| | Edito ASCO 2020 : Des avancées importantes dans la lutte contre le cancer
Comme chaque année, le congrès de l’ASCO (Association Américaine de l’Oncologie Clinique), la plus grande réunion mondiale de cancérologie, s’est tenu - de manière virtuelle, pandémie de Covid-19 oblige - du 29 au 31 mai 2020. Disons-le d’emblée : ce bilan 2020 est excellent et confirme l’accélération des progrès réalisés dans la lutte contre le cancer, tant sur le plan fondamental qu’en matière clinique et thérapeutique, sans oublier l’apparition de nouveaux outils collaboratifs numériques, appelés à jouer un rôle croissant dans l’efficacité des soins et le confort de vie des malades. Impossible ici, en quelques lignes, d’énumérer de manière exhaustive les très nombreuses communications scientifiques venues du monde entier, mais certaines d’entre elles méritent d’être évoquées et développées. Première tendance forte de cet ASCO 2020, la montée en puissance et la diversification des immunothérapies, notamment pour mieux traiter les cancers avancés de la vessie et du côlon. Le laboratoire Merck a ainsi présenté, en partenariat avec Pfizer, un nouveau traitement prometteur contre le cancer de la vessie, appelé Bavencio (avelumab), qui fait partie de la classe des « inhibiteurs de check-point » anti-PD-L1 (Programmed death-ligand 1). Le cancer de la vessie se place au 10e rang des cancers les plus fréquents dans le monde (environ 550 000 nouveaux cas en 2018). Il entraîne plus 200 000 décès par an, selon l’OMS. Peu de progrès majeurs ont été enregistrés pour ce cancer pendant plusieurs décennies, mais les choses ont changé depuis 2015, avec l’arrivée des immunothérapies, jusqu’à Bavencio, aujourd’hui, utilisées en deuxième ligne, quand la maladie récidive. L’étude JAVELIN Bladder 100, conduite chez 700 patients ayant répondu à la chimiothérapie, montre que le traitement Bavencio augmente la survie globale de presque 50 % par rapport aux soins de support seuls : les patients recevant l’immunothérapie ont eu une survie globale médiane de 21,4 mois, contre 14,3 mois chez ceux recevant uniquement les soins de support, soit une différence de 7,1 mois. « C’est la plus longue survie globale jamais documentée dans une étude de phase III dans le cancer urothélial métastatique, quelle que soit la ligne de traitement », a souligné Elizabeth R. Plimack, du Fox Chase Cancer Center (Philadelphie) en commentant l’étude. Dans l’essai présenté, le Docteur Petros Grivas a choisi de délivrer directement aux patients ce traitement anti PD-L1, après stabili sation de la maladie par la chimiothérapie. Cette nouvelle approche thérapeutique devrait devenir rapidement le nouveau traitement standard pour ce type de cancer agressif. Une autre étude portant sur l’inhibiteur de point de contrôle, Keytruda (pembrolizumab), l’étude KEYNOTE-177, a montré, chez certains patients porteurs d’une mutation génétique particulière, un doublement de la survie sans progression et une forte réduction des effets indésirables (par rapport à la chimiothérapie), en première ligne de traitement du cancer colorectal métastatique, et ce médicament, qui ne cesse d’élargir ses indications thérapeutiques, devrait devenir le nouveau traitement de référence en première ligne chez ces patients. Il faut également souligner que le Keytruda, combiné à une chimiothérapie, améliore significativement la survie sans progression, comparativement à la chimiothérapie seule dans le cancer du sein triple négatif, selon les données de l’essai Keynote 355, lui aussi présenté au cours de l’ASCO. A côté des inhibiteurs de PD-L1, l’ASCO 2020 a également confirmé les attentes placées dans les inhibiteurs de la PARP (poly-ADP-ribose-polymérase-1), une nouvelle classe de molécules qui agit au niveau du système de réparation de l’ADN. L'étude SOLO2, présentée cette année, et portant sur 300 femmes en rechute d'un cancer de l'ovaire avec une mutation BCRA, a permis une augmentation sans précédent de la survie globale qui a atteint 42 % à 60 mois. Selon la Professeure Frédérique Penault-Llorca (Vice-présidente Unicancer– Directrice générale du Centre Jean Perrin de Clermont-Ferrand), il s’agit d’une avancée historique, et cette chercheuse rappelle qu’il y a 10 ans, toutes les patientes atteintes de ce type de cancer étaient décédées avant 5 ans. Une autre étude a fait sensation cette année au congrès de l’ASCO, l'étude mondiale Adaura, portant sur le cancer du poumon le plus répandu et présenté par Roy S. Herbst, responsable du service d'oncologie médicale au Yale Cancer center au Smilow cancer Hospital (New haven, Connecticut, États-Unis). Ce vaste essai mondial, randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, s’est déroulé simultanément aux États-Unis, en Chine, en Corée, en Australie et en Europe auprès d'environ 700 patients, qui étaient tous atteints d’un cancer du poumon de type CBNPC (cancers bronchiques non à petites cellules), avec mutation EGFR. Ces patients ont bénéficié d’un traitement utilisant une thérapie ciblée de troisième génération, à base d'osimertinib (Tegresso, labora toires Astra Zeneca). Selon le Docteur Herbst, ce traitement a, pour la première fois, permis d’obtenir une amélioration significative de la survie sans progression de la maladie pour ce type de cancer, Comme le montre un autre essai présenté par des chercheurs de Gustave Roussy, certains cancers du poumon non à petites cellules en échec thérapeutique pourraient par ailleurs bénéficier d’un traitement innovant, associant un médicament cytotoxique et un anticorps. Ces conjugués anticorps-médicaments (antibody drug conjugate ou ADC) permettent de détruire plus efficacement et plus spécifiquement les cellules cancéreuses grâce à des doses cytotoxiques plus puissantes qu’avec une chimiothérapie classique. Cette approche ciblée et combinée, également expérimentée dans le traitement des cancers du sein métastatiques sur-exprimant HER2, ouvre une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement de certains cancers du poumon, comme l’a montré l’étude présentée par le Docteur Anas Gazzah, oncologue au sein du département d’innovation thérapeutique et essais précoces (Ditep) de Gustave Roussy. Ces recherches montrent que ce nouveau type de traitement parvient à stabiliser ce type de cancer chez les deux-tiers des patients atteints de cancers du poumon non à petites cellules, localement avancés ou métastatiques qui se trouvaient en échec thérapeutique. Une autre étude présentée à l’occasion de ce congrès a fait sensation. Elle portait sur l’efficacité thérapeutique des nanoparticules développées par Nanobiotix, qui ont été conçues pour