| | | | | | | Edition du 10 Septembre 2021 |
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| Edito Covid-19 : ce déroutant virus est loin d’avoir livré tous ses secrets…
Cette semaine, il me semble utile de faire un point, forcément très synthétique, sur l’évolution de la pandémie de Covid-19 dans notre pays et les récentes dernières avancées scientifiques concernant ce virus atypique à maints égards, intervenues au cours de ces derniers mois. Alors que j’écris ces lignes, la France a enfin franchi le cap historique des 50 millions de personnes primo-vaccinées contre le coronavirus, soit 73 % de la population éligible (68 % ont eu un schéma vaccinal complet). Sous l’effet incitatif incontestable du passe sanitaire, notre pays a réussi à accélérer sensiblement le rythme de la vaccination et sa couverture vaccinale a rejoint celle de la moyenne de nos grands voisins européens. Il faut évidemment se réjouir de cette accélération de la vaccination, surtout quand on sait que le variant delta, à présent dominant, est 60 % plus contagieux que le variant alpha et double le risque d’hospitalisation par rapport à ce dernier, ainsi que vient de le montrer une vaste étude britannique (Voir The BMJ). Cette étude confirme également que les vaccins disponibles, s’ils perdent un peu d’efficacité (qui passe de 91% à 66 %) pour prévenir l’infection face au variant delta, selon les dernières données américaines des Centres de lutte et de prévention des maladies (CDC), continuent à protéger efficacement contre les formes graves du Covid-19 et les hospitalisations qui en résultent : selon les dernières donn& eacute;es du Ministère de la Santé, il y avait, parmi les personnes entrées à l’hôpital avec le Covid-19 entre le 9 et 15 août, 76 % de non-vaccinés (80 % pour les soins critiques), contre seulement 17 % de complètement vaccinés (13 % en soins critiques). Quant aux décès, 73 % concernent des personnes non vaccinées, contre seulement 23 % pour les personnes complètement vaccinées (Voir Drees). Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Montpellier, associés aux CHU de Nîmes et de Caen, vient par ailleurs d’évaluer à 47 400 le nombre de décès qui ont pu être évités grâce aux vaccins (Voir OSF). Dans le cas où aucun vaccin contre le Covid-19 n'aurait été administré sur toute l'année 2021, il y aurait eu, selon ces recherches, près de 80 000 morts supplémentaires… Reste qu’en dépit de cette vaccination massive, 11 % des plus de 75 ans ne sont pas vaccinés, un taux sensiblement plus important que nos principaux voisins européens. Par ailleurs, 15 % des malades chroniques (cancer, diabète, obésité, hypertension) ne sont pas non plus vaccinés, selon le dernier décompte de l’Assurance maladie, et ces deux millions de Français âgés et malades, particulièrement vulnérables face au variant delta, doivent être vaccinés le plus rapidement possible. La Haute Autorité de Santé vient par ailleurs d’autoriser le principe d’une troisième dose, destinée à remobiliser suffisamment le système immunitaire contre le variant delta, pour tous les plus de 65 ans (six millions de personnes) souffrant de certaines comorbidités et vaccinés depuis plus de six mois. M ais il semble probable que cette troisième dose soit rapidement étendue à tous les plus de 65 ans (chez lesquels les vaccins perdent plus vite leur efficacité contre le variant delta au bout de six mois), sans condition particulière. Quant aux adolescents de 12 à 17 ans (7 % de la population), pour lesquels la vaccination n’est ouverte que depuis le 15 juin dernier, leur couverture vaccinale complète n’est que de 44 % mais devrait progresser rapidement avec l’entrée en vigueur du passe sanitaire pour cette tranche d’âge le 30 septembre prochain. Il est important de souligner que la recherche sur les vaccins continue et ne cesse de réaliser de remarquables avancées. Il y a quelques jours, des chercheurs de l’Inserm et de l’Université Paris-Est Créteil à l’Institut de Recherche Vaccinale (VRI), du CEA et de l’Université Paris-Saclay, ont ainsi annoncé le développement d’un vaccin très prometteur ciblant des cellules clés du système immunitaire, les cellules dendritiques. Celui-ci a montré son efficacité en laboratoire, en provoquant une réponse immunitaire puissante contre le coronavirus. Dans un premier temps, les chercheurs estiment que ce vaccin pourrait être utile pour les personnes convalescentes ou déjà vaccinées, dont la réponse immunitaire a commencé à décliner, afin de « booster » leur immunité. Des essais cliniques chez l’Homme doivent démarrer en 2022 (Voir Inserm). Des chercheurs de l’Université de Tours et de l’Inrae travaillent également depuis l’été dernier à la mise au point d’un vaccin nasal par pulvérisation d’anticorps directement dans le nez, qui pourrait être disponible en 2022. Ces anticorps devraient permettre non seulement de réduire considérablement les risques de formes graves en bloquant et en détruisant le virus dès son arrivée dans le corps, mais également d’empêcher l’infection. Mais à plus court terme, nous devrions pouvoir bénéficier, d’ici quelques mois, de deux nouveaux vaccins anti Covid à protéines recombinantes, l’un espagnol, développé par Hirpa, et l’autre produit par Sanofi, et qui pourrait être disponible avant la fin de l’année. Ce type de vaccin cible plusieurs régions de la protéine Spike. Il devrait donc être très efficace contre les nouveaux variants. Il se conserve en outre facilement, ce qui est important pour les pays en voie de développement. Le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca a publié fin 20 août des résultats très prometteurs concernant son traitement préventif du Covid-19, baptisé AZD7442, qui pourrait être disponible dès la fin de l’année (Voir AstraZeneca). Ce traitement à base d’anticorps de synthèse permet en effet de réduire de 77 % le risque de développer une forme symptomatique du Covid-19. Ce vaccin s’adressera en priorité aux personnes fragiles, ayant un système immunitaire affaibli. Il y a quelques jours, un autre traitement mis au point par le laboratoire Regeneron, associant deux anticorps monoclonaux (casirivimab et imdevimab), a été autorisé, en raison de son efficacité scientifiquement démontrée par l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments, pour les patients atteints du Covid-19 et risquant de développer une forme grave de la maladie. Notons également que l’Institut Pasteur vient d’obtenir l’autorisation de commencer ses essais cliniques de phase 2 pour vérifier l’efficacité du clofoctol contre le Covid-19. Cet ancien médicament anti-bactérien, utilisé en France jusqu’en 2005, s’est montré très efficace pour bloquer la réplication du SARS-CoV-2 en laboratoire. Il pourrait rejoindre dans quelques mois l’arsenal thérapeutique contre le Covid-19. Un autre traitement, à base d’anticorps polyclonaux celui-ci, développé par le laboratoire français Xenothera, pourrait être également disponible dans quelques semaines. Destiné aux patients atteints d'un Covid-19 modéré, ce traitement permet de prévenir l'aggravation de la maladie et d’éviter un transfert en réanimation. Egalement attendu prochainement, le molnupinavir, un antiviral qui permet de réduire la charge virale en stoppant la reproduction du virus dans le corps. Les premiers essais de ce médicament ont montré qu’au bout de cinq jours, le virus n'était plus détectable dans l'organisme des participants traités. Enfin, évoquons également le tocilizumab, un anti-inflammatoire classé dans les anticorps monoclonaux. Il agit en bloquant le récepteur d'une protéine, l'interleukine 6, qui peut entraîner une « tempête » inflammatoire que l’on retrouve dans les cas les plus graves de Covid-19. Tous ces nouveaux traitements et vaccins ne seront pas superflus face à un virus qui s’avère bien plus retors et potentiellement plus dangereux qu’on ne l’imaginait il y a encore quelques mois. On sait à présent que 20 à 30 % des patients touchés par le Covid-19 ont été victimes du fameux et encore mal connu « Covid long ». Ce Covid long se manifeste par différents symptômes persistants (troubles cardiaques, pulmonaires, digestifs ou cognitifs), y compris chez de jeunes adultes n’ayant eu aucun problème de santé. Fin août, une étude chinoise s'est elle aussi intéressée aux effets du Covid long en travaillant sur les dossiers