| | | | | | | Edition du 16 Juillet 2021 |
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| Edito Les navettes modulables et intelligentes vont révolutionner nos déplacements…et changer nos villes
On l’ignore souvent, mais le secteur des transports, dans son ensemble, représente une part considérable de notre économie : en 2019, les dépenses totales de transports se sont ainsi élevées à 438 milliards d’euros, soit 20 % du PIB, et les ménages assurent à eux seuls la moitié de ces dépenses, ce qui en fait, de loin les premiers contributeurs de cette activité vitale pour notre pays. Rappelons que les transports représentent 14 % du budget des ménages français - 4 700 euros par an en moyenne par ménage - et qu’il s’agit du troisième poste de dépenses des ménages aux revenus modestes, derrière le logement et l'alimentation. Le plus souvent par nécessité, les trois-quarts des actifs continuent à utiliser leur voiture chaque jour pour se rendre au travail, bien que ce mode de déplac ement leur coûte trois plus cher que les transports en commun (quand ils sont disponibles) et les déplacements représentent par ailleurs plus de la moitié des 16 tonnes annuelles de CO2 (émissions directes et indirectes) émises en moyenne par un ménage français. Les dépenses publiques en faveurs des transports, assurées à 70 % par les collectivités locales, représentent pour leur part 49 milliards d’euros par an (2019), soit 1650 euros par an et par ménage français. A lui seul, le projet pharaonique du « Grand Paris Express », qui devrait compter d’ici 10 ans 200 km de voies nouvelles, 68 nouvelles gares et quatre nouvelles lignes de métro, va engloutir, selon la Cour des Comptes, 34,6 milliards d’euros d’ici 2030, le double du budget initialement prévu, soit, en moyenne, plus de 170 millions par km… Depuis presque un siècle, le schéma d’organisation des transports publics terrestres repose sur l’articulation de quatre vecteurs complémentaires : le train, pour l’interurbain, le métro et le tramway, pour les liaisons urbaines structurantes, et le bus, dans ses différentes déclinaisons, pour la desserte finale des voyageurs. Mais voici que, depuis quelques années, l’arrivée de navettes hybrides, modulables, puis autonomes et intelligentes, à la fois bien moins coûteuses et bien plus souples que les moyens de transports conventionnels, remet en cause cet ordre séculaire et ouvre de nouvelles perspectives en matière de déplacements, tant en milieu urbain, qu’à la campagne. En Chine, le constructeur Zhuzhou CRRC Times Electric a développé depuis cinq ans l’Autonomous Rail Rapid Transit (ART), qui arrive en phase d’exploitation commerciale. Cet engin se présente comme un hybride électrique entre le train, le bus et le tramway. Bardé de capteurs optiques et électroniques, ce véhicule peut détecter les obstacles dans son environnement et circuler en toute sécurité sur la route, sans pilote, en suivant des marques au sol, à une vitesse maximale de 70 km/h. Composé de trois voitures de 10 mètres de long, dans sa version de base, l’ART peut transporter jusqu’à 300 personnes. Mais le système peut, si besoin, doubler son nombre de voitures et sa capacité. Ses batteries en lithium–titanate lui confèrent une autonomie d’environ 40 km, mais elles peuvent se recharger très rapidement, dix minutes suffis ent pour récupérer 25 km d’autonomie. Si l’ART intéresse de nombreuses métropoles dans le monde, ce n’est pas seulement à cause de sa souplesse d’utilisation, mais c’est également à cause d’un coût de déploiement imbattable : environ deux millions d’euros par km, c’est-à-dire 5 à 10 fois moins qu’un tramway classique et 50 fois moins qu’un km de métro. Déjà déployé en 2018 à Zhuzhou, dans le sud-est de la Chine, l’ART sera prochainement utilisé à l'aéroport international de Kunming Changshui, à Kunming, capitale de la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine). Autre avantage décisif de ce nouveau mode hydride de transports : une ligne d’ART peut être déployée en trois ans, contre six en moyenne pour une ligne de tramway et, si besoin, l’itinéraire de cette ligne est fa cilement modifiable pour mieux répondre aux besoins des usagers, ce qui n’est pas le cas du tramway. Chez nos voisins espagnols, depuis le début de l’année, un bus entièrement autonome - c’est une première européenne - relie le port au centre-ville de la ville andalouse de Malaga six fois par jour sur un trajet de 8 kilomètres. Ce cyberbus, qui peut accueillir 60 passagers, est bardé de capteurs, de caméras et de lasers ; il a été conçu de manière à pouvoir interagir avec les feux de circulation, selon la société Avanza, qui fait partie du consortium public-privé responsable du projet. C’est un puissant logiciel d’intelligence artificielle qui aide ce bus à prendre les meilleures décisions, s’appuyant sur l’analyse d’une grande quantité de données enregistrées le long du trajet. La loi espagnole ne permettant pas encore de faire circuler un véhicule sans conducteur, celui-ci est pr& eacute;sent sur son poste de conduite, mais il n’intervient qu’exceptionnellement, pour effectuer de légères corrections de trajectoire. En France, Keolis, qui est à l’origine de la première expérimentation ouverte au public en 2016, à Lyon, dans le quartier Confluence, teste depuis 2020, avec son partenaire Navya, la première navette autonome, sans opérateur de sécurité à bord, à Châteauroux, sur le site privé du Centre national de tir sportif français. De son côté, la RATP a inauguré, le 2 mars, le prolongement dans la ville de Vincennes (Val-de-Marne) de la navette autonome du bois parisien testée depuis 2017. Dans cette nouvelle phase d’expérimentation, le but est de montrer la capacité de cette navette à évoluer dans un trafic routier urbain dense, avec un objectif de vitesse moyenne de 20 km/h. La RATP expérimente également un bus autonome d'une longueur de 12 mètres sur la ligne 193, dans le Val-de-Marne, doté p our l’instant d’une technologie chinoise, faute de solutions techniques européennes disponibles… Dans l’expérimentation en cours du système de transport autonome du bois de Vincennes, la navette parcourt désormais une distance de 6 km, desservant huit arrêts, entre la Porte jaune et la mairie de Vincennes (Val-de-Marne). Depuis son lancement, il y a quatre ans, cette navette a déjà transporté 40 000 passagers sur 11 000 km, à une vitesse moyenne de 13km/h. La RATP et la ville de Paris veulent à présent accélérer l’intégration à grande échelle de ces véhicules autonomes dans les différentes conditions de circulation. La navette du bois de Vincennes s’inscrit dans les projets SAM (Sécurité et acceptabilité de la conduite et de la mobilité autonome), et EVAE (Expérimentation