amplifier l’intensité de la radiothérapie prescrite aux patients. Ces minuscules particules, d'un diamètre d'environ 50 nanomètres, sont constituées d'un matériau inerte, de l'oxyde d'hafnium. Elles sont injectées au niveau même de la tumeur, ce qui permet, lors des séances de radiothérapie, de démultiplier la puissance des rayons, sans effets secondaires et d’améliorer ainsi considérablement la destruction des cellules cancéreuses. Ces travaux, présentés par le Docteur Christophe Le Tourneau, oncologue médical à l'Institut Curie, ont montré, chez 30 patien ts atteints d’un cancer de la tête ou du cou, que l’injection de NBTXR3 permettait, au bout de cinq mois, d’augmenter le taux de réponse objective de la tumeur globale à 83 %, un résultat considéré comme remarquable par le Docteur Le Tourneau. En matière de recherche fondamentale, une autre étude très intéressante mérite d’être évoquée. Elle concerne le rôle surprenant que joue dans la dissémination des cellules cancéreuses la protéine appelée ApoE, que nous produisons tous, mais déclinée dans différentes versions selon les individus, notamment ApoE2, ApoE3 et ApoE4. On savait déjà que ces protéines avaient un rôle-clé dans la régulation du cholestérol et le transport des lipides, mais ces nouvelles recherches ont montré que la version ApoE4 réduisait sensiblement le risque de progression des métastases, en comparaison à ApoE2, par une action stimulante sur le système immunitaire. Cette étude confirme que, de manière surprenante, la maladie d'Alzheimer et les cancers ont une base génétique commune, qui s’exprime par la protéine ApoE. Cette étude confirme qu'il existe chez certaines personnes une prédisposition génétique qui rend malheureusement plus probable la formation de métastases, en cas de cancer. Terminons enfin ce rapide tour d’horizon de ce très riche congrès de l’ASCO 2020 par l’étude CAPRI, présentée par des chercheurs français de Gustave Roussy, un travail qui a été reconnu comme remarquable par la communauté scientifique internationale. Les traitements anticancéreux par voie orale sont en plein essor. Depuis 20 ans, plus de 50 nouvelles thérapies orales ont été développées et permettent de traiter de plus en plus efficacement, et de manière beaucoup plus confortable pour le malade, de nombreux cancers. Mais ces traitements oraux provoquent de nombreux effets secondaires et nécessitent un suivi personnalisé et précis pour adapter en permanence la posologie, en fonction de l’état du patient et de sa réponse aux médicaments prescrits. Or, ce suivi n’était absolument pas satisfaisant dans le cadre classique des visites de contrôle tous les trois mois chez le cancérologue. Face à ce problème qui ne cesse de prendre de l’ampleur, avec l’apparition de traitements oraux de plus en plus complexes, associant plusieurs médicaments, les chercheurs de Gustave Roussy ont voulu mettre en place une télésurveillance personnalisée qui permette à la fois de réduire les effets secondaires et d’améliorer l’efficacité thérapeutique. La grande originalité de ce télé-suivi CAPRI est qu’il articule de manière très innovante une solution technologique et une organisation humaine, composées d’infirmières de coordination, spécialement formées à ce nouveau métier d’accompagnement en oncologie. L’interface numérique CAPRI (plate-forme Internet et application mobile), associe dans un réseau numérique de soins l’ensemble des acteurs médicaux participant à la prise en charge du patient, (cancérologue, médecin traitant, infirmières spécialisées, intervenants à domicile). Ce dispositif permet de visualiser et enregistrer l’ensemble de ses rendez-vous et comptes rendus médicaux. Il permet également de transmettre à tout moment les données relatives au suivi de son traitement, mais aussi les questions du patie nt, à l’équipe d’infirmières de coordination, qui est joignable en permanence sur une ligne dédiée. L’équipe soignante assure par ailleurs un suivi régulier de l’état général du patient, par téléphone ou messagerie sécurisée. En cas de problème, les intervenants peuvent recourir à un vaste panel d’algorithmes conçus pour définir la conduite à tenir face à chaque situation problématique, chaque symptôme, selon leur intensité ou gravité et l’état du patient. L’étude montre que, dans 75 % des cas, les infirmières de coordination, épaulées par ces nouveaux outils, sont capables de répondre seules aux sollicitations du patient et d’anticiper des situations cliniques complexes. L’étude présentée à l’ASCO 2020 a porté sur 609 patients, tous traités par un anticancéreux oral, thérapie ciblée ou chimiothérapie. La moitié des patients recrutés dans l’étude a bénéficié, en plus du suivi standard par leur oncologue-référent, du télé-suivi CAPRI. Résultat : l’efficacité du traitement, évalué en considérant la dose intensité relative a été meilleure dans le bras CAPRI (93,4 %) que dans le groupe « suivi standard » (89,4 %). Le dispositif a également permis de diminuer de 30 % les effets secondaires les plus sévères et le nombre d’hospitalisations en cours de traitement oral. L’étude montre également une augmentation significative du ressenti positif des patients, concernant la qualité de leurs relations avec les soignants, ce qui va à l’encontre de bien des idées reçues concernant une inévitable déshumanisation qui serait inhérente à la télémédecine et à la numérisation des soins. Encore plus remarquable, ce dispositif s’est avéré transposable à d’autres situations nécessitant un télé-suivi à domicile : Gustave Roussy a ainsi pu adapter rapidement cet outil collaboratif pour développer l’application CAPRICovid, afin de pouvoir surveiller et guider à domicile ses patients contaminés par le coronavirus, et mieux prendre en charge leurs fragilités spécifiques. Compte tenu de ces excellents résultats, CAPRI devrait se généraliser dans les années à venir pour améliorer le suivi de thérapies orales de longue durée qui sont appelées à se multiplier en cancérologie. Cette étude apporte donc la preuve scientifique qu’un dispositif bien pensé, alliant de manière judicieuse et intelligente les outils numériques et une nouvelle organisation humaine plus coopérative, peut améliorer de manière considérable le suivi clinique et le confort de vie de patients traités par thérapies anticancéreuses orales. En conclusion, ce congrès de l’ASCO 2020 confirme les révolutions thérapeutiques en cours en matière de lutte contre le cancer, avec non seulement l’arrivée massive de traitements ciblés et d’immunothérapies combinées de plus en plus efficaces, y compris contre les cancers les plus graves, mais aussi le développement