cuivre est d’autant plus compliqué pour Orange que l’opérateur doit aussi dével opper, en parallèle, le réseau fibre et les réseaux mobiles, 4G et 5G. Pour faciliter cette complexe transition, l’Arcep a accepté d’augmenter légèrement le tarif de dégroupage, c’est-à-dire le prix payé par mois et par ligne à Orange par SFR, Bouygues Télécom et Free pour utiliser son réseau cuivre. Il va passer de 9,46 à 9,65 € pour la période 2021-2023, et pourrait encore augmenter, l’objectif étant que notre pays bascule au plus vite vers un réseau entièrement optique. Et le moins qu’on puisse dire c'est que ce chantier pharaonique qui s’ouvre ne sera pas de tout repos, surtout quand on sait que les lignes téléphoniques parcourant toute la France reposent sur 18 millions de poteaux et relient les 14.000 centraux de commutation, avant de desservir 21 millions d’abonnés. Au total, Orange estime qu’il faudra extraire 110 millions de kilomètres de « paires de cuivre » - les deux fils qui arrivent dans les foyers, jusqu'à la « prise en T ». Ce démantèlement du réseau-cuivre est, on s’en doute, un sujet économique et politique sensible, et fait l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics et des autorités de contrôle. L’Autorité de la concurrence a par exemple demandé à l’Arcep de veiller à ce que les mesures prises n’avantagent ou ne désavantagent pas indûment certains opérateurs, et n’affaiblissent pas le contexte dynamique concurrentiel actuel. Le gouvernement souhaite évidemment, en concertation avec les collectivités locales, garder la maîtrise sur cette transition longue et délicate, ce qui passe par l’établissement d’une « feuille de route », concertée et précise, portant sur le calendrier des travaux nécessaires et de la bascule progressive des abonnés du c uivre vers la fibre. L’Autorité de la concurrence a également approuvé la proposition de l’Arcep de n’autoriser une fermeture du réseau de cuivre qu’avec un délai de prévenance de deux mois pour les offres généralistes et de six mois pour les offres spécifiques des entreprises, dans les zones déjà desservies par la fibre, afin de ne pas porter préjudice aux clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels. En mars dernier, Laure de La Raudière, la nouvelle présidente de l'Arcep, a profité de sa première audition parlementaire devant la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, pour rappeler que « Beaucoup de Français utilisent encore le cuivre pour téléphoner ou accéder à Internet. Ils doivent donc avoir une bonne qualité de service tant qu'ils ne basculent pas vers la fibre ». Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, n’a pas été en reste, insistant sur le fait que « Le maintien de la qualité du réseau cuivre n’est pas seulement un défi technique de grande ampleur, c’est avant tout une responsabilité humaine de ne pas abandonner les Fran&ccedi l;ais qui dépendent du réseau historique ». Le 21 mai dernier, Orange a dévoilé son plan d’action visant à organiser dans les meilleures conditions la sortie du cuivre pour 2030, et il a bien compris les différents messages qui lui ont été adressés. Dans ce plan, Orange s’est engagé à consacrer 500 millions d’euros par an pour maintenir la qualité de service du réseau cuivre (10 millions d’euros supplémentaires seront en outre alloués à 17 territoires prioritaires). En cas de dysfonctionnement, Orange s’engage également à fournir une solution de secours en 24 heures maximum à partir du signalement de l’incident, sous réserve d’une couverture mobile. A défaut d’une couverture mobile, pour les cas d’interruption de service collective sur une portion de réseau, une solution de téléphonie satellitaire sera mise à dis position en mairie. Le 26 novembre dernier, à l’occasion du « Trip d’automne » de l’Avicca, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a confirmé qu’il est impossible d’imaginer que l’on garde deux réseaux fixes durablement, soulignant le fait que le chantier de la fibre optique avance plus vite que prévu. Il a rappelé que la France, longtemps à la traîne en matière d’infrastructures numériques, dépassait à présent les autres pays européens. Il est vrai qu’avec, aujourd’hui, 14 ans après le lancement officiel de la fibre optique « grand public » par France Télécom en 2007, plus de 70 % de foyers raccordables à la fibre (27 millions de locaux desservis), la France est loin devant l’Italie (42 %), ou l’Allemagne et le Royaume-Uni, avec 14 % de foyers rac cordables. L’ensemble des opérateurs télécoms comptent à présent 14 millions d’abonnés à la fibre. Quant à Orange, il reste leader sur la fibre optique, avec 5,6 millions d’abonnés « tout fibre » (FTTH). En 2020, 3,3 millions de Français ont souscrit à un abonnement à la fibre, quand 2,5 millions d’entre eux ont résilié leur abonnement cuivre (DSL1). Basculement symbolique, depuis juillet dernier, 51 % des abonnements au Web (sur le fixe) sont en très haut débit (THD), selon les derniers chiffres de l'Arcep. Notons cependant que les abonnés ADSL, même si leur nombre diminue régulièrement, sont encore 7,7 millions en France… Mais pour Orange, comme pour les autres opérateurs, l'abandon du réseau cuivre est à présent inexorable, même s’il doit être organisé, progressif et contrôlé par l’Etat, de façon à garantir à tous nos concitoyens un accès à l’internet et au service universel de télécommunications. D’ici la fin de cette année, 10 millions de foyers, raccordables à la fibre optique, ne devraient plus avoir l’accès à l’ADSL. A partir de 2023, Orange ne commercialisera plus de forfaits ADSL dans l'Hexagone et commencera également les travaux de démantèlement de son réseau-cuivre, dans les zones déjà couvertes par la fibre. En raison de sa grande complexité, Orange ne pourra mener seul ce chantier et souhaite l’aide des collectivités, au contact direct des utilisateurs du réseau cuivre. « On ne pourra réussir cette opération si sensible pour les populations qu’en associant étroitement tous les autres opérateurs, les pouvoirs publics, les collectivités locales et l’Arcep » a souligné Mr Richard. Deux nouvelles instances seront donc créées pour renforcer la coordination entre Orange et les collectivités locales : d’une part, des comités de concertation locaux à l’échelle départementale, qui rassembleront les représentants des élus et les opérateurs, sous la présidence des préfets, afin de traiter des sujets de connectivité fixe et mobile. D’autre part, un comité de concertation national sur le plan d’action d’Orange