Trop beau pour être vrai : alors que le dossier de candidature annonçait environ 2 milliards d’euros d’argent public, la note des JO grimpe désormais à 5,96 milliards : 2,77 milliards pour l’organisation – dont 1,44 milliard pour la sécurité – et 3,19 milliards pour les infrastructures.
L’addition dépasse donc largement les chiffres mis en avant par le comité d’organisation (COJO), fier d’un budget « quasi privé » de 4,5 milliards clos avec un excédent de 76 millions.
La Cour réclame désormais un chiffrage des avantages fiscaux offerts aux sponsors, un manque à gagner encore inconnu.
Pour Paris 2024, la Cour a « ratissé trop large » : elle aurait intégré des opérations déjà programmées, comme le prolongement de la ligne 14 ou l’achat de systèmes anti-drones destinés à durer après la fin des jeux.
Selon le directeur financier du COJO, la dépense publique reste dans les clous et se situerait bien « autour de deux milliards ».
Il pointe un « biais de perception » négatif et met en avant les retombées touristiques et les 181 000 emplois mobilisés pour défendre son bilan.
JO 2024 : des qui chantiers pèseront sur les finances locales.
Dans les comptes de l’État, les JO ont surtout pesé sur la sécurité. La menace terroriste a justifié le déploiement massif des forces de l’ordre, 315 millions de primes et la formation accélérée de 3 000 agents privés.
Les transports franciliens ont reçu plus d’un demi-milliard pour renforcer trains et métros. Et si la Seine est redevenue baignable, la Cour laisse planer une incertitude de 200 millions à 1 milliard sur la part réellement imputable aux JO.
Les collectivités, notamment la Seine-Saint-Denis, ont financé 75 % des nouvelles installations sportives, tandis que l’État a pris 70 % des aménagements urbains autour du village des athlètes.
Présentés comme un « héritage », ces chantiers pèseront longtemps sur les finances locales.
En attendant l’estimation définitive, les regards se tournent déjà vers les Alpes, hôtes des Jeux d’hiver 2030.
Les magistrats de la rue Cambon préviennent : le carnet de chèques olympique peut s’emballer rapidement.
Le coût prévisionnel des Jeux Olympiques d’hiver qui se dérouleront dans les Alpes françaises (Savoie, Haute‑Savoie, Hautes‑Alpes, Alpes‑Maritimes, et Nice) est estimé entre 1,9 et 3 milliards d’euros, selon les sources.
L’État s’est engagé à contribuer à hauteur de 362 millions d’euros, complétés par 100 millions apportés par les régions Auvergne Rhône-Alpes et PACA, soit près de 462 millions d’euros de financement public direct.
L’État garantit également 500 millions d’euros en cas d’annulation, et 70 millions pour les besoins de trésorerie.
Il y a un an déjà, nous vous alertions sur les coûts importants que ces Jeux allaient faire subir aux contribuables dans ce numéro 31 de notre magazine Tous contribuables.