médicaux de 1.300 personnes sorties entre janvier et mai 2020 d'un hôpital de Wuhan, qu'ils ont comparés à des données recueillies six mois après la sortie des m&eci rc;mes patients. Selon ces travaux, la moitié des patients sortis de l'hôpital souffrent encore d'au moins un symptôme persistant et un patient sur trois présente encore un essoufflement après douze mois. Le Docteur Jérôme Larché, spécialiste reconnu du Covid long à la clinique Clémentville de Montpellier, souligne que le virus Sars-CoV-2 est capable de s’attaquer simultanément à de nombreux organes et précise que certains de ses patients, infectés par le Covid en février 2020, sont toujours incapables de reprendre une activité. A ce Covid long « classique », est venu s’ajouter récemment une autre forme de Covid-19, le Covid asymptomatique à retardement. Une récente étude réalisée sur les 700 croisiéristes contaminés du paquebot « Diamond Princess » a révélé que 74 étaient asymptomatiques, c’est-à-dire positifs à la Covid-19 mais sans aucun symptôme. Selon ces chercheurs de l’Institut Scripps en Californie (Voir ACP Journals), la moitié des patients atteints du Covid-19 à la sortie d'une croisière, mais asymptomatiques, avaient déclaré, plusieurs semaines plus tard des séquelles pulmonaires et cardiaques assez graves. Chez ces patients, les médecins ont pu observer des anomalies pulmonaires, comme des taches grises sur les poumons. En avril dernier, d’autres recherches menées par le Docteur Ermias Belay, du Centre de Contrôle des Maladies d’Atlanta (Géorgie), avaient par ailleurs montré que les trois quarts des enfants ayant développé un syndrome inflammatoire multisystémique des semaines après leur infection à la Covid-19 avaient été asymptomatiques (Voir JAMA Network). Le problème, c’est que personne ne connaît pour l’instant le nombre de personnes contaminées ayant été asymptomatiques, et que les scientifiques ne savent pas non plus jusqu’à combien de temps, après une contamination, les patients asymptomatiques peuvent développer des effet s secondaires… Heureusement, une étude anglaise, publiée le 1er septembre, est venue confirmer que les vaccins protégeaient aussi contre le Covid long (Voir The Lancet). Les chercheurs du King’s College de Londres ont suivi plus de deux millions de personnes vaccinées au Royaume-Uni grâce à une application qui permettait aux participants de noter et transmettre leurs symptômes et leur durée. Près de la moitié d’entre eux avaient reçu les deux doses du vaccin (971.504), dont uniquement 2.370 (0,2 %) ont été infectées après la vaccination. En comparant ces personnes infectées malgré la vaccination avec des personnes infectées, mais non vaccinées du même âge et avec les mêmes comorbidités, ces recherches ont montr&eac ute; qu’une personne vaccinée, mais quand même contaminée, a deux fois plus de chances de ne présenter aucun symptôme, par rapport à une personne contaminée mais non vaccinée. En outre, en cas de symptômes, ceux-ci sont bien moins graves, ce qui divise par trois les risques d’hospitalisation, par rapport aux personnes non-vaccinées. Le second point important que je voudrais développer rapidement concerne la spécificité du variant delta, à présent largement dominant dans notre pays. Une étude de l’Institut Pasteur (Voir Institut Pasteur), publiée le 6 septembre dernier, confirme la très grande contagiosité de ce variant delta et souligne que, même si les vaccins restent très efficaces contre les formes sévères, la protection vaccinale contre l’infection diminue pour le variant Delta. Dans leur nouveau scénario de référence, les chercheurs de Pasteur ont fait l’hypothèse que le nombre de reproduction de base R0 est égal à 5 (contre R0=4 dans l’analyse de juin), que le risque d’hospitalisation augmente de 50 % pour les personnes infectées par le variant Delta et que la vaccination diminue le risque d’infection de 60 % pour le variant Delta. S’agissant de la couverture vaccinale, ces scientifiques tablent sur 70 % chez les 12-17 ans, 80 % chez les 18-59 ans et 90 % chez les plus de 60 ans. Enfin, ils font l’hypothèse que la vaccination réduit le risque d’hospitalisation de 95 % et le risque de transmission de 50 %. Sur ces bases, cette nouvelle étude montre de manière très intéressante que les personnes non-vaccinées de plus de 60 ans représentent 3 % de la population mais 43 % des hospitalisations ; c’est pourquoi, si nous voulons éviter une nouvelle saturation de notre système de soins, il est si important que la couverture vaccinale soit aussi haute que possible, à commencer par celle des plus âgés et des plus fragiles, dont nous avons vu qu’elle était encore dangereusement insuffisante. L’étude de Pasteur rappelle qu’avec le variant Delta, les personnes vaccinées sont moins bien protégées contre l’infection, même si la protection vaccinale, il faut le répéter, reste très élevée contre les formes graves. En conséquence, cette étude prévoit que les personnes vaccinées repr&eacut e;senteront bientôt la moitié des nouvelles infections (alors que ce groupe représente plus de 70 % de la population). Il est donc très important que les personnes vaccinées ne baissent pas la garde et continuent à respecter les gestes barrières et porter un masque dans les espaces clos ou fréquentés, pour se protéger de l’infection et éviter de contaminer leurs proches. C’est bien là le point crucial de cette étude. Elle souligne avec force que, pour parvenir à réduire suffisamment les taux de transmission de ce variant delta, de manière à fortement réduire l’impact sur le système de santé, il est capital, en plus de la vaccination et d’une troisième dose pour les plus de 65 ans les plus fragiles, de bien maintenir les gestes barrières, le port du masque, les bonnes règles de distanciation physique, le Tester-Tracer-Isoler et le passe sanitaire. Ce variant delta remet donc sérieusement en cause la perspective de parvenir rapidement à l’immunité collective, grâce à la vaccination massive, et cela est encore plus vrai si l’on considère une autre étude, passée un peu inaperçue, qui montre que, contrairement à ce que la majorité des scientifiques a longtemps cru, il semble bien, selon de récents travaux, que ce virus puisse contaminer des individus par aérosols, sur de grandes distances. Cette réalité enfin reconnue ne fait que renforcer l'utilité et la nécessité de conserver les gestes barrières, même vaccinés, lorsque nous sommes entourés d'autres personnes, en milieu fermé mais aussi à l'extérieur... (Voir BioRxiv). Cette capacité accrue que possède le variant delta d’infecter des personnes à longue distance, par aérosol, donne également tout son sens aux nouvelles mesures, qui doivent encore être renforcées à mes yeux, visant à généraliser dans tous les espaces publics clos (bureaux, écoles, administrations, gares, etc.) les systèmes de ventilation de renouvellement et de purification de l’air, qui peuvent contribuer, eux aussi, à freiner sensiblement la propagation du virus et à réduire les risques de contaminations. Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, continue toutefois à penser que nous sommes proches de l’immunité collective, mais que l’atteindre va prendre plus de temps que prévu en raison des variants. Il ajoute cependant, « Il faut bien comprendre que ce virus ne va pas disparaître avec l’immunité collective. On va vivre avec le Covid-19 et celui-ci va rejoindre les quatre autres coronavirus avec lesquels on vit déjà ». Mais cette conviction est loin d’être partagée par tous les chercheurs. Andrew Pollard, qui dirige l'Oxford Vaccine Group, pense pour sa part qu’avec la prédominance de variant delta, très contagieux, l'immunité collective n'est pas possible, car ce variant infecte plus facilement les individus vaccinés, ce qui signifie que les personnes encore non vaccinées vont fatalement rencontrer le virus. Samuel Alizon, directeur de Recherche au CNRS et à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), et Mircea T. Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses (laboratoire MIVEGEC) à l'Université de Montpellier, ont récemment publié une analyse très complète sur l'évolution de la virulence du coronavirus, c’est-à-dire de sa vitesse de multiplication dans l’organisme. Ces deux chercheurs doutent également de la perspective d’atteindre prochainement l’immunité collective. Ils observent que, dans le cas du SARS-CoV-2, on a assisté à une baisse de la létalité depuis le début de l'épidémie dans beaucoup de pays, en grande partie grâce à la vaccination. En revanche, ces scientifiques soulignent qu’on observe une augmentation de la virulence, notamment chez le variant Delta, qui entraîne davantage d'hospitalisations chez les personnes non vaccinées. Selon ces chercheurs, toute la question est à présent de savoir si le coronavirus possède encore une marge de progression pour exploiter son hôte humain plus efficacement, auquel cas il deviendrait moins virulent à niveau identique de contagiosité. Dans le cas contraire, si le virus finit par épuiser ses ressources de contournement du système immunitaire, il deviendrait à la fois moins virulent et moins contagieux… Mais quelle que soit la bonne hypothèse, ces chercheurs soulignent que la vaccination massive reste absolument essentielle car, comme l'immunité naturelle, elle diminue sensiblement la létalité de l'infection (le nombre de décès), et accél&e grave;re l’évolution de cette pandémie vers un scenario qui se rapproche de celui qu’on connaît avec les virus respiratoires saisonniers bénins. Pour conclure ce trop rapide tour d’horizon des avancées récentes concernant la connaissance que nous avons de ce virus, les traitements qui peuvent le combattre et les stratégies sanitaires qui peuvent le prévenir, je voudrais dire que nous n’en avons sans doute pas fini avec cette pandémie de Covid-19 et qu’il va falloir que nos sociétés apprennent à la combattre et à la prévenir sur le temps long, car nous avons affaire à un virus bien plus complexe, pugnace et adaptatif que prévu et il est malheureusement peu probable que les vaccins, en dépit de leur réelle efficacité démontrée de manière solide par une multitude de travaux scientifiques, puissent à eux seuls juguler et éteindre rapidement cette pandémie mondiale. Pour vaincre définitivement ce virus, nous allons devoir, sans doute pendant plusieurs années, combiner de multiples armes : d’abord une vaccination régulière avec des vaccins qui seront « mis à jour » chaque année pour intégrer les nouveaux variants, grâce aux extraordinaires possibilités de la technologie ARN. Ensuite, une intégration, dans nos modes de vie, des gestes-barrières et du port du masque dans de nombreuses circonstances, car ces barrières physiques resteront longtemps encore des moyens efficaces et irremplaçables pour limiter la contamination en contexte confiné. Par ailleurs, il va falloir équiper rapidement, même si cela représente un lourd investissement, tous nos bâtiments et équipements publics, mais aussi toutes nos entreprises, de dispositifs de mesure de CO2 et de systèmes performants de ventilation et de purification de l’air, qui permettront de limiter la propagation de ce virus (mais aussi d’autres agents pathogènes) et la contamination en espace fermé. Il est également souhaitable que les administrations et établissements où résident des personnes malades ou fragiles, notamment les EPHAD et hôpitaux, se dotent de robots de nouvelle génération, à grande capacité d’autonomie, qui pourront efficacement désinfecter les locaux, sans exposer le personnel, et plus largement assister les soignants dans leurs nombreuses tâches. Le dépistage massif, régulier et rapide du Covid-19 va également devenir un enjeu majeur de santé publique, surtout dans un nouveau contexte pandémique qui risque de se traduire, comme le montre l’étude de Pasteur, par un nombre croissant de personnes contaminées totalement asymptomatiques. Sur ce point, on peut signaler la remarquable innovation développée par deux chercheuses de l’Université de Nîmes, Valérie Compan, et Sandie Choquart. Il s’agit d’un dispositif portatif et non-invasif, dans lequel il suffit de souffler par intermittence dans un petit boîtier durant 3 minutes. Au bout de ce court délai, le résultat s’affiche sur un écran et peut être transmis immédiatement, via un mobile, au médecin. Cet outil très fiable, qui peut être utilisé sans personnel de santé, peut également rech ercher la présence d'un variant, connaître la charge virale d'une personne infectée par le Covid ou encore suivre le développement des anticorps après la vaccination. Il pourrait considérablement simplifier et faciliter le dépistage de masse du Covid-19 et de ses variants. Souhaitons que cette belle innovation puisse être développée par des industriels français et ne soit pas rachetée par un grand groupe étranger, comme cela est trop souvent le cas… Enfin, et ce point est capital, nous devons tirer les leçons de cette catastrophe sanitaire mondiale et essayer de comprendre, en nous appuyant sur des recherches transdisciplinaires, quel est le rôle du changement climatique, du bouleversement des écosystèmes, des modes d’élevage industriel à grande échelle et de la promiscuité de cohabitation accrue entre l’homme et les autres espèces animales, dans l’apparition de ce type de pandémie planétaire. Si nous parvenons à mettre en œuvre de manière intelligente, dans la concertation, la pédagogie et le dialogue constructif, cette stratégie globale dans la durée, nous pourrons, j’en suis convaincu, surmonter cette pandémie meurtrière et nous serons bien mieux armés pour affronter les autres pandémies mondiales qui ne manqueront pas de survenir dans l’avenir. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | | | Airbus prévoit son premier vol d'essai à hydrogène en 2025, avec un A380. L'avionneur français accélère sur son projet d'avion zéro émission (ZEROe). Pour ce faire, Airbus va créer deux centres de développement (ZEDC) sur ses sites de Nantes et de Brême en Allemagne. Ils seront notamment chargés de la fabrication des réservoirs cryogéniques. L'objectif : fabriquer des réservoirs à des coûts compétitifs afin de réussir le lancement de l’avion ZEROe et d'accélérer le développement des technologies de propulsion à l'hydrogène. Ces réservoirs sont des éléments cruciaux pour Airbus. Car, contrairement au kérosène, l'hydrogène présente un inconvénient majeur : son volume. A capacité égale, il nécessite un réservoir 4 à 6 fois plus gros. Deuxième contrainte, pour réduire son volume, l'hydrogène peut être transporté sous forme liquide. Mais pour qu'il conserve cette forme, il est nécessaire de le réfrigérer à -250°C. Les réservoirs cryogéniques doivent être à la fois légers et robustes. Aujourd'hui, le stockage de l’hydrogène sous sa forme liquide est réservé à certaines applications particulières comme la propulsion spatiale. La fusée Ariane embarque ainsi 28 tonnes d'hydrogène liquide à son bord. L'hydrogène peut aussi être stocké sous forme gazeuse à haute pression. C'est la technologie retenue par la plupart des constructeurs automobiles. La fabrication des réservoirs cryogéniques devrait commencer dès 2023 sur ses sites de Nantes et de Brême. Pour le vol d'essai prévu en 2025, l'A380 embarquerait, en plus du réservoir à hydrogène, un moteur électrique. Airbus veut en effet tester des solutions de propulsion hybrides. Toujours selon Les Echos, Airbus s'intéresse aussi aux piles à combustible pour alimenter des équipements ou des moteurs électriques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Airbus | | | |
