Note rapide Déchets, n° 986 - Helder De Oliveira Préconisé depuis vingt-cinq ans, le tri des déchets de cuisine doit être "mis en place" pour tous avant le 31 décembre 2023. Bien qu’il existe de nombreuses initiatives intéressantes, on est encore loin du compte. L’équation est complexe. Quels sont les leviers pour réaliser cette mutation en Île-de-France ?
Une partie de nos déchets vient de la terre, et peut y retourner. On les appelle souvent les "déchets organiques" et, pour l’Union européenne, ce sont des "biodéchets". Il s’agit de résidus alimentaires et de déchets de jardin (ou "déchets verts"). Pendant des siècles, ces déchets ont constitué une ressource pour l’agriculture périurbaine. Les chiffonniers ont en effet longtemps "nettoyé" les déchets urbains en récupérant ce qui allait être réutilisé ou recyclé et en laissant ce qui pouvait être digéré par des animaux ou revenir au sol. En 1884, l’instauration de la "boîte Poubelle", récipient unique dans lequel tous les déchets étaient mélangés (bois, porcelaines…), a sonné le glas de cette pratique. Peu à peu, ce mélange à la source a été rejeté par les agriculteurs. Aujourd’hui, faute de collecte spécifique, les déchets alimentaires sont principalement incinérés avec le flux des déchets ménagers restants : les "déchets résiduels". Depuis vingt-cinq ans, on tente de réinventer la filière biologique ancestrale, en ressuscitant l’ancien retour à la terre à travers le recyclage (compostage) ou en produisant une nouvelle énergie par fermentation (méthanisation). Cette Note rapide dresse un point complet de l'historique des évolutions législatives autour du tri de déchets organiques depuis plus de 30 ans et tente d'évaluer la réalité de leur impact effectif. Quelles sont les spécificités et tentatives de réponses apportées (zones rurales / zones denses) en Île-de-France ? Pour 2024, simple "mise en place du tri à la source" ou recyclage effectif ? |