| | | | | | | Edition du 30 Octobre 2020 |
| |
|
| Edito Cancer : les tests sanguins précoces de détection vont fondamentalement changer la donne
Avant Propos Chers lecteurs de RT Flash, Je remercie les 37 lecteurs de RT Flash qui, cette semaine, ont adhéré et fait des dons à notre association. En ajoutant les 2127 euros que vous avez apportés, vous avez ainsi permis à notre cagnotte d'atteindre 11.937 €. Nous sommes encore loin de notre objectif de 20.000 € mais les messages particulièrement sympathiques que j'ai reçus de plusieurs parmi vous, cette semaine, m'ont fait chaud au cœur. J'ai la conviction que vous êtes de plus en plus nombreux à avoir pris conscience de la somme de temps que les 3 membres de notre toute petite équipe (toujours les mêmes !) a apporté depuis 22 ans, et ce bénévolement, pour vous permettre de recevoir, gratuitement et sans publicité, RT Flash chaque semaine. Sauf pour l'un des rédacteurs, Georges Simmonds, à qui l'association verse chaque mois un défraiement de 500 euros, les deux autres rédacteurs dont moi-même, n’avons pas perçu le moindre centime de rémunération depuis 1998. Aussi, tous les dons que vous versez à notre Association, l'ADIST, servent à faire fonctionner (rémunération des techniciens, fonctionnement technique, juridique, etc...) RT Flash. Sans ces moyens de fonctionnement, RT Flash ne pourrait plus être mis en ligne, chaque semaine. Je sais pouvoir compter sur vous car, sans vous, nous n'aurions plus d'avenir, ne recevant plus, comme par le passé des subventions des Instituts de Recherche. Par ailleurs nous maintenons notre résolution de n’accepter aucune ressource de publicité, ce qui incite de plus en plus d'enseignants, et nous les remercions, à recommander la lecture de RT Flash à leurs élèves. Si vous voulez aider RT Flash, Lettre d'Informations Scientifiques, gratuite et sans publicité depuis 1998, appuyez sur le lien suivant : Adhérez à notre Association ou faites un DON pour sauver RT Flash, vous bénéficierez d'une réduction fiscale de 66 % Editorial Même si ce fait va à l’encontre de bien des idées reçues, la mortalité réelle par cancer, si l’on tient compte de l’augmentation du vieillissement de la population, ne cesse de diminuer depuis une trentaine d’années, que ce soit au niveau mondial, européen ou national. Il y a seulement 50 ans, à peine plus d’un malade du cancer sur cinq guérissait. À la fin du siècle dernier, c’était quatre malades sur 10 qui pouvaient être sauvés. Aujourd'hui, ce taux de guérison est de l’ordre de 45 % au niveau mondial et il atteint, tous cancers confondus, presque 60 % en France, avec, il est vrai, de grandes disparités dans les taux de survie, en fonction du type de cancer. Cette évolution très positive, qui résulte des progrès conjoints de la prévention, de la détection et des traitements, s’est poursuivie récemment : la mortalité par cancer dans l’Union européenne a ainsi diminué de 6 % chez les hommes et de 3,6 % chez les femmes entre 2014 et 2019. En France, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 65 % chez l’homme et de 93 % chez la femme, au cours de ces 30 dernières années. Mais il faut rappeler que l’augmentation de ce nombre de nouveaux cas est liée essentiellement à l’augmentation de la population (20 %) et à son vieillissement (39 %), tandis que la part attribuable à l’accroissement du risque intrinsèque de cancer n’a été que de 6 % sur cette période. Au final, la mortalité réelle « nette » par cancer, s’est réduite en France de 54 % pour les hommes et de 25 % pour les femmes depuis 1990, ce qui constitue un progrès tout à fait significatif, bien que peu perceptible par le grand public, car étalé dans le temps. Il y a trois ans, une vaste étude du Centre Britannique du Cancer a prédit une baisse de 15 %, au niveau européen, du taux de mortalité liée au cancer au cours des deux prochaines décennies. Le Docteur Harpal Kumar, Directeur du Cancer Research UK, prévoit que 75 % des personnes diagnostiquées en 2034 devraient survivre à leur cancer pendant au moins 10 ans. Mais depuis quelques mois, une nouvelle révolution scientifique est en marche, qui pourrait bien venir bouleverser ces prévisions et accélérer considérablement cette baisse globale tendancielle de la mortalité par cancer, que l’on observe maintenant depuis plus de trois décennies dans tous les grands pays développés. Cette rupture scientifique et médicale majeure est celle des tests sanguins de dépistage précoce qui vont, d’ici cinq ans, se généraliser et devenir des outils routiniers. Ces tests permettront de détecter de manière rapide et précise, à partir d’une simple prise de sang, la plupart des cancers, avant même l’apparition des tout premiers symptômes, et parfois avant que la tumeur ne soit décelable, même avec les outils de diagnostic les plus sophistiqués. En France, le Professeur Patrizia Paterlini-Bréchot, une scientifique de renommée internationale, a mis au point, après plus de 20 ans de recherche, un nouveau type de test qui permet de détecter par nanofiltration, avec une sensibilité extrême, les cellules tumorales circulantes cancéreuses (CTC) ou précancéreuses (pré-CTC). Ce test, baptisé iset, est capable d’isoler, à partir de 10 millilitres de sang, jusqu’à une seule CTC parmi 100 millions de globules blancs et 50 milliards de globules rouges ! Des études récentes ont montré, pour certains cancers, l’extraordinaire efficacité de ce test en matière de diagnostic précoce et de diminution de la mortalité. Dans un essai réalisé sous la conduite de Professeurs Hofman et Marquette, à Nice, sur 168 patients, fumeurs à risque de développer un cancer du poumon, Iset a détecté un cancer précoce un à quatre ans avant l’imagerie chez cinq patients. Ceux-ci ont pu se faire opérer immédiatement et, à ce jour, ces patients sont toujours en bonne santé et la maladie n’est pas réapparue. Une autre étude a été réalisée en Australie chez 265 patients à risque de divers cancers. Dans ce travail, Iset a détecté des CTC ou des pré-CTC chez 132 d’entre eux (24 sont traités, les autres sont surveillés). Pour certains patients pour lesquels le test a permis de détecter des cellules pré-CTC, les médecins ont réussi à éliminer ces cellules malignes à l’aide de traitements immunothérapiques qui réveillent les défenses naturelles de l’organisme. Cette étude a permis de confirmer qu’il est relativement facile d’éliminer complètement, et sans doute définitivement, un cancer, lorsque celui-ci est détecté à un stade extrêmement précoce. En octobre dernier, à l’occasion du congrès de la société européenne d'oncologie médicale, qui a eu lieu à Barcelone, des chercheurs américains de l’école de médecine d’Harvard ont annoncé qu’ils travaillaient sur un autre test sanguin qui devrait permettre, d’ici 5 à 7 ans, de dépister de façon précoce pas moins d’une vingtaine de cancers parmi lesquels le cancer du sein, du côlon, du poumon, du pancréas et des ovaires. Les chercheurs ont analysé 3 600 échantillons de sang, dont un tiers prélevé sur des patients atteints de cancer. Ils