| On le sait, la photosynthèse naturelle convertit l’eau et la lumière du soleil en oxygène (O2) et stocke l’énergie chimique. Cette possibilité de convertir la lumière du soleil en combustible chimique de manière économique et globalement évolutive est très intéressante pour réduire notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles. Ainsi, depuis des décennies, les scientifiques cherchent à reproduire la photosynthèse naturelle de manière efficace et peu coûteuse. Il s’avère que l’étape de production d’O2 est assez difficile et reste un défi majeur sur la voie de la photosynthèse artificielle. Le professeur Kevin Sivula et ses collègues du Laboratoire d'ingénierie moléculaire des nanomatériaux optoélectroniques (LIMNO) de l’EPFL ont mis au point un mélange de polymères semi-conducteurs, généralement connu sous le nom d’électronique plastique, qui démontre une oxydation très efficace de l’eau (H2O → O2) par voie solaire. Contrairement aux systèmes précédemment rapportés, qui utilisent des matériaux inorganiques comme les oxydes de métaux ou le silicium, et qui ne répondent pas aux critères de performances ni de coûts de l’industrialisation, les matériaux polymères décrits dans ces nouveaux travaux possèdent des propriétés modifiables sur le plan moléculaire. Ils sont en outre transformables en solution à basse température, ce qui permet la fabrication d’appareils évolutifs à grande échelle et à faible coût. Les avancées de l’équipe de l’EPFL ont été obtenues en modifiant les propriétés des polymères afin qu’ils répondent aux critères de la réaction d’oxydation à l’eau, et en les assemblant pour former un mélange d’«hétérojonction en volume» (BHJ) qui améliore l’efficacité de la réaction catalytique solaire. En optimisant également la conduction des charges électroniques dans l’appareil au moyen d’interfaces soigneusement conçues, l’équipe a fait la première démonstration d’une «photo-anode» oxydante à l’eau, basée sur un mélange polymère BHJ qui présente des performances de référence à ce jour – en accomplissant deux ordres de grandeur supérieurs aux appareils organiques précédents. De plus, l’équipe a identifié des facteurs clés qui influencent les performances de la production d’O2, ce qui permettra de définir les voies à suivre pour améliorer encore les performances. Compte tenu du potentiel de cette approche, le système développé par le professeur Kevin Sivula et ses collègues pourrait sensiblement contribuer à faire progresser le domaine de l’électronique à base de polymères et à définir une voie prometteuse de production de combustible solaire économique, efficace et évolutive par la photosynthèse artificielle. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | | |
| Des chercheurs de l'Université de Bath (Comté de Somerset, au sud-ouest de l'Angleterre) ont mis au point un nouveau matériau, incroyablement léger, qui pourrait, dans un proche avenir, réduire sensiblement le bruit des moteurs et améliorer le confort des passagers. Il s'agit d'un aérogel d’oxyde de graphène et d’alcool polyvinylique. Il ne pèse que 2.1 kg par mètre cube, ce qui en fait l’isolant acoustique le plus léger jamais fabriqué. Il pourrait être utilisé comme isolant dans les moteurs d’avion pour réduire le bruit jusqu’à 16 décibels — réduisant le rugissement de 105 décibels d’un moteur à réaction qui décolle au niveau sonore d'une camionnette (89 db)… La structure en forme de meringue de l’aérogel le rend extrêmement léger, ce qui signifie qu’il pourrait agir comme un isolant dans les nacelles des moteurs d’avion, sans pratiquement aucune augmentation du poids total. Le matériau est actuellement optimisé par l’équipe de recherche pour offrir une dissipation thermique améliorée, offrant des avantages en termes d’efficacité énergétique et de sécurité. Le professeur Michele Meo, qui a dirigé la recherche, explique : « C’est clairement un matériau très intéressant qui pourrait être appliqué de plusieurs manières — initialement dans l’aérospatial mais potentiellement dans de nombreux autres domaines tels que l’automobile et le transport maritime, ainsi que dans la construction et les chantiers ». Les chercheurs sont parvenus à produire avec une densité extrêmement faible en utilisant une combinaison liquide d’oxyde de graphène et d’un polymère, qui sont formés avec des bulles d’air fouettées et lyophilisés. Résultat : un matériau solide, mais qui contient beaucoup d’air, ce qui le rend ultraléger et permet une utilisation en grande quantité, sans se soucier du poids et du coût. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| L’hydrogène ne se fabrique pas. En attendant de pouvoir, peut-être, exploiter certaines sources naturelles d'hydrogène venant des entrailles de la Terre, il faut donc l’extraire des éléments qui en contiennent pour s’en procurer. De nos jours, la précieuse molécule est principalement obtenue à partir d’hydrocarbures comme le gaz naturel. Elle est aussi extraite par électrolyse de l’eau, la seule méthode renouvelable actuellement industrialisée à grande échelle. Un procédé cependant gourmand en électricité et dont le rendement est assez médiocre. En parallèle, d’autres alternatives sont en cours de développement. L’hydrogène est en effet présent dans une multitude de matières, comme le bois et plus généralement la biomasse. Ces dernières années, les processus de conversion par gazéification de la biomasse, aussi bien d’origine végétale qu’animale, sont devenus des solutions intéressantes pour la production d’hydrogène renouvelable. A Strasbourg, l’entreprise française Haffner Energy construit même la première unité commerciale de production d’hydrogène à partir de la biomasse. Toutefois, l’inconvénient des procédés classiques de thermolyse utilisés pour cette conversion est qu’ils nécessitent un processus de purification complexe et très énergivore. À Graz (Autriche), une équipe de l’institut Bioenergy and Sustainable Technologies (BEST) est parvenue à extraire l’hydrogène de cette ressource avec un faible apport énergétique. Les chercheurs ont élaboré un réacteur expérimental baptisé « ROMEO » (Reactor optimization by membrane enhanced operation), capable de produire « sobrement » de l’hydrogène à partir de déchets de bois. L’appareil gazéifie la biomasse avant de la faire réagir à travers un catalyseur spécifiquement conçu. Un procédé qui génère séparément de l’hydrogène et du dioxyde de carbone. Sa particularité est de fonctionner avec de faibles apports en énergie et en ressources. La conversion démarre ainsi à 120°C au lieu de 500°C dans un réacteur conventionnel. Cela est possible grâce à un catalyseur spécial, doté de nouvelles membranes de séparation qui permettent des taux de conversion élevés. Selon le BEST, le réacteur pilote consomme 15 % d’énergie en moins et réduit de 40 % ses émissions. L’institut annonce poursuivre ses recherches avant d’envisager une industrialisation. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ROMEO | | ^ Haut | |
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| Sciences de la Terre, Environnement et Climat | |
| | | Selon une étude de l’association Botanic Gardens Conservation International (BGCI), réalisée par plus de 500 scientifiques, spécialisés en écologie, biologie et conservation des végétaux, presque un tiers des espèces d'arbres de la planète serait menacé d'extinction. « Nous avons près de 60 000 espèces d’arbres sur la planète et, pour la première fois, nous savons lesquelles de ces espèces ont besoin d’une action de conservation, où elles se trouvent et quelles sont les plus grandes menaces pour elles », explique Malin Rivers, scientifique au BGCI et coauteur du rapport. Au total, sur les 58 497 espèces d’arbres étudiées, 17 510 seraient menacées d’extinction, soit 29,9 %, et au moins 142 seraient enregistrées comme éteintes. Même des arbres communs, tels les magnolias, seraient en voie de disparition, mais aussi les chênes, les érables et les ébènes. « A titre de comparaison, le nombre d’espèces menacées correspond à la totalité des espèces présentes dans le bassin amazonien », explique Pierre-Michel Forget, professeur d’écologie tropicale au Muséum national d’histoire naturelle, qui n’a pas participé à l’étude. Le Brésil, qui abrite une large part de la forêt tropicale amazonienne, et près de 9 000 espèces d’arbres, est le pays le plus touché par cette ext inction de masse. Au total, 1 788 espèces d’arbres y sont menacées, principalement par l’agriculture intensive. Mais la plus forte proportion d’espèces menacées se trouve dans les régions tropicales d’Afrique, en particulier à Madagascar et sur l’île Maurice, où respectivement 59 % et 57 % des espèces sont en danger. En tête des principales menaces pour les arbres, le rapport pointe l’agriculture, qui contribue à l’extinction des arbres à hauteur de 29 % pour les cultures et 14 % pour l’élevage du bétail. Puis vient l’exploitation forestière, responsable de 27 % des extinctions, et l’habitat humain qui fait perdre 13 % des arbres. Selon le Botanic Gardens Conservation International, une espèce d’arbres sur cinq est directement utilisée par les humains pour la nourriture, le combustible, la construction et la médecine. Au total, l’activité humaine durant les trois cents dernières années aura entraîné une diminution de la superficie forestière mondiale d’environ 40 %. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash BGCI | | | |