d’outils thérapeutiques extrêmement prometteurs, recourant aux nanotechnologies, et le recours à de nouveaux outils numériques et à l’intelligence artificielle. Alors que l’on évoque souvent, à juste titre, avec enthousiasme, les formidables progrès intervenus depuis quelques années en matière de dépistage et de traitements des cancers, on parle beaucoup moins souvent d’une révolution tout aussi importante, qui reste à venir, consistant à utiliser toutes les potentialités des outils numériques pour optimiser le parcours de soin de plus en plus complexe chez les malades du cancer, améliorer l’efficacité thérapeutique de leurs traitements et leur permettre de retrouver une qualité de vie globale bien meilleure. Notre pays devrait s'inspirer des enseignements positifs de ce projet CAPRI pour accélérer, tant pour le cancer que pour les autres pathologies lourdes, l’accès généralisé à la télésanté et au suivi médical personnalisé à distance, qui peuvent, pour un coût très modeste, au regard des bénéfices individuels et collectifs, changer véritablement la donne en matière de soin, mais aussi de prévention active (un levier d’action décisif et sous-employé pour le cancer) sur l’ensemble de notre territoire. A l’heure où le Gouvernement, tirant les leçons de la pandémie de coronavirus qui nous a durement frappés, et avec laquelle nous allons sans doute devoir apprendre à vivre pendant de longues années, vient de lancer une grande concertation nationale pour réformer en profondeur nos hôpitaux, et plus largement l’ensemble de notre offre de soins, nous devons donner à la télésanté, et à l’accompagnement médical numérique individualisé, une place centrale dans la future architecture de notre système de santé, car nous voyons bien que ces outils, lorsqu’ils sont bien conçus et utilisés, peuvent contribuer de manière puissante à replacer l’homme, ses besoins et ses angoisses, au cœur de la machine médicale et sanitaire. René TRÉGOUËT Sénateur honoraire Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat e-mail : [email protected] | |
| | | | Pour réussir à construire un nouveau système énergétique décarboné, l’hydrogène s'avère indispensable comme vecteur de transformation et de stockage des énergies renouvelables (éolien, solaire, énergie marines, biomasse). Or, l’eau est l’une des sources d’hydrogène les plus accessibles et un certain nombre de dispositifs semblables à des feuilles artificielles ont été créés. Mais les scientifiques de la Brown School of Engineering de l’université Rice, au Texas, ont créé un dispositif assez particulier dans la mesure où leur appareil fonctionne de manière autonome en s’alimentant grâce à la lumière du soleil. De plus, ce dispositif aurait l’avantage d’être bon marché. « Le concept est largement similaire à une feuille artificielle », a notamment expliqué Jun Lou, auteur principal de l’étude. « Ce que nous avons, c’est un module intégré qui transforme la lumière du soleil en électricité qui entraîne une réaction électrochimique. Il utilise l’eau et la lumière du soleil pour obtenir des carburants chimiques ». Le dispositif fonctionne en effet en utilisant des électrodes catalytiques et des cellules solaires en pérovskite fusionnées en une seule unité. Plus précisément, lorsque la lumière du soleil frappe les cellules solaires, elles produisent de l’électricité qui alimente le catalyseur. C’est ce module qui va ensuite diviser l’eau en oxygène et hydrogène. Ensuite, il suffit de collecter les bulles d’hydrogène qui remontent à la surface. Selon ses inventeurs, l’efficience de transformation de l’appareil se situe à 6,7 %, ce qui est un score très prometteur pour ce type d’appareil. L’un des points clés du dispositif est l’utilisation de la pérovskite grâce à son efficacité qui dépasse celle du silicium. Ainsi, un film polymère a été mis en place autour de la pérovskite pour le protéger des dommages s’il est immergé dans l’eau. De plus, le polymère sert également d’isolant entre les cellules et les électrodes. Ainsi, le polymère est aussi important que la pérovskite dans la conception de l’appareil, dans la mesure où c’est ce qui protège le dispositif dans son ensemble et lui permet d’être immergé pendant de longues périodes. « D’autres ont développé des systèmes catalytiques qui connectent la cellule solaire en dehors de l’eau à des électrodes immergées avec un fil. Nous simplifions le système en encapsulant la couche de pérovskite avec un film de Surlyn (polymère) », a expliqué Jun Lou. Pour l’instant, l’appareil est encore au stade de développement et Jun Lou et son équipe cherchent encore différentes façons d’améliorer le dispositif, et éventuellement, de trouver des matériaux moins onéreux pour diminuer les coûts de production. Quoi qu’il en soit, le concept est déjà très prometteur et permet à l’appareil de fonctionner sans la lumière du soleil grâce à l’énergie stockée sous forme de carburant chimique. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash FCW | | | |
| Des physiciens de l’Institut des sciences et technologies d’Autriche, et de l’Université de Camerino (Italie), ont développé un nouveau type de radar qui utilise l’intrication quantique comme méthode de détection des objets. Cette intégration réussie de la mécanique quantique dans les appareils pourrait avoir un impact significatif sur les industries biomédicales et de la sécurité. Ces chercheurs ont mis au point un nouveau type de technologie de détection appelée « illumination quantique micro-ondes » et qui utilise des photons micro-ondes intriqués comme méthode de détection. Le prototype, également connu sous le nom de radar quantique, est capable de détecter des objets dans des environnements thermiques bruyants où les systèmes radars classiques sont souvent inefficaces. La technologie a des applications potentielles pour les scanners biomédicaux d’imagerie et de sécurité à très faible puissance. Les principes appliqués dans cet appareil sont simples : au lieu d’utiliser des micro-ondes conventionnelles, les chercheurs intriquent deux groupes de photons, appelés photons de signal et photons libres. Les photons de signal sont envoyés vers l’objet d’intérêt, tandis que les photons libres sont mesurés dans un isolement relatif, exempt d’interférences et de bruit. Lorsque les photons de signal sont réfléchis, l’intrication réelle entre le signal et les photons libres est perdue, mais une petite corrélation survit, créant une signature ou un motif qui décrit l’existence ou l’absence de l’objet cible, quel que soit le bruit dans l’environnement. En utilisant le phénomène d'intrication quantique, il devient envisageable, même à de faibles niveaux de puissance, de mieux distinguer le rayonnement réfléchi par l’objet du bruit de rayonnement de fond naturel. L’éclairage quantique permet en effet de discriminer les photons issus du signal correspondant à l'objet recherché, du bruit généré dans l’environnement. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Science Advances | | | |