ont développé une méthode novatrice qui permet de repérer un dysfonctionnement de la régulation de l’expression génétique appelé méthylation anormale, un facteur qui intervient dans le déclenchement de plusieurs cancers. Ces recherches ont montré que ce nouvel outil s’avérait plus sensible et plus puissant que les méthodes conventionnelles de séquençage de l’ADN pour détecter plusieurs formes de cancers. Pour l’instant, ce test permet de détecter la maladie dans 76 % des cas, avec moins de 1 % de « faux positif », ce qui est déjà remarquable. La sensibilité de ce test, qui varie de 32 % à 96 %, selon le stade, doit encore être améliorée. Mais, comme le précise le Docteur Geoffrey Oxnard qui conduit ces recherches, « La détection précoce, même modeste, des cancers les plus courants pourrait se traduire par le fait que de nombreux patients pourraient bénéficier d'un traitement plus efficace plus rapidement ». Une autre avancée concerne le cancer du sein, qui est à la fois le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez la femme, mais peut être guéri dans plus de 9 cas sur 10 quand il est détecté tôt. Actuellement, la mammographie et la radiographie restent les principales options de dépistage pour les femmes, en particulier chez celles ayant plus de 50 ans. Mais cette situation pourrait changer, grâce à une autre avancée présentée en novembre 2019 à la conférence du National Cancer Research Institute, qui s'est déroulée à Glasgow. Il s’agit d’un test mis au point par des chercheurs de l'Université de Nottingham, à partir d’une simple prise de sang. Celui-ci sera disponible dans environ 5 ans et pourra détecter le cancer du sein jusqu’à cinq ans avant l’apparition des signes cliniques en identifiant la réponse immunitaire de l’organisme face aux substances produites par les cellules tumorales. Selon ces chercheurs, ce test sanguin pour la détection précoce du cancer du sein devrait permettre, dans les pays à revenus faibles, une détection précoce, massive et peu coûteuse de ce cancer très répandu. En avril dernier, une équipe internationale de chercheurs conduite par le Dana-Farber Cancer Institute et la clinique Mayo a présenté une étude scientifique portant sur plusieurs milliers de personnes qui ont bénéficié d’un nouveau test sanguin conçu pour pouvoir localiser précisément plus de 50 types de cancer (Voir Science Daily). Les scientifiques ont travaillé sur 6 689 échantillons de sang, dont 2 482 de personnes diagnostiquées avec un cancer et 4 207 de personnes sans cancer. Les échantillons de patients malades représentaient plus de 50 types de cancer, comme le cancer du sein, le cancer colorectal et la leucémie lymphoïde. Ce test expérimental a permis, dans plus de 90 % des cas où un cancer était détecté, de localiser précisément l’organe ou le tissu touché par le cancer. Il y a deux mois, c’est un autre test, baptisé CancerSEEK, qui a été présenté à la communauté scientifique internationale. Destiné à la détection des cancers féminins, ce test a été évalué dans le cadre de l’essai DETECT-A (Detecting cancers Earlier Through Elective mutation-based blood Collection and Testing) auprès de près de 10.000 femmes en bonne santé, âgées de 65 à 75 ans sans antécédents de cancer. CancerSEEK, qui vise à détecter des cancers féminins difficile à repérer par d’autres moyens de dépistage, a permis de diagnostiquer 96 cancers sur un suivi de 12 mois. Citons enfin une dernière étude publiée il y a quelques jours, concernant un test sanguin baptisé « PanSeer » (Voir Nature Communications). Ce test, mis au point par une équipe de scientifiques chinois et américains, permet de détecter un cancer de manière non invasive jusqu'à quatre ans avant les méthodes de diagnostic actuelles. Il a permis de déceler cinq types de cancer : cancer de l'estomac, de l'œsophage, du côlon, du poumon et du foie. « Pour la première fois, nous avons pu montrer que, plusieurs années avant que les gens n'entrent à l'hôpital, il y a déjà des signes dans leur sang montrant qu'ils ont un cancer », souligne Kun Zhang, bioingénieur à l'Université de Californie et co-auteur de l'étude. Les chercheurs expliquent que leur nouveau test est basé sur une technique appelée « analyse de la méthylation de l'ADN », qui recherche des signatures ADN spécifiques aux différents cancers. Pour mettre au point ce test, ces scientifiques ont travaillé sur des échantillons de plasma sanguin prélevés sur plus de 600 individus en Chine durant plusieurs années, entre 2007 et 2014, dans le cadre d'une étude plus large menée par l'Université de Fudan. A l’issue de cette étude, le test PanSeer a réussi à détecter un cancer dans 91 % des échantillons d'individus qui étaient asymptomatiques lors du prélèvement et qui n'ont reçu un diagnostic de cancer qu'un à quatre ans plus tard. Le test a également été utilisé avec des prélèvements de sang de patients déjà diagnostiqués pour un cancer, avec, dans ce cas de figure, une précision un peu inférieure mais néanmoins très satisfaisante, 88 %. « A terme, nous souhaitons pouvoir effectuer régulièrement des tests sanguins comme celui-ci lors des bilans de santé annuels, mais l'objectif immédiat est de tester les personnes à risque plus élevé, en fonction des antécédents familiaux, de l'âge ou d'autres facteurs de risque connus&n bsp;» souligne Kun Zhang. La généralisation de ces tests au cours de ces prochaines années pourrait permettre, selon certains spécialistes, de diminuer de 30 % d’ici 20 ans, la mortalité réelle par cancer, ce qui est considérable. Il faut en effet savoir que la grande majorité des décès par cancer n’est pas provoquée par les cancers les plus graves, qui sont heureusement le plus souvent les moins fréquents, mais par des cancers répandus qui sont souvent détectés trop tardivement - en l’absence de symptômes ressentis par le malade - et ont eu le temps de se disséminer dans l’organisme, ce qui rend leurs traitements beaucoup plus difficiles. Mais si la quasi-totalité des cancers pouvaient être détectés de manière très précoce, ils pourraient être guéris ou contrôlés, avec des traitements bien moi ns lourds et pénibles pour le malade, dans plus de 90 % des cas, et cela changerait tout ! Bien entendu, il ne s’agit pas de tester l’ensemble de la population, ce qui ne serait ni souhaitable, ni efficace, mais de faire bénéficier de ces tests sanguins, qui vont devenir de plus en plus fiables et bon marché, tous les patients « à risque », c’est-à-dire ceux présentant des facteurs objectivement reconnus pour accroître les risques de développer un cancer : âge, surpoids, consommation de tabac, d’alcool, exposition à certaines substances chimiques, prédispositions génétiques… A cet égard, on peut notamment imaginer, qu’avec la généralisation du séquençage complet du génome de chaque individu, il sera possible, d’ici quelques années, de proposer systématiquement et régulièrement ces tests aux personnes présentant des caractérist iques et mutations génétiques augmentant intrinsèquement leurs risques de cancer. Notre pays, qui a