| Selon ce nouvel atlas publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le nombre de catastrophes d’origine météorologique, climatique ou hydrologique, a bondi au cours des 50 dernières années. Les catastrophes météorologiques ont causé plus de dégâts mais moins de décès grâce à de meilleurs systèmes d’alerte. Mais généralement, une catastrophe a été enregistrée en moyenne par jour au cours des 50 dernières années, entraînant quotidiennement le décès de 115 personnes et des dégâts se chiffrant à 202 millions de dollars. « Le nombre de phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes continue de progresser. Du fait du changement climatique, ils deviendront plus fréquents et plus violents dans de nombreuses parties du monde », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. Selon l’Atlas de l’OMM, qui répertorie le nombre de morts et les pertes économiques dues aux phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes de 1970 à 2019, plus de 11.000 catastrophes attribuées à ces phénomènes ont été signalées au cours de ces cinq dernières décennies dans le monde, faisant un peu plus de deux millions de morts. Durant cette période, les facteurs météorologiques, hydrologiques et climatiques ont été à l’origine de la moitié de toutes les catastrophes, de 45 % de tous les décès et de 74 % de toutes les pertes économiques dont il a été rendu compte. « Nous devons donc nous attendre à davantage de vagues de chaleur, de périodes de sécheresse et de feux de forêt tels que ceux qui ont sévi récemment en Amérique du Nord et en Europe », a ajouté M. Taalas. A ce sujet, les 1.672 catastrophes enregistrées en Europe ont causé 159.438 morts et entraîné des pertes économiques s’élevant à 476,5 milliards de dollars. Bien que les catastrophes enregistrées soient dues principalement aux crues (38 %) et aux tempêtes (32 %), ce sont les températures extrêmes (canicule) qui ont été à l’origine du plus grand nombre de morts (93 %), avec 148.109 victimes au cours de ce demi-siècle. De leur côté, l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes ont recensé 1.977 catastrophes, 74.839 morts et des pertes économiques s’élevant à 1.700 milliards de dollars. Les tempêtes (54 %) et les crues (31 %) ont été les causes les plus fréquentes des catastrophes recensées. En Amérique du Sud, dix catastrophes les plus graves enregistrées dans la région, dont 90 % sont des crues, comptent pour 60 % du nombre total de morts (34.854) et pour 38 % des pertes économiques (39,2 milliards de dollars). En Afrique, entre 1970 et 2019, les 1.695 catastrophes enregistrées ont coûté 731.747 vies humaines et entraîné des pertes économiques s’élevant à 38,5 milliards de dollars. L’Afrique a fait les frais de 15 % des catastrophes météorologiques, climatiques et hyd rologiques signalées dans le monde, de même que de 35 % des morts et 1% des pertes économiques qui s’y associent. Bien que les catastrophes liées aux crues aient été les phénomènes les plus fréquents (60 %), les sécheresses ont entraîné le plus grand nombre de morts et sont à l’origine de 95 % d’entre elles dans la région. Les phénomènes les plus dévastateurs ont été les graves sécheresses qui ont frappé l’Éthiopie en 1973 et 1983 (400.000 morts au total), le Mozambique en 1981 (100.000 morts) et le Soudan en 1983 (150.000 morts).La plupart de ces catastrophes ont été entraînées par des crues (45 %) et des tempêtes (36 %). Plus de 91 % de ces décès sont survenus dans des pays en développement. Le nombre de décès a toutefois diminué d’un facteur proche de trois entre 1970 et 2019. Le nombre de morts a été ainsi ramené de plus 50.000 par an dans les années 1970 à moins de 20.000 dans les années 2010. Selon l’ONU, une telle baisse n’est pas étrangère à l’amélioration des systèmes d’alerte précoce et de la gestion des catastrophes. « Nous sommes simplement mieux armés que jamais pour épargner des vies », a souligné Petteri Taalas. Quant aux pertes économiques, elles ont bondi, passant de 49 millions de dollars par jour en moyenne dans les années 1970 à 383 millions de dollars par jour de 2010 à 2019. Les tempêtes ((521 milliards de dollars) ont été la cause la plus fréquente de dégâts matériels et elles sont responsables des plus importantes pertes économiques sur la planète, selon l’OMM. Au total, les dégâts matériels s’élèvent à 3.640 milliards de dollars. Selon l’ONU, sept des dix catastrophes les plus coûteuses de ces 50 dernières années se sont produites depuis 2005, dont trois rien qu’en 2017 : les ouragans Harvey (qui a causé près de 97 milliards de dollars de dégâts), Maria (près de 70 milliards de dollars) et Irma (près de 60 milliards de dollars). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash OMM | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Des scientifiques du State Key Laboratory of Management and Control of Complex Systems (SKL-MCCS), basé en Chine, à Pékin, ont mis au point un robot qui permet de mieux planifier les opérations et d'améliorer le champ de vision des chirurgiens lorsqu'ils sont au bloc opératoire. « L'échographie peropératoire est particulièrement utile, car elle peut guider l'opération en fournissant des images en temps réel de dispositifs et d'anatomie autrement cachés », explique Fei-Yue Wang, directeur SKL-MCCS et auteur principal de cette étude parue dans IEEE/CAA Journal of Automatica Sinica. Plus précisément, la technique mise au point est une plate-forme pour l'échocardiographie transoesophagienne (ETO) peropératoire robotisée, méthode d'imagerie qui a fait ses preuves pour diagnostiquer les maladies cardiaques et guider les procédures de chirurgie cardiaque. Le système virtuel développé comprend l'utilisation du logiciel d'analyse d'images "3D Slicer", de l'interface utilisateur graphique (GUI), du moteur Matlab qui fournit des algorithmes de contrôle robotique, ainsi que la boîte à outils PLUS (Public software Library for UltraSound imaging research), utile pour générer des images ultrasonores simulées. Grâce à sa base de données d'images échographiques et sa plate-forme numérique capable de reconstruire l'anatomie, le robot permettrait de naviguer dans les zones cibles, afin que le chirurgien puisse mieux visualiser et planifier les corrections chirurgicales potentielles. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Switzerland | | | |
| Oublier son médicament contre le cancer, c’est l’angoisse de nombreux patients hospitalisés à domicile. Mais peut-être que, demain, un nouvel appareil viendra en soulager certains. Son nom ? Thess. Une innovation que le président de l’Institut de cancérologie Sainte-Catherine à Avignon, Roland Sicard, développe depuis cinq ans avec Thess corporate, une entreprise montpelliéraine. Depuis un an, un patient français teste cette innovation chez lui. 20 Minutes vous explique pourquoi ce petit appareil pourrait bien révolutionner le suivi de certains patients atteints de pathologies lourdes. Gérard Pouzol, 70 ans, est atteint d’un cancer rare du rein depuis mars 2020. « Je suis quelqu’un de très méticuleux, j’écrivais sur mon agenda tout ce qui m’arrivait depuis que je prends mon traitement », explique-t-il. Son oncologue et les pharmaciens de Sainte-Catherine lui ont donc expliqué : « C’est exactement ce que nous testons avec notre logiciel de suivi ». Voilà comment il a rencontré Thess. En expérimentant, dans un premier temps, le suivi numérique. Depuis un an, une application rappelle à Gérard l’heure de sa prise de médicament. Puis il intègre sur son ordinateur tout événement : oubli, effet indésirable… « Et je les ai tous eus… Un jour, ma tension est subitement montée à 18. Plutôt que d’aller à la clinique, la pharmacienne a prévenu mon oncologue, qui a faxé une ordonnance afin de faire baisser ma tension. La réactivité, je l’ai beaucoup appréciée. Avec ce système, on est beaucoup plus proche de l’équipe soignante. Ils savent qui est Monsieur Pouzol, où j’en suis dans mon traitement, quels autres médicaments je prends… » Deuxième pan de Thess, plus innovant : un distributeur intelligent de médicament. « C’est un dispensateur de médicament qui tient dans la main et qui est connecté, comme un smartphone », explique Roland Sicard. « Le principe, c’est de donner le bon médicament à la bonne dose et à la bonne heure. » Depuis un mois, Gérard dispose de ce pilulier moderne, qui sonne