Chers lecteurs et chères lectrices de L’Expresso, Alors que le vote pour confirmer la future Commission européenne est prévu aujourd’hui en plénière du Parlement, l’issue semble déjà scellée. Sauf surprise, le Collège de commissaires d’Ursula von der Leyen (PPE) devrait recevoir le soutien des eurodéputés et prendre ses fonctions le 1er décembre. Une personne se réjouit particulièrement de ce dénouement : le président du PPE, l’Allemand Manfred Weber. Son groupe, le plus grand du Parlement européen, est parvenu à faire valider tous les commissaires désignés appartenant à sa famille politique. Manfred Weber, qui a soutenu le candidat du groupe d’extrême droite Conservateurs et Réformistes européens (CRE) pour un poste de vice-président à la Commission, l’Italien Raffaelle Fitto, a rappelé que « s’il n’y avait pas eu le groupe CRE [à la Commission], il n’y aurait pas eu de nomination [de Teresa] Ribera [membre des S&D] ». Le sort de la socialiste espagnole est en effet lié à l'appui de Renew et des Socialistes et Démocrates (S&D) à Raffaele Fitto, dans le cadre d’un accord auquel Manfred Weber a joué un rôle central. Pendant de nombreuses années, une coalition pro-UE composée de trois groupes — PPE, Renew et S&D — a dominé le Parlement européen. Mais les élections européennes de juin 2024 et les performances réalisées par les partis d’extrême droite, ont ouvert la voie à une situation nouvelle : la possibilité pour le PPE de former une majorité « alternative » où le mouvement s’allierait aux groupes d’extrême droite CRE, Patriotes pour l’Europe et Europe des nations souveraines, afin de mettre en minorité la gauche, comme l’expliquent Nicoletta Ionta et Théo Bourgery-Gonse. Durant la législature à venir, Manfred Weber dictera largement les choix stratégiques du PPE, décidant au cas par cas s’il faut s’appuyer sur la coalition traditionnelle ou se tourner vers de nouveaux partenaires pour faire avancer son programme politique. En créant cette « majorité élastique », dans laquelle le PPE peut chercher du soutien dans les deux directions, « Manfred Weber a brillamment joué ses cartes », confie à Euractiv un législateur S&D qui se prépare à un quinquennat « conflictuel ». Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture ! Pour nous partager une information, un commentaire ou simplement nous dire bonjour, écrivez-nous sur X ou à [email protected]. Sarah N'tsia Éditrice de l'Expresso |