développé dans ce domaine de recherche stratégique des tests sanguins précoces une compétence reconnue dans le monde entier, doit absolument intensifier ses efforts pour rester à la pointe de l’excellence scientifique car, demain, ces nouveaux outils de détection deviendront absolument irremplaçables et déterminants dans la prévention et la lutte contre le cancer, mais aussi dans l’évaluation et la correction en temps réel des stratégies thérapeutiques complexes mises en œuvre pour chaque patient. La généralisation de ces tests sanguins devrait également contribuer à mieux maîtriser, sans altérer la qualité des soins, le coût global de prise en charge des cancers, qui est train d’exploser, avec des immunothérapies qui peuvent coûter jusqu’à pl usieurs centaines de milliers d’euros par patient. L’avancée scientifique majeure que représente l’arrivée prochaine de ces tests sanguins de détection précoce du cancer confirme enfin la nécessité de mieux articuler et fédérer, au travers d’ambitieux projets de recherche, l’ensemble des disciplines scientifiques, biologie, physique, informatique, chimie, matériaux, pour permettre de véritables ruptures dans la prévention et la lutte contre les trois grands défis médicaux et sociaux de ce siècle : cancer, maladies cardio-vasculaires et maladies neurodégénératives. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | Nanotechnologies et Robotique | |
| | | C'est un robot à quatre pattes déambulant dans les couloirs de l'École des Mines de Nancy et répondant au doux nom de Scar : cette merveille de technologie se prépare à acquérir les capacités qui lui permettront d'aller explorer des endroits trop dangereux pour l'homme. Ce "toutou électronique", que professeurs ou élèves de l'école caressent parfois "comme un véritable animal", a des qualités étonnantes : sur une zone précise il descend seul les escaliers, ausculte un objet puis remonte, évitant les obstacles s'il y en a. « C'est la pointe de la science », s'émerveille Paul Lecomte, élève ingénieur en troisième année, télécommande avec écran en main pour guider et programmer ce robot-toutou qu'il fait avancer, monter, descendre ou se mettre sur le dos comme s'il voulait des caresses... Scar est alors capable de se remettre sur ses pattes. Scar est l’acronyme de "Système complexe d'assistance robotisée" ; il a été acheté 80.000 euros à la société américaine Boston Dynamics. « C'est bien moins cher qu'un robot destiné à la recherche, 600.000 euros », constate Pascal Vaxivière, maître de conférences et un des responsables du domaine robotique de l'école où Scar côtoie ses congénères humanoïdes "Pepper", "Nao" et "Minoxide". « Le chien est le meilleur ami de l'homme. Un robot-chien, mobile à quatre pattes est la meilleure solution pour le rendre polyvalent dans les terrains très accidentés par comparaison avec les robots humanoïdes qui entraînent d'autres contraintes », souligne M. Helaine. Pour les enseignants qui veulent à la fois "garantir l'excellence à leurs étudiants et créer "des liens avec les entreprises", Scar marque une "rupture technologique dans la robotique". D'autant qu'il pourra "faire des choses innombrables" si on "développe les applications". L'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) a été la première à vouloir s'appuyer sur les capacités de Scar, dont elle finance le développement à hauteur de 200.000 euros sur trois ans. Pour son projet d'enfouissement souterrain de déchets nucléaires à Bure (Meuse), le robot sera envoyé entre le front de taille et la tête du tunnelier qui creuse les galeries, ce qui est interdit à l'homme car trop dangereux. L'opérateur pourra rester derrière, explique le professeur Laurent Garletta, autre "maître" de Scar. Au programme, de la surveillance grâce aux cinq caméras, mais aussi de la télémétrie, des tests, de la cartographie, des prises de mesures... Scar fonctionnant à partir du réseau wifi, l'idée est qu'il installe lui-même ses bornes dans "les galeries, à la manière du petit Poucet", expliquent les chercheurs. Quant à l'autonomie, il s'agira de renforcer les batteries pour dépasser les 01h30 à 03h00 disponibles selon les applications. Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) veut aussi voir les capacités de Scar : il va lui apporter 30.000 euros pour effectuer des essais dans son centre du Valduc (Côte d'or). Conçu pour l'armée américaine, ce robot peut désormais recevoir une foule d'applications civiles. Deux exemplaires ont d'ores et déjà été acquis au Luxembourg par des sociétés de BTP, selon l'école. « Tout dépend des applications qu'on lui installe », note M. Vaxivière. A Bangkok, c'est l'un d'eux qui a distribué du gel hydroalcoolique dans un centre commercial sous le regard médusé des clients. « Il pourrait aussi aider les personnes mal-voyantes », imagine Paul Lecomte. L'appareil de couleur jaune, d'un poids de 32,5 kg et d'environ 1 m de long, dessiné un peu comme un Labrador haut sur pattes, a toutefois un défaut : il n'a pas de tête. Mais ce défaut pourrait être corrigé dans les mois à venir. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'Express | | ^ Haut | |
|
| | | Lhyfe a posé le 25 septembre la première pierre de sa première unité d’hydrogène "vert", aux pieds du parc éolien de Bouin, en Vendée. Ce dernier, opérationnel depuis 2003, comprend huit éoliennes pour une puissance installée de 19,5 MW. La start-up nantaise investit 6 millions d’euros dans ce projet pilote comprenant 700 m2 de bâtiments industriels et 200 m2 de bureaux comprenant le centre de R&D. Car elle prévoit d’investir 7,5 millions d’euros dans les deux ans avec, en ligne de mire, un déploiement de sa technologie sur les champs éoliens offshore. L’unité devrait atteindre dès mai 2021 une capacité de production de 300 kilos d’hydrogène par jour, de quoi satisfaire la consommation de 700 voitures à hydrogène (un plein = 6 à 7 kg), avec un premier électrolyseur, une machine de 100 tonnes de 3 mètres de haut. Mais cette capacité sera doublée dès l’été 2021 puis triplée. « Le projet a été conçu dans cette perspective », mentionne Matthieu Guesné, le fondateur de Lhyfe. L’usine de Bouin fournira en premier lieu les premières stations existantes dont celles de Challans, de La Roche-sur-Yon (sur l’ex-usine Michelin), financées par le Sydev (syndicat énergétique de la Vendée) et celle du Mans (Sarthe), installée en lien avec l’Automobile club de l’Ouest. La première cible sera les véhicules de transport en commun ou de collecte des déchets. La philosophie de Matthieu Guesné est d’aller directement vers l’hydrogène 100 % vert "pur et dur" par opposition à l’hydrogène "gris", issu des hydrocarbures ou de l’électricité du réseau. Les grands énergéticiens tendent en effet à acquérir des électrolyseurs "sur l’étagère" pour les brancher au réseau. Lhyfe entend dupliquer sa technologie éprouvée à Bouin sur d’autres sources d’énergie renouvelable, dans l’hydrolien et l’éolien. Le dirigeant fait état d’une quarantaine de projets en portefeuille. Ils pourront être menés en co-investissement avec des collectivités ou des énergéticiens. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash L'Usine Nouvelle | | | |