quand c’est l’heure de prendre son traitement. Comment ça se présente ? « Vous voyez comment marche un chauffe-biberon ? », interroge Gérard. « Le principe est le même. A 19h, il s’allume et bipe. Un petit écran demande de vous identifier. Il reconnaît mon empreinte digitale. La machine m’indique alors, par exemple, que je dois prendre deux gélules du tube A (un conteneur de médicaments). J’insère ce tube sur le haut du distributeur. Il vérifie que c’est le bon. Puis vous appuyez deux fois [pour les deux gélules]. Et si vous appuyez encore ? Il ne vous en donnera pas plus. J’ai testé. C’est sécurisant. Je pense par exemple à ma maman qui était atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle aurait appuyé dix fois ». Autre avantage : si le traitement est modifié, ce distributeur intelligent reçoit directement la directive de l’oncologue et adapte la délivrance. Même chose si l’équipe soignante décide d’interrompre le traitement. Et quand Gérard a pris 50 cachets sur les 54 que compte le tube, il est averti qu’il doit retourner à la pharmacie pour récupérer un nouveau conteneur, histoire de ne pas se retrouver à sec. « Ça marche bien, c’est fiable », se réjouit Gérard, heureux cobaye. L’objectif de cet outil ? Améliorer l’observance, éviter les oublis, les surdosages, le gâchis. « On va par exemple dire à un patient : cet antidouleur, c’est pas plus de 3 milligrammes toutes les 4 heures, » illustre Roland Sicard. « Mais quand il a mal, il est tenté d’en prendre plus. Là, la technologie contrôle le fait qu’il reste dans le bon protocole ». Avec plus de 10.000 décès et 130.000 hospitalisations par an imputables à un mauvais usage du médicament, l’enjeu est de taille. Avec ce suivi précis à distance, Thess pourrait apporter sa pierre à la télémédecine. Ainsi, une infirmière, au lieu de passer systématiquement le soir pour donner son traitement à un patient, vérifierait sur son écran si tout se passe bien. « Aujourd’hui, on a 1.000 patients en cancérologie à domicile. Je ne peux pas mettre un médecin derrière chacun », justifie Roland Sicard. « Mais je peux mettre Thess et m’intéresser aux 50 qui vont rencontrer un problème et concentrer mes compétences pour les assister ». Pour le moment, l’innovation s’adresse à des patients qui ont des protocoles très lourds et coûteux. Et l’équipe de Thess Corporate a demandé l’homologation pour un marquage CE et FDA. Deux études françaises vont être lancées pour deux ans. Le CHU de Strasbourg (pour des patients après une greffe de rein) et le CHU de Nîmes (en cancérologie) mèneront des essais randomisés pour mesurer le bénéfice de cette innovation pour les soignants et les patients. « Le non respect des prises de médicaments fait que dans 30 % des cas, le patient perd sa greffe. On va vérifier si avec Thess, on arrive à faire baisser ce chiffre », reprend Roland Sicard. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 20 minutes | | | |
| Les formes graves de la Covid-19 se caractérisent par une réponse immunitaire exacerbée qui se manifeste par un véritable orage cytokinique où l’interleukine-6 (IL-6), le TNFα (tumor necrosis factor α) et d’autres cytokines sont particulièrement impliqués. Dans ce contexte biologique, le tofacitinib semble disposer d’atouts indéniables : cet anti-JAK agit par inhibition sélective des Janus kinase (JAK) 1, JAK2 et JAK3, ce qui aboutit à un effet immunodépresseur profond qui a été mis à profit dans le traitement de fond des maladies auto-immunes, en premier lieu la polyarthrite rhumatoïde. La production des cytokines est indirectement diminuée, mais le tofacitinib est également à même de moduler l’action des interférons et de l’IL-6, de sorte que la libération des cytokines par les lymphocytes T helper de type 1 et 17 s’en trouve réduite : un mode d’action qui répond en partie à la pathogénie du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Un essai brésilien, en double aveugle contre placebo dit STOP-COVID a inclus 289 patients hospitalisés en raison d’une forme sévère de cette infection qui ne nécessitait pas pour autant une ventilation invasive ou non. Dans le groupe traité, le tofacitinib a été administré par voie orale à raison de 20 mg/jour en deux prises, pour une durée de 14 jours ou jusqu’à la sortie du milieu hospitalier. Le critère de jugement principal combinait les décès ou les cas d’insuffisance respiratoire aiguë survenus au cours d’un suivi de 28 jours après l’inclusion dans l’essai. Par ailleurs, la dégradation de la fonction respiratoire a été également évaluée au moyen d’une échelle ordinale à huit niveaux, les valeurs les plus hautes témoignant d’une condition plus défavorable. La mortalité globale et l’acceptabilité du traitement ont par ailleurs été prises en compte. Dans la majorité des cas (89,3 %), une corticothérapie a été instaurée pendant l’hospitalisation de manière équilibrée entre les deux groupes. Au 28e jour de l’essai, l’incidence cumulée des décès et des cas d’insuffisance respiratoire aiguë était significativement moindre dans le groupe tofacitinib, soit 18,1 %, contre 29,0 % dans le groupe placebo. Dans le groupe traité, la mortalité globale, toutes causes confondues, a été presque deux fois inférieure : 2,8 %, contre 5,5 % dans l’autre groupe. Cette étude solide montre donc que, chez les patients hospitalisés en raison d’une forme sévère de Covid-19, un anti-JAK tel le tofacitinib possède une efficacité thérapeutique certaine à court terme : la diminution de la mortalité s’associe à une moindre progression vers l’insuffisance respiratoire aiguë et ce bénéfice thérapeutique est obtenu au prix d’une acceptabilité satisfaisante. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NEJM | | | |
| Un nouveau traitement radiopharmaceutique a été conçu spécifiquement pour les cancers de l'ovaire résistant aux thérapies traditionnelles. Il peut être produit en 25 minutes à faible coût, ce qui permet, aussi, une meilleure efficacité par rapport aux alternatives thérapeutiques. Selon la Société américaine contre le Cancer (ACS), plus de 20.000 femmes reçoivent un diagnostic de cancer de l'ovaire chaque année aux Etats-Unis et près de 14.000 en meurent. En France, près de 5.000 cas sont diagnostiqués chaque année. Aujourd’hui et en dépit de progrès thérapeutiques, une femme sur 2 atteinte d'un cancer de l'ovaire décède dans les 5 ans. C'est la cinquième cause de décès par cancer chez les femmes. Ces chercheurs ont mis au point une nouvelle « alphathérapie » ciblée, nommée « Pb-214-TCMC-trastuzumab » pour traiter le cancer de l'ovaire HER2-positif. Il s’agit d’une forme de radiothérapie dans laquelle des particules alpha ciblent les cellules cancéreuses grâce à la combinaison des radioisotopes avec des marqueurs immunitaires (trastuzumab) qui permettent ce ciblage de la tumeur. L’étude est menée in vitro, sur des lignées de cellules cancéreuses de l'ovaire et in vivo chez la souris modèle de cancer de l’ovaire. L’étude montre que la charge tumorale chez les souris et les cellules traitées avec Pb-214-TCMC-trastuzumab a considérablement diminué au cours de l'étude, ce qui confirme l'efficacité de la thérapie ; aucun effet secondaire indésirable n’a été constaté, notamment aucune perte de poids chez les animaux. Le système générateur peut fournir du Pb-214 toutes les heures, ce qui permet de disposer d'une nouvelle source de thérapie par particules alpha aux patients à moindre coût. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Eurekalert | | | |