qui rassemblera, en plus de l’opérateur, des représentants de la commission supérieure du numérique et des postes (CSNP), des représentants des associations de collectivités territoriales et les services de l’État. Cette montée en charge de la fermeture des lignes devrait se faire de manière progressive d’ici à 2026, avec environ 1,5 million de lignes concernées, avant d’accélérer le rythme et de passer à 6 millions de lignes éteintes chaque année. Ce chantier colossal doit s’achever dans une bonne dizaine d’années, le temps de régler les innombrables problèmes d’accès aux sections de ce réseau-cuivre enfouies sous les routes ou dans les propriétés privées. Quant au coût final de cette opération, hors norme, de démontage, il se chiffrera sans doute en dizaines de milliards d’euros, surtout si l’on intègre les nouvelles exigences en matière de pollution et de respect de l’environnement. Orange de dit prêt à prendre en charge l’essentiel de ces coûts, mais pas la totalité. L’opérateur historique estime que la fermeture du réseau-cuivre devra également faire l’objet de financements spécifiques, dont la révision des tarifs du dégroupage. Patrick Chaize, sénateur de l’Ain et président de l’Avicca (Association des Villes et Collectivités pour le Communications électroniques et l’Audiovisuel), a néanmoins rappelé récemment que la dépose du réseau cuivre offrira de nouvelles recettes pour Orange et demande à ce que soient bien examinées toutes les conséquences financières du chantier. Cet élu a notamment rappelé qu’un kilo de cuivre correspondait à 200 mètres d’une paire de cuivre et que le prix du cuivre avait grimpé de 60 % depuis 5 ans, atteignant aujourd’hui 8 320 euros la tonne. Bien qu’Orange affirme que, pendant cette période de transition d’environ 10 ans, il n’y aura pas « d’abandon du cuivre » et que le réseau sera entretenu et maintenu à un niveau de qualité suffisant, il est très probable que cette transition historique du cuivre vers l’optique nécessitera un nouveau cadre législatif et réglementaire, notamment pour redéfinir clairement le service universel garanti à tous les abonnés, qu’ils soient encore sur le réseau-cuivre ou, de plus en plus nombreux, sur le réseau optique, en THD. Ce nouveau cadre législatif devra également définir les droits et obligations des clients qui voudront rester jusqu’au bout des utilisateurs irréductibles du cuivre. Mais la fin du réseau-cuivre n’en reste pas moins acté, et 10 millions de foyers n’auront p lus accès à l’ADSL, dans quelques jours, d’ici fin 2021. En 2023, non seulement Orange cessera de commercialiser des forfaits ADSL, mais il commencera sur le terrain le démantèlement de ce réseau dans toutes les zones déjà couvertes par la fibre. Reste que les autres opérateurs, et notamment Free, le grand concurrent d’Orange, verraient bien une transition vers le « tout optique » plus rapide et plus volontariste. Xavier Niel, le patron de Free réclame une “migration pro-active” du cuivre à la fibre optique. Selon lui, Orange, qui est chargé d'entretenir le réseau cuivre, doit arrêter le plus vite possible “de réparer les accès cassés” du réseau cuivre, dont les coûts de maintenance ne cessent d’augmenter au fil des années. Free se prononce donc, logiquement, pour une feuille de route plus serrée, prévoyant un arrêt immédiat de la commercialisation de l’ADSL dans les zones totalement fibrées. Sur cette question essentielle de l’égalité d’accès de nos concitoyens et des territo ires au très haut débit, sur ses différentes firmes, l’Etat, en étroite concertation avec nos collectivités locales, devra être particulièrement vigilant et veiller, tout en accélérant autant que possible la couverture optique généralisée de notre pays, à ce qu’Orange continue de garantir un niveau et une qualité de service suffisant sur son réseau-cuivre, qui restera pendant encore au moins dix ans indispensable à la bonne desserte numérique de nos territoires ruraux. On le sait, l’objectif fixé par notre pays, en 2013, est une couverture optique de 100 % du territoire en 2025. Dans cette perspective, l’Etat, dans le cadre du plan de relance, a décidé un effort supplémentaire de 570 millions pour accélérer le déploiement de la fibre, notamment dans les régions rurales les moins denses, et les moins rentables pour les opérateurs, à cause du coût moyen plus élevé du raccordement jusqu’à l’utilisateur final. Et cette aide supplémentaire ne sera pas de trop, quand on sait que le coût final de la couverture optique complète en THD de la France, initialement estimé à 20 milliards, a été réévalué à 35 milliards par la Cour des Comptes. Il faut enfin souligner que la généralisation du très haut débit à l’ensemble de notre territoire ne se réduit pas au déploiement de la fibre optique vers tous les foyers et toutes les entreprises. Elle intègre également une autre rupture technologique majeure, dont on ne mesure pas encore l’immense portée, la 5G. Les opérateurs commencent enfin à déployer massivement cette nouvelle technologie de très haut débit sans fil sur la bande des 3,5 GHz, qui permet un véritable bond en avant en matière de débit. Pour l’instant, le réseau 5G d’Orange permet, là où il est ouvert, un débit descendant de 142 Mb/s en moyenne, mais ce débit devrait atteindre 2,1 Gb/s en 2025, puis, dans les conditions les plus favorables, 10 Gb/s en 2030. Selon le calendrier des pouvoirs publics, l’accès &agrav e; la 5G devra être possible des 2025 pour deux tiers de la population, et le réseau mobile devra avoir entièrement basculé en 5G d’ici 2030. Il est évidemment très important que le déploiement du très haut débit optique, d’une part, et de la 5G, d’autre part, s’effectue de manière coordonnée, car, selon les prévisions récentes du cabinet d’Arthur D Little, la 5G va bouleverser l’ensemble de notre économie et de notre société, à commencer par cinq secteurs d’applications majeurs : l’industrie 4.0 (automatisation, pilotage à distance des machines), les transports (véhicules communicants, gestion du trafic), l'énergie et l'eau (gestion en temps réel, détection d'anomalies), la santé (télémédecine, soins à domicile) et l’agriculture (robotique, satellites). La complémentarité et la synergie entre le réseau optique à très haut débit et la 5G vont en outre permettre, avec la mon tée en puissance du protocole IPv6, un basculement du Web vers l’Internet des objets. Selon différentes études prospectives récentes, le nombre total d’objets connectés dans le monde pourrait passer de 38 milliards, en 2021, à 75 milliards en 2025, avant de dépasser les 200 milliards en 2030. En France, 63 % des foyers déclarent posséder au moins un appareil connecté chez eux, selon une récente étude réalisée par OnePoll. On le voit, la fin annoncée du réseau-cuivre de télécommunications, après un siècle et demi de bons et loyaux services, sera symboliquement très forte. Elle marquera à la fois la fin d’une longue aventure technologique qui nous ramène à l’invention du télégraphe, puis du téléphone, et le début d’une nouvelle ère « d’ubiquité communicationnelle totale », porteuse d’immenses potentialités, dans laquelle les échanges d’informations s’inscriront dans un nouveau triangle dynamique et synergique : communication interhumaine, communication inter-objets et communication entre les hommes et l’ensemble des objets qui forment son environnement… René TRÉGOUËT Sénateur du Rhône Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | Information et Communication | |