| Le constructeur allemand Audi veut mettre à disposition des automobilistes roulant en voiture électrique des batteries usagées récupérées dans ses modèles de la gamme e-tron. Le système de recharge tout-en-un est composé de trois blocs de la dimension d’un container dont chacun est équipé de quatre systèmes de batteries Audi e-tron usagées qui fournissent leur capacité de charge globale d’environ 700 kW à trois bornes de chargement, chacune d’une puissance de 150 kW, avec une capacité de stockage d’environ 1,0 MWh. Audi a travaillé en collaboration avec la société énergétique suisse ABB pour développer ce système nomade, qui permet entre autres de réduire au minimum la pression exercée sur le réseau local, en particulier pendant les périodes de pointe de la demande. Dans le détail, chaque conteneur de chargement est constitué de 400 modules de batteries e-tron recyclées, ce qui correspond à environ onze batteries complètes. Avec une capacité de charge globale de 1,2 MW et une capacité de stockage de 1,0 MWh, jusqu’à huit Audi e-tron peuvent être chargées simultanément avec des chargeurs de grande puissance sans nécessiter aucune forme de connexion au réseau. Le conteneur offre un total de 20 points de charge : huit chargeurs haute puissance d’une capacité de charge de 150 kW chacun et douze connexions de charge de 11 kW. En cas de besoin, les huit chargeurs haute puissance peuvent regrouper leur puissance dans quatre points de charge de 300 kW afin de charger complètement l’Audi e-tron GT en 20 minutes grâce à la technologie de charge de 800 volts. Audi indique que plus de 20 autres utilisations des conteneurs de recharge mobiles sont prévues rien que dans le courant de l’année 2020. Cette station de recharge « de campagne » avait été déployée pour la première fois sur le Forum économique mondial de Davos au début de cette année. A l’occasion de cet événement, Audi assurait le transport des invités à bord d’une flotte de SUV électriques e-tron, et c’est ce système qui était utilisé pour recharger les voitures. Le dispositif a donc déjà fait ses preuves dans un contexte exigeant, avec une clientèle de VIP, en montagne et par des températures très basses. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Presse citron | | | |
| Actuellement, 96 % des capacités mondiales de stockage d’électricité sont assurées par des stations de pompage-turbinage (STEP). La France dispose de 6 centrales de ce type, d’une puissance totale de 5 GW. Mais peu de sites se prêtent à la construction de nouvelles installations exploitant ce principe. C’est pourquoi d’autres techniques sont développées et vous sont régulièrement présentées ici. La startup suisse Energy Vault a par exemple mis au point un système astucieux de stockage par gravité en utilisant des grues qui soulèvent des blocs de béton pour les empiler en formant une tour, puis les laissent redescendre un à un pour édifier une 2e tour. Pendant cette phase, le treuil électrique de la grue devient un alternateur, lequel, en freinant la chute des blocs, produit de l’électricité et l’injecte sur le réseau. L’avantage de cette invention est de permettre son installation à peu près partout. La jeune entreprise écossaise Gravitricity développe, quant à elle, une technologie basée sur les mêmes principes de physique, mais au lieu de hisser des poids en hauteur, les treuils les laissent descendre dans d’anciens puits de mine. Ses fondateurs imaginent des masses de 5.000 tonnes pouvant descendre jusqu’à 1.500 mètres de profondeur. Selon les configurations locales, la puissance développée par une telle installation peut varier de 1 à 20 MW et pourrait produire de l’énergie pendant 15 minutes à 8 heures. Ils annoncent un rendement de 80 à 90 %, ce qui serait remarquable car supérieur à celui d’une STEP (qui est d’environ 75 %) et du même ordre que celui d’une batterie lithium ion. « Il est possible de ralentir ou d’accélérer la vitesse de descente des charges », explique Charlie Blair le directeur de la société, « ce qui permet de faire varier la puissance et la durée de la production d’électricité en fonction des nécessités ». Selon lui, la durée de vie d’une telle installation pourrait atteindre 50 ans. Mais, bien entendu, les câbles qui s’usent pendant le fonctionnement devront être régulièrement remplacés. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Révolution Energétique | | | |
| Certaines substances chimiques, comme l'acide perfluorooctanoïque, appartiennent à une classe de produits chimiques, les composés alkyliques per- et polyfluorés (PFAS), extrêmement résistants à la dégradation - au point que certains chimistes les ont surnommés « produits chimiques éternels » - et potentiellement nocifs pour la santé. Des chimistes américains proposent une solution à ce problème en synthétisant un gel fluoré qui cible et capte ces substances de manière efficace. Les PFAS, très utilisés comme revêtement antiadhésif ou retardateur de flamme, sont connus pour avoir une forte affinité avec les groupes fluorés ; par ailleurs, ils contiennent une chaîne carbonée dont le groupe situé à l'extrémité est chargé négativement. Les chimistes ont donc synthétisé un produit dont les propriétés chimiques sont spécialement conçues pour piéger les PFAS : leur polymère est constitué d'un squelette fluoré et de composants chargés positivement, capables de se lier aux molécules de PFAS. L'équipe a d'abord exposé de l'eau, artificiellement enrichie en PFAS, à ce gel, pendant vingt et une heures, selon deux scénarios : dans le premier, l'eau était très concentrée en PFAS à 50 microgrammes par litre (g/L), et en gel à 100 milligrammes par litre (mg/L) ; dans le second, la proportion de PFAS (1 g/L) et de gel (10 mg/L) était réduite. L'analyse des échantillons, réalisée grâce à la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse, a montré que le polymère avait capté environ 80 % des PFAS, quel que soit le scénario. Les techniques actuelles, elles, n'en adsorbent que 30 % environ. Les chimistes ont ensuite vérifié l'efficacité de leur gel avec de l'eau recueillie sur un site pollué par les PFAS. Là encore, leur gel s'est montré très efficace : au bout de deux heures, il avait piégé 95 % de ces substances. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash ACS | | | |