de véhicules autonomes). Dans quelques semaines, la RATP va par ailleurs lancer une autre expérimentation, dans le but de relier trois gares (gare de Lyon, gare d’Austerlitz et gare de Bercy) entre elles par véhicule autonome. À terme, deux navettes circuleront entre la gare d’Austerlitz et la gare de Lyon, via le ministère de l’Économie et des Finances, la gare de Bercy, le quai de la Gare et la Cité de la Mode. La RATP est aussi associée à Paris2connect (qui regroupe notamment les opérateurs Orange et Nokia), dans le cadre du projet Quartier d’innovation urbaine pour Paris-Rive Gauche lancé par la Ville de Paris. Ce projet vise à évaluer la pertinence du déploiement d’un réseau numérique urbain mutualisé, utilisant par exemple des lampadaires et des feux de signalisation, dans le pilotage et le contrôle de solutions autonomes de déplacements . Autre expérimentation intéressante, Navetty, qui a débuté il y a quelques semaines sur le site industriel d’ArianeGroup aux Mureaux, dans les Yvelines. Le projet est porté par Vedecom, ArianeGroup, Transdev Systèmes de Transport Autonome, EasyMile (et ses navettes EZ 10), et le Conseil départemental des Yvelines, principal financeur à hauteur de 2,5 millions d’euros. L’objectif de Navetty consiste à mettre en œuvre un service de mobilité avec des navettes électriques autonomes sans opérateur à bord sur un site représentatif d’une agglomération : Ce site industriel de 92 ha a été choisi, car il présente le même niveau de complexité qu’une agglomération urbaine. Le pilotage du système repose sur le logiciel de Supervision de flottes de véhicules auton omes développé par Transdev Systèmes de Transport Autonome. Dans une deuxième phase, le service Navetty s’appliquera à la desserte finale, pour relier la gare des Mureaux au site d’ArianeGroup, distant de deux kilomètres. L’expérimentation devrait ensuite être étendue, avec la mise en place d’un service de mobilité en navettes autonomes, en zone urbaine et péri-urbaine, entre le Campus des Mureaux et la gare des Mureaux. A Toulouse, depuis quatre mois, une navette électrique autonome Easymile permet de relier le parking de l’Oncopole et l’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT). Le trajet de 500 m entre ce parking et IUCT s’effectue en 4 minutes, à l’aide du véhicule autonome sans conducteur, d’une capacité de douze passagers, fourni par la société toulousaine Easymile, associée à Alstom, spécialiste des transports (fournisseur du tram toulousain et du futur métro automatique de la 3e ligne). Le but de cette expérimentation est d’obtenir de l’Etat une certification (semblable à celui d’un métro automatique) et de délivrer à terme un service sans opérateur de sécurité à bord avec le même niveau de sûreté que s’il y en avait un. Mais le concept de déplacement souple par navette se diffuse également inexorablement dans le monde rural, confronté au défi de plus en plus aigu des besoins en déplacements d’une population vieillissante, souvent isolée et qui ne possède pas toujours un véhicule particulier : en mai dernier, le conseil communautaire de la Communauté de communes (CDC) Cœur de Brenne a lancé son expérimentation d’une navette autonome. Il s’agit d’une première, dans le monde rural, pour ce type de transport en commun sans chauffeur. La future ligne devrait relier, à une fréquence de quatre allers-retours par jour, les communes de Mézières-en-Brenne, Paulnay, Azay-le-Ferron et Martizay. C’est un véhicule Renault Master de sept places qui a été choisi pour faire office de navette rurale. Dans un premier temps, un opérateur sera présent pour pallier d’éventuels problèmes. À terme, l’assistance sera assurée à distance. L’expérimentation, prévue pour six mois, débutera en mars 2022. La mise en place de cette navette de nouvelle génération traduit la volonté politique forte de cette collectivité de proposer à tous ses habitants de nouvelles solutions de mobilité adaptées à la fois à leurs revenus modestes et leurs contraintes spécifiques d’isolement. Finissons enfin ce rapide tour d’horizon de la mobilité autonome par le remarquable et innovant projet de capsule autonome Urbanloop, développé par les étudiants et chercheurs de l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique de Nancy. « En 2017, nous avons lancé un sujet de projets aux étudiants sur la mobilité. Ils devaient imaginer un transport écologique, économique, accessible à tous, sécurisé et réalisable avec les briques technologiques actuelles » précise Jean-Philippe Mangeot, initiateur du projet et enseignant. Urbanloop se compose de plusieurs capsules individuelles, à propulsion électrique, pouvant accueillir deux personnes dont une personne à mobilité réduite avec un accompagnant ou encore un cycliste seul avec son vélo (Voir Urbanloop). Ces navettes utilisent des moteurs synchrones d’une puissance de 3 kW, d’une intensité de 50 ampères et d’une tension de 42-72 V DC. Elles peuvent ainsi atteindre des pointes à 75 km/heure et ont une vitesse moyenne de 60 km/h, le tout pour une dépense d'énergie de moins de cinquante centimes du km, établissant ainsi un nouveau record du monde en termes de coût de déplacement urbain ! Le système a l’ambition de devenir un service complet de déplacements à la demande. Grâce à l’intelligence artificielle, couplée à un système de communication de données utilisant la 4G, et demain la 5G, il est possible d’optimiser en permanence ces capsules Urbanloop, en anticipant les trajets des usagers, et de rechercher le meilleur trajet entre deux points. La ville de Nancy vient de manifester son intérêt pour Urbanloop en sollicita nt une étude d’urbanisme qui pourrait aboutir à une mise en service en 2024. « Le coût de revient d’un tramway est de 20 millions d’euros du kilomètre quand Urbanloop coûte entre un et quatre millions du kilomètre », précise Jean-Philippe Mangeot, qui ajoute, « Avec notre système révolutionnaire Urbanloop, 150 capsules réparties sur 5 kilomètres de boucles permettraient de faire circuler, pour un coût défiant toute concurrence, et en toute sécurité 3 000 personnes par heure ». Maillon manquant de la mobilité urbaine entre les grandes infrastructures de train, métro et tramway, et les bus, véhicules particuliers et deux roues, ces navettes urbaines modulables et intelligentes, dont j'avais imaginé l'apparition sous le nom de cybercar en 1999 dans un édito (Voir l'édito Transports urbains du futur : vers la fin des grandes infrastructures), vont rapidement jouer un rôle majeur dans nos déplacements, et cela d’autant plus que leur développement s’inscrit dans un nouveau contexte politique européen et national qui est marqué par la volonté de restreindre beaucoup plus vite que prévu l’usage