| | | Une équipe d'informaticiens de l'Université McGill (Canada) et de l'Université de Genève a développé une méthode de vérification d'identité extrêmement sécurisée, basée sur le principe de physique fondamental que l'information ne peut pas voyager plus vite que la vitesse de la lumière. Cette percée a le potentiel d'améliorer considérablement la sécurité des transactions financières et d'autres applications nécessitant une preuve d'identité en ligne. Pour confirmer leur bonne foi, les deux demandeurs en ligne doivent démontrer aux vérificateurs qu'ils ont une connaissance commune d'une solution à un problème mathématique notoirement difficile : comment utiliser seulement trois couleurs pour colorer une image composée de milliers de formes intriquées, de sorte qu’aucune forme adjacente ne soit de la même couleur. Les vérificateurs choisissent au hasard un grand nombre de paires de formes adjacentes dans l'image, puis demandent à chacun des deux demandeurs la couleur de l'une ou l'autre forme de chaque paire. Si les deux demandeurs nomment simultanément des couleurs différentes en réponse, les vérificateurs peuvent être assurés que ces deux personnes connaissent bien la solution en trois couleurs. En séparant physiquement ces deux demandeurs et en les interrogeant simultanément, le système élimine la possibilité de collusion entre ces deux personnes, car s’ils étaient des compères, ils devraient se transmettre des informations plus rapidement que la vitesse de la lumière, un scénario exclu depuis 1905 par le principe de relativité restreinte d'Einstein… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash McGill | | ^ Haut | |
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| | | L’énergie solaire pourrait éviter à quelque trois milliards d’humains d’utiliser des combustibles nocifs pour l’environnement et dangereux pour leur santé pour faire cuire leurs aliments chaque jour, a-t-on expliqué dernièrement lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), à Glasgow, en Écosse. Les habitants de certaines des régions les plus défavorisées de la planète utilisent du bois, du charbon et même des excréments d’animaux pour préparer leurs repas. La combustion de ces substances produit toutefois des particules qui, en plus de contribuer à la pollution atmosphérique, peuvent causer des problèmes de santé graves quand elles sont respirées sur une longue période. « Le message principal est qu’avec la cuisson solaire, on peut préparer les aliments aussi rapidement que si on utilisait un brûleur au gaz, mais c’est une cuisson propre et durable qui utilise seulement l’énergie du soleil », a résumé Alan Bigelow, le directeur scientifique de l’organisme sans but lucratif Solar Cookers International. Solar Cookers International met à la disposition de ceux qui en ont besoin les plans de plus de 400 modèles de cuiseurs solaires, dont certains très simples qui peuvent être confectionnés avec des retailles de carton et de papier d’aluminium. Tous les cuiseurs concentrent les rayons du soleil sur le plat dans lequel les aliments ont été placés, générant la chaleur nécessaire pour les faire cuire. Certains ressemblent par exemple à une antenne parabolique au centre de laquelle on aurait suspendu un chaudron. Ces cuiseurs se distinguent d’autres appareils qui exploitent l’énergie du soleil par leur simplicité, ont fait valoir les représentants de Solar Cookers International, puisqu’ils ne nécessitent pas de panneaux solaires, de convertisseurs ou de batteries qui doivent être transportés et assemblés, et qui finissent par être envoyés au rebut. « Le potentiel de la cuisson solaire, de la cuisson avec l’énergie thermique du soleil, est extraordinaire, surtout dans les pays où le soleil est puissant et abondant, » a dit M. Bigelow. En plus de la cuisson des aliments, la technique pourrait être utilisée pour distiller l’eau afin de la rendre potable ou encore pour composter les excréments humains. On estime que la mauvaise qualité de l’air intérieur cause la mort prématurée de quelque quatre millions de personnes chaque année. Avant leur décès, les victimes souffrent souvent de problèmes de santé qui nuisent à leur productivité et les empêchent de travailler pour subvenir aux besoins de leurs proches. On calcule par ailleurs qu’une famille de réfugiés dépense chaque semaine 4 $ US pour se procurer le combustible nécessaire à la préparation de ses aliments, une somme considérable dans ce contexte que la cuisson solaire pourrait lui permettre d’économiser et de consacrer à d’autres fins, comme l’éducation ou les soins de santé. La cuisson solaire lutterait enfin contre la déforestation en évitant que des arbres soient abattus pour être brûlés et contribuerait à la sécurité des femmes qui n’ont plus à partir à la recherche de combustible. Quelque quatre millions de cuiseurs solaires seraient actuellement utilisés à travers la planète. Leur utilisation empêcherait la production de près de six millions de tonnes métriques de CO2 chaque année, soit l’équivalent de retirer 1,25 million de voitures des routes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'actualité | | | |
