Le symbole est très fort. Fleuron du « french way of life », l’avenue des Champs-Elysées accepte de perdre un peu de son éclat la nuit. Les boutiques qui la bordent sont en effet invitées par le comité de l’avenue à couper l’éclairage de leurs vitrines et autres écrans indoor au plus tard à 22 heures. Cette décision devra être généralisée avant le 15 octobre. L’injonction vaut aussi pour les immeubles de bureaux. Quant aux illuminations de Noël, elles seront contraintes au black-out à 23 h 45, contre 2 heures du matin en temps normal. Les acteurs de l’avenue veulent ainsi contribuer aux efforts de sobriété dans le contexte actuel d’explosion des prix de l’énergie liée au conflit ukrainien. Ils ne sont pas les seuls. Depuis quelques semaines, les initiatives dans ce domaine font florès. De la municipalité de Paris qui va couper l’éclairage des hôtels de ville de la capitale et des 14 musées municipaux à partir de 22 heures à l’établissement public Paris La Défense qui s’engage à faire enfin respecter l’obligation d’éteindre les lumières dans les tours inoccupées la nuit. Encore plus fort, l’ensemble des fédérations du commerce ont signé un protocole afin de diminuer sensiblement la consommation électrique des magasins. A partir du 15 octobre, les surfaces de vente devront réduire de 50% l’éclairage avant l’arrivée du public. Et éteindre les enseignes lumineuses dès la fermeture du magasin. Une très bonne chose. Dommage, tout de même, que cette initiative soit surtout guidée par les risques de pénurie d’électricité. On se souvient de la levée de boucliers provoquée au printemps 2021 chez plusieurs fédérations de commerçants par l’éventualité avancée dans le projet de loi Climat de réglementer les publicités et enseignes lumineuses situées à l’intérieur des boutiques. La réponse avait alors fusé : « Touche pas à ma vitrine ». Espérons que si demain la crise énergétique se résout, les mesures de sobriété seront maintenues. Au nom, cette fois, de la sauvegarde de l’environnement.