des véhicules thermiques dans les villes (avec la généralisation rapide des Zones de Faibles Emissions dans to utes nos métropoles) et de sortir définitivement de la propulsion thermique et diesel d’ici 2040, et peut-être même d’ici 2035. Ce concept de « NUMIE » (Navette Urbaine Intelligente Electrique) va s’imposer dans nos villes (mais aussi dans nos campagnes) d’autant plus vite qu’il permet de dépasser la vieille opposition entre transports publics et privés, collectifs et individuels, et peut offrir, pour un coût extrêmement compétitif et supportable par nos collectivités locales, de nouvelles solutions de déplacements à très faible empreinte carbone « à la carte » qui répondent enfin aux besoins très hétérogènes des différentes populations ; jeunes, actifs, retraités, publics fragiles… Mais la généralisation de ce nouveau concept de déplacement aux potentialités presque infinies devrait également favoriser une profonde recomposition de nos espaces urbains, tant sur le plan structurel (répartition spéciale des logements, industries et bureaux), que fonctionnel (rééquilibrage des activités économiques, éducatives et culturelles) et contribuer à mieux maîtriser le coût du logement, qui devient un problème majeur dans notre pays et risque d’entraîner une fracture sociale, porteuse de souffrances et de violences, de plus en plus difficile à réduire. Soulignons enfin que ce concept de navette urbaine intelligente se développera d’autant plus vite dans notre pays qu’il saura s’appuyer sur une synergie nouvelle entre les outils numériques (5G et IA notamment), les modes de production d’énergie décarbonée et les modes de propulsion électrique (et demain électromagnétique avec l'hydrogène comme vecteur d'énergie) de très grande efficience et de faible impact environnemental. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | Nanotechnologies et Robotique | |
| | | Au centre d’une chambre stérile et surventilée, enfermé dans un box de verre, le bras articulé du robot saisit les composants de fabrication d’une poche de chimiothérapie. Pour la première fois en Europe, ce tout nouveau robot va préparer une partie des 60.000 traitements anticancéreux dispensés chaque année par le CHU de Lille. « Il fonctionne avec un système de gravimétrie, c’est-à-dire de pesée de la dose. La machine va recalculer la quantité de médicament avec beaucoup de précision », explique Claude Sebag, de l’entreprise ARxIUM, conceptrice du robot. Dans quelques jours, ce robot pourra préparer 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 des traitements de chimiothérapie pour l'hôpital. « Avec ce système, on va améliorer la qualité des préparations qu’on délivre à nos patients », se réjouit le professeur Odou, responsable de la pharmacie du CHU. Il espère arriver à terme à fabriquer 60 % de la production actuelle grâce à ces robots. Des préparations plus précises et plus rapides à produire, qui améliorent aussi le confort des séances de traitement des malades, précise Michèle Vasseur, pharmacienne du CHU. « Il y a des jours où les patients attendent plusieurs heures leurs préparations de chimiothérapie. L’idée est d’anticiper certaines préparations standard pour réduire le délai d’attente des patients ». Cette technologie permettra aussi à terme de libérer du temps pour la fabrication de traitements plus complexes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Europe 1 | | | |
| La ministre des Armées, Florence Parly, a assisté le 7 juillet dernier, à Biscarosse, sur le site de la DGA « essai de missile », à un premier test réussi de destruction d'un drone en vol par tir laser. La menace représentée par les drones, de petits aéronefs téléopérés, pouvant mener des missions de renseignement ou emporter de l'armement, se multiplie à grande vitesse. Des technologies de brouillage permettent aujourd'hui d'intercepter les engins. « Mais probablement que dans les années à venir, l'autonomisation croissante des drones pourrait les immuniser contre le brouillage », dit-on au ministère. La technologie laser doit permettre de relever ce nouveau défi. L'HELMA-T est composé d'un petit radar pour détecter les drones jusqu'à 3 kilomètres, d'un système de pointage pour suivre la cible et d'un laser pour le neutraliser. Il peut « soit brûler le drone, soit l'éblouir avec un tir de précision ». D'une portée d'un kilomètre, le laser est d'une puissance de 2 KWatt. Moins d'une dizaine de secondes sont nécessaires pour détruire son objectif. Après cette démonstration positive, les travaux vont se poursuivre pour améliorer l'arme qui devrait être opérationnelle en 2024. Avant d'être utilisé, le laser devra néanmoins fournir des garanties de sécurité. En cas de diffraction de la lumière, il pourrait blesser la rétine se trouvant dans la zone de tir. Pour compléter ce premier système laser anti-drone, l'armée réfléchit à des drones intercepteurs de drones ou à des armes électromagnétiques à énergie dirigée, déjà expérimentées avec succès par l'armée américaine. La direction générale de l'armement a lancé un appel d’offres, PARAD, « pour compléter la panoplie de solutions (anti-drones) ». Intitulé « Se préparer à la guerre des drones : un enjeu stratégique », un rapport sénatorial publié le 23 juin dernier prend acte du « rattrapage capacitaire » à l’œuvre en France en matière de drones - les armées disposeront de plusieurs milliers de drones d’ici à 2025, contre quelques dizaines il y a quatre ans - mais presse les autorités d’étoffer le parc français et de faire de la lutte antidrones une priorité, y compris sur le territoire national où le nombre de drones, en majorité civils, est passé de 400 000 en 2017 à 2,5 millions aujourd’hui. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Sénat | | ^ Haut | |
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| | | Des chercheurs lyonnais parviennent à produire de l'électricité avec une source de chaleur modérée. Quoi de nouveau ? Il fallait auparavant des températures extrêmement élevées pour parvenir à cette prouesse avec des cellules thermophotovoltaïques. Aujourd'hui, une source de chaleur de 450° suffit pour obtenir un rendement de 10 % de l'énergie de départ selon ces scientifiques. C'est une grande avancée pour le domaine de la conversion thermo-photovoltaïque. Là où les chercheurs ne parvenaient pas à produire assez d'électricité ou sinon avec des températures très élevées, des scientifiques lyonnais sont parvenus à produire 7 kW par m2 de surface chauffante à seulement 450°. « En approchant la surface émettrice à faible distance de la cellule photovoltaïque infrarouge, une densité de puissance électrique mille fois plus élevée que celle des études précédentes a été obtenue ». Une puissance électrique obtenue avec un rendement de 10 % d'énergie de la surface chauffante. Ils décryptent : « En approchant la surface émettrice à faible distance de la cellule photovoltaïque infrarouge, une densité de puissance électrique mille fois plus élevée que celle des études précédentes a été obtenue ». Les équipes du Centre d’Energétique et de Thermique de Lyon (CETHIL, CNRS / INSA Lyon) et de l’Institut d’Electronique et des Systèmes (IES, CNRS /Université de Montpellier) expliquent vouloir à présent "augmenter la taille de ces dispositifs prometteurs". Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Lyon Capitale | | | |