| Prédire la qualité de la réponse vaccinale, ou au moins mieux comprendre pourquoi les vaccins sont plus efficaces chez certaines personnes que chez d'autres : tel est l’objectif de l'équipe de Behazine Combadière, au Centre d'immunologie et des maladies infectieuses. La chercheuse et ses collaborateurs travaillent sur cette thématique depuis une vingtaine d’années. Récemment, ils se sont intéressés à l’influence que pourrait avoir le microbiote, cet ensemble de micro-organismes qui colonisent notre corps. « Certains groupes de la population, comme les personnes âgées, celles atteintes d'obésité ou encore les femmes enceintes, présentent une immunodépression qui réduit l’efficacité des vaccins et nécessite parfois d’adapter le schéma vaccinal. Mais même en dehors de ces groupes, parmi les adultes en bonne santé, les réponses ne sont pas toutes équivalentes », rappelle Behazine Combadière. « À l'issue d'une vaccination, certains développent beaucoup d’anticorps et d’autres moins. Nous essayons de comprendre pourquoi et explorons dans ce but l'influence de facteurs individuels, notamment celle du microbiote ». Les chercheurs ont profité d’un essai clinique en cours, qui porte sur le développement d’un vaccin contre le sida (MVA-B). Chez dix volontaires âgés de 18 à 45 ans, ils ont prélevé avant la vaccination un échantillon de flore cutanée au niveau du site d’injection, des échantillons de selles qui informent sur la diversité et l’abondance des bactéries de la flore intestinale, ainsi que des échantillons sanguins. À partir de ces prélèvements, ils ont décrit la composition bactérienne des deux flores et analysé l'expression de 40 000 gènes (analyse transcriptomique) dans les cellules sanguines des volontaires. Les participants à l'essai ont ensuite été vaccinés et les chercheurs ont évalué leur réponse vaccinale en dosant les anticorps neutralisants apparus. L'analyse de l'ensemble des données recueillies montre que l’abondance de deux bactéries du microbiote est associée à une bonne réponse vaccinale : Prevotella sur la peau et Eubacterium dans les intestins. « La présence de ces bactéries est déjà connue pour être associée à un bon état de santé général », précise la chercheuse. L’étude transcriptomique a par ailleurs révélé une association entre un niveau élevé d’expression de 154 gènes et une bonne réponse vaccinale. Les chercheurs ont choisi de se focaliser sur 41 de ces gènes, dont la forte expression était en outre corrélée à une grande diversité du microbiote. « Tous ces gènes sont impliqués dans des mécanismes cellulaires qui traduisent une forte activité : divisions, expression de protéines de surface permettant des interactions… », détaille-t-elle. Et parmi eux, trois sont impliqués dans l’activation des lymphocytes B, les cellules productrices d’anticorps neutralisants. « Cette signature transcriptomique n'est pas le reflet d'une spécificité d'origine génétique mais dépend d'autres facteurs individuels. D’après nos données, le haut niveau d'expression de ces trois gènes semble prédictif d'une bonne réponse vaccinale, quelle que soit l'abondance de Prevotella et d'Eubacterium dans le microbiote », rapporte Behazine Combadière. « Nous allons maintenant le vérifier avec d’autres vaccins, un second développé contre le VIH, et d'autres contre la Covid-19 ». À terme, cette découverte pourrait conduire au développement d’un biomarqueur prédictif de la réponse vaccinale ou, en détaillant les mécanismes sous-jacents à l’expression élevée de ces trois gènes, permettre d’améliorer l’efficacité des vaccins. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Des chercheurs de l'University of Chicago Medicine ont mis à jour un nouveau mécanisme remarquable par lequel le propre système immunitaire du corps utilise certains globules blancs, les polynucléaires neutrophiles, pour éliminer les cellules cancéreuses sans endommager les cellules hôtes. La découverte et la compréhension de ce mécanisme pourrait changer la donne et permettre le développement de médicaments de première intention, car conçus pour être sélectifs pour les cellules cancéreuses et non toxiques pour les cellules et les tissus sains. Cette piste, une fois validée, pourrait révolutionner la médecine de précision en garantissant le bon médicament à la bonne dose au bon moment. Notre système immunitaire joue un rôle essentiel dans notre capacité à combattre les maladies tout en nous gardant en bonne santé. Notre système immunitaire a la capacité de reconnaître et d'attaquer un large éventail d'agents pathogènes infectieux, notamment des bactéries, des champignons et des protozoaires, mais peut-il produire une réponse similaire, efficace et ciblée contre le cancer ? Les polynucléaires neutrophiles, un type de globule blanc, répondent aux signaux chimiques émis par le système immunitaire et migrent vers différents sites du corps où leur intervention est nécessaire. On sait qu’ils combattent les cellules cancéreuses mais leur mode d’action n'est pas entièrement compris. Ces scientifiques ont identifié l'élastase des neutrophiles (ELANE) comme une protéine anticancéreuse majeure libérée par les neutrophiles humains qui active les voies de mort cellulaire spécifiquement dans les cellules cancéreuses. ELANE provoque la mort des cellules cancéreuses dans les tumeurs et aux sites éloignés auxquels elles se sont propagées, tout en épargnant les cellules saines voisines. Selon l’auteur principal, le Docteur Lev Becker, professeur agrégé à l’U Chicago, ELANE est peut-être la principale réponse, -celle qui mérite le plus d’attention- de notre corps au cancer : « Les cellules changent constamment et les mutations s'accumulent. Certaines personnes développent un cancer, d'autres non. La voie que nous avons découverte peut aider à expliquer les mécanismes de notre système immunitaire qui éliminent ces cellules mutées ». ELANE préserve les cellules saines et les cellules immunitaires : sur des modèles murins mais aussi chez des participants humains, l’équipe de Chicago constate qu'ELANE lance un programme complexe de destruction du cancer qui supprime les voies de survie cellulaire, induit des dommages à l'ADN, augmente la production d'espèces réactives de l'oxygène mitochondrial et active finalement l'apoptose des cellules cancéreuses. Cette chaîne d'événements est déclenchée par les polynucléaires neutrophiles qui sécrètent l’enzyme élastase, ce qui libère un système « de mort » chargé de maintenir l'équilibre du système immunitaire en contrôlant quelles cellules subissent l'apoptose. Ce domaine interagit avec les histones qui dans les cellules cancéreuses maintiennent leur stabilité génomique. Cette destruction sélective préserve les cellules saines et les cellules immunitaires. Comme il peut tuer un large éventail de cellules cancéreuses, le traitement peut fonctionner quelle que soit la constitution génétique du cancer. Les chercheurs ont notamment montré l'efficacité d'ELANE sur 9 types de cancer génétiquement divers. Prochaine étape, exploiter les effets thérapeutiques d'ELANE à la fois en monothérapie et en combinaison avec d'autres traitements contre le cancer. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Cell | | | |
| Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Floride confirme que l'exercice aérobique aide aussi la fonction cognitive des personnes plus âgées, y compris les personnes présentant un risque familial et génétique de maladie d'Alzheimer. Si les études sont aujourd’hui nombreuses à avoir démontré les bénéfices de l’exercice physique sur la santé mentale et cognitive, ces chercheurs de la Florida Atlantic University montrent que l’exercice a donc aussi des vertus préventives contre le développement de la maladie d’Alzheimer. Ces travaux confirment également l’intérêt et la précision d’un biomarqueur de la santé cérébrale en particulier, la myokine cathepsine B (CTSB). On sait ainsi que l'activité et l’exercice physique peuvent augmenter le volume de matière grise et blanche, améliorer la circulation sanguine et donc la santé cérébrovasculaire et booster ainsi la mémoire. Cependant, on ignore si ces effets sont suffisants pour retarder ou prévenir l'apparition de la maladie d'Alzheimer (MA). La capacité de mesurer les effets de l'exercice sur la santé cognitive supposerait des biomarqueurs systémiques associés au risque de maladie d’Alzheimer et liés à des réponses métaboliques pertinentes, cependant ces biomarqueurs systémiques font défaut. Les chercheurs ont regardé précisément si 3 biomarqueurs spécifiques, qui sont impliqués dans l'apprentissage et la mémoire, pouvaient augmenter chez les personnes âgées après un entraînement physique : la myokine cathepsine B (CTSB), le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) et le klotho. La métabolomique ou l’étude des métabolites les a également aidés à identifier les voies biochimiques pouvant être affectées par la maladie d’Alzheimer. L’étude aeRobic Exercise And Cognitive Health (REACH) : dans cette étude, 23 adultes âgés en moyenne de 65 ans, asymptomatiques, mais présentant néanmoins un risque familial et génétique, ont suivi un programme d’entraînement sur tapis roulant, de 26 semaines. Des