Paris Podcast Festival : le podcast, un "terrain créatif pour les marques"
74 % des auditeurs hebdomadaires de podcast natif seraient intéressés pour que les marques qu'ils aiment proposent leurs propres podcasts pour faire découvrir leur histoire, leurs produits, leurs salariés et leur engagement. C'est le résultat d'une étude commandée par le Paris Podcast Festival, menée par l'institut CSA et Havas Paris. Cette donnée a été au centre du débat « Quelle stratégie podcast pour les marques », organisé dans le cadre du festival parisien dédié au podcast natif, où plusieurs invités de marque sont intervenus, dont Delphine Chorenslup, VP digital de Guerlain, Guillaume Derachinois, CEO de Moustic The Audio Agency, Julien Carette, CEO d'Havas Paris, ou encore Hubert Blanquefort, directeur de la communication digitale et de l'innovation d'EDF. Tour d'horizon de la table ronde.
« Il faut assumer le côté expérimental » « Nous sommes dans une période d'émulation comme au temps des radios libres. Il faut assumer le côté expérimental du moment, que nous vivons actuellement, et féliciter les marques qui se lancent », a assuré Julien Carette, CEO d'Havas Paris. Les marques se précipitent sur le terrain avec des réflexes : elles s'attendent à avoir du chiffre instantanément. « Il faut avoir un rapport différent au contenu, ce n'est pas une campagne de publicité ponctuelle. La stratégie de podcast s'inscrit dans la durée. » Les indicateurs se mesurent à travers l'engagement de la communauté. On sort de l'audience pure.
Un podcast qui marche bien, c'est combien d'écoutes ? Beaucoup se sont cassé les dents sur cette question et Guillaume Derachinois, CEO de Moustic The Audio Agency, ne fait pas exception à la règle. En appelant une plateforme de diffusion, la réponse ne sera guère satisfaisante : « Entre 1 000 et 10 000 écoutes », à la fin d'un mois de diffusion. Pour Constanze Stypula, directrice générale d'Audible France, un podcast qui marche affiche six chiffres après le premier mois (!).
Le podcast doit s'engager « Le podcast peut servir à influencer sur des sujets porteurs et engageants, pas pour vendre un yaourt », lâche Julien Carette. Les marques peuvent avoir des points de vue passionnants et être légitimes dans ce qu'elles racontent à l'auditeur : « Qui est plus légitime qu'EDF pour parler sur le sujet de l'énergie ? Que LVMH pour aborder le savoir-faire artisanal ? Il y a des marques qui sont extraordinairement légitimes. » Accompagner le podcast Pour Audible, lors du lancement d'un podcast, il est nécessaire d'activer sa communauté, de faire appel à un journaliste identifié par sa communauté (« Les Inrocks, c'est parfait ! ») et d'acheter une mise en avant auprès d'iTunes ou des autres plateformes. Et se saisir d'événements pour annoncer son podcast ! | JUNGLE STORIES | HUB FORUM 2019 : ce qu'il faut retenir Grand rendez-vous du marketing digital et de l'innovation, la dixième édition du Hub Forum – consacrée au « Smart Reboot » – s'est déroulée le 15 et 16 octobre. Story Jungle en a tiré quelques enseignements. | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | La croissance se trouve dans la diversification. Les magazines professionnels tels que Forbes, The Wall Street Journal et Bloomberg développent de plus en plus leur offre événementielle : création de festivals, dîners de PDG, évènements créés sur-mesure pour leurs sponsors. Le secteur est porteur : Stephen Colvin, Global Head of Advertising, Marketing and Live Events de Bloomberg, déclare une augmentation de 84% de ses revenus liés au secteur événementiel en 2018, une tendance qui semble se confirmer en 2019. Pourquoi c'est un pavé ? Face à la baisse des revenus d'impression et une augmentation toujours plus importante du prix de la publicité sur le numérique, le secteur événementiel semble une nouvelle opportunité lucrative pour les rédactions, qui s'adresse à une cible encore plus large. | UN FORMAT À LA LOUPE | | Vous avez du mal à suivre les rebondissements du Brexit ? Où en est-on dans l'éventuelle destitution de Trump ? Ces sujets complexes profitent d'une couverture médiatique forte mais éclatée. Pour s'y retrouver, de nombreux médias investissent dans des newsletters « pop-up », c'est-à-dire exclusivement dédiées à un sujet précis. Ainsi, CNN a lancé une newsletter essentiellement consacrée à la procédure d'impeachment du président américain, récoltant en quelques jours plus de 11 000 abonnés. Une stratégie également adoptée chez les confrères du New York Times, du Washington Post, Vox, Stat News ou encore The Telegraph. Un principe aussi applicable aux podcasts et aux alertes push. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | À l'heure où Londres et Bruxelles ont finalement réussi à trouver un nouvel accord, un an après un premier « deal » conclu entre l'ancienne Première ministre Theresa May et l'Union européenne, Reuters Graphics propose un joli récapitulatif du Brexit. À la manière d'un conte, le journaliste Samuel Granados raconte les événements qui ont mené le Royaume-Uni à une impasse, de 1973 à aujourd'hui. On aime les illustrations fluides et enfantines, qui rendent plus lisible ce sujet laborieux. Un reportage très soigné, well done! | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Astérix a 60 ans ! Toujours aussi populaire en France et dans le monde, le plus célèbre des Gaulois revient avec la sortie du nouvel album, La fille de Vercingétorix, traduit en plus de 110 langues. Une question primordiale se pose : comment les non-francophones peuvent-ils comprendre tous les jeux de mots cachés dans les bulles de la BD, qui font le sel de la lecture ? Tracy King, écrivaine anglaise, interviewée par la BBC dans le cadre du podcast The Boring Talks, explique aux auditeurs anglophones l'origine des jeux de mots français et le choix de la traduction anglaise : Idéfix devient par exemple Dogmatix, qui a l'avantage de contenir le mot « dog » dans son nom ! Une manière de voir Astérix avec un autre regard, et surtout un point de vue différent et original. |
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