Après avoir exploré le drôle d’espace que sont les villes nouvelles dans Les Yeux fumés, Nathalie Sauvagnac se place une nouvelle fois aux marges de la société aux côtés d’une poignée de laissés-pour-compte. Son second roman Et nous, au bord du monde donne à voir les lueurs clignotantes de Nada et ses compagnons d’infortune, quelques chèvres, un peu de poudre, trop peu d’espoir et rien que le vide et la violence à conjurer. Dans un monde idéal ou au journal télévisé, on appellerait ça une “communauté”. Pas de chauffage mais chacun sa piaule, de l’espace, des collines dégueulant de merisiers à perte de vue moyennant la rocade non loin, un poulailler pour les œufs, des biquettes pour le fromage, deux vieux ours patibulaires mais pas méchants pour deux sous, Louis et Jean-Mi, auxquels se joint de temps en temps, Axel, un ado en quête d’un autre idéal que sa bonne éducation. C’est auprès d’eux que Nadine, aka Nada, trouve refuge aux premières lignes de Et nous, au bord du monde. |