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Vendredi 9 février 2024

Il est toujours bon de se parler. Ce qui est valable dans les familles et les couples l’est aussi dans le travail.

Une preuve parmi d’autres.

Dans le numéro du 15 février, vous pourrez lire un énorme dossier sur Parcoursup, la plateforme de gestion des affectations dans l’enseignement supérieur. Comme nous croisions dans l’open space son coordinateur, le journaliste éducation de « L’Obs » Gurvan Le Guellec, nous nous mîmes à converser de cette chose qu’est devenue Parcoursup dans l’imaginaire collectif français. C’est bien simple, tout lui est reproché, de tous les côtés, l’idée principale étant que Parcoursup est un « algorithme » un outil de décision froid et opaque.

Passons sur le fait que Parcoursup n’est pas à proprement parler un algorithme, ce n’est pas le plus important. Plus intéressant : si Parcoursup est un outil difficile à manier (pour les élèves et leurs parents), c’est parce qu’il met à disposition un nombre considérable d’informations auxquelles on n’avait pas accès jusque-là (critères de recrutement, comparatifs etc.) et qu’il met en place des procédures complexes pour profiter de la multiplicité de choix possibles. Bref, c’est l’inverse de l’opacité, surtout quand on le compare à ce qui se faisait auparavant, et cela est permis par l’informatique. Alors pourquoi tant d’angoisse ? Gurvan, nous expliquait-il, en arrivait à la conclusion suivante : « au fond, comme me l’a dit un psy, les gens sont rassurés par l’arbitraire. »

Tout à coup, cette phrase mit une lumière nouvelle sur une question que nous nous posions depuis longtemps au sujet d’autres problématiques liées au numérique. Par exemple la voiture autonome. Il est fascinant de constater à quel point chaque accident provoqué par une voiture autonome est recensé et commenté. A chaque fois, c’est l’idée même de l’autonomie des voitures qui est remise en cause. Pour une raison très simple : ces machines étant programmées, il est insupportable qu’elles fassent des erreurs. Alors même que les routes du monde entier sont pleines de conducteurs humains qui commettent plein d’erreurs, autrement plus fatales. Mais voilà, ces erreurs-là, ces prises de décision absurdes, elles sont acceptables − y compris du point de vue du droit − parce qu’elles sont HUMAINES. Bref, et nous en revenons au paradoxe soulevé par Gurvan au sujet de Parcoursup : on a plus peur d’un programme informatique qui prendra sa décision en fonction de critères lisibles que d’êtres humains opaques − y compris à eux-mêmes − et toujours susceptibles de faire n’importe quoi.

Dans une communion d’esprit assez exaltante, nous en arrivâmes avec Gurvan à cette conclusion épiphanique : on exige de l’informatique une perfection que nous nous n’exigeons pas de nous-mêmes.

PS : nous tenons à rassurer les lecteurs et lectrices, toutes les conversations ayant lieu dans l’open space de « L’Obs » n’ont pas la même hauteur de volée. D’ailleurs, celle-ci est largement recomposée, l’original ayant consisté en deux monologues prononcés d’une voix la plus haute possible pour écraser celle de l’autre.

Xavier de La Porte

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