| Le dernier rapport du think tank britannique Carbontracker relève une baisse constante, en moyenne de 18 %, du prix des énergies renouvelables sur la décennie 2010-2020. Alors qu'un plateau de demande en termes de combustibles fossiles aurait été atteint en 2019, la production d'énergies décarbonées ne cesse de croître à l'échelle mondiale. De plus, le solaire se présente comme particulièrement compétitif, puisque 60 % des ressources produites par le biais de cette énergie le sont en 2021, contre seulement 15 % de l'éolien. L'astre possède donc toujours un temps d'avance sur l'air, mais le fossé actuel entre les deux énergies vertes devrait progressivement se combler dans la décennie à venir. Autre nouvelle rassurante concernant une transition énergétique accélérée pour atteindre une potentielle neutralité carbone mondiale en 2050, la technologie existante permet déjà de répondre avec aisance à la demande mondiale. Avec une capacité de production de 6 700 pétawattheures (PWh) par an, le solaire et l'éolien pourraient ainsi couvrir près de 100 fois la demande énergétique mondiale. Au-delà de la nécessité pour les Etats de poursuivre leurs efforts dans la prochaine décennie pour continuer de réduire leurs émissions de carbone, l'enjeu réside en la capacité à produire ces énergies durables partout sur la planète, et pas seulement dans des zones spécifiques. Particulièrement ensoleillé du fait de son climat, le Maroc produit annuellement 500 fois sa demande nationale rien qu'en énergie solaire. Si ces résultats éminemment positifs illustrent la capacité de l'Afrique à devenir un continent clé dans la production d'énergies renouvelables, l'implantation de nouvelles structures dans les zones à forte demande, à l'image de l'Europe et de l'Asie du sud-est, constitue un prochain défi d'ici 2030. Seulement 6 % de la population mondiale connaissent une production en énergies vertes 10 fois inférieure à la demande, principalement en Europe du nord mais aussi en Corée, au Japon ou encore à Singapour. L'ensoleillement, la densité de population et la forte demande de ces énergies constituent des obstacles que l'innovation devra permettre de dépasser. Pour l'heure, un panneau solaire de 5 m² peut annuellement produire autant d'énergie qu'un baril de pétrole. Une autre perspective positive alors qu'il faudrait, selon Carbontracker, seulement 0,3 % de la surface terrestre actuelle pour produire assez d'énergies décarbonées pour satisfaire la demande mondiale, soit moins que la surface occupée par les réserves d'énergies fossiles. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Carbon Tracker | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Des chercheurs américains de l’Université du Maryland ont découvert que près de 20 % des patients atteints de mort cardiaque subite inexpliquée, dont la plupart avaient moins de 50 ans, sont porteurs de variantes génétiques rares. En France, environ 60 000 personnes seraient victimes chaque année d’une mort subite cardiaque. L’accident touche 3 à 4 fois plus les hommes que les femmes, et concernerait particulièrement les 45-75 ans. Selon cette étude, les chercheurs avancent que les variantes génétiques augmentent les risques de mort subite d'origine cardiaque. Selon eux, leur décès aurait pu être évité si leurs médecins avaient eu connaissance de leur prédisposition génétique aux maladies cardiaques. « Le dépistage génétique n'est pas systématiquement utilisé en cardiologie et beaucoup trop de patients meurent encore subitement d'une maladie cardiaque sans avoir de facteurs de risque préalablement établis. Nous devons faire plus pour eux », a déclaré Aloke Finn, professeur de médecine à l’Université du Maryland et auteur principal de l’étude. Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont effectué un séquençage génétique chez 413 patients, décédés en moyenne à 41 ans d'une insuffisance cardiaque soudaine et inexpliquée. Près des deux tiers étaient des hommes et environ la moitié étaient des Afro-Américains. Les résultats ont révélé que 18 % des patients qui ont subi une mort subite avaient des gènes précédemment non détectés et associés à une arythmie ou à une insuffisance cardiaque potentiellement mortelle. Aucun n’avait été précédemment diagnostiqué avec ces anomalies. Leurs cœurs semblaient normaux sur les autopsies, sans aucun signe d'insuffisance cardiaque ou d'obstructions importantes dans leurs artères coronaires. Cette découverte ouvre le débat sur la nécessité d'un dépistage génétique de routine chez les patients en bonne santé qui ont des antécédents familiaux de mort cardiaque subite inexpliquée, souligne le Docteur Finn. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JAMA | | | |
| Des chercheurs du Luxembourg Institute of Health se sont intéressés à une fleur traditionnellement utilisée par la médecine traditionnelle chinoise : la couronne de Néron (Tabernaemontana divaricata), aussi appelée "fleur de moulinet", "jasmin crêpe" ou encore "baie de rose des Indes orientales". Les chercheurs luxembourgeois ont découvert que cette fleur (qui pousse principalement en Asie du Sud-Est) renferme une molécule dotée de puissantes propriétés antalgiques : la conolidine. Dans le détail : la conolidine serait capable de "bloquer" des récepteurs spécifiques, les récepteurs ACKR3. Ceux-ci fonctionnent à la manière de "pièges" puisqu'il "attrapent" les opioïdes naturellement produits par le cerveau pour combattre la douleur. « En bloquant l'action des récepteurs ACKR3, la conolidine permet d'accroître l'efficacité des opioïdes antalgiques, donc de lutter plus efficacement contre la douleur », explique le Docteur Andy Chevigné, principal auteur de ces travaux. « Nous pensons que ce phénomène chimique explique pourquoi la couronne de Néron est considérée comme un antalgique puissant en médecine traditionnelle chinoise ». « Nos travaux pourraient ouvrir la voie au développement de nouveaux médicaments contre la douleur chronique, à base de conolidine. Par ailleurs, nous avons découvert que la conolidine entraîne moins d'effets secondaires que la morphine ou le fentanyl (dépendance, troubles respiratoires...) ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Daily | | | |