| Le silicium domine la production commerciale de cellules solaires. Il est abondant et efficace en tant que convertisseur de lumière en électricité. Mais récemment, les pérovskites sont apparues comme un matériau offrant un potentiel de fabrication à moindre coût grâce à des procédés basés sur des solutions. Leurs propriétés peuvent être réglées par des changements de composition chimique. La bande interdite détermine également la quantité de courant produite lorsque le photon est absorbé. Dans une cellule solaire classique, le matériau absorbant la lumière n’absorbe que certaines longueurs d’onde, celles dont l’énergie est supérieure à la bande interdite, laissant une partie de l’énergie du Soleil inexploitée. Pour tirer parti à la fois de la maturité industrielle du silicium et de la polyvalence de la pérovskite, les scientifiques ont étudié l’utilisation de ces deux matériaux dans un dispositif connu sous le nom de cellule solaire tandem. Celles-ci ont une limite d’efficacité théorique de 44 %, ce qui est supérieur à la limite de 33 % des cellules solaires conventionnelles. « Une des limites de cette configuration en tandem est que l’on pensait que la bande interdite de la pérovskite devait être plus large que ne le permettaient les compositions de matériaux stables », explique le premier auteur de l’étude, Erkan Aydin. Les nouvelles cellules solaires sont testées en laboratoire dans des conditions d’essai standard. Mais les températures ambiantes dans la plupart des zones où les cellules solaires sont déployées sont beaucoup plus élevées que les 25°C standard, et peuvent fluctuer de façon spectaculaire, ce qui affecte les performances. L’équipe KAUST a montré que si la bande interdite du silicium diminue à mesure que l’appareil se réchauffe, la bande interdite de la pérovskite augmente. Cela éloigne les dispositifs de leur point de fonctionnement idéal et réduit l’efficacité des cellules tandem optimisées dans des conditions de test standard. Fait encourageant, cette tendance a pour effet d’abaisser la bande interdite de la pérovskite, ce qui permet d’utiliser des compositions de pérovskite plus stables dans les cellul es solaires en tandem. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Enerzine | | ^ Haut | |
|
| | | La NASA, l'Agence spatiale américaine, a annoncé ce 26 octobre 2020 deux découvertes importantes : de l’eau sous forme moléculaire aurait été détectée sans ambiguïté sur la face éclairée de la Lune. Des zones sur la Lune où l’eau pourrait être piégée de façon stable ont également été repérées. Ces découvertes ont été annoncées dans deux études. De précédentes recherches ont déjà mis en évidence des signes d’une « hydratation » à la surface de la Lune, notamment au niveau de son pôle sud. Mais ces observations ne permettaient pas de distinguer la molécule d’eau (H2O) de l’hydroxyle (OH, le radical figurant dans les molécules d’eau, constitué d’un atome d’oxygène et d’hydrogène). C’est cette distinction qui a pu être réalisée, rapporte l’une des deux études révélées par la NASA. Les scientifiques ont exploité des données récoltées par SOFIA, l’Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge. Il s’agit d’un télescope observant dans l’infrarouge et porté par un avion Boeing. En observant dans une longueur d’onde bien précise (6 micromètres), les scientifiques ont détecté une signature spectrale de l’eau, qui ne peut pas être confondue avec d’autres composés hydroxylés, estiment-ils. Pour ces auteurs, le phénomène n’est probablement pas global, à l’échelle de toute la Lune, mais il serait plutôt « le résultat de la géologie locale ». Ils envisagent aussi où pourrait se trouver cette eau (qui n’est pas sous forme liquide, il faut plutôt imaginer les molécules d’eau en interaction avec des minéraux à la surface de la Lune). Selon les auteurs, l’eau pourrait être stockée de manière à être protégée de l’environnement hostile (peut-être entre des grains situés à la surface lunaire, envisagent-ils). La seconde étude porte quant à elle sur des « pièges froids » (« cold traps »), des zones qui se trouvent de façon permanente à l’ombre sur la Lune, où l’eau pourrait être stockée. Ces zones ont déjà fait l’objet de cartographies, mais les scientifiques expliquent que de nombreux « pièges froids » de petite taille n’ont pas été encore été étudiés. « Nos résultats suggèrent que l’eau piégée aux pôles lunaires pourrait être plus largement répartie et accessible comme ressource pour les futures missions qu’on ne le pensait auparavant », peut-on lire dans cette étude. Ces pièges, qui peuvent faire jusqu’à 1 centimètre de diamètre, seraient présents au niveau des deux pôles lunaires. Au total, les auteurs estiment qu’environ 40 000 km2 de la surface de la Lune (dont 60 % se trouvent au sud de l’astre) seraient en mesure de piéger l’eau, résume Nature dans son communiqué, si l’on tient compte de ces « micro pièges froids ». Ces deux découvertes indiquent que l’eau semble bien produite ou apportée sur la Lune, et qu’elle pourrait potentiellement être stockée dans les « pièges froids » de l’astre, au niveau des régions polaires. Pour les futures missions lunaires prévues par la Nasa, ces découvertes sont importantes, car elles laissent espérer un accès à des « réservoirs » d’eau potentiels bien plus abondants que prévu, dans le cadre d’une future base lunaire permanente. Ces études précisent que les volumes d’eau impliqués dans ces travaux sont limités. Pour le moment, la NASA estime que le sol lunaire pourrait renfermer environ 34cm3 d'eau pour 1m3 de terre. Cela rendrait alors la Lune toujours 100 fois plus sèche que le désert du Sahara. Mais ces nouvelles estimations constituent néanmoins un progrès majeur par rapport aux précédentes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash NASA Nature Astronomy Nature Astronomy | | ^ Haut | |
|
| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Si le sport est bon pour le corps, il semble l'être aussi pour le cerveau. En évaluant les performances mnésiques suite à un exercice sportif, des neuroscientifiques de l'Université de Genève (UNIGE) démontrent qu'une séance d'exercice physique intensif aussi brève que 15 minutes de vélo améliore la mémoire, et notamment l'acquisition de nouvelles compétences motrices. En cause ? L'action de molécules connues pour augmenter la plasticité synaptique : les endocannabinoïdes. Cette étude met en lumière les vertus du sport pour la santé comme pour l'éducation. Les programmes scolaires et les stratégies visant à réduire les effets de la neurodégénération sur la mémoire pourraient ainsi en bénéficier. Bien souvent, juste après un exercice sportif --en particulier d'endurance comme la course à pied ou le vélo --on ressent un bien-être physique et psychologique. Cette sensation est due aux endocannabinoïdes, de petites molécules produites par l'organisme lors d'un effort physique. « Ils circulent dans