Les Jeux Olympiques ont la particularité d’attirer l’attention du monde entier. Et quand ils se passent à Paris, c’est sur la France que se braquent tous les regards. Un fantastique coup de projecteur sur la compétition, le pays, son attractivité et l’économie française. Sauf que depuis quelques semaines, fleurissent des « informations » incomplètes, imprécises, voire carrément fausses, ou même des « blagues » prises au sérieux par ceux qui les relaient.
Ça a commencé en décembre dernier avec la rumeur d’un « confinement olympique » évoqué dans un article du Canard enchainé et relayé sur X, Facebook, TikTok et plusieurs journalistes. Marc Guillaume, préfet d’Ile de France, écrit au ministre des Transports Clément Beaune et évoque des « tensions préoccupantes de sorte qu'à certains endroits le plan de transport ne permet d'acheminer les spectateurs que si tous les autres voyageurs ou presque étaient dissuadés de prendre le métro, le RER ou le bus ». Le journal satirique conclut avec cette question ironique : « vive le confinement olympique ? »
Un travail de pédagogie à faire par Paris 2024 et la presse
Ces derniers jours, c’est un article de nos confrères de l’Express qui a « excité » la twittosphère. Le magazine évoque un dépassement de budget dans l’estimation de la construction du centre aquatique olympique (CAO). Il n’en faut pas plus pour que plusieurs sites relaient cette info en indiquant que « la construction de la piscine en Seine-Saint-Denis pour les JO 2024 a finalement atteint 174 millions d'euros (contre 67,8 millions initialement). Malgré cela, la capacité d'accueil reste insuffisante pour la fédération, entraînant le déplacement des épreuves de natation vers un stade de rugby. » Des propos publiés par le compte Cerfia France, qui se revendique comme "l’actualité à portée de main" et par la matinale de TF1. Sauf qu’à aucun moment il n’a été question que le CAO accueille les épreuves de natation course.
Ces deux exemples soulèvent plusieurs conclusions. D’abord, rançon du succès, les JO attirent la presse non spécialisée dans le sport. Des journalistes qui s’intéressent au sujet à six mois de l’échéance, auprès de qui Paris 2024 doit réaliser un travail pédagogique plus poussé. Ce qui amène au deuxième point. Paris 2024 n’arrive pas toujours à faire passer son message au plus grand nombre. On l’a vu avec ces deux exemples, mais on aurait pu ajouter l’exemple de la billetterie, victime d’un « bad buzz » en raison de sa grille tarifaire. Enfin dernière point, une partie de la population ne sait plus s’informer… Mais ça c’est un tout autre problème. |