| Face au redoutable cancer du pancréas, résistant à la radiothérapie et la chimiothérapie, des chercheurs allemands de l'Université Louis-et-Maximilien de Munich explorent une autre voie, celle de l'immunothérapie. Le but est d'utiliser le système immunitaire pour attaquer les tumeurs pancréatiques qui prolifèrent rapidement. Mais ces dernières sont soutenues, et parfois masquées par un tissu qui les entoure, le stroma tumoral. Ce stroma empêche les molécules thérapeutiques d'atteindre leur cible, mais les lymphocytes peuvent contourner cet obstacle, s'ils suivent les bonnes indications. Les chercheurs ont modifié des lymphocytes T matures pour qu'ils portent le récepteur CXC de type 6. Grâce à ce récepteur, les cellules seront guidées par la molécule CXCL16, sécrétée par les cellules cancéreuses dans le pancréas. Arrivés à destination, les lymphocytes pourront les détruire. À l'issue de plusieurs expériences menées sur des souris atteintes du cancer du pancréas, les chercheurs ont obtenu des résultats prometteurs. Les lymphocytes T modifiés ont démontré leur propriété antitumorale et le taux de survie des animaux a augmenté. Mais un long chemin reste à parcourir avant de réaliser des essais cliniques sur l'homme pour confirmer le potentiel thérapeutique de cette approche par immunothérapie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NIH | | | |
| Il n’y a pas que les gras et les sucres qui influent sur la prise de poids. Une étude internationale, dirigée par des scientifiques de l’Université Laval, montre que le type de protéines consommées a également des effets sur la prise de poids, mais aussi sur la résistance à l’insuline et les maladies métaboliques qui en découlent. Les interventions nutritionnelles visant à prévenir ou à contrer l’obésité et le diabète de type 2 ne devraient donc pas se concentrer uniquement sur les gras et les sucres, affirment les chercheurs dans un communiqué publié par l’université québécoise. Le Professeur André Marette et ses collègues ont fait la démonstration du rôle du type de protéines consommées chez des groupes de souris soumises à des diètes riches en sucre et en gras, mais dont la composition en protéines différait. Dans ces travaux, la moitié des rongeurs a reçu une moulée contenant une seule protéine, la caséine. Les autres souris ont reçu une moulée dont la composition était calquée sur la diète nord-américaine. Elle contenait des protéines de riz, de soya, de pois, de bœuf, de poulet, de porc, de lait, d’œufs et de poisson. Les chercheurs ont constaté que, après 11 semaines, les souris qui recevaient la moulée contenant le mélange de protéines avaient pris 15 % plus de poids que celles dont la moulée ne contenait que la caséine. Ce gain de poids provenait principalement d’une augmentation des réserves de graisse. Ces souris avaient aussi plus de difficulté à maintenir leur taux de glucose sanguin à l’intérieur des valeurs normales, notent les auteurs. Rappelons que, selon l'OMS, environ deux milliard d’adultes sont en surpoids, Sur ce total, plus de 800 millions sont obèses, soit 10 % de la population mondiale. Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque pour plusieurs maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires et le cancer. Pas moins de 2,8 millions de personnes au moins meurent chaque année du fait de leur surpoids ou de leur obésité. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Radio Canada | | | |
| On sait que l’hypertension est un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral. C’est bien ce lien entre la santé cardiovasculaire et la santé cérébrovasculaire qui est confirmé et décrypté par cette équipe de la Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo (FAPESP) avec, à la clé, une corrélation entre une hypertension artérielle (HTA), une pression intracrânienne élevée et cette augmentation du risque d’AVC. L’équipe montre ainsi, dans la revue Hypertension, que l'augmentation de la pression intracrânienne causée par l'hypertension systémique altère la capacité du cerveau à stabiliser la pression cérébrale, ce qui peut aller jusqu’à entraîner la rupture de la barrière hémato-encéphalique puis toute une cascade d’événements qui mène jusqu’à « l’accident ». La pression intracrânienne augmente généralement en raison d'une tumeur, d'une encéphalite, d'une méningite, d'un anévrisme ou de problèmes similaires, mais les chercheurs identifient ici un autre facteur : l'hypertension artérielle chronique peut également altérer la compliance cérébrale, entraînant une augmentation de la pression intracrânienne. Précisément, cette étude menée chez la souris utilise un capteur non invasif pour démontrer cette corrélation entre la pression artérielle et la pression intracrânienne. Avec un objectif clinique, développer de nouveaux traitements pour prévenir et traiter l'hypertension intracrânienne et ses complications, comme l'AVC. Avec ces travaux, les chercheurs brésiliens identifient simultanément le mécanisme liant l'hypertension artérielle à une pression intracrânienne élevée, valident une méthode de surveillance de la pression intracrânienne non invasive et proposent un traitement de l'hypertension artérielle réduisant l'hypertension intracrânienne. Les chercheurs ont surveillé la pression artérielle et la pression intracrânienne chez la souris pendant 6 semaines et ont précisément « regardé ce qui arrive à la pression intracrânienne pendant la période où les animaux deviennent hypertendus », explique l’auteur principal, Eduardo Colombari, professeur à Araraquara Dental School. En pratique, les chercheurs ont utilisé des clips vasculaires pour simuler l'obstruction de l'artère rénale chez la souris, limitant le flux sanguin vers un rein. L'irrigation réduite a déclenché le système rénine-angiotensine contrôlant la pression, conduisant le rein à libérer des peptides, des enzymes et des récepteurs qui contractent les vaisseaux sanguins et élèvent la pression artérielle dans tout l'organisme. Lorsque les souris ont & eacute;té confirmées comme hypertendues, les chercheurs ont pu observer une augmentation du flux sanguin cérébral. L'augmentation de la pression intracrânienne causée par l'hypertension systémique altère la capacité du cerveau à stabiliser sa pression. Cela peut également entraîner une rupture de la barrière hémato-encéphalique. C’est ce qui se produit ici chez les souris, à la 3ème semaine, lorsque l’animal est devenu hypertendu. Lorsque la barrière hémato-encéphalique est compromise, des substances pro-inflammatoires du système rénine-angiotensine et des vaisseaux sanguins peuvent pénétrer dans l'espace interstitiel, où résident les neurones… Ces recherches confirment que l'hypertension intracrânienne peut être prévenue si elle est diagnostiquée tôt et traitée par un médicament comme le losartan, utilisé pour traiter l’HTA. Les chercheurs montrent que le médicament permet aussi de contrôler la pression intracrânienne. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash AHA | | | |