le sang et passent facilement la barrière hématoencéphalique. Ils se fixent alors sur des récepteurs cellulaires spécialisés et déclenchent cette sensation d'euphorie. De plus, ces mêmes molécules se fixent sur des récepteurs de l'hippocampe, la structure cérébrale au cœur des processus mnésiques » indique, Kinga Igloi, maître assistante au sein du laboratoire de la professeure Sophie Schwartz, au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l'UNIGE, qui a dirigé ces travaux. & laquo; Mais quel est le lien entre sport et mémoire ? C'est ce que nous avons voulu comprendre », poursuit-elle. Pour tester l'effet du sport sur l'apprentissage moteur, les scientifiques ont demandé à un groupe de 15 hommes jeunes et en bonne santé, sans pour autant être des athlètes, de se soumettre à un test de mémoire dans trois conditions d'exercice physique : après 30 minutes de vélo d'intensité modérée, après 15 minutes de vélo intensif (défini comme 80 % de leur fréquence cardiaque maximale), ou après un moment de repos. « L'exercice était le suivant : un écran montrait quatre points placés les uns à côté des autres. Chaque fois qu'un des points se changeait brièvement en une étoile, le participant devait appuyer le plus vite possible sur la touche correspondante », détaille Blanca Marin Bosch, chercheuse dans le même laboratoire. « L'ordre des étoiles suivait une séquence prédéfinie et répétée afin d'évaluer précisément l'apprentissage des mouvements. Cela ressemble beaucoup à ce que nous faisons lorsque, par exemple, nous apprenons à taper sur un clavier le plus vite possible. Après une séance de sport intensif, les performances à cette tâche étaient bien meilleures ». Outre les résultats aux tests mnésiques, les scientifiques ont observé par imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle) les modifications d'activation des structures cérébrales et ont effectué des analyses de sang afin de mesurer les taux d'endocannabinoïdes. Les différentes analyses concordent : plus les individus sont rapides, plus ils activent leur hippocampe ¬(l'aire cérébrale de la mémoire)¬ et le noyau caudé ¬(une structure cérébrale intervenant dans les processus moteurs). Par ailleurs, leur taux d'endocannabinoïdes suit la même courbe : plus le taux est élevé après l'effort physique intense, plus le cerveau est activé et meilleures sont les performances cérébrales. Dans une précédente étude, l'équipe de recherche avait déjà montré l'effet positif du sport sur un autre type de mémoire, la mémoire associative. Mais, contrairement à ce qui est montré ici, ils avaient observé qu'une séance de sport d'intensité modérée, et non élevée, engendrait de meilleurs résultats. Ainsi, de même que toutes les formes de mémoire ne font pas appel aux mêmes mécanismes cérébraux, toutes les intensités de sport n'ont pas les mêmes effets. Mais dans tous les cas, l'exercice physique améliore plus la mémoire que l'inaction. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Eurekalert | | | |
| Les oiseaux de la famille des corvidés sont réputés pour leurs capacités cognitives remarquables et, selon Suzanna Herculano-Houzel, professeure de neurobiologie à l’Université américaine Vanderbilt, ils seraient aussi intelligents que nos cousins les primates. On a longtemps pensé que les oiseaux étaient dépourvus d’un néocortex, cette partie de la matière grise cérébrale propre aux primates. Particulièrement développée chez l’humain, elle est impliquée dans des fonctions cognitives dites supérieures, comme la perception sensorielle et la réaction. L’étude de Martin Sacho et Christina Herold, chercheurs en neuroscience des universités allemandes de Bochum et Dusseldorf, révèle une neuroarchitecture jusqu’ici inconnue du cerveau antérieur sensoriel des oiseaux, le pallium. Cette organisation pourrait générer des capacités de calcul qui rappellent celles du néocortex, selon l’étude. Elle conforte le constat que certains volatiles possèdent des capacités cognitives complexes, comme par exemple la fabrication d’outils pour saisir de la nourriture. On sait que le pallium des corvidés et perroquets contient plus d’un demi-milliard de neurones, et jusqu’à un à deux milliards, comme celui des singes, note l’article de Science. L’étude de Stacho et Herold démontre que ce réseau a une organisation similaire à celui du cortex des mammifères. L’étude sur les corneilles, pour sa part, est la première menée sur des non-primates, a indiqué à l’AFP son auteur, Andreas Nieder, professeur en physiologie animale à l’Université allemande de Tübingen. Elle est aussi la première à établir chez l’oiseau un processus de conscience primaire, aussi dite sensorielle, c’est-à-dire la réponse imprévisible à un stimulus, allant au-delà du simple réflexe. Le Professeur Nieder tient à préciser qu’on ne parle pas de conscience de soi, de l’oiseau sachant ce qu’il perçoit, ce qui est une autre histoire. Difficile en bref de parler de pensée. L’équipe du Professeur Nieder a entraîné deux corneilles noires âgées d’un an à signaler ou pas, après un délai de plus de 2 secondes, la présence éventuelle d’un stimulus visuel. En l’occurrence, un carré gris d’intensité variable affiché très brièvement, pendant un tiers de seconde, sur un écran noir. Les chercheurs se sont rendu compte que dans un premier temps, les neurones encodent l’intensité physique du stimulus, ce qu’on peut attendre de neurones visuels, explique le Professeur Nieder. Mais ensuite, pendant la période d’attente de plus de 2 secondes, nous observons un nombre croissant de neurones encodant la qualité subjective de la perception. Subjective, parce que les corneilles se sont vu présenter parfois, et de façon aléatoire, des stimuli à la limite du perceptible. Autrement dit, elles ont pu croire parfois voir un carré inexistant, ou inversement. C’est le point très important, assure le Professeur Nieder, une situation où un stimulus unique donne lieu à deux perceptions différentes : penser l’avoir vu ou nier son existence, ce qui est l’attribut d’une conscience primaire. Catherine Del Negro, spécialiste de la communication des oiseaux à l’Institut des neurosciences de Paris-Saclay (Neuro PSI), a salué un très bel article d’un point de vue expérimental. Les données sur l’activité neuronale ont été enregistrées en plaçant des électrodes dans le nidopallium, la partie du pallium abritant des fonctions supérieures. Concourant aux conclusions de ses collègues Stacho et Herold, le Professeur Nieder suppose que, même si le cerveau des oiseaux est construit très différemment de celui des primates, les deux ont évolué vers une fonction similaire dans le cas de la conscience primaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science | | | |