| Un mât à la forme légèrement conique de 2,75 mètres de hauteur qui se met à osciller sous l’effet du vent : c’est peut-être l’éolienne du futur. Ses inventeurs sont espagnols, ils ont voulu apporter des solutions aux nuisances engendrées par les éoliennes traditionnelles. « Comme il n’y a pas d’hélice, pas d’élément qui tourne à grande vitesse, il ne peut pas y avoir d’accident avec des oiseaux, des chauves-souris ou n’importe quel autre animal volant. Et en plus, on réduit considérablement les nuisances sonores », explique David Yanez Villarreal, cofondateur de l’entreprise Vortex. Mais comment ce grand mât de plastique, appelé Vortex, parvient-il à produire de l’électricité ? Jorge Galindo Munoz, ingénieur, nous explique avec un modèle miniature : « Comme vous pouvez le voir, la partie la plus importante se trouve à l’intérieur. Nous avons placé un alternateur et un système d’aimant qui vont générer de l’électricité dès que la tête du Vortex va se mettre à osciller de quelques degrés sous l’action du vent ». Cette nouvelle technologie est mise à l’épreuve grâce à un tunnel à vent dans les locaux de l’entreprise. « Le courant d’air qui est généré ici va circuler dans ce couloir avant de se rabattre vers cette zone centrale et cette grille qui permet d’éliminer les turbulences », montre Susana Del Pozo Aguilera, chercheuse à l’Université d’Avila. Avec un courant d’air de quinze km/h, le Vortex produit 100 watts, de quoi alimenter cinq à dix lampes basse consommation dans une maison. C’est environ 30 % d’énergie en moins qu’une éolienne conventionnelle mais selon son créateur, cette technologie a d’autres atouts. « Les moulins à vent, comme on les appelle, ne marchent bien que si le vent souffle dans une direction bien précise. Notre machine, elle, fonctionne quel que soit le sens du vent et comme elle coûte beaucoup moins cher, on peut diviser le coût de l’énergie par deux, voire par trois », affirme David Yanez Villareal. Les coûts de maintenance baissent drastiquement également et l’impact visuel est aussi réduit. Le coût de l’énergie produite pourrait être baissé de 40 %. LCI | | | |
| L'entreprise malaysienne SES, dont le siège est à Singapour, a présenté un prototype d'une batterie lithium-métal. Pour faire simple, SES a éliminé le graphite de l'anode, qui est la partie de la batterie qui accepte les ions lithium pendant la charge. À la place, la nouvelle batterie a une anode en lithium métallique pur. Cela permet de gagner de l'espace. Pour y parvenir, SES a dû trouver un moyen de gérer le lithium pur, un métal très réactif. Lorsqu'il est utilisé comme anode, le lithium pur entraîne souvent la mort prématurée des batteries. Pour rendre les anodes en lithium-métal sûres et durables, la société a trouvé un moyen de canaliser la formation de dendrites. Si elles deviennent trop grandes, les dendrites peuvent combler l'espace entre l'anode et la cathode et mettre le feu à l'électrolyte. C'était le risque craint par la plupart des constructeurs. SES travaille pour le moment avec General Motors, Hyundai, Geely et Foxconn. L'entreprise construit une usine à Shanghai qui devrait être terminée en 2023. Selon Qichao Hu, le CEO de l'entreprise : « en fait, il s'agit principalement de sel. Ce nouveau liquide est très stable sur le lithium métal, très sûr, ininflammable, non volatile, non organique ». Un organisme de test certifié a même planté un clou dans une batterie sans provoquer d'incendie, ce que vous ne pouvez pas faire avec les batteries lithium-ion développées aujourd'hui. L'entreprise surveille ses batteries à l'aide de modèles d'intelligence artificielle formés à partir de données collectées dans les batteries, à la recherche de défauts ou de variations qui pourraient éventuellement entraîner des problèmes. KED | | | |
| Des chercheurs américains développent actuellement un matériau capable de passer électroniquement d’une teinte sombre à une teinte claire. Monté sur les façades des bâtiments, celui-ci permettrait à la fois de les chauffer et de les refroidir passivement. Les dispositifs électrochromiques comportent généralement deux fines couches transparentes d’électrodes, entre lesquelles est intercalé un matériau sensible à l’électricité. Transparent par défaut, celui-ci s’assombrit lorsqu’un courant électrique circule entre les couches sus-citées. Mis au point par des chercheurs de l’Université Duke de Caroline du Nord, ce nouveau matériau fonctionne de manière similaire. Il comprend deux couches d’électrodes en graphène, dotées d’une grille en or sur l’une de leurs faces afin d’améliorer la conductivité électrique. Entre ces couches, on retrouve un électrolyte liquide contenant des nanoparticules métalliques, tandis que la base du matériau accueille une couche de substance réfléchissante, jouant le rôle de miroir. Lorsqu’un courant électrique circule entre les électrodes, les nanoparticules réagissent en se regroupant près de l’électrode supérieure. L’électrolyte devient alors noir, ce qui lui permet d’absorber et de piéger les spectres visibles et proches de l’infrarouge de la lumière solaire entrante. Se réchauffant en conséquence, le matériau améliore le chauffage du bâtiment. Une fois le courant électrique inversé, les nanoparticules de l’électrolyte s’écartent et deviennent transparentes pour révéler le miroir sous-jacent, réfléchissant la lumière solaire et permettant à la lumière proche infrarouge (chaleur) susceptible d’être piégée derrière lui de s’échapper. De cette façon, il aide le bâtiment à rester frais. Il convient de noter que la couche réfléchissante n’est pas transparente, de sorte qu’un tel matériau ne pourrait être utilisé comme verre de fenêtre. Les scientifiques poursuivent le développement de la technologie, notamment en augmentant le nombre de cycles entre les états transparent et opaque. Actuellement, le matériau ne peut effectuer cette transition qu’à 24 reprises avant de perdre son efficacit&e acute;, mais les progrès réalisés dans ce domaine sont réguliers. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ACS | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Des chercheurs de l'Université de Chicago et du Centre andalou de biologie du développement en Espagne, ont découvert un gène commun qui contrôle la croissance des os à l'extrémité des nageoires de poisson, ainsi que celle des doigts et des orteils chez les créatures à quatre pattes. C’est aussi ce gène qui contrôle ce processus chez les nageoires appariées, qui sont les progéniteurs des membres, mais aussi chez la nageoire dorsale unique, qui n’est pas appariée, et qui est commune à tous les poissons. Cela suggère donc que le dernier ancêtre commun entre les poissons à nageoires à rayons et à nageoires lobées, il y a près de 500 millions d'années, disposait déjà de ce gène nécessaire à la formation de leurs appendices, partagé à ce jour par les poissons et les vertébrés à quatre pattes. « Il existe une homologie ou une similitude profonde entre les nageoires et les membres, quelque chose d'ancien dans des structures qui ne se ressemblent pas vraiment », explique Neil Shubin, docteur en médecine et coauteur de la nouvelle étude. « Nous montrons une fonction génique profondément conservée, très ancienne et préservée, qui existe depuis des centaines de millions d'années dans des structures très différentes. Ainsi, la boîte à outils moléculaire est ancienne, et elle fait la même chose dans différents types d'animaux ». Dans une étude précédente datant de 2018, la même équipe de chercheurs avait découvert le gène Sonic hedgehog (Shh), largement utilisé dans une variété de fonctions biologiques de base, mais qui est particulièrement important dans la formation des membres. Dans cette nouvelle recherche, l’équipe s’est cette fois-ci concentrée sur un autre gène qui fonctionne avec Shh, appelé gli3. Ce gène est déjà connu pour structurer les doigts d'un membre, contribuant à déterminer l'identité de chacun, du pouce à l'auriculaire. Chez les humains comme chez les souris, une mutation de gli3 aboutit souvent à des doigts supplémentaires, ce que l'on appelle la polydactylie. Les chercheurs ont voulu savoir si le gli3 fonctionnait de la même manière chez les poissons. En utilisant les outils d'édition génétique CRISPR, ils ont constaté que c’était le cas : les poissons présentant cette mutation avaient plusieurs os radiaux à la base de la nageoire et davantage de rayons de nageoire. Surtout, cette mutation de gli3 a eu un effet non seulement au niveau des nageoires pectorales et pelviennes appariées (l'analogue des membres chez les poissons) mais aussi au niveau de la nageoire dorsale unique non appariée, qui est plus ancienne dans l'évolution. En menant des recherches supplémentaires sur des embryons de souris et de poulet, les chercheurs ont constaté que le gène gli3 est impliqué dans le processus de prolifération cellulaire, ce qui explique son rôle dans la polydactylie : son élimination entraîne une augmentation du nombre de cellules dans l'appendice, il en résultera également un plus grand nombre de doigts. C’est aussi le cas chez les poissons, ce qui suggère de fortes similitudes évolutives entre les espèces. Au fur et à mesure que les animaux terrestres ont développé des membres plus évolués, gli3 a assumé un rôle plus spécialisé pour contrôler leur forme et leur configuration. « L'hypothèse est que la fonction primitive de gli3 est présente dans tous les appendices des vertébrés depuis environ 500 millions d'années, et qu'elle favorise la prolifération, c'est-à-dire le nombre de cellules et donc le nombre d'os dans l'extrémité terminale », détaille le Professeur Shubin. Lorsque les nageoires paires sont apparues, le gli3 était déjà là, il a donc été coopté et a acquis un nouveau rôle, à savoir le modelage antérieur/postérieur. « Cette découverte montre qu’il existe une structure génétique sous-jacente pour un ensemble diversifié d'appendices chez tous les vertébrés », conclut le chercheur. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash PNAS | | | |
| Les cassures du double brin d’ADN (ou DSBs pour double-strand breaks) sont des lésions délétères pour la cellule qui peuvent conduire à la mort cellulaire ou, si elles sont mal réparées, au cancer chez certaines espèces. Plusieurs voies de réparation sélectionnées et très conservées dans l’évolution contribuent à la réparation fidèle de ces lésions. Une équipe associant le CNRS et l'ENS-Lyon vient de montrer que la recombinaison homologue par le biais de la cohésine est une voie universelle de réparation des cassures de l’ADN, aussi bien chez la levure de boulanger Saccharomyces cerevisiae que chez l’humain. Ce mécanisme utilise une matrice d'ADN identique (“homologue”) à la région lésée présente dans le génome, soit dans la même position génomique (position "allélique" sur la chromatide soeur ou un chromosome homologue) soit sous forme de copies homologues dispersées dans le génome. Il implique une étape de recherche d’identité, réalisée par les extrémités "simple-brin" générées lors de la cassure en combinaison avec la recombinase Rad51. La manière dont la présence d’une cassure affecte l’organisation de l’ADN, et comment cette (ré)organisation à son tour influence la recherche d'identité, restent mal définis. Pour répondre à cette question, les scientifiques utilisent la levure Saccharomyces cerevisiae, organisme aisément manipulable en laboratoire, dans lequel il est facile de contrôler la formation de cassure à un site et dans un temps donné. L'impact des DSBs sur l’organisation spatiale du génome est suivi grâce à une approche de capture de conformation de chromosomes (Hi-C), qui permet de quantifier les fréquences de contacts entre tous les segments d’ADN qui composent un génome. Et que ce soit dans des cellules sauvages, soit dans des mutants du complexe de réparation ou d’organisation de la chromatine, et en présence de séquences homologues positionnées à différents endroits du génome. Après la formation de la cassure, deux niveaux de réorganisation spatiale du génome sont observés. Globalement, les chromosomes se compactent en boucles d’environ 20,000 bases médiées par un complexe protéique en forme d’anneau, la cohésine. Cette réorganisation génomique résulte de l'activation du "checkpoint" qui bloque la division cellulaire en présence de dommages et arrête les cellules en métaphase (étape de la mitose ou les deux lots de chromosomes fils sont localisés à l'équateur de la cellule avant leur séparation). La recherche d'homologie intervient donc dans un contexte hautement structuré, avec des chromosomes individualisés et compactés. Localement, les régions adjacentes à la cassure restent en contact d'une manière qui dépend de la formation d’ADN simple brin à la cassure, et d’un complexe appelé le "clamp 9-1-1". Ces contacts locaux sont indépendants de la cohésine, de la recombinase Rad51 et de l'activation du point de contrôle. Cette organisation influence-t-elle la réparation de la cassure ? Et si oui, comment ? Tout d’abord, la progression de la cohésine sur l'ADN est bloquée au niveau de la cassure, qui se retrouve alors à la base d’une boucle de chromatine (le phénomène a été récemment observé dans une cassure induite sur un chromosome de mammifère). Ici, l’étude montre que ce blocage est induit par le complexe 9-1-1, et que cette séquestration concentre la recherche d'identité sur les séquences adjacentes avec une efficacité qui dépend de la taille des boucles de chromatine, limitant donc la recherche de séquences sur les autres chromosomes. A plus grande échelle, l'individualisation et la compaction des chromosomes par les cohésines favorisent également la recherche d'identité au voisinage immédiat, au détriment des séquences présentes sur les autres chromosomes. Cette régulation de la recherche d'homologie par la structuration des chromosomes favorise une réparation à proximité des cassures. Il est probable que cette régulation de la recombinaison homologue contribue à limiter la formation de réarrangements importants et potentiellement pathogéniques des chromosomes tels que des translocations interchromosomiques, garantissant ainsi l'intégrité génétique. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | | |
