Entreprises, tech, climat... La lettre économique qui va plus loin que l'info, 12 février 2025. | |
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L'EDITO | Réforme de l’Etat : le vrai Himalaya de Bayrou | |  par Thibault Marotte Journaliste Michel Barnier n’y était pas parvenu. François Bayrou l’a fait : la France a un budget pour 2025. Le plus dur est derrière nous, disent certains. En réalité, la mission du chef du gouvernement ne fait que commencer. Car il se trouve devant un chantier à l’abandon : la réforme de l’Etat, et les économies, massives, qu’elle peut générer. Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a annoncé la création d’un fonds spécial entièrement dédié à cette tâche complexe. Omettant au passage qu’un "fonds pour la transformation de l’action publique" avait déjà été lancé en 2017… sous l’impulsion d’un certain Emmanuel Macron. Un symbole que cet oubli.
L’idée n’est pas nouvelle, tant s’en faut. Elle remonte même au début du siècle dernier. "Léon Blum, au lendemain de la Première Guerre mondiale, s’y est intéressé. Plus tard, en 1936, Joseph Caillaux, l’inventeur de l’impôt sur le revenu, a donné une série de conférences sur la réforme de l’Etat. Le diagnostic qu’il posait à l’époque était, à peu de chose près, le même que celui que l’on pourrait établir aujourd’hui", raconte Michel Casteigts, professeur associé de management public à l’Université de Pau et des pays de l’Adour.
Depuis, des tentatives, il y en a eu beaucoup. Avec, la plupart du temps, peu d’effets. Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) sous Jacques Chirac en 2001. Révision générale des politiques publiques (RGPP) sous Nicolas Sarkozy en 2007. Modernisation de l’action publique (MAP) sous François Hollande en 2012. Des acronymes différents, pour un même but : améliorer l’efficacité de l’Etat. "Dès qu’un projet vise à supprimer une instance, les résistances s’organisent : chacun défend son rôle, en le jugeant essentiel", explique le politologue Pierre Bauby, auteur de nombreux ouvrages sur l’action publique. A cela s’ajoute le fait qu’il n’y a jamais eu de demande particulière de la société française. Cette quête a toujours été le fruit "d’un discours produit par l’Etat lui-même", souligne Michel Casteigts.
Surtout, le moment est-il opportun ? "Une réforme profonde de l’administration ne peut aboutir qu’immédiatement après l’élection d’un nouveau président, lorsqu’il bénéficie d’un état de grâce", estime Pierre Bauby. Après, tout est plus long. En 2019, Emmanuel Macron annonçait la suppression de l’ENA. Il faudra deux ans, et la création d’une mission ad hoc, pour que ce changement, largement cosmétique, aboutisse. | |
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