| L'un des seuls fabricants européens de panneaux solaires, Systovi, près de Nantes, lance une nouvelle solution de stockage de cette énergie. Son système, nommé Stock-O, consiste à dériver la production électrique des panneaux de la maison, aux heures creuses de la journée, pour chauffer électriquement une partie du ballon d'eau chaude. « Car l'électricité est vendue environ 10 centimes le kilowatt/heure, alors qu'on l'achète 18 centimes au réseau », note François Guérin, PDG de Systovi, filiale du groupe de menuiserie Cetih, basé en Loire-Atlantique. Autant consommer sa propre électricité. En pratique, sur un ballon de 200 litres, 140 sont chauffés par le réseau pendant la nuit, quand l'électricité est moins chère. Un volume de 60 litres est volontairement préservé. Le matin, les habitants du foyer consomment l'eau chaude et la part de l'eau froide s'accroît. Ce volume d'eau va donc être chauffé gratuitement, en journée, par l'électricité photovoltaïque du toit. Le soir, un plein réservoir d'eau chaude est de nouveau disponible. Le système est piloté par l'application Smart-R, qui intègre les prévisions météo pour affiner les ratios d'eau. Systovi a travaillé deux ans sur ce système, en lien avec De Dietrich, fabricant de ballons d'eau chaude. Selon François Guérin, Stock-O coûte à peine plus cher qu'un ballon conventionnel et peut faire passer le taux d'autoconsommation électrique d'environ 50 à 80 %, contribuant à améliorer la performance de l'habitat dans le cadre de la réglementation thermique RT 2020, applicable en janvier 2021. Il complète l'offre de Systovi qui, dans le même esprit, a notamment inventé la batterie thermique Stock-R, capable de stocker de la chaleur grâce à un matériau à changement de phase. Cette technologie est basée sur des panneaux aérovoltaïques permettant de valoriser, à la fois, l'énergie photovoltaïque et thermique du panneau. François Guérin ne croit pas aux batteries conventionnelles pour stocker l'énergie de l'habitat. Ce système « doublerait le coût d'une installation et pose question sur l'usage des terres rares, l'impact environnemental et le recyclage », estime le PDG. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Les Echos | | ^ Haut | |
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| Santé, Médecine et Sciences du Vivant | |
| | | Selon une étude néerlandaise, la télésurveillance de la pression artérielle après un infarctus du myocarde via une application sur téléphone mobile s’avère aussi efficace qu’un suivi conventionnel en clinique. Dans cette étude, le Docteur Roderick Treskes et ses collègues (Leiden University Medical Center, Leiden, Hollande) ont mis en place un système de suivi à distance s’appuyant sur quatre applications pour évaluer la tension artérielle, mais aussi le nombre de pas quotidiens, le poids et le rythme cardiaque par électrocardiogramme (ECG). L’application mesurant la tension artérielle est associée à un brassard connecté au téléphone par Bluetooth. Le patient doit l’installer lui-même en haut du bras et activer le gonflage par l’application. Celle-ci affiche alors les chiffres de la pression artérielle, tout en les transmettant au dossier médical électronique du patient, accessible au personnel médical. Les autres applications sont également reliées à des dispositifs. Le compteur de pas s’appuie sur une montre connectée, tandis que le poids est mesuré via une balance également connectée par Bluetooth. Le dispositif utilisé pour l’ECG fait, quant à lui, la taille d’une carte de crédit. Pour afficher et enregistrer un tracé ECG sur l’application, le patient doit apposer deux doigts de chaque main sur les deux électrodes de la carte. L’étude a inclus 200 patients, en majorité des hommes (78 %), pour un suivi après un infarctus du myocarde (ST+ ou ST-). L’âge médian était de 60 ans. Ils ont été randomisés pour avoir pendant un an, soit un suivi à distance par le biais des applications, soit un suivi conventionnel comprenant quatre visites au centre hospitalier. Dans le groupe « suivi à distance », deux téléconsultations par visioconférence ont été organisées à 1 mois et à 6 mois en plus de deux visites au centre à 3 mois et à 12 mois, qui comprenaient la réalisation d’une échocardiographie transthoracique. Chaque jour, les patients devaient lancer leurs applications pour mesurer les quatre paramètres. Les résultats à un an montrent une absence de différence significative entre les deux groupes dans le contrôle de la pression artérielle. L’objectif tensionnel (PA<139/89 mmHg), critère principal d’évaluation de cette étude, est ainsi respecté pour 79 % des patients du groupe interventionnel, contre 76 % dans le groupe conventionnel (groupe contrôle). La mortalité toutes causes confondues était de 2 % dans les deux groupes après un an de suivi. Au total, 20 réhospitalisations pour cause cardiaque non fatale ont été enregistrées sans différence significative entre les groupes (8 dans le groupe interventionnel et 12 dans le groupe contrôle). La satisfaction générale est apparue similaire entre les deux groupes, avec 82,6 % des patients s’estimant satisfaits du suivi à distance, contre 82 % dans le groupe « suivi conventionnel ». Chez les patients suivis par télémédecine, 96 % ont aussi apprécié de pouvoir consulter les résultats en temps réel. « L’utilisation de la technologie mobile dans le suivi des patients après un infarctus du myocarde n’améliore pas le contrôle de la pression artérielle, mais la mise en place de ce type de suivi électronique est réalisable et bien acceptée par les patients », commentent les auteurs. Cette technologie permet également un suivi ininterrompu. Cet essai randomisé apporte de nouveaux arguments favorables à la télésurveillance qui, au final, pourrait être mieux adaptée à l’évolution clinique du patient, estime le cardiologue, qui souligne le caractère parfois informel des visites de consultations. En raison du vieillissement de la population et des maladies chroniques en hausse, « les délais pour obtenir une consultation ont augmenté de 30 % entre 2014 et 2017 », rappelle le Docteur Bradley. Dans ce contexte, un modèle alternatif par télémédecine « pourrait éviter d’avoir à programmer de nombreuses visites ». Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash JAMA | | | |