| Une étude britannique réalisée par des chercheurs de l'Université d'Oxford, sous la direction du Professeur David Plans, a montré que les personnes qui se couchent entre 22 h et 23 h de façon routinière présentent moins de risques de subir un accident cardiaque ou circulatoire que celles se couchant plus tôt ou plus tard. Si plusieurs études ont analysé le lien entre la durée du sommeil et les maladies cardiaques et circulatoires, la relation entre le moment du sommeil et les problèmes cardiaques n'a pas été explorée de manière aussi approfondie, expliquent dans un communiqué le Docteur David Plans et ses collègues de l’Université d’Oxford. Pour explorer la question, ces scientifiques ont scruté les dossiers de plus de 88 000 participants à la UK Biobank qui ont porté au poignet pendant sept jours un appareil qui recueillait des informations sur leurs heures de coucher et de lever. Ces volontaires ont ensuite été suivis pendant une durée moyenne de 5,7 ans afin d’établir – ou non – un diagnostic de maladie cardiaque ou circulatoire. Les résultats montrent que pas moins de 3172 participants (3,6 %) des participants ont développé une maladie cardiaque ou circulatoire au cours du suivi. Comparativement aux personnes qui s'endorment entre 22 h et 22 h 59, celles qui s'endorment après minuit ont un risque 25 % plus élevé de développer une maladie cardiaque ou circulatoire, notent les chercheurs. Celles qui s'endorment entre 23 h et 23 h 59 présentaient un risque augmenté de 12 %, tandis que celles qui s'endormaient avant 22 h ont un risque accru de 24 %. Une analyse approfondie des données tend à montrer que l’association entre le temps de sommeil et les maladies cardiaques et circulatoires est plus forte chez les femmes. Chez les hommes, seul le fait de s'endormir avant 22 h semble augmenter le risque de développer une maladie cardiaque ou circulatoire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Oxford Mail | | | |
| Élément de base du vivant, la cellule est le siège de phénomènes biologiques complexes. Pouvoir les étudier est crucial pour comprendre et traiter certains dysfonctionnements et maladies. Mais l’observation de la matière vivante à l’échelle micro et nanométrique est un vrai défi. Grâce à la combinaison de deux techniques différentes et à une collaboration entre deux laboratoires de l’EPFL, une nouvelle méthode permet désormais de voir des cellules en pleine action, avec une précision inédite. « Aucune des méthodes d’imagerie existantes n'était jusque-là adaptée à l'observation fine des cellules », explique Georg Fantner, qui dirige le Laboratoire de bio- et nano-instrumentation de l’EPFL (LBNI). « La microscopie électronique implique de mettre les échantillons sous vide puis de les bombarder d'électrons. Rien ne survivant à un tel traitement, la matière est donc morte avant même que nous y jetions un œil. La microscopie optique permet d’observer sans détruire, mais la résolution n’est pas suffisamment bonne pour obtenir une image de la surface cellulaire en 3D. Et une dose de photons plus élevée pourrait provoquer des dommages ». Les chercheurs ont donc eu l’idée d’associer deux méthodes : une microscopie optique à super résolution permettant une observation ciblée de l'intérieur des cellules, et une technologie de microscopie à sonde, appelée scanning ion-conductance microscopy. Cette dernière utilise traditionnellement une aiguille pointue, qui palpe directement la surface de l’objet à observer afin d’en dessiner la topographie. Or, elle n’est pas indiquée dans le cas de cellules vivantes, la pointe les perturbant en les touchant physiquement. L’aiguille a donc été remplacée par une technique de balayage par laser, basée sur la détection des ions - un type d’atome portant une charge électrique - présents à la surface de la cellule. Cette combinaison permet une observation inédite. Car la microscopie optique offre une vue à l'intérieur de la cellule, tandis que la microscopie à balayage donne une topographie en 3D de la membrane. Les scientifiques peuvent donc désormais voir l’intérieur et l’extérieur de la cellule en même temps, et ainsi faire des liens entre des phénomènes se déroulant synchroniquement sur ces deux plans. Ils pourront par exemple cibler certains éléments de la machinerie moléculaire interne lorsqu’ils repèrent que la membrane se déforme, perd des éléments ou absorbe des matériaux. « La membrane est le lieu des interactions entre la cellule et le monde extérieur », décrit Samuel Leitao, doctorant au Laboratoire de bio- et nano-instrumentation LBNI. « C’est là que s’expriment de nombreux processus biologiques et changements morphologiques, comme les infections cellulaires. Avec cette technique, nous pouvons cibler des molécules spécifiques et cartographier leur action au sein de la cellule pour mieux comprendre leur corrélation avec les événements membranaires ». « Un autre avantage de cette combinaison de techniques est le gain obtenu en matière de qualité d’image. Nous pouvons désormais observer ces processus cellulaires avec bien plus de précision », se réjouit Vytautas Navikas, doctorant au Laboratoire de biologie à l'échelle nanométrique de l’EPFL (LBEN), qui s’est occupé de la partie optique du système. Selon les chercheurs, cette nouvelle technique, qui est applicable pour observer des processus tels que la motilité cellulaire, la différenciation, ou encore la communication de cellule à cellule, ouvre la porte à un grand nombre de nouvelles études. Elle pourrait par exemple s’avérer très utile en biologie des infections, mais aussi en immunobiologie et en neurobiologie, des domaines où il est important de comprendre comment la cellule réagit en temps réel à un stimulus extérieur. EPFL | | | |
