LE STRIKE DE ROC D’ANGLADE C’était un soir de grande affluence il y a quelques mois. Le service était bien rythmé pour gérer au mieux notre service complet. Tout d’un coup, j’entends un grand fracas de verre. Je vois au fond de notre salle de restaurant nichée dans notre épicerie un tas de bouteille de vins par terre inondant le sol d’un joli rouge sang. Ce n’était pas le sang du Christ, c’était plutôt une mare de Roc d’Anglade, un des plus grand vins du Languedoc. Une verticale plus exactement de Roc d’Anglade était à terre dans les millésimes 2005, 2007, 2008, 2009 et 2011. Des effluves de fruits noirs, tabac, cuir embaumaient l’épicerie. Deux clients s’étaient installés à table au moment du strike. Une bouteille était tombée sur la cliente avant de finir sa course au sol. Damien vient voir si la client allait bien, puis se met à éponger la mare qui met de très longues minutes à refluer. Evidemment, le service s’interrompt pendant le reflux. Dans le tumulte, nous n’avons pas compris comment les bouteilles, jouxtant la table des clients étaient tombées à terre. Les clients nous disent ne pas savoir non plus. Durant le service, des clients habitués, en terrasse, m’indiquent avoir vu la scène et que c’est lia cliente qui, dans un mouvement ample, a décanillé toutes les bouteilles d’une étagère avec son sac à main. Lorsque les clients règlent, je leur propose de faire jouer leur assurance responsabilité civile pour que je puisse être remboursé des 5 bouteilles qui coûtent tout de même une cinquantaine d’euros pièce. Je vois que ça coince, la cliente me dit que la bouteille qui lui était tombée dessus l’avait bien amochée. Néanmoins, ils disent OK. J’envoie un message quelques jour après, demandant à M. M. de venir signer un document de mon assurance afin que je puisse être remboursé. Pas de réponse. Rebelote une semaine après. Rien. De nouveau la semaine suivante, M. M me dit alors qu’il va passer prochainement. 15 jours après, M. M. n’est toujours pas passé. Je relance. Rien. Je rerelance. Rerien. Je finis par perdre patience et lui envoie le message suivant : « Bonjour M M., je regrette que vous ne donniez pas suite à mes demandes répétées. C'est le dernier message que je vous envoie, je vous laisse face à vos responsabilités. Cordialement Mathieu FREDON, Bé2M ». La réponse, cette fois-ci, ne tarde pas : « Bonjour Premièrement, J'avais bien l’intention de passer mais avec mon travail je ne suis pas beaucoup sur Nantes en ce moment. Deuxièmement, pour tout vous dire, je pense que vous ne faites pas face à vos responsabilités. Depuis le début, je n’ai pas l’intention de répondre favorablement à votre demande. De mon point de vue et de celui de beaucoup d’autres restaurateurs, car je suis proche de ce milieu, il n’est pas normal que vous m’ayez demandé cela. De plus vous avez manqué cruellement de tact. Vous n’avez même pas pris connaissance de la situation. Pour vous situer, mon ami s’est assise sur sa chaise, de façon tout à fait normale, sans geste inhabituel. En s’asseyant au fond de sa chaise, elle a donc forcément touché le meuble. Meuble qui était donc, pour moi, beaucoup trop près et donc beaucoup trop dangereux. Ç est donc votre responsabilité qui est remise en question. Et si une responsabilité civile ou autre doit être activé, il est évident que cela doit être la vôtre ou celle de l un de vos serveur. Sans compter que mon ami a ressenti une douleur pendant plusieurs jours. Dites moi comment cela se passerai si elle avait été ouverte ou si cela avait engendré plus de complications pour elle ? Et j ajouterai que je n ai absolument pas apprécié votre manière de s adresser à nous à la fin du repas. Ne vous ayant même pas vue une seule seconde auparavant, rien que pour essayer de comprendre ce qu'il s était passé Entre nous je suis toujours prêt à venir vous voir pour vous répéter tout cela de vive fois CORDIALEMENT, M. M. » Et moi de répondre : « Bonjour Monsieur pour votre information des clients qui étaient en terrasse ont vu la scène et m'ont indiqué que c'est le sac à main de votre amie qui a renversé les bouteilles. Bonne soirée » Cette fois-ci, pas de réponse. Fin de l’histoire. Le bénéfice de la soirée est passé en pertes et profits. Mathieu |