Les jeux de Paris

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Matignon, gros sous et JO 2030

Chers lecteurs,

Et voilà que la tambouille politique percute à nouveau le calendrier olympique. Emmanuel Macron l’a promis : la France aura un nouveau Premier ministre en début de semaine prochaine, probablement mardi. Parmi la pile de dossiers en attente sur le bureau du prochain chef de l’exécutif, un concerne les futurs JO d’hiver dans les Alpes françaises en 2030.

2030, c’est loin, direz-vous. Pas tant que ça. En réalité, le temps presse. Comme souvent, c’est une histoire de gros sous qui coince. Lorsque Thomas Bach, le président du CIO, a officiellement accordé les Jeux de 2030 à la France le 24 juillet dernier, il a posé ses conditions : la garantie financière de l’évènement devra être fournie par le futur Premier ministre avant le 1er octobre et votée par le parlement avant le 1er mars 2025. Cette garantie précise que si l’organisation des Jeux est finalement déficitaire, alors c’est l’Etat français qui comblera la perte et non le CIO. Un sésame essentiel sans lequel le contrat entre les collectivités hôtes et l’institution de Lausanne ne peut pas être signé.

Dans les faits, le calendrier imposé par le CIO est serré. Cette garantie financière doit en effet prendre la forme d’un article de loi dans le prochain Projet de loi de finances (PLF). Or la construction du budget pour 2025 a déjà pris beaucoup de retard en raison du pataquès politique né de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.

"Ce ne sont pas les JO d’un gouvernement", a affirmé tout l’été la ministre – démissionnaire – des sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra. Les élus écologistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ne cessent, eux, de pointer la précipitation dans laquelle le dossier a été ficelé. Dénonçant également "l’aberration écologique" d’organiser des Jeux d’hiver en plein réchauffement climatique et alors que de nombreuses stations de ski doivent d’abord penser à leur reconversion dans un futur sans neige. La bataille des JO 2030 ne fait que commencer.

Olympiquement vôtre,

Béatrice Mathieu



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