| La combinaison jeûne et vitamine C apporte ses premières preuves d'efficacité comme traitement d'appoint pour les cancers difficiles à traiter, conclut cette équipe de chercheurs de l’Université de Californie du Sud (USC) et de l'IFOM Cancer Institute (Milan). Cette étude pré-clinique, présentée dans la revue Nature Communications, suggère en effet qu'un régime imitant le jeûne peut soutenir le traitement de certains types de cancer, en particulier lorsqu'il est combiné avec une supplémentation en vitamine C. Ces chercheurs montrent que la combinaison en question retarde la progression tumorale chez plusieurs modèles murins de cancer colorectal. Chez certaines souris même, cette thérapie permet une régression de la maladie. « Pour la première fois » explique l’auteur principal, le Docteur Valter Longo, directeur de l'USC Longevity Institute de l'USC, « nous démontrons comment une intervention totalement non médicamenteuse et non toxique peut "traiter" efficacement un cancer agressif ». L’idée de départ était de combiner 2 traitements déjà documentés comme contribuant à retarder le vieillissement, le jeûne et la vitamine C, et de les combiner pour le traitement du cancer. Il est clair que le jeûne reste une option difficile à observer par les patients cancéreux, cependant il est possible de le remplacer par un régime alimentaire à faible teneur en calories et à base de plantes qui va fait réagir les cellules comme si le corps jeûnait. C’est d’ailleurs ce que suggèrent ces travaux menés chez la souris. Une première expérience in vitro aboutit à des effets remarquables : combinés, un régime imitant le jeûne et la vitamine C induisent un effet spectaculaire en tuant presque toutes les cellules cancéreuses. Cet effet puissant n’est observé que dans les cellules cancéreuses porteuses d’une mutation (du gène KRAS) considérée comme l'une des cibles les plus difficiles de la recherche sur le cancer. Ces mutations, présentes dans environ un cancer sur 4, sont en général signe d’une résistance du cancer à la plupart des traitements et d’un mauvais pronostic. Chez des souris modèles de cancer, l’équipe démontre qu’un régime imitant le jeûne permet avec une dose élevée de vitamine C de créer un environnement qui n’est pas durable pour les cellules cancéreuses mais qui reste sans danger pour les cellules saines. Des indices sur les précédents résultats anticancéreux mitigés de la vitamine C, la supplémentation en vitamine C, semblent déclencher les cellules mutées à protéger les cellules cancéreuses en augmentant les niveaux de ferritine, une protéine qui lie le fer. Mais lorsque les scientifiques réduisent les niveaux de ferritine, la toxicité « anticancéreuse » de la vitamine C est rétablie. Le régime imitant le jeûne participe en fait à cette régulation des niveaux de fer et à cette « efficacité retrouvée » de la vitamine C. Un résultat qui confirme ceux de précédentes études qui ont révélé que le jeûne ou un régime imitant le jeûne peut ralentir la progression du cancer et « redonner » de l’efficacité à la chimiothérapie. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Nature | | | |
| L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le comité d'éthique de la recherche, le Comité de protection des personnes (CPP) ont autorisé l'entreprise Abivax à tester son médicament ABX464 contre le nouveau coronavirus Covid-19. "Le mécanisme d'action anti-inflammatoire d'ABX464 pourrait contribuer à prévenir et traiter 'l'orage cytokinique' et l'hyper-inflammation, conduisant au syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et au décès des patients atteints de la Covid-19", estime la société dans un communiqué. "De nouvelles données montrent qu'ABX464 inhibe la réplication virale du SARS-CoV-2 in vitro dans un modèle d'épithélium respiratoire humain, faisant d'ABX464 une molécule avec un triple effet potentiel, anti-viral, anti-inflammatoire et réparation tissulaire", s'enthousiasme encore la biotech Abivax. Les autorités compétentes ont donné leur feu vert pour un essai clinique sur 1.034 patients. L'entreprise va choisir 50 centres de recherches français et étrangers habitués à traiter des cas compliqués de patients infectés pour mener cet "essai clinique de phase 2b/3". L'entreprise est spécialisée dans la recherche de traitements contre les maladies inflammatoires, le cancer et les maladies virales. L'entreprise informe être en discussion avec la banque publique d'investissement, Bpifrance, et le Secrétariat général pour l'investissement, afin de déterminer les modalités de financement du projet. Cotée sur le compartiment B d'Euronext, la société dispose actuellement de deux candidats médicaments en développement clinique : ABX464 pour le traitement des maladies inflammatoires sévères et ABX196 pour le traitement du carcinome hépatocellulaire. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash Abivax | | | |
| Le cancer du pancréas est l’un des cancers les plus meurtriers. La maladie est souvent détectée tardivement, ce qui induit dans la plupart des cas un mauvais pronostic. Un test sanguin pourrait aider considérablement les médecins à détecter et traiter tôt le cancer du pancréas, un cancer qui progresse et se propage silencieusement. Cette équipe de l’Université de Pennsylvanie confirme, dans la revue Clinical Cancer Research, que la biopsie liquide peut être une option viable pour le diagnostic et la qualification du stade de la maladie. L'adénocarcinome canalaire du pancréas est la forme la plus courante de cancer du pancréas. C’est aussi la troisième cause de décès par cancer avec un taux de survie global à 5 ans ramené à 9 %. Ainsi, la plupart des patients atteints vivent moins d'un an après le diagnostic. L'un des plus grands défis, poursuivi par de nombreuses équipes de recherche, est de pouvoir détecter la maladie avant qu’elle ne commence à se propager. En effet, pour les patients dont la maladie s'est propagée, il n'existe actuellement aucun traitement curatif. Alors que toutes les tumeurs du pancréas ne sont pas cancéreuses, le défi est aussi de pouvoir les différencier. L’équipe de la Penn présente aujourd’hui un test sanguin capable de détecter cette forme courante de cancer du pancréas, alors qu'il en est encore à ses débuts, mais pas seulement. Le test permet de préciser « la maladie » du patient et peut donc guider le médecin vers un traitement personnalisé. Ce test basé sur le principe de la biopsie liquide, s’avère ici à la fois précis pour détecter la maladie mais également pour la stratifier -et mieux qu’avec l'imagerie seule. « À l'heure actuelle, la majorité des patients diagnostiqués ont déjà une maladie métastatique. Il existe donc un besoin critique d'un test qui peut non seulement détecter la maladie plus tôt, mais aussi prédire avec précision le traitement le mieux adapté » commente l’auteur principal, le Docteur Erica L. Carpenter, directrice du laboratoire de biopsie liquide. Le test sanguin va rechercher un panel de biomarqueurs au lieu d'un biomarqueur unique. Testé en aveugle chez 47 patients (20 avec cancer, 27 exempts de cancer), le test se révèle précis à 92 % dans sa capacité à détecter la maladie. Un second test mené chez 25 patients avec cancer, mais sans métastases, révèle une précision de 84 % pour déterminer la stadification de la maladie, ce qui est nettement supérieur à l'imagerie seule (64 %). Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CCR | | | |
