« Tout grand progrès naît d’une audace de l’imagination », écrivait le philosophe John Dewey. Au nom de toute notre équipe, je suis heureuse de vous présenter un Sciences Humaines entièrement repensé et rénové. Il nous en a fallu de l’audace (et beaucoup de travail !) pour concevoir une nouvelle formule aussi ambitieuse, quand certains présagent la fin prochaine des journaux face à l’assaut des écrans. À contre-courant, nous faisons le pari d’un magazine à la pagination augmentée et à la maquette magnifiée. Pour ses 35 ans, nous offrons à notre mensuel un superbe écrin, façonné par Sophie Villette assistée d'Isabelle Mouton, nos directrices artistiques. Si nous investissons dans le papier, c’est parce que nous croyons à son avenir. Un magazine imprimé permet une expérience unique, inaccessible par le scrolling sur notre smartphone : un moment à soi, à la fois spirituel et sensuel, pour s’instruire et réfléchir aux transformations du monde. Il existe beaucoup de journaux jetables. Nous recherchons l’inverse : confectionner des numéros pérennes, que vous aurez envie de garder, pour y revenir et vous en nourrir. Ce qui nous anime ? L’enthousiasme d’une rédaction à la curiosité tous azimuts, la volonté de mieux décrypter les métamorphoses et zones d’ombre de nos sociétés, le désir de répondre aux attentes exprimées par nos lecteurs. Qu’ils soient anciens ou nouveaux, ce sont eux, selon le mot de Raymond Aron, « les vrais patrons des journaux ». Les changements réussis s’opèrent toujours dans une fidélité à soi. Sciences Humaines s’oriente selon ses quatre vertus cardinales : le pluralisme explicatif, l’esprit critique, la pédagogie, l’indépendance. Pour réinventer notre mensuel – et simultanément notre site Internet, qui fait aussi peau neuve –, nous avons cherché à apporter de la lumière et de l’incarnation. Nous proposons une information scientifique enrichie, mais aussi des récits qui nous lient, des portraits qui nous éduquent, des images propices à la rêverie et l’étonnement. De la vie, des nuances, de l’humanité ! Ce n’est pas une concession à l’air du temps, mais l’approfondissement d’une exigence intellectuelle : il n’y a pas d’idées sans histoires, pas de science sans humains pour l’élaborer, pas de pensée sans expériences, flâneries, rencontres, frottements. Le sens de cette nouvelle formule ? Trouver le point d’équilibre entre variété et profondeur. Relier les différentes sciences humaines pour éclairer le sens de l’aventure humaine et repenser nos manières d’être ensemble. À un moment où l’histoire s’opacifie et où les discours informés se trouvent recouverts par un brouhaha permanent, nous aimerions faire de Sciences Humaines un lien de savoir. C’est le sens de notre nouvelle signature : «Faisons connaissance» |