| Le vaccin contre la grippe pourrait aussi avoir une vertu insoupçonnée : il pourrait avoir des effets protecteurs contre le Covid-19, selon les résultats d’une étude néerlandaise réalisée par des chercheurs de l’Université de Nijmegen. Mais ces travaux sont encore préliminaires et ne signifient pas que le vaccin contre la grippe assure une protection totale contre le coronavirus. Les auteurs de ces travaux ont observé que « les infections au SARS-CoV-2 étaient moins courantes chez le personnel hospitalier vacciné aux Pays-Bas durant l’hiver 2019/2020 contre la grippe saisonnière ». « Plusieurs études épidémiologiques ont également suggéré une protection croisée entre la vaccination contre la grippe et le Covid-19 pendant la pandémie actuelle », avancent les chercheurs à l’appui de leurs conclusions. En outre, d’après les résultats de tests menés in vitro par ces chercheurs, le vaccin antigrippal induirait une réponse immunitaire contre l’infection à SARS-CoV-2, « y compris une amélioration des réponses des cytokines après stimulation de cellules immunitaires humaines avec le SARS-CoV-2 ». En clair : la réponse immunitaire de l’organisme exposé au Covid-19 – qui lutte en libérant des molécules inflammatoires – serait plus efficace. Or, dans les formes graves de coronavirus, de nombreux patients ont souffert de « l’orage de cytokine », qui correspond à un emballement du système immunitaire, lequel surréagit à l’infection au Covid-19. « Ces données, associées à de récents rapports indépendants similaires, plaident en faveur d’un effet bénéfique de la vaccination antigrippale contre la grippe et le Covid-19 », assurent les auteurs. Toutefois, les auteurs de l’étude le reconnaissent : « le mécanisme derrière un tel effet est inconnu ». Et leurs conclusions doivent encore être validées par la communauté scientifique et confirmées par des travaux de recherche complémentaires. « Dire que l’immunité contre la grippe aurait un effet sur d’autres infections respiratoires n’est qu’une hypothèse qui n’a jamais été prouvée scientifiquement », rappelle pour sa part Matthieu Revest, infectiologue au CHU de Rennes. Si l’effet anti-Covid du vaccin antigrippal reste donc à prouver, la vaccination contre la grippe est plus recommandée que jamais, notamment par l’Académie de médecine et les sociétés savantes de pédiatrie, qui plaident pour une large vaccination des personnes les plus à risques, y compris les femmes enceintes et les bébés de plus de six mois. Chaque année, la grippe saisonnière entraîne de 10.000 à 15.000 décès en France. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Medrxiv | | | |
| Des chercheurs de l’Université du Maryland constatent que les patients hospitalisés qui ont reçu quotidiennement de l'aspirine encourent un risque plus faible d'admission aux soins intensifs, de ventilation et de décès associé à COVID-19. Ces résultats se justifient par le fait qu’une faible dose d'aspirine protège dans une certaine mesure contre la maladie cardiovasculaire. Si les auteurs font montre néanmoins d’un optimisme « prudent », ils forment l’espoir que ce médicament peu coûteux et accessible avec un profil d'innocuité bien connu puisse contribuer à prévenir les complications sévères de la maladie. L’auteur principal, le Docteur Jonathan Chow précise ainsi « qu’il s'agit d'une découverte critique qui doit être confirmée par un essai clinique randomisé. Mais si la découverte était confirmée, l'aspirine serait le premier médicament en vente libre largement disponible permettant de réduire la mortalité chez les patients COVID-19 ». Les 412 patients COVID-19 étudiés étaient âgés en moyenne de 55 ans et hospitalisés au cours des derniers mois en raison de complications au centre médical de l'Université du Maryland à Baltimore et dans 3 autres hôpitaux de la côte Est des Etats-Unis. Environ 25 % d’entre eux recevaient quotidiennement une faible dose d'aspirine (généralement 81 milligrammes), le traitement ayant été initié avant leur admission ou juste après leur admission pour gérer leur maladie cardiovasculaire. L’analyse constate que l'utilisation d'aspirine (vs l’absence d’utilisation de l’aspirine) est associée à une réduction de 44 % de la probabilité de ventilation mécanique, une diminution de 43 % du risque d'admission en soins intensifs, une réduction de 47 % du risque de décès, de COVID-19, à l'hôpital. Enfin, les patients du groupe aspirine n'ont pas connu d'augmentation significative des événements indésirables tels que des saignements majeurs pendant leur hospitalisation. Ces résultats valent de plus, après contrôle des facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle, l’ethnie, l'hypertension et le diabète, plus largement les antécédents de maladie cardiaque, rénale et hépatique ainsi que l'utilisation de bêtabloquants pour contrôler la pression artérielle. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Anesthesia & Analgesia | | | |
| La douleur est un mécanisme de protection qui nous avertit du danger en générant une sensation désagréable. Le message d'avertissement est transmis à la moelle épinière par des neurones sensoriels spécialisés, qui sont entrelacés avec d'autres neurones sensoriels et moteurs dans les nerfs périphériques. « Pendant longtemps, on a cru que la douleur et l'inflammation étaient des processus distincts, générés indépendamment. Il n'avait encore jamais été démontré si les fibres sensorielles qui déclenchent la douleur pouvaient induire une inflammation », indique Frédéric Michoud, post-doctorant à l'EPFL. L'optogénétique est une technique qui permet de moduler l’activité des neurones sélectionnés génétiquement en les éclairant. L'optogénétique a révolutionné les neurosciences ; le cerveau a jusqu’à présent été la cible privilégiée de ces études, l’application de l’optogénétique aux neurones des nerfs périphériques s’avérant plus difficile. « Le défi a été de développer une approche technologique qui permette une stimulation/éclairage optique répétée sur plusieurs jours sans endommager le nerf ni affecter le comportement de l'animal », explique le professeur Clifford Woolf de la Harvard Medical School/Boston Children's Hospital. Les chercheurs de la Chaire Fondation Bertarelli en technologie neuroprosthétique de l’EPFL ont mis au point un implant souple qui s'enroule autour du nerf sciatique et délivre des flashes de lumière bleue à la demande. « Dans l'implant souple, nous avons intégré plusieurs diodes électroluminescentes. L'avantage est que nous pouvons contrôler électriquement l'illumination », explique Stéphanie Lacour, professeure à la Faculté des sciences et techniques de l'ingénieur. Cet implant est relié par un câble sous-cutané à un système électronique fixé sur le dessus de la tête des souris. « Nos collègues de l'ETH Zurich ont mis au point une puce miniaturisée pour contrôler les diodes implantées, qui est économe en énergie et intégrée dans une interface de communication sans fil. Grâce à ce système, nous pouvons contrôler exactement quand et comment l'implant est activé, indépendamment de ce que fait l'animal », explique la chercheuse. À la surprise des chercheurs, la stimulation optique répétée des neurones sensoriels spécifiques dans le nerf a produit une légère rougeur dans la patte arrière de l'animal, un signe clair d'inflammation, confirmé par des analyses quantifiées de cellules immunitaires présentes dans des échantillons de peau. « Notre étude a apporté une réponse à la question de longue date de savoir si les neurones qui produisent la douleur sont également la cause d’une inflammation à médiation immunitaire - la réponse est clairement oui », conclut Clifford Woolf. Cette neurotechnologie implantable miniaturisée ouvre la voie à de nombreuses autres études qui permettront aux chercheurs de déchiffrer et de mieux comprendre les circuits neuronaux périphériques et centraux, et éventuellement de définir de futures approches pour traiter des syndromes tels que les douleurs chroniques ou les inflammations persistantes. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | | |
| Des chercheurs de l’Université de Berne ont découvert un mécanisme du système de défense responsable de la maturation et de l’activation de cellules immunitaires qui pourrait améliorer son efficacité. Ces dernières années, des médicaments appelés inhibiteurs de checkpoint ont conduit à de grands succès dans le traitement des cancers de la peau appelés mélanomes. Bémol : ils ne fonctionnent pas chez la moitié des patients. Des chercheurs de l’Institut de pathologie de l’Université de Berne (Suisse) collaborant avec des chercheurs aux Etats-Unis ont découvert dans ce contexte une molécule nommée interleukine-32, utilisée par les cellules immunitaires pour accorder leurs fonctions, a indiqué dernièrement l’Université de Berne. La molécule influe sur la maturation et l’activation de cellules responsables d’identifier les structures "étranges". Elle provoque aussi la sécrétion d’appâts pour les cellules immunitaires, qui peuvent alors localiser la tumeur et éliminer les cellules cancéreuses. Le problème avec les tumeurs, c’est que le système immunitaire ne les reconnaît pas et les laisse croître. La molécule interleukine-32 l’aide à rendre les tumeurs à nouveau vulnérables. Grâce à des expériences sur les souris, les chercheurs ont pu démontrer que l’efficacité des médicaments inhibiteurs de checkpoint était améliorée par l’addition simultanée de cette molécule. Aucun effet secondaire n’a été constaté lors de ces expériences. Les chercheurs s’efforcent maintenant d’établir si les résultats sont extrapolables à l’espèce humaine. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash RTBF | | | |
| Les lésions de la colonne vertébrale peuvent rompre les connexions nerveuses, empêchant les signaux de passer du cerveau aux nerfs et aux muscles ; des maladies comme la maladie d’Alzheimer peuvent également entraîner la destruction des neurones et de leurs connexions. Ce qui se traduit par des pertes de mémoire, une communication perturbée et des changements comportementaux. Afin d’identifier des traitements potentiels pour ce genre de maladie, une équipe du Laboratoire de recherche en biologie moléculaire de l’Université de Cambridge a étudié un groupe de protéines appelées organisateurs synaptiques. Comme leur nom l’indique, ces molécules aident à relier les neurones entre eux par l’intermédiaire des synapses, et maintiennent ainsi les nombreuses connexions intervenant au sein du système nerveux. Partant du principe que le fait de mélanger et combiner les propriétés utiles de ces protéines permettrait de rétablir certaines des connexions perdues à la suite de troubles neurologiques ou de blessures, l’équipe est parvenue à concevoir une molécule artificielle particulière appelée CPTX, qui s’est révélée particulièrement efficace lorsqu’il s’agissait d’organiser les connexions entre les neurones dans différentes cultures cellulaires. « Les dommages au cerveau ou à la moelle épinière impliquent souvent la perte des connexions neuronales dans un premier temps, ce qui conduit finalement à la mort des cellules neuronales », explique Radu Aricescu, un des auteurs de l’étude. « Avant que les neurones ne meurent, il existe toutefois une fenêtre d& #8217;opportunité durant laquelle ce processus peut théoriquement être inversé. Nous avons donc conçu une molécule susceptible de réparer ou de remplacer les connexions neuronales de manière simple et efficace ». L’équipe a testé la molécule CPTX sur des animaux, en l’injectant dans le cerveau de souris atteintes de maladies comme l’ataxie cérébelleuse, la maladie d’Alzheimerou de lésions de la moelle épinière. Dans l’ensemble des cas, les chercheurs ont observé le rétablissement des connexions neuronales, se traduisant par de meilleurs résultats aux tests de mémoire, de coordination et de mouvement. Une seule injection a ainsi permis d’améliorer largement la condition du spécimen atteint d’ataxie pendant une semaine, et celle des souris souffrant de lésions de la moelle épinière pendant deux mois. Les auteurs de l’étude ont indiqué travailler actuellement au développement de nouvelles versions de la molécule plus stables et efficaces, qui pourraient prochainement faire l’objet d’essais cliniques. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Yahoo | | | |
| L’étude très attendue CheckMate 577 visait à évaluer les bénéfices thérapeutiques, après association de radiochimiothérapie et chirurgie, de l’usage de l’anticorps nivolumab. C’est une étude positive – son objectif principal était la DFS (disease free survival), et cet objectif a été atteint, avec un doublement de la DFS (Survie sans maladie) et une amélioration qui est vraiment très importante, puisqu’on passe de 11 mois à 22 mois. C’est la première étude adjuvante positive dans les cancers digestifs avec de l’immunothérapie. Ces résultats très prometteurs sont considérés par les oncologues comme une révolution pour la prise en charge de ce cancer difficile à traiter. Une autre avancée concernant le cancer de l’estomac a également été présentée à l’ESMO 2020. Il s’agit des résultats très attendus de l’étude ATTRACTION-4, qui est la suite de l’étude asiatique ATTRACTION-2. Cette étude a également donné des résultats très positifs en matière de PFS (survie sans progression) de la maladie ; elle a notamment confirmé que la combinaison nivolumab-chimiothérapie (oxaliplatine), fait nettement mieux que la chimiothérapie classique. Toujours sur le cancer de l’estomac, une autre étude allemande, CheckMate 649, présentée à l’ESMO 2020, a montré qu’une autre association chimiothérapie (5-FU oxaliplatine) et nivolumab permettait elle aussi d’obtenir une augmentation sensible de la survie sans progression de la maladie. Ces résultats considérés comme remarquables par les cancérologues devraient déboucher sur une modification des traitements standards dans les cancers de l’œsophage, de l’estomac, avec l’intégration systématique de l’immunothérapie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Delveinsight | | | |