| Selon une vaste étude réalisée sur 10.930 patients, dont 6449 ont reçu le traitement (sarilumab ou tocilizumab), et 4481 des soins habituels ou un placebo, et dirigée par le Docteur Manu Shankar-Hari, professeur au King’s College de Londres, une classe de médicaments anti-inflammatoires, dont fait notamment partie le tocilizumab, réduit effectivement le risque de décès chez les patients hospitalisés du Covid-19. S'appuyant sur ces résultats, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de recommander l'usage de ce type d'anti-inflammatoires, en même temps que des corticoïdes, chez les patients atteints de cas graves de Covid-19, a-t-elle annoncé. Cette nouvelle étude compile les résultats de 27 essais cliniques dans 28 pays. Elle est la première à porter sur un nombre si important de personnes. Selon son auteur principal, Manu Shankar-Hari, professeur au King's College de Londres, il s'agit d'un « élément de preuve définitif ». Cette analyse a porté sur les anticorps monoclonaux sarilumab et tocilizumab, des médicaments utilisés à l'origine contre la polyarthrite rhumatoïde. On les appelle des antagonistes de l'interleukine 6, car ils bloquent le récepteur de cette protéine. Or cette dernière joue un rôle dans le processus de sur-réaction immunitaire parfois déclenché par le coronavirus, entraînant une hyper-inflammation responsable des cas les plus graves de Covid-19. Parmi les patients hospitalisés, administrer l'un de ces deux médicaments en même temps que des corticoïdes a réduit le risque de décès de 17 %, comparé à l'usage de corticoïdes seuls. Par ailleurs, le risque de devoir avoir recours à un respirateur artificiel était également diminué avec le traitement. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JAMA | | | |
| Il a été démontré que des concentrations élevées de sodium dans le sang pouvaient affecter l’activation et la fonction des monocytes. Il s’agit d’un type de globules blancs qui participent à la destruction des virus et des bactéries. Lorsqu’ils entrent dans les différents tissus biologiques, ils deviennent des macrophages. Ces derniers appartiennent également à la famille des globules blancs, ils sont plus précisément des phagocytes qui aident à la défense immunitaire. Perturber le fonctionnement de ces cellules en consommant trop de sel peut donc avoir un impact sur le système immunitaire d’un individu. Mais, jusqu’à présent, les chercheurs connaissaient cette conséquence sans savoir ce qui se passait exactement dans les cellules. Des scientifiques allemands et belges ont voulu comprendre le métabolisme des cellules immunitaires qui avaient été exposées à de fortes concentrations de sel. Résultat, seulement trois heures après l’absorption du sel, les effets néfastes sont apparus. « Cela perturbe la chaîne respiratoire, amenant les cellules à produire moins d’adénosine triphosphate et à consommer moins d'oxygène », explique Sabrina Geisberger (Université de la Charité à Berlin), autrice principale de l'étude. L’adénosine triphosphate - ou ATP - transporte l’énergie nécessaire aux réactions chimiques du métabolisme, à la division cellulaire ou encore à la puissance musculaire. L’ATP est produit dans des organites appelés mitochondries, grâce à la respiration cellula ire ou chaîne respiratoire. Et c’est justement cette dernière qui souffre de la consommation de sel et de sodium, substance qui ralentit la production d’ATP par les mitochondries. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont mené deux essais cliniques distincts. Dans le premier, les participants - des hommes en bonne santé - ont complété leur alimentation habituelle avec six grammes de sel sous forme de comprimés, chaque jour pendant 14 jours. Dans le second, les scientifiques ont analysé le taux de monocytes dans le sang des participants après avoir mangé une pizza cuisinée dans un restaurant italien qui contenait dix grammes de sel. Leurs résultats montrent une diminution de l’activité des mitochondries dans les deux essais cliniques. Cela signifie que l’effet du sodium sur les mitochondries ne se produit pas seulement après une période prolongée de consommation élevée de sel mais aussi après une consommation ponctuelle comme une pizza. Les analyses de sang des personnes ayant mangé cette spécialité italienne montraient que l’effet était visible trois heures après le repas mais que huit heures après, celui-ci avait quasiment disparu. Les chercheurs souhaitent poursuivre leurs recherches pour tenter de cerner les effets à long terme d’une alimentation trop salée sur les mitochondries. L’OMS estime que 2,5 millions de décès pourraient être évités chaque année si la consommation de sel au niveau mondial était ramenée au niveau recommandé, c’est-à-dire moins de 5 grammes par jour… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Circulation | | | |
| Après plus de 18 mois de pandémie, il n’existe toujours pas de traitement précoce de la Covid-19 qui fasse l’objet d’un consensus scientifique. Pourtant, en ce début d’année 2021, le Professeur Tardif qui exerce à l’Institut de cardiologie de Montréal présente des résultats préliminaires qui permettent d’entretenir l’espoir de garnir l’arsenal thérapeutique du médecin contre la Covid-19 avec la Colchicine, un anti-inflammatoire puissant, peu coûteux et bien toléré en dépit d’une marge thérapeutique étroite. La commission des experts du ministère grec de la Santé avait même décidé d’autoriser la prescription de la colchicine. Mais cette décision faisait figure d’exception tant la communauté médicale attendait des preuves plus solides avant de pouvoir se positionner. Colcorona est un essai multicentrique de phase 3, randomisé, en double aveugle contrôlé par placebo. L’étude a été réalisée au Brésil, au Canada, en Grèce, en Afrique du Sud, en Espagne et aux États-Unis, et a été dirigée par l’Institut de cardiologie de Montréal. Pour être inclus dans l’étude, les patients devaient soit être diagnostiqués par un test PCR positifs à la covid-19 ou présenter des symptômes évocateurs et avoir plus de 40 ans, avec au moins un facteur de risque, et ne pas être hospitalisé. 