| Faire six mois d’exercice aérobie peut améliorer la santé du cerveau des personnes âgées sédentaires, selon des recherches effectuées par des scientifiques de l’Université de Calgary (Canada) et publiées dans la revue ‘Neurology’. Et l’exercice aérobie fait bouger le sang et, par conséquent, atteint le cerveau, favorisant ainsi la fluidité verbale et les compétences cognitives. « Nous avons vu que même si vous commencez à faire de l’exercice immédiatement, les bienfaits pour votre cerveau peuvent être immenses », ont déclaré les chercheurs. Pour parvenir à cette conclusion, les experts ont analysé 206 adultes, ceux qui pendant six mois ont été inclus dans un programme d’exercice aérobie quatre jours par semaine pendant quelques minutes, ou deux jours pendant 20 minutes. Les participants avaient en moyenne 66 ans, ne souffraient pas de problème cardiaque ni mémoire, et ils ont subi des tests cognitifs au début de l’étude, ainsi qu’un test par ultrasons pour mesurer leur flux sanguin dans le cerveau. Les tests physiques ont été répétés au bout de trois mois et tests de pensée, ils ont été répétés à la fin des six mois. À mesure qu’ils progressaient dans le programme, ils ont augmenté leur formation en moyenne de 20 à 40 minutes par jour. De plus, on leur a demandé de faire de l’exercice par leurs propres moyens une fois par semaine. Ainsi, les scientifiques ont observé qu’après six mois de formation, les participants avaient amélioré de 5,7 % les tests de Fonction cognitive et 2,4 pour cent dans la maîtrise verbale. « Ce changement dans la fluidité verbale est ce que vous attendez de voir une personne de cinq ans plus jeune », ont déclaré des experts. De plus, le débit sanguin a augmenté en moyenne de 51,3 centimètres par seconde (cm / sec) à 52,7 cm / sec, ce qui représente une augmentation de 2,8 %. L’augmentation du flux sanguin avec l’exercice a été associée à une série d’améliorations modestes mais significatives des aspects de la pensée qui diminuent généralement avec l’âge. « Notre étude a montré que six mois d’exercice vigoureux peuvent pomper le sang vers des régions du cerveau qui améliorent spécifiquement vos compétences verbales, ainsi que la mémoire et l’acuité mentale », ont déclaré les experts, qui ont reconnu qu’une limitation de leur travail est qu’ils n’ont pas comparé ces résultats avec des personnes qui ne faisaient pas d’exercice. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash UC | | | |
| A priori, le lien entre liposuccion et maladie d'Alzheimer n'est pas évident, et pourtant.... Des chercheurs dirigés par le Professeur Bruno Vellas, directeur du Gérontopôle de Toulouse, en coopération avec la start-up toulousaine Cell-Easy, spécialisée dans la médecine régénératrice, ont eu l'idée de récupérer et d’utiliser les « cellules-mères » à partir desquelles d’autres types de cellules se développent, et qui sont contenues en grande quantité dans les tissus adipeux, « L’idée est de récupérer et d’isoler ces cellules, pour en faire un médicament », explique Pierre Monsan, le directeur général de la société et fondateur de la Fédération française des biotechnologies. Alors que généralement, les cellules-souches sont issues soit de cordons ombilicaux, soit de douloureuses ponctions lombaires, notre technologie permet de les multiplier ». De sorte qu’un donneur peut « fournir » des milliers de receveurs et, surtout, que le coût de la production, en quantité cette fois industrielle, est fortement diminué. A l’heure des médicaments de thérapie innovante et où les scientifiques ambitionnent de « soigner le vivant par le vivant », le CHU de Toulouse vient de signer avec Cell-Easy une convention portant sur un essai clinique contre la maladie d’Alzheimer. Ce dernier devrait démarrer début 2021. « La maladie d’Alzheimer se caractérise par un état inflammatoire chronique du cerveau qui provoque des dépôts de protéines », détaille Pierre Monsan. L’équipe du CHU veut tester l’effet anti-inflammatoire des cellules-souches et leur capacité à ralentir l’évolution de la maladie ». L’essai sera conduit par l’équipe du professeur Bruno Vellas au Gérontopôle. Il devrait au départ concerner neuf patients suivis aux CHU de Toulouse et Montpellier, âgés de 50 à 85 ans, et qui en sont au tout début de la pathologie. Les cellules-souches leur seront injectées par voie sanguine. En fonction des résultats préliminaires, la cohorte des patients pourra ensuite passer à une cinquantaine. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CHU Toulouse | | | |
| En dépit des progrès spectaculaires de la médecine depuis 30 ans, nous manquons toujours de vaccins contre de nombreux agents pathogènes importants, tels que la grippe ou la dengue. « Quand les vaccins ne fonctionnent pas bien, on a tendance à penser que les anticorps ne remplissent pas leur mission protectrice. Le système immunitaire ne génère tout simplement pas le bon type d’anticorps », explique le professeur Bruno Correia. Dans le Laboratoire de conception de protéines et d’immuno-ingénierie de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Ingénieur de l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), des scientifiques ont développé une stratégie pour concevoir des protéines artificielles qui indiquent très précisément au système immunitaire quels anticorps produire. L’étude est publiée dans la revue Science. L’équipe de scientifiques a créé des protéines artificielles à l’aide de méthodes de calcul. « Elles n’existent pas dans la nature », précise Che Yang, étudiant en doctorat et co-auteur principal de l’étude. « Nous avons développé un algorithme de conception de protéines appelé TopoBuilder. Il permet de construire virtuellement des protéines comme si l’on associait des Lego. Assembler des protéines artificielles qui ont des fonctions nouvelles s’avère absolument fascinant », déclare Fabian Sesterhenn, doctorant et co-auteur principal. Les chercheurs se sont concentrés sur la conception de protéines de novo qui peuvent aboutir à un vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS). Le VRS provoque de graves infections pulmonaires et est l’une des principales causes d’hospitalisation des nourrissons et des personnes âgées. « Malgré plusieurs décennies de recherche, il n’existe toujours pas de vaccin ou de remède contre ce virus », explique Bruno Correia. Des protéines artificielles ont été créées en laboratoire, puis testées sur des animaux. Elles ont déclenché la production d’anticorps spécifiques, par le système immunitaire, contre les points faibles du VRS. « Cette étude s’avère encourageante, car elle permettra de générer des vaccins beaucoup plus précis qui induiront une fabrication d’anticorps spécifiques en fonction de la maladie que l’on désire combattre. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash EPFL | | | |