échantillons de sang pour les deux groupes, groupes d’intervention et témoin, ont été prélevés à l’inclusion et à la fin de l’étude. Les chercheurs ont effectué une analyse métabolomique de ces échantillons de sang. L’analyse montre que, dans le groupe d’intervention, les taux plasmatiques de CTSB ont augmenté à la suite de l’entraînement physique ; en outre, l'apprentissage verbal et la mémoire se sont améliorés en corrélation avec l’augmentation de CTSB ; les taux de BDNF ont, en revanche, régressé avec l’augmentation de plusieurs métabolites lipidiques pertinents connus comme associés à la maladie d’Alzheimer, mais modifiés par l'exercice d'une manière qui pourrait être neuroprotecteur. Il semblerait donc que les 3 marqueurs CTSB, le BDNF et klotho peuvent contribuer à évaluer l'effet des interventions liées au mode de vie sur la fonction cérébrale. Des biomarqueurs systémiques qui peuvent mesurer l'effet des interventions d'exercice sur les résultats liés à la maladie d'Alzheimer rapidement et à faible coût, informer les médecins sur la progression de la maladie ou sur la réponse à de nouvelles thérapeutiques. Les données obtenues sur ces 3 marqueurs, après le programme d’exercice, soutiennent les effets bénéfiques de l'entraînement physique sur la fonction et la santé cérébrales des plus âgés, en particulier chez les personnes à risque de maladie d'Alzheimer. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Frontiers In Endocrinology | | | |
| Une étude réalisée par des scientifiques américains du Dana-Farber Cancer Institute et de la Harvard TH Chan School of Public Health pourrait conduire à revoir les recommandations pour un apport plus élevé en vitamine D, afin de mieux prévenir le cancer colorectal, en augmentation chez les adultes de moins de 50 ans. Alors que l'incidence globale du cancer colorectal n'a cessé de diminuer au cours de ces dernières décennies, cette incidence a augmenté de manière préoccupante chez les jeunes adultes, pour des raisons qui restent mal connues. Ces recherches ont montré que l'apport en vitamine D provenant de sources alimentaires telles que le poisson, les champignons, les œufs et le lait a diminué au cours des dernières décennies. Par ailleurs, le lien de causalité entre un faible niveau de vitamine D et un risque accru de mortalité par cancer colorectal a été confirmé par plusieurs études. Toutefois, aucune recherche n'avait encore essayé de découvrir si l'apport total en vitamine D était associé au risque de cancer colorectal précoce. « Étant donné que la carence en vitamine D n'a cessé d'augmenter au cours des dernières années, nous nous sommes demandé si ce phénomène avait pu contribuer à l'augmentation des taux de cancer colorectal chez les jeunes », a déclaré le directeur du Young-Onset Colorectal Cancer Center à Dana-Farber. Ces recherches ont notamment montré qu'un apport total en vitamine D de 300 UI par jour ou plus - soit à peu près l'équivalent de trois verres de lait - était associé à un risque réduit de moitié de développer un cancer colorectal précoce. Ces résultats ont été obtenus en calculant l'apport total en vitamine D - provenant à la fois de sources alimentaires et de suppléments - de 94 205 femmes participant à l'étude "Health Study II" (NHS II). Cette étude est une étude de cohorte prospective regroupant des infirmières âgées de 25 à 42 ans qui a débuté en 1989. Ces femmes sont suivies tous les deux ans par des questionnaires concernant leur alimentation, leur mode de vie, ainsi que de nombreuses informations médicales. Les chercheurs se sont focalisés sur un critère d'évaluation principal : le cancer colorectal à début précoce, diagnostiqué avant l'âge de 50 ans. Au cours de la période de 1991 à 2015, les chercheurs ont identifié 111 cas de cancer colorectal précoce et 3 317 polypes colorectaux. L'analyse a montré qu'un apport total plus élevé en vitamine D était associé à un risque significativement réduit de cancer colorectal d'apparition précoce. Le même lien a été trouvé entre un apport plus élevé en vitamine D et le risque de polypes du côlon détectés avant 50 ans. L'étude montre de manière intéressante que cette corrélation semble plus forte pour la vitamine D alimentaire - issue principalement des produits laitiers - que pour les suppléments de vitamine D. Autre enseignement intéressant, les chercheurs n'ont pas trouvé d'association significative entre l'apport total en vitamine D et le risque de cancer colorectal diagnostiqué après 50 ans. Il semblerait donc que cet effet protecteur de la vitamine D contre le cancer colorectal est d'autant plus important que le sujet est jeune… Rappelons que début 2021, une étude allemande conduite par le Professeur Brenner, du Centre contre le Cancer d'Heidelberg, avait montré qu'une supplémentation en vitamine D à des doses comprises entre 400 et 2000 unités internationales par jour été associée à une réduction de 13 % de la mortalité globale par cancer. Ce travail avait évalué que, si tous les Allemands de plus de 50 ans prenaient des suppléments de vitamine D, on pourrait sans doute éviter jusqu'à 30 000 décès par cancer par an en Allemagne… Ces récentes études confirment qu'un rééquilibrage de notre alimentation en vitamine D peut jouer un rôle important en matière de prévention globale du cancer et que cette stratégie simple et peu coûteuse doit être mieux intégrée dans nos politiques de santé publique. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash DFCI Gastroenterology Molecular Oncology | | ^ Haut | |
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| Anthropologie et Sciences de l'Homme | |
| | | Lors de fouilles archéologiques près de la ville de Ramla, dans le centre du pays, l'équipe du docteur Yossi Zaidner, du Département d'archéologie de l'Université hébraïque de Jérusalem, a découvert des restes humains préhistoriques qu'elle n'a pu attribuer à aucune espèce connue. Cette équipe d'anthropologues a défini un nouveau type du genre Homo, le Nesher Ramla, du nom du site où il a été trouvé. Les ossements humains découverts dateraient de 140 000 à 120 000 ans avant notre ère, selon les scientifiques. Ils partagent des caractéristiques communes avec l'homme de Neandertal au niveau des dents et de la mâchoire notamment, mais aussi avec d'autres types Homo archaïques au niveau du crâne. Ils diffèrent cependant de l'homme moderne de par l'absence de menton, la structure du crâne et la présence de très grandes dents, précise l'étude. Les auteurs affirment avoir également trouvé, à huit mètres de profondeur, une quantité importante d'ossements animaux, de chevaux, de daims et d'aurochs ainsi que des outils en pierre. Pour le docteur Zaidner, cela montre que l'homo Nesher Ramla possédait des technologies avancées de production d'outils en pierre et interagissait très probablement avec l'Homo sapiens local. « Cette découverte est particulièrement spectaculaire, car elle nous montre qu'il y avait plusieurs types d'Homo vivant au même endroit et au même moment à ce stade ultérieur de l'évolution humaine », souligne le Docteur Yossi Zaidner. Selon l'étude, plusieurs autres fossiles découverts précédemment en Israël, et qui présentent des caractéristiques similaires, pourront être attribués à ce nouveau type Homo. La découverte du Nesher Ramla remet en question la thèse privilégiée de l'émergence du Neandertal en Europe qui aurait ensuite migré vers le sud. « De petits groupes du type Homo Nesher Ramla ont migré vers l'Europe, où ils ont évolué pour devenir les Néandertaliens classiques que nous connaissons bien, et aussi en Asie, où ils sont devenus des populations archaïques avec des caractéristiques semblables à celles de Neandertal », explique Rachel Sarig de l'Université de Tel-Aviv, une des auteures de l'étude. Carrefour entre l'Afrique, l'Europe et l'Asie, la terre d'Israël a servi de creuset où différentes populations humaines se sont mélangées avant de se répandre plus tard dans tout le Vieux Monde. La découverte d'un nouveau type d'Homo est d'une grande importance scientifique, conclut le professeur Hershkovitz, car elle permet d'ajouter une autre pièce au puzzle de l'évolution humaine et de comprendre les migrations des humains dans l'ancien monde. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | ^ Haut | |
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