4488 patients ont été enrôlés entre le 23 mars et le 22 décembre 2020. Deux groupes ont été randomisés par un système automatisé basé sur un questionnaire passé par Internet. Le groupe colchicine de 2235 patients s’est vu administrer par voir orale 0,5 mg de colchicine deux fois par jour pendant 3 jours puis une fois par jour pendant 27 jours. Le critère d’évaluation principal était la survenue d’un événement d’hospitalisation ou d’un décès. Si l’essai n’a pas montré de différence significative entre les deux groupes sur le critère principal : 4,7 % d’événement composite dans le groupe colchicine vs 5,8 % dans le groupe placébo (p = 0,081), l’effet devient significatif si on limite les résultats aux patients ayant un diagnostic de la Covid-19 confirmé par test PCR. 96 événements, soit 4,6 % se sont ainsi produits chez les 2 075 patients du groupe colchicine (4,6 %) contre 126 (6,0 %) chez les 2 084 du groupe placebo. Le groupe colchicine semble par ailleurs moins enclin à avoir une pneumonie que le groupe placébo (2,9 % vs 4,1 %). L’effet est bien plus marqué sur la prévention des hospitalisations (4,5 % vs 5,9 %) que sur les décès (0,2 % vs 0,4 %) et dans les sous-groupes des « sujets masculins ou souffrant du diabète ou de pathologies cardio-vasculaires ou respiratoires » selon le Professeur Tardif. « Parmi les hommes de plus de 40 ans présentant un facteur de risque de complication, une hospitalisation est prévenue pour 29 traitements à la colchicine » explique le Docteur Guy Boivin, coauteur de l’étude Colcorona. Les auteurs en conviennent, l’intérêt de la colchicine pour prévenir les hospitalisations des personnes à risque est bien moindre depuis le lancement des campagnes de vaccination. Mais dans les pays où l’accès aux vaccins est malaisé, ou dans le cas de patients à risque qui refusent la vaccination, la colchicine pourrait bien trouver sa place dans l’arsenal thérapeutique du médecin. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Caducée | | | |
| Le langage est une pratique sociale, et l’interaction humaine joue un rôle important dans son acquisition. Le développement du langage des enfants est ainsi grandement influencé par leur environnement immédiat, c’est-à-dire par les interactions qu’ils ont avec leurs parents, leurs frères et sœurs, ainsi qu’avec les autres enfants. Au cours des dernières décennies, les écrans sont devenus incontournables dans cet environnement. Même les enfants d’âge préscolaire passent un temps considérable à les regarder. Grâce au suivi sur plusieurs années d’enfants issus de la cohorte française EDEN, des chercheurs de l’Inserm et d’Université de Paris ont pu mesurer les temps d’exposition aux écrans et plus spécifiquement la fréquence d’exposition pendant les repas de famille, moments clés d’échanges verbaux entre adultes et enfants. Des évaluations du langage ont été menées en parallèle afin d’identifier la manière dont le contexte de l’exposition aux écrans peut influencer le développement du langage chez l’enfant. Pour mesurer ces temps et contextes d’usage des écrans, des questionnaires ont été remplis par les parents des 1 562 enfants de la cohorte suivis à l’âge de 2, 3 et 5 ans et demi. Dans le cadre de l’étude, les parents ont notamment renseigné la fréquence à laquelle la télévision était allumée pendant les repas. Pour le temps d’écran des enfants, seuls les temps passés devant la télévision, l’ordinateur et les jeux vidéo ont été considérés. L’évaluation du langage des enfants a été effectuée grâce à des questionnaires remplis par les parents lorsque les enfants étaient âgés de 2 ans, puis par des psychologues lorsqu’ils ont atteint 3 ans et 5 ans et demi. Afin de tenir compte du rôle potentiel joué par d’autres facteurs, plusieurs autres variables ont été incluses dans l’analyse statistique, comme des caractéristiques socioéconomiques de la famille (revenus, niveau d’étude des parents…) ou liées à l’enfant (sexe, mode de garde, activités avec les parents…). Le croisement de ces données a révélé qu’une fréquence plus élevée de télévision allumée (regardée ou allumée en fond sonore ou visuel) pendant les repas de famille était associée à de moins bons résultats en matière de langage. En revanche, le langage de l’enfant ne semblait pas directement lié au temps qu’il passe devant les écrans. Dans une approche analysant ces relations à chaque âge, le niveau de langage à 2 ans était plus faible chez les enfants « toujours » exposés à la télévision pendant les repas de famille par rapport aux enfants qui ne l’étaient « jamais ». À 3 et 5 ans et demi, les évaluations de langage et le quotient intellectuel verbal étaient plus élevés chez les enfants « jamais » exposés à la télévision pendant les repas de famille, par rapport à ceux qui l’étaient « parfois » ou plus fréquemment. Dans une approche s’intéressant à la temporalité entre l’exposition aux écrans et le développement du langage, le quotient intellectuel verbal évalué à l’âge de 5 ans et demi s’est révélé inférieur chez les enfants qui ont toujours été exposés à la télévision pendant les repas de famille à l’âge de 2 ans comparé à ceux qui ne l’étaient jamais (différence moyenne de 3 points de QI). Ces résultats encouragent donc à mieux prendre en compte le contexte dans lequel s’inscrit l’exposition aux écrans, et pas seulement sa durée. « Bien que les enfants soient exposés au langage par l’intermédiaire des dessins animés et d’autres programmes vus sur des écrans, l’interaction verbale entre l’adulte et l’enfant est fortement associée à un meilleur développement du langage de l’enfant. La télévision pendant les repas peut donc constituer un frein aux interactions verbales de l’enfant, diminuant à la fois la qualité et la quantité des échanges entre enfants et adultes », explique Jonathan Bernard, chercheur Inserm et co-auteur de l’étude. La télévision allumée au cours des repas familiaux peut avoir à la fois un effet sur l’enfant, en le distrayant, et sur les parents en détournant les conversations avec leurs enfants. Les stimulations auditives et visuelles peuvent augmenter les distractions des enfants et des parents dans leur environnement familial et accroître les difficultés pour un enfant d’extraire d’un fond sonore les distinctions phonologiques et caractéristiques syntaxiques propres à la langue et nécessaires à la qualité de son apprentissage. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Inserm | | | |