| Des chercheurs de la Mayo Clinic, aux États-Unis, ont montré les effets prometteurs d’un anticancéreux, le dasatinib, contre le diabète de type 2. Le dasatinib est un inhibiteur de tyrosine kinase ciblant BCR-ABL, proscrit pour le traitement de la leucémie myéloïde chronique et d'autres hémopathies. Ce médicament est dit sénolytique, qui permet de cibler et éliminer spécifiquement les cellules sénescentes d'un tissu ou d'un organisme entier. Les cellules sénescentes s'accumulent dans de nombreux tissus avec le vieillissement et aux sites de pathologie dans les maladies chroniques. Dans les études animales, les médicaments sénolytiques retardent, préviennent ou atténuent les changements liés à l'âge, les maladies chroniques et les syndromes gériatriques. Pour étudier les effets antidiabétiques du dasatinib, les chercheurs ont utilisé une base de données de la Mayo Clinic suivant plus de 9,3 millions d’individus sur 25 ans pour l'utilisation du dasatinib ou de l'imatinib, un autre inhibiteur de la tyrosine kinase, mais avec une faible activité sénolytique. Parmi les patients, 279 ont été traités par l'imatinib et 118 par le dasatinib, et après une sélection supplémentaire, 48 patients au total ont été inclus dans l'étude. Les résultats montrent que le dasatinib abaisse le taux de glucose sérique chez les patients souffrant d'un diabète de type 2 préexistant, dans une plus grande mesure que l'imatinib. Surtout, le dasatinib a des effets comparables aux médicaments de première intention pour les diabétiques, tels que la metformine et les sulfonylurées. D'autres études sont désormais nécessaires pour déterminer si l'effet antidiabétique du dasatinib est principalement dû à ses propriétés sénolytiques. Si c'est le cas, il pourrait être associé à un autre médicament sénolytique pour une plus grande efficacité. Mayo Clinic | | | |
| Le dernier apport épidémiologique et clinique, réalisé par les experts de l’Advanced Breast Cancer (ABC) Global Alliance, et présenté à l'occasion de la 6ème conférence internationale sur le cancer sein (ABC 6), révèle que pour 2 des 3 types les plus courants et en seulement 10 ans, le temps de survie a doublé, grâce à une amélioration considérable des traitements. Les patientes atteintes de 2 des 3 types de cancer du sein avancé les plus courants ont désormais une durée de survie moyenne d’au moins 5 ans, concluent ainsi ces experts. Lorsque le cancer du sein se propage à d’autres parties du corps, il est appelé « cancer du sein métastatique ou avancé ». A ce stade, le cancer est plus difficile à traiter et les temps de survie moyens sont donc plus modestes. Cependant, ces 10 dernières années, de nombreuses recherches ont permis de faire progresser considérablement les traitements. Concernant le cancer triple négatif, non alimenté par les œstrogènes et ne surproduisant pas HER2, les options de traitement sont moins nombreuses et la survie plus limitée. Cependant, ces 2 dernières années, l’espoir est tout de même né avec l’arrivée de 2 nouveaux traitements (sacituzumab govitecan et les agents anti-PD-L1, en particulier le pembrolizumab). « Nous espérons à nouveau doubler le temps de survie pour tous les cancers d'ici 5 ans, grâce aux nouvelles innovations thérapeutiques qui arrivent », souligne le professeur Fatima Cardoso, directrice de l’unité du sein du Centre de cancérologie Champalimaud à Lisbonne. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Eurekalert | | | |
| Selon une étude réalisée par des chercheurs du Del Monte Institute for Neuroscience de l'Université de Rochester (États-Unis), l'acétate de glatiramère- un médicament sur ordonnance actuellement utilisé pour traiter les patients atteints de sclérose en plaques (SEP)- pourrait améliorer la mémoire altérée par la maladie d'Alzheimer. « Ce n'est pas un remède, mais cela pourrait être un pas dans la bonne direction pour un traitement permettant de ralentir les symptômes de cette maladie débilitante », explique Kerry O'Banion, professeur de neuroscience et auteur principal de l'étude. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont réalisé des expériences sur des modèles de souris. Âgés de 15 mois, les rongeurs développaient une inflammation des plaques amyloïdes et la présence d'une protéine tau, présente dans les maladies neurodégénératives telles qu'Alzheimer. Les chercheurs leur ont administré de l'acétate de glatiramère sur une période de huit semaines. Au terme de l'expérience, les auteurs des travaux ont constaté une amélioration dans une partie du système immunitaire du cerveau des souris, ainsi que dans leur comportement cognitif grâce à l'utilisation de l'acétate de glatiramère. Ces changements étaient associés à une diminution des plaques amyloïdes et à des modifications de la pathologie tau. Des études précédentes ont montré que l'acétate de glatiramère pouvait modifier la pathologie cérébrale dans les modèles de souris de la maladie d'Alzheimer, mais les mécanismes exacts qui sont touchés dans le cerveau sont encore inconnus. « Ces résultats fournissent des preuves supplémentaires que les thérapies qui modifient le système immunitaire pourraient être efficaces dans le traitement de la maladie d'Alzheimer », estime le chercheur Dawling Dionisio-Santos, co-auteur principal de l'article. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash FIN | | | |
| A l’opposé des diabètes de type 1 et de type 2, dont l’origine génétique est multifactorielle, il existe des formes de diabète beaucoup plus rares, dont la cause est monogénique. C’est le cas du diabète néonatal ou d’autres diabètes génétiques particuliers, dont plusieurs entités clinico-génétiques ont été décrites et caractérisées antérieurement par le Professeur Marc Nicolino et Cécile Julier, au cours de leurs travaux communs de recherche HCL / INSERM depuis plus de 20 ans. Dans le cas présent, à partir de l’observation d’une famille lyonnaise « exceptionnelle », comportant de nombreux sujets avec plusieurs formes de diabète, les analyses génétiques ont abouti à l’identification du gène responsable ONECUT1 (One Cut Homeobox 1), encore appelé HNF6 (Hepatocyte Nuclear Factor 6). Chez le patient nouveau-né, il a été observé une mutation bi-allélique de ONECUT1 (en deux copies au niveau de l’ADN), dont les principaux symptômes sont représentés par une forme grave de diabète, lequel est notamment associé à un défaut de développement du pancréas et de la vésicule biliaire. La présence de ce