Chères lectrices, chers lecteurs de l'Expresso,
Les manifestations inédites provoquées par l'incarcération du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoğlu, le principal opposant au pouvoir turc, ne bouleverseront pas les plans du président Recep Tayyip Erdoğan.
Ce dernier compte bien profiter des changements géopolitiques en cours pour resserrer ses liens avec l'UE et tenter de marquer des points sur la scène internationale pour étouffer le vent de contestation qui embrase son pays.
Certains diplomates européens estiment d'ailleurs que l'UE pourrait fermer les yeux sur les troubles sociopolitiques qui secouent la Turquie, en raison de l'intérêt stratégique.
En effet, la Commission européenne a décidé d'ouvrir la porte à certains pays, dont la Turquie, le Royaume-Uni et la Norvège, dans le cadre de son tout nouveau programme de défense de 150 milliards d'euros, Security Action for Europe (SAFE), et Ankara s'est engouffrée dans la brèche.
Depuis des années, les relations entre Ankara et Bruxelles sont pourtant tendues, en raison notamment des frictions avec la Grèce et Chypre, mais aussi des inquiétudes suscitées par le virage autoritaire de Recep Tayyip Erdoğan.
La Turquie a bien compris qu'elle est dorénavant essentielle aux plans de défense de l'Europe. L'accord bilatéral pourrait ainsi impliquer une coopération plus étroite avec l'UE en matière de défense et d'économie en échange de la sécurité régionale.
Après tout, la Turquie possède la deuxième plus grande armée permanente de l'OTAN après les États-Unis, et l'Europe le sait : elle doit élargir sa base de partenaires pour limiter sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.
Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture !
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Sarah N’tsia Éditrice de l’Expresso |