| Le basculement des vaccins vers la technologie ARN, plus souple, plus rapide à mettre en œuvre et plus précise, s'accélère : l’entreprise américaine de biotechnologies Moderna a annoncé le 7 juillet dernier avoir commencé les essais sur des humains d’un vaccin contre la grippe utilisant la technologie de l’ARN messager, la même que celle employée dans son vaccin contre le Covid-19. Ces essais vont porter sur 180 adultes pour évaluer la sécurité et l’intensité de la réponse immunitaire provoquée par l’injection de ce produit, baptisé mRNA-1010. Si ces essais sont concluants, ils pourraient donner naissance à une nouvelle génération de vaccins plus performants contre la grippe. Les actuels vaccins contre la grippe utilisent des virus inactivés, ayant perdu leur capacité à déclencher une infection, mais restant capables de provoquer une réponse du système immunitaire. Les vaccins à ARN messager se concentrent eux sur une petite partie du virus. On injecte dans l’organisme des brins d’instructions génétiques appelées ARN messager, ordonnant à l’organisme de fabriquer cet antigène spécifique. Cette pointe, inoffensive en elle-même, est ensuite détectée par le système immunitaire qui va produire des anticorps. Et ces anticorps pourront ensuite combattre le virus en cas de réelle infection. Moderna espère que cette technologie permettra un développement plus rapide des vaccins contre la grippe. Différentes souches peuvent par ailleurs être ciblées dans une seule et même injection. Le vaccin testé ciblera les sous-types de grippe A dits H1N1 et H3N2, ainsi que de grippe B, lignées Yamagata et Victoria. Au final, les vaccins antigrippaux disponibles chaque année ne sont généralement efficaces qu’à un maximum de 60 %. Les sociétés pharmaceutiques espèrent ainsi que les vaccins antigrippaux à base d’ARNm pourront être élaborés plus rapidement et être plus efficaces que les vaccins traditionnels. Sanofi a également décidé de miser sur la technologie ARN pour développer une nouvelle génération de vaccins. Après le lancement, en mars dernier et avec son partenaire Translate Bio, d'un essai de phase I avec son vaccin contre le Covid-19, celui contre la grippe a commencé le 22 juin dernier. L’essai clinique de phase I, qui se déroulera aux États-Unis, permettra d’évaluer les profils de tolérance et d’immunogénicité (réponse immunitaire) du candidat-vaccin antigrippal monovalent (une seul souche virale) à ARNm chez un maximum de 280 participants. Plusieurs doses des deux formulations vaccinales seront évaluées dans le cadre de cet essai qui sera mené auprès d’adultes en bonne santé âgés de 18 à 49 ans. Le but de cet essai est d'évaluer l'innocuité du produit et sa capacité à susciter une réponse immunitaire contre la souche grippale A/H3N2, responsable des formes les plus sévères de la maladie - en particulier chez les plus âgés et les plus jeunes. Sanofi et Translate Bio vont tester deux types de nanoparticules lipidiques pour « emballer » l'ARN. La formulation est un élément critique dans le succès des vaccins ARN. Les données intermédiaires de l'essai sont attendues d'ici à la fin de 2021. « Les résultats orienteront les prochaines étapes de la stratégie et du programme relatifs aux vaccins antigrippaux », indiquent les partenaires. Sanofi est aujourd'hui le leader mondial des vaccins contre la grippe saisonnière, avec deux technologies de production. La principale s'appuie sur la culture des différentes souches virales sur des oeufs de poule. Le choix des quatre souches virales entrant dans la composition du vaccin est arrêté par l'OMS l'hiver précédent. Après récolte et inactivation des virus, des fragments - antigènes - sont ensuite conditionnés puis expédiés au début de l'automne dans les pays de l'hémisphère nord. Sanofi les fabrique en Amérique à Swiftwater (Etats-Unis) et Toronto (Canada) ainsi qu'en France, à Val-de-Reuil. Malgré les progrès accomplis, ce processus se déroule sur neuf mois. Et l'efficacité finale du vaccin dépend, à partir de la formule arrêtée par l'OMS, de la vitesse de mutation des souches virales ciblées dans l'intervalle. Rappelons enfin, qu'en mars dernier, Pfizer a annoncé la conclusion d'un accord avec BioNTech, prolongeant ainsi le partenariat existant entre les deux sociétés pour développer des vaccins à ARN contre la grippe. L’Organisation mondiale de la santé estime que la grippe est responsable d’environ 3 à 5 millions de cas de maladies graves chaque année, et provoque de 290 000 à 650 000 décès par an dans le monde. En France, la grippe tue encore de 8 000 à 12 000 personnes par an (pour 2 à 6 millions de personnes touchées chaque année par le virus), et malheureusement, le taux de couverture vaccinale de la population à risque a diminué au cours des dernières années et n’était que de 47,8 % en 2019. Selon une étude de l'Institut de veille Sanitaire, la vaccination anti-grippe, malgré son niveau encore insuffisant, aurait permis d'éviter en moyenne 2 500 décès par entre 2000 et 2009… Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Moderna Sanofi INED BEH | | | |
| Des scientifiques américains ont annoncé que les tests de sprays anti-Covid qu’ils effectuent actuellement sur des souris infectées par le Covid-19 obtiennent des résultats efficaces en deux jours. Ils affirment que ce spray lutte également contre le variant anglais, brésilien, sud-africain, et 21 mutations du coronavirus. Le principe actif qu’ils utilisent est l’immunoglobuline-G (IgG), un anticorps qui apparaît tardivement dans le corps humain après une infection au covid, mais lutte très efficacement contre ce dernier. Cet anticorps reconnaît des composants du virus qui lui permettent de s’accrocher aux cellules et de les envahir, et bloque ainsi le processus d’invasion. Aux IgG, ils ont ajouté une molécule appelée IgM, connue pour être efficace contre un panel d’infections très diverses. Administré à des souris entre six heures avant et six heures après l’avoir contracté, ce cocktail s’est révélé radical après seulement deux jours. En France, le projet le plus avancé est celui de l’Université de Tours-INRAE, qui travaille depuis juin 2020 à l’élaboration d’un vaccin par voie nasale : à ce jour, des tests sur des souris indiquent que deux administrations espacées de trois semaines induisent une forte réponse immunitaire contre le Covid dans les muqueuses du nez, et l’équipe parle de l’élaboration d’une version finale à la fin de l’été. Ces spays anti-covid pourraient, aux côtés des anticorps monoclonaux et des anti-inflammatoires, venir compléter l'arsenal contre le coronavirus, car les vaccins disponibles, comme Pfizer, Moderna et Astrazeneca ne protègent que des formes sévères du virus. Selon les scientifiques de Tours, immuniser les muqueuses à la source de l’infection permettrait de prévenir la contagion. C’est pourquoi les vaccins muqueux à administration nasale capables de détruire le virus au site initial de l’infection apparaissent comme les meilleurs candidats pour prévenir la transmission du virus et réduire la propagation de la pandémie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | ^ Haut | |
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