Chers lecteurs et chères lectrices de l'Expresso, Après les ravages du cyclone Chido dans l'archipel de Mayotte le 14 décembre, la place des Outre-mer revient sur le devant de la scène politique française, quelques mois après les émeutes en Nouvelle-Calédonie, et alors que l’UE réalise peu à peu l’atout stratégique que représentent ces territoires, comme le souligne Laurent Geslin. Mercredi, le ministre d’État aux Outre-mer, Manuel Valls, détaillait les grandes lignes du projet de loi d’urgence destiné à Mayotte avec la volonté d'assouplir les règles d’urbanisme pour assurer une reconstruction rapide des bâtiments. Si l'ancien Premier ministre s’est gardé de chiffrer avec précision le coût total de la facture pour l’État, évoquant « un, deux ou trois milliards d’euros », il n’a pas manqué d'indiquer que « des fonds européens sont déjà mobilisés », et que ces derniers étaient « une priorité ». L’aide de Bruxelles pourrait être débloquée grâce au nouveau règlement RESTORE (Soutien régional d’urgence à la reconstruction), approuvé par le Parlement européen le 17 décembre. En tant que 101e département français depuis 2011, Mayotte bénéficie du statut de région ultrapériphérique (RUP) de l’UE depuis 2014. À ce titre, l'archipel a reçu 290,2 millions d’euros du budget 2014-2020 de l’UE, et doit percevoir 470 millions d’euros pour la période 2021-2027. « L’effort financier de l’UE est conséquent, mais ne doit pas pallier les insuffisances de la France », note le vice-président du Parlement européen, Younous Omarjee (La Gauche), originaire de l’île de la Réunion. Grâce à ses territoires et domaines d’outre-mer, la France assure le contrôle et la surveillance de la seconde zone maritime mondiale après les États-Unis, qui permet notamment à l’UE de peser stratégiquement dans le Pacifique, autour de la Polynésie. Consciente de cet enjeu, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est engagée à présenter le « Pacte européen pour les océans » d’ici le mois de juin. Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture ! Pour nous partager une information, un commentaire ou simplement nous dire bonjour, écrivez-nous sur X ou à [email protected]. Sarah N'tsia Éditrice de l'Expresso |