LinkedIn : paix à l’âme des Stories | | Un petit tour et puis s'en va. Annoncées en grande pompe en juin 2020, les Stories sur LinkedIn vont tirer leur révérence à la fin du mois de septembre. LinkedIn prend ainsi acte du manque d'intérêt des utilisateurs pour cette fonctionnalité déjà présente sur (presque) toutes les plateformes sociales. Cette annonce intervient quelques semaines après le retrait du format vidéo Fleets de Twitter. « Les deux fermetures pourraient signaler un retrait plus large des produits vidéo éphémères parmi les entreprises de médias sociaux », avance The Verge. « Nous avons introduit les Stories l'année dernière comme un moyen amusant et décontracté de partager des mises à jour vidéo rapides. Nous avons appris beaucoup de choses, explique Liz Li, directrice produit chez LinkedIn. Maintenant, nous utilisons ces connaissances pour faire évoluer le format Stories en une expérience vidéo repensée sur LinkedIn, encore plus riche et interactive. » La plateforme n'a pas fourni de détails supplémentaires, mais « avec l'acquisition de la plateforme de vidéos Jumprope au début du mois, il semble probable que LinkedIn cherche à développer davantage d'outils vidéo de présentation professionnelle », d'après les informations de Social Media Today. Quid des annonceurs ? Cette nouvelle n'est pas sans conséquence pour les marques, qui vont devoir adapter leurs campagnes publicitaires sur la plateforme professionnelle. Deux types d'annonceurs sont concernés, selon Ad Age : - les marques dont les campagnes publicitaires devaient apparaître entre les Stories ; - les annonceurs « qui prévoyaient de payer pour promouvoir leurs propres Stories sur le flux des utilisateurs de LinkedIn ». Pour ce qui concerne la première catégorie, les campagnes seront partagées vers le flux LinkedIn, a fait savoir l'équipe des solutions marketing du réseau social dans un billet de blog. « Si vous avez promu ou parrainé une Story directement à partir de votre page dans Campaign Manager, ces Stories payées n'apparaîtront pas dans le flux LinkedIn et elles devront être recréées dans Campaign Manager en tant qu'image ou annonce vidéo », ont-ils poursuivi. Le mois dernier, Microsoft a annoncé dans son rapport sur les résultats que les recettes publicitaires trimestrielles de LinkedIn ont dépassé le milliard de dollars pour la première fois, avec une croissance de 97 % par an. | | | | UN PAVÉ DANS LA JUNGLE | En août, le B2B Institute et le Ehrenberg-Bass Institute ont sorti « How B2B Brands Grow », un rapport sur les fondamentaux du marketing B2B. « Nous n'avons pas besoin de plus d'ad tech, nous avons besoin d'apprendre les principes de base », a annoncé en préambule Peter Weinberg, Head of Development du B2B Institute. Pourquoi c'est un pavé ? Le rapport remet en place quelques principes. Une récente étude LinkedIn montre que seuls 16 % des spécialistes du marketing B2B considèrent la notoriété de la marque comme un objectif de marketing. Or, la notoriété est un objectif capital pour acquérir de nouveaux clients. Par ailleurs, il faut se forcer à « faire de la publicité auprès de personnes qui ne sont pas encore sur le marché ». Il est nécessaire de donner la priorité aux 95 % d'acheteurs « hors marché » qui rapportent à une entreprise des flux de trésorerie futurs. Pour en savoir davantage, voici le lien vers notre PDF. | LE CONTENU QU'ON AURAIT ADORÉ FAIRE | | « Je voulais relever le défi de faire quelque chose de drôle pour un enfant de sept ans. » Des paroles assez inhabituelles pour le plutôt sérieux ancien PDG d'Accenture Interactive, Brian Whipple. Dans une vidéo de cinq minutes, l'ex-CEO affublé d'une fausse moustache et d'une perruque lustrée se met dans la peau de Phi Mabelly, un commentateur sportif au look très beauf. Son coéquipier à l'écran ? Son chien, appelé pour l'occasion Harry Barker, vêtu d'une cravate et d'un costume démesuré. Avec enthousiasme, la paire improbable commente le « snack-it bracket », une compétition pour déterminer quelle friandise sera la meilleure pour le véritable chien de Brian Whipple, Georges. Camp des steaks contre les carottes, pancakes contre les bananes : la lutte est féroce. La vidéo très barrée, publiée sur le compte Instagram d'Accenture, a été vue 11 000 fois. Une façon légère pour Brian Whipple de tirer sa révérence, après dix années dans les murs de l'entreprise. | UNE DERNIÈRE LIANE POUR LA ROUTE | Les fake news rapportent des milliards d'euros chaque année grâce à la publicité. Les grandes marques financent des sites complotistes, sans forcément le savoir. On trouve par exemple Intermarché et ses croquettes Canaillou sur le site Wikistrike au-dessus d'un article qui affirme que « Le Sida et d'autres virus ont bien été créés en laboratoire par les EU dans un but génocidaire » ou encore Orange et sa promotion d'une application de transfert sur le site américain Breitbart soutenant que « le réchauffement climatique est un mythe ». Tanguy Moillard, directeur de la communication de Bouygues – un des seuls dirigeants ayant accepté de parler – reconnaît savoir que certaines campagnes finissent sur de tels sites et renvoie la faute sur Publicis, leur agence de pub responsable de l'achat média. « La question du financement de la désinformation n'a pas du tout la place qu'elle mérite. C'est un problème de société majeur qui impacte les politiques publiques. Il faudrait que le marché publicitaire prenne la mesure du mal qui est fait à la société avec le financement de ces sites », fustige Laurent Nicolas, expert en publicité digitale. Mais un des principaux coupables reste Google, « le premier fournisseur de désinformation au monde », dont l'algorithme choisit de placer les annonces où le trafic est le plus important. La publicité digitale échappe à tout contrôle, au point que les organisations caritatives se retrouvent à financer des sites qui vont à l'encontre des causes qu'elles défendent. Un documentaire instructif réalisé par Aude Favre et Sylvain Louvet (prix Albert-Londres 2020 pour « Tous surveillés. 7 milliards de suspects ») Fake news, la machine à fric, à voir sur le site de France.tv. |
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