La fine fleur du podcast depuis 2002,Emissions, témoignages, reportages et bruits pas sages. |
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 | Bonjour je suis Perrine Kervran et comme je suis la responsable éditoriale d’ARTE Radio, chaque mois je vais vous pitcher habilement les dernières nouveautés, vous donner un petit aperçu exclusif de notre palpitante et folle vie de bureau et emballer le tout avec une petite histoire vraie. |
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J’ai vécu 20 ans avec mes parents au 21, avenue Jean Moulin à Paris. Je devais avoir 3 ou 4 ans quand on s’y est installé. Assez vite, j’ai rencontré une autre petite fille qui habitait aussi l’immeuble : elle était au 4e et moi au 2e. Elle avait un an de plus que moi, et c’est le destin qui nous avait réunies, puisqu’elle s’appelait Perrine, comme moi. Il y avait la grande et la petite. On est devenues meilleures copines, et c’était le paradis de vivre dans le même immeuble que sa BFF. Je me souviens très bien de la première fois qu’on s’est parlé. C’était dans l’escalier, et comme c’était un vieil immeuble haussmannien, il y avait une moquette rouge sur les marches maintenue par des barres de cuivre étincelantes et des vitraux dans la cage d’escalier… Un décor parfait. Donc, elle se plante devant moi, brune, avec un regard sombre. Elle porte un grand châle noir en maille, noué sur son buste, presque comme un bandage. Ça lui donne un air mystérieux. Elle m’explique qu’elle porte ce châle pour protéger une grave blessure. Je bois ses paroles, fascinée par sa souffrance et sa dignité. Elle entre dans les détails, et je comprends que c’est comme si elle avait été traversée de part en part par un boulet de canon. Elle me dit qu’on voit à travers ce trou, et que c’est pour garder cette blessure secrète, et pour la protéger, qu’elle s’enveloppe dans ce grand châle. Je n’ai aucun souvenir de ce que j’ai dit, mais je la vois encore sur ce palier, dans l’obscurité de la minuterie éteinte. Je suis en totale compassion, mais il y a une part de moi qui doute. Cette histoire est terrible, poignante, mais elle ne tient pas la route. J’ai plein de questions, mais je ne les pose pas. Je ne veux pas gâcher ce moment, ni cette performance. J’ai envie de la croire, de l’admirer et de la plaindre. Mes questions feraient d’elle une menteuse, et de moi une ennemie potentielle. Et ce récit me fait trop envie, ce moment est trop intense pour risquer de le détruire avec un stupide retour à la réalité. Alors, j’endosse le rôle de la naïve, j’ai vraiment trop envie de la connaître. |
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| | Et c’est aussi dans le mensonge que L’Imposteur, qu’a enregistré Léa Minod dans sa cabane retranchée au fond des bois, trouve de l’adrénaline. Lui, sa spécialité, c’est de mentir sur son CV. Mais nous, on se demande surtout s’il faut croire tout ce qu’il nous raconte. | | | | En revanche, Josette et Josiane, le mensonge, ce n’est pas trop leur truc, et je ne pense pas qu’elles en aient racontés à Daphné Turpin et Joséphine Duteuil. Elles, c’est plutôt une sorte d’histoire d’amour un peu toxique qu’elles ont vécue avec Tupperware et qu’elles retracent : une histoire qui les a émancipées autant que contraintes, et, d’une certaine façon, prises au piège. Mais rien n’abattra jamais l’enthousiasme de ces deux Plastic Queens, championnes de la vente des boîtes en plastique multicolores… jusqu’à la chute de la boîte américaine, au moment où le plastique fait moins rêver. | | | Il n’y a pas de mensonge dans le dernier épisode de Vivons heureux avant la fin du monde, mais on y parle des histoires qu’on se raconte à soi-même. Delphine Saltel est allée enregistrer l’autrice Marie Kock pour comprendre avec elle ce qui nous lie aux lieux qu’on habite, ce qui fait qu’on se sent chez soi dans certains endroits, et comment ces endroits nous aident à être heureux. |
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| | Pour celles et ceux qui se nourrissent de fiction pour mieux vivre, Richard Gaitet a ce qu’il vous faut : Bookmakers propose trois heures d’un entretien passionnant avec Nathacha Appanah, pour parler de la fabrique de l’écriture, mais aussi de l’enfance, de la relation entre lecture et écriture, et de la façon dont la littérature raconte le monde quand il va mal. | | | Et comme Richard Gaitet a plusieurs cordes à son arc et qu’il lui faut des exutoires pour que tout son enthousiasme, sa joie débordante, et son énergie inépuisable puisse s’exprimer, on lui a proposé de crier dans nos micros et de faire le fou pour amuser les petites oreilles et leur raconter des trucs vrais, et incroyables, des records, des bizarreries. Ça s’appelle Les records folichons du Professeur Cornichon et c’est sur le flux Polissons, où l’on trouve une fois par mois des histoires vraies, des fictions et désormais des petites leçons de choses rigolotes et loufoques. | | | Et pour nous voir en vrai, en juin c’est possible, puisque Le Radio Show de Livo et sa bande sera en léger direct le 15 juin au 360 à Paris. Réservez vos places par ici ! | | Et le 18, au centre FGO-Barbara, toujours à Paris, on organise une séance d’écoute autour du documentaire Dernier recours de Noé Pignède, réalisé par Samuel Hirsch, avec la participation de deux anciennes juristes de la Cimade. Elles travaillaient dans le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, où elles ont enregistré clandestinement pour faire entendre les conditions de vie des personnes détenues dans ces lieux, qui relèvent d’une forme de zone de non-droit. Réservez vos places par ici ! | | Pendant ce temps-là au bureau… Chloé et Victor sont partis deux jours à Liège pour manger des gaufres se réunir avec les radios francophones de service public. Parce qu’en fait, vous ne le savez peut-être pas, mais on est copaines entre radios. Et souvent, on rigole bien. Visiblement, là, c’était le cas et il y a d’ailleurs eu, au retour, le récit pas très clair d’une soirée barbecue dans une pièce sans fenêtre, qui avait l’air épique. Victor a visité plein d’églises et Chloé avait une piscine dans son hôtel. Ils ont rapporté des gaufres et des chocolats qui portaient le nom amusant de « prouts de licorne ». En Belgique, même le chocolat est drôle. Moi, ces jours-ci, j’étais à Vilnius pour une rencontre des radios européennes de service public. On a parlé de storytelling, de documentaires, de fiction. J’y ai d’ailleurs chanté, via un PowerPoint de toute beauté que Marie a mis au point, les louanges de La chute de Lapinville, qui cumule bientôt 10 millions d’écoutes… Mais je suis surtout arrivée à minuit devant l’hôtel, sans code pour y entrer, et j’ai fini par errer avec ma valise, qui faisait un bruit diabolique dans les rues désertes et pavées, jusqu’à trouver vers deux heures un autre hôtel avec quelqu’un à la réception, qui avait une chambre pour moi. Ouf. Et ouais, on est des baroudeurs et des baroudeuses à ARTE Radio, on roule grave notre bosse. Mais le plus important n’est pas là : j’ai rapporté de ce voyage une incroyable recette de soupe froide à la betterave et au lait fermenté : la šaltibarščiai. Perrine Kervran |
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| 8 rue Marceau, 92130, ISSY LES MOULINEAUX |
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