gène muté en une seule copie chez les sujets apparentés s’associe à un risque élevé de diabète spécifique & agrave; l’âge adulte. La famille a été recrutée et explorée sur le plan clinique dans le service d'endocrinologie et de diabétologie pédiatriques et maladies héréditaires du métabolisme du Professeur Marc Nicolino : « Le service prend en charge toutes les pathologies endocriniennes et métaboliques de l’enfant et de l’adolescent et les maladies pédiatriques communes. Il est le siège de deux centres de référence nationaux coordonnateurs des maladies rares (développement génital et syndrome de Mac Cune Albright). Il fait partie du Centre intégré de l’obésité. Il est centre de compétences pour toutes les pathologies endocriniennes rares ». L’identification d’un nouveau gène impliqué dans le diabète chez l’homme permet de mieux comprendre les mécanismes physio-pathologiques de cette malad ie, mais aussi d’optimiser les stratégies de diagnostic et de proposer, lorsque cela est indiqué, une médecine de précision avec la personnalisation des traitements les plus adaptés. Des analyses sur les conséquences fonctionnelles des mutations de ONECUT1, réalisées à l’Université d’Ulm en Allemagne, ont confirmé in vitro que les variations génétiques, au niveau du gène, jouent non seulement un rôle crucial dans la capacité des cellules du pancréas à produire l’insuline, mais altèrent aussi le développement précoce de cet organe. De plus, des variations génétiques au niveau des régions régulatrices de ONECUT1 sont associées au diabète de type 2 multifactoriel. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CHU | | | |
| Des chercheurs américains de l'Université Washington à St-Louis(Missouri) ont développé un nouveau traitement à base d'ARN contre certains cancers de la prostate, résistants aux traitements conventionnels. Avec 48 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de la prostate est assez rare avant cinquante ans et sa fréquence culmine entre 70 et 80 ans. En général, celui-ci prend naissance dans la partie périphérique de la glande, à distance de l’urètre. Souvent, il ne donne pas de symptômes, parfois il gêne l’évacuation de l’urine. Le traitement varie selon le stade de la tumeur et l’âge du patient : chirurgie, radiothérapie externe, curiethérapie, hormonothérapie, surveillance active. Le cancer de la prostate est hormonodépendant, c’est-à-dire que sa croissance est favorisée par les hormones mâles, dont la testostérone produite par certaines cellules des testicules. Ainsi, des médicaments visent à réduire cette production mais leur efficacité ne dure pas longtemps car la plupart des patients finissent par développer une résistance à ces thérapies. « Les médicaments que nous avons pour traiter le cancer de la prostate sont efficaces au départ, mais la plupart des patients commencent à développer une résistance et les médicaments cessent généralement de fonctionner après un an ou deux. Nous essayons donc de développer de nouvelles thérapies pour les patients qui ont développé une résistance, et nous pensons que la molécule d'ARN que nous avons identif iée peut être une bonne approche » souligne Nupam P. Mahajan, auteur principal de l’étude. La molécule en question est un ARN long non codant, que les scientifiques ont surnommé NXTAR. Il existe une protéine clé qui stimule la croissance des tumeurs du cancer de la prostate : le récepteur des androgènes. Il se lie à la testostérone et stimule la croissance de la maladie. Mais les scientifiques viennent de découvrir que NXTAR jouerait justement un rôle clé dans la régulation du récepteur aux androgènes. « Dans tous les échantillons de cancer de la prostate que nous étudions, il n’y a pas de NXTAR ou très rarement car il est supprimé par le récepteur aux androgènes », détaille Nupam P. Mahajan. « Nous avons utilisé un médicament développé par mon laboratoire qui supprime le récepteur des androgènes et, ainsi, NXTAR est réapparu. Nous avon s donc observé que la suppression du récepteur aux androgènes provoquait la réapparition de NXTAR ». Pour parvenir à leurs conclusions, les scientifiques ont mené leurs travaux sur des souris. Ils leur ont introduit des échantillons de tumeurs de la prostate humaine et ont ainsi montré que la restauration de l'expression de NXTAR provoquait le rétrécissement des tumeurs. D’autre part, ils ont aussi prouvé qu'ils n'avaient pas besoin de tout l'ARN non codant long pour obtenir cet effet. Seule une petite section clé de la molécule NXTAR serait suffisante pour arrêter le récepteur des androgènes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash WUSTL | | | |
| Une vaste étude épidémiologique réalisée par des chercheurs de l’Hôpital Del Mar de Barcelone et portant sur 1850 patients a montré qu’une consommation régulière modérée d’huile d’olive et de vin rouge, deux aliments particulièrement riches en hydroxytyrosol (un polyphénol très bénéfique pour la santé) permettait de gagner jusqu’à 10 ans d’espérance de vie à 65 ans, ce qui est tout à fait considérable. Ces recherches ont montré que les participants qui présentaient les plus hauts niveaux d’hydroxytyrosol métabolisé (>20 mmol/L) avaient un risque de maladies cardiovasculaires 56 % plus faible que ceux présentant les taux les plus bas. Selon ces chercheurs, « Il ne fait aucun doute qu’une alimentation de type méditerranéen, incluant l’utilisation d’huile d’olive vierge comme matière grasse principale et une consommation modérée de vin rouge (un verre en moyenne par repas), entraîne des effets extrêmement positifs sur la santé cardiovasculaire, particulièrement pour les personnes qui sont à haut risque cardiovasculaire (hérédité, diabète, hypertension) et qui peuvent ainsi profiter de cet effet protecteur pour diminuer significativement leur risque de mortalité prématurée ». Cette étude ne confirme donc pas l'hypothèse selon laquelle la moindre consommation d’alcool est mauvaise pour la santé et réduit l’espérance de vie. S’il est avéré qu’une consommation modérée de vin (moins de 10 verres par semaine), comme toute boisson alcoolisée, va très légèrement augmenter le risque de certains cancers, elle va parallèlement diminuer, dans le même temps, les risques d’AVC, de maladies cardiovasculaires et de déclin cognitif et au final augmenter l’espérance de vie globale, comme le montre notamment une récente étude américaine d'Harvard… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NIH | | ^ Haut | |
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