| Une équipe de recherche brésilienne, de la Fundação de Amparo à Pesquisa (São Paulo) en coordination avec des chercheurs de l'Université Claude Bernard (Lyon), a mis au point un nouveau biomarqueur pour le cancer du sein, les monocytes, les plus grandes de nos cellules sanguines. Ces chercheurs ont découvert que ces cellules pourraient en effet servir de « thermomètre » pour détecter le cancer du sein, car les patientes développent des altérations dans ces leucocytes au stade initial de la maladie. La découverte ouvre la voie à un diagnostic et à un traitement améliorés de ces tumeurs largement répandues. L’examen de ces cellules du système immunitaire dans le sang des patientes atteintes d'un cancer du sein permettrait non seulement de détecter la tumeur mais aussi de dater l'évolution de la maladie et d’adapter les stratégies d'immunothérapie de manière mieux personnalisée. Les monocytes sont les plus grandes cellules sanguines et représentent environ 7 % des leucocytes. Ce sont des cellules immunitaires importantes qui patrouillent dans le corps à la recherche de menaces telles que les virus, les bactéries et les cellules tumorales. Produits dans la moelle osseuse, les leucocytes voyagent dans la circulation sanguine vers d'autres tissus où ils se différencient en macrophages (cellules qui dévorent les agents pathogènes et en cellules/déchets apoptotiques) ou en cellules dendritiques (cellules du système immunitaire présentatrices d'antigènes). Les chercheurs ont collecté des monocytes dans le sang de patientes atteintes d'un cancer du sein et cherchent à les différencier en laboratoire en macrophages pro-inflammatoires (des cellules qui indiquent au système immunitaire d'envoyer des renforts au site tumoral). Ces monocytes ont été extraits à partir de 44 échantillons de sang de patientes atteintes d'un cancer du sein traité en France et au Brésil, ainsi que de 25 échantillons de témoins sains. Les scientifiques ont utilisé un cocktail de cytokines pour induire ces monocytes à se différencier en macrophages pro-inflammatoires. L'analyse identifie ainsi des altérations de plusieurs voies de signalisation, même chez des patients dont les cellules se sont différenciées en macrophages comme elles le devraient et comme chez des sujets sains. Ces résultats confirment que le cancer du sein n'est pas seulement une maladie locale. Le cancer affecte toutes les cellules de manière systémique et ces cellules de défense, les monocytes, sont déjà altérées lorsqu'elles pénètrent dans la circulation sanguine. Comment ces tumeurs interfèrent avec le système immunitaire reste mal compris, cependant les auteurs suggèrent que la sécrétion de certains facteurs de transcription (protéines spécifiques) dans le sang pourrait contribuer à l’altération des monocytes. Alors que cancer du sein, peut, lui-aussi, se développer sur une période de plusieurs années, l’analyse des monocytes, possible via un simple test sanguin, et la détection d’altérations avant tout symptôme de la maladie permettrait d’inciter au dépistage et de traiter de manière plus précoce et mieux personnalisée. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CTI | | | |
| Une fraction des personnes atteintes du Covid-19 a besoin d’une assistance respiratoire, ce qui a créé une demande mondiale sans précédent d’appareils de ventilation mécanique. Pour y répondre, la collaboration internationale MVM, principalement composée de physiciens des particules, de médecins hospitaliers et d’entreprises, a relevé le défi de concevoir, développer, construire et certifier un respirateur à pression contrôlée. La simplicité de sa conception mécanique permet la production à grande échelle dans des délais courts et à un coût limité, en s’appuyant sur des composants facilement disponibles dans le monde entier. Un autre point clé est son système de contrôle sophistiqué, qui met à disposition les deux modes de ventilation, assistée et contrôlée, requis pour les soins des patients Covid-19, tout en assurant une facilité d'utilisation pour le personnel médical. L'initiative est née de la collaboration scientifique Global Argon Dark Matter (GADM) engagée dans la recherche de la matière noire, la mystérieuse « masse manquante » de l’Univers. Alors que la région de Milan était touchée de plein fouet par l’épidémie, le porte-parole de la collaboration, Cristiano Galbiati, physicien à l’Institut des sciences de Gran Sasso (GSSI) en Italie et à l’Université de Princeton (États-Unis), a mobilisé des membres de GADM, dont le Canadien Art McDonald, lauréat du prix Nobel de physique en 2015, et d’autres physiciens des particules. Grâce à leur habitude de travailler ensemble pour atteindre un objectif commun, et avec des membres répartis des deux côtés de l’Atlantique, le travail a avancé efficacement, presque en continu. La mise à disposition du ventilateur MVM aux patients nécessite une collaboration au-delà des physiciens : ingénieurs, médecins, fabricants, prestataires de soins de santé, ministères, autorités de réglementation ont apporté une contribution précieuse au projet. Un prototype a ainsi été construit en moins de dix jours avec l’entreprise Elemaster et les premiers tests ont débuté le 29 mars à l’hôpital San Gerardo de Monza, en Lombardie. Cette prouesse montre l'impact que la recherche fondamentale peut avoir sur la société, grâce à sa capacité à générer de nouvelles connaissances et des innovations technologiques. Le laboratoire Astroparticule et cosmologie avec Davide Franco, chercheur du CNRS, a été promoteur de l’initiative en France et a participé aux tests avec un simulateur mécanique de respiration pour le développement et la certification de MVM. Un véritable élan à la préparation du déploiement et d’une production en France a été donné grâce à MINES ParisTech / Armines et au laboratoire Subatech qui ont rejoint le projet. Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash CNRS | | ^ Haut | |
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