| Une équipe de recherche coréenne a montré que la prise régulière de trois médicaments courants, l’aspirine, utilisée sous toutes ses formes par 6 à 10 millions de patients chaque jour, la metformine, prise par 120 millions de patients pour contrôler leur diabète et enfin les statines, molécule prescrite à 35 millions de patients dans le contrôle du cholestérol, réduisait sensiblement les risques de cancer de poumon. Pour le prouver, l’équipe du Professeur Dong Wook Shin a passé au crible les données médicales de 732 199 personnes, entre janvier 2004 et décembre 2013. Résultat, les trois-quarts de patients prenant ces 3 médicaments étaient exposés à un risque moindre de cancer du poumon, et à un risque de mortalité diminué, comparés à ceux qui ne prenaient pas ces molécules. Les bénéfices augmentaient avec la durée de l’usage de ces médicaments. Comment l’expliquer ? Selon les chercheurs, « la synergie entre ces molécules diminue la prolifération des protéines kinases réactives, hautement impliquées dans les mécanismes de régulation des cellules tumorales ». Autre avancée importante, celle obtenue grâce à une nouvelle molécule, l'osimertinib (Tagrisso, Astra Zeneca), un inhibiteur de tyrosine kinase dit de 3e génération, prescrite ici dans les cas de tumeurs bronchiques dites non à petites cellules, la forme la plus fréquente (85 % des cas) des cancers pulmonaires. En juin 2020, on avait appris avec l'essai Audora mené sur près de 700 personnes atteintes d'un cancer bronchique dit non à petites cellules EGFR+ (c'est-à-dire présentant une tumeur exprimant les récepteurs EGFR) que l'administration de cette molécule, une fois la tumeur retirée par chirurgie, permettait de réduire de près de 80 % le risque de récidive. Cette fois, l'information supplémentaire apportée concerne la réduction plus que significative, soit moins 82 %, du risque de développer des mé tastases cérébrales dans le groupe ayant reçu l'isomertinib. C'est bien sûr une excellente nouvelle, l'apparition de métastases, signature de l'évolution de la maladie, étant particulièrement redoutée. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JTO Science Direct | | | |
| Une équipe de chercheurs américains, de l’Université d’Urbana-Champaign (Illinois), travaille sur une nouvelle thérapie visant à détruire sélectivement les cellules cancéreuses, à l’aide de nanoparticules d’or vectorisées. Sous forme nanométrique, c’est-à-dire du milliardième de mètre, l’or a des propriétés remarquables. Cela fait d’ailleurs plusieurs années que ces molécules capables d’aller au coeur des cellules tumorales sont à l’étude, dans le cadre de stratégies anticancéreuses. À l’instar de la photothermie, une technique consistant à injecter des nanoparticules d’or dans la circulation sanguine des patients, et testée plusieurs fois aux États-Unis sur des souris en 2017. Mais la méthode mise au point par les chercheurs américains est innovante : il s’agit cette fois-ci de faire pousser les nanoparticules d’or directement à l’intérieur des cellules cancéreuses. Pour faire entrer les substances à l’intérieur des tumeurs, l’équipe eu recours au polyéthylène glycol comme vecteur de livraison de l’or ionique, des sels d’or dissous dans un liquide. Lorsqu’il est introduit dans la tumeur, l’environnement cellulaire acide convertit l’or de sa forme ionique en nanoparticules d’or. « Nous avons développé un système unique dans lequel les nanoparticules d’or sont réduites par les biomolécules cellulaires et celles-ci sont capables de conserver leur fonctionnalité, y compris la capacité de guider l’amas restant vers le noyau », s’est félicité le professeur de génie chimique, biochimique et environnemental à l’UMBC (University of Maryland, Baltimore County) Dipanjan Pan, qui a participé à l’étude. Principal avantage de cette méthode ? Sa vitesse d’action. D’après les chercheurs, la transformation des sels en nanoparticules d’or est de 30 minutes, alors que les autres traitements reposant sur l’or durent plus de 24 heures, d’après les auteurs de l’étude. Et pour cause, seule une faible concentration d’or dans les cellules cancéreuses suffit pour que le procédé soit efficace, contrairement aux autres méthodes de laboratoire conventionnelles. Lors de l’expérimentation sur des souris, les chercheurs sont allés plus loin. Ils ont fait pousser des nanoparticules d’or à l’intérieur des cellules cancéreuses des animaux vivants, avant de les éclairer avec des lasers. Sous l’action de la lumière, les particules d’or chauffent et cuisent la tumeur, détruisant les cellules cancéreuses à proximité. Les essais sont jugés encourageants par le professeur Dipanjan Pan : « Cette expérimentation a montré que la formation intracellulaire et la migration nucléaire de nanoparticules d’or constituaient une approche très prometteuse pour l’application de l’administration de médicaments ». S’il qualifie l’étude de “pas important vers un but ultime”, il reconnaît néanmoins que le traitement est encore loin de voir le jour : « avant les phases des essais cliniques, il faudra évaluer les effets à long terme des nanoparticules sur la santé humaine », conclut-il. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| Bonne nouvelle, il n’est pas nécessaire de pratiquer de longues heures de sport pour en ressentir certains bienfaits. Des chercheurs suédois ont analysé les résultats de treize études afin de mesurer l’impact de l’exercice physique sur le cerveau. Selon cette étude, pratiquer deux minutes d’exercice par jour peut améliorer la concentration, la mémoire et la résolution de problèmes. En effet, les scientifiques ont constaté qu’une toute petite quantité d’exercice s’avère bonne pour le cerveau des personnes âgées de 18 à 35 ans. Comment agit l’activité sportive ? Elle rend les cellules nerveuses plus actives et augmente les niveaux de dopamine, aidant ainsi à aiguiser la concentration et la mémoire des gens. Selon les chercheurs, les effets positifs après une courte activité sportive se font ressentir pendant environ deux heures. Plus un exercice est intense et plus l’effet s’installe sur le long terme. En effet, l’exercice augmenterait les niveaux d’une protéine considérée comme importante pour la fonction de la mémoire. Après avoir effectué une activité physique, les participants ont passé des tests et ont, notamment, essayé de se souvenir d’une liste de 15 mots. Résultat ? Ceux qui ont fait de l'exercice par session de deux minutes, 15 minutes, une demi-heure ou une heure, ont tous eux de meilleurs résultats aux tests et ont montré de meilleures capacités de concentration et de résolution de problèmes. « Cette revue systématique suggère fortement que l'exercice physique suivi d'une brève récupération améliore l'attention, la concentration et les fonctions d'apprentissage et de mémoire chez les jeunes adultes », soulignent les auteurs de l’étude. Et d’ajouter ensuite : « Les résultats de cet examen peuvent avoir d'importantes implications liées à l'éd ucation. L'identification de stratégies d'exercice optimales peut aider les élèves à améliorer leur apprentissage et leur mémoire ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Daily Mail | | ^ Haut | |
|
|
VOTRE INSCRIPTION | | Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte. Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire. Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts. |
| |
|
|