Chères lectrices et chers lecteurs de l’Expresso, Alors que la colère des agriculteurs contre l'accord entre l'UE et le Mercosur ne faiblit pas et que la mobilisation a été marquée hier par des actions virulentes, ces manifestations sont aussi le théâtre d'une autre bataille : celle que se livrent les principaux syndicats agricoles avant les élections professionnelles de l’année prochaine. Le 15 janvier 2025, les agriculteurs français éliront leurs représentants au sein des chambres d’agriculture départementales et régionales, et les enjeux sont essentiels pour le secteur, comme l'explique l'article d'Hugo Struna. La toute puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) conservera-t-elle sa couronne ? En effet, le scrutin déterminera quel syndicat représentera le monde agricole auprès des pouvoirs publics, accordant au vainqueur un poids politique prépondérant. La FNSEA, syndicat libéral, proche de l’agro-industrie et favorable aux exportations, domine l’agriculture française depuis les années 1950. Mais la Coordination rurale — une organisation adepte des blocages et des opérations « coups de poing », proche de l’extrême droite — et la Confédération paysanne — proche des milieux de gauche — pourraient bouleverser l'équilibre syndical. La rivalité entre la FNSEA et la Coordination rurale est d’autant plus forte que cette dernière a gagné en notoriété l’hiver dernier, ses membres multipliant les actions parfois violentes, notamment lors de la visite d’Emmanuel Macron au Salon de l’Agriculture au mois de février. Hier, le gouvernement a annoncé l'organisation d'un débat suivi d’un vote à l'Assemblée nationale qui se tiendra le 26 novembre, sur l’accord entre l’UE et les pays du Mercosur. Emmanuel Macron semble prêt à tout pour tenter de dissuader la Commission européenne de signer le texte avant la fin de l’année. Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture ! Pour nous partager une information, un commentaire ou simplement nous dire bonjour, écrivez-nous sur X ou à [email protected]. Sarah N’tsia Éditrice de l’Expresso |