| Paris, mardi 21 janvier 2020 • Bruno Bertez : Inégalités et trucages : bienvenue à Davos ! Pour réduire les inégalités, il faudrait s’attaquer au vrai problème : les règles du jeu. Mais ça, ce n’est pas dans l’intérêt de deux qui sont aux commandes. • Bill Bonner : Divisez le dollar par deux ! Une chute radicale du dollar enlèverait une belle épine du pied des autorités américaines. Le problème, ce sont les conséquences sur le reste des gens... • Jim Rickards : Marchés : les robots sont aux commandes ! (1/2) Les marchés sont de plus en plus automatisés, régis par des robots. Une situation qui peut marcher pour les avions ou les automobiles, mais qui s’avère plus problématique en Bourse...
| | LES NOTES DE BRUNO BERTEZ
| Inégalités et trucages : bienvenue à Davos !
| Le Forum de Davos vient de commencer. Tout au long de la semaine, le grand thème des hommes de Davos, des institutions internationales, du FMI, etc., va être la réduction des inégalités. Attendez-vous à ce que cela devienne la tarte à la crème. C’est un thème qui s’impose, il est surdéterminé : - c’est un thème porteur vis-à-vis des opinions publiques stupides et envieuses ; - c’est un moyen de fracturer les oppositions et même de réduire le populisme ; - c’est un thème qui ne gêne pas les élites de premier rang car leur fortune et leurs patrimoines dynastiques sont hors de portée de toutes les juridictions... par définition, puisque ce sont elles qui définissent ces juridictions ; - c’est un thème qui peut faire rentrer de l’argent dans les caisses des gouvernements ; - c’est un thème qui permet de hausser la propension à consommer et d’augmenter un peu la croissance en réduisant le taux d’épargne ; - c’est une forme de répression financière un peu plus brutale et plus douloureuse que la répression actuelle : la réduction fiscale des inégalités empêche de capitaliser, elle modère la suraccumulation ; - c’est un thème qui permet de réduire la volatilité sur les marchés financiers en « augmentant le frottement », et donc cela réduit les risques pour la stabilité financière ; - c’est un thème qui détourne l’attention des vraies questions.
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Une aggravation des inégalités Les inégalités sont de deux ordres. Les unes sont justifiées par des utilités et des valeurs sociales admises. Les autres ne le sont pas, elles tombent toujours en dernière analyse plus ou moins du ciel – soit par copinage, soit par la politique monétaire dissymétrique qui enrichit les déjà riches. Les inégalités sont une sorte de « coût » du système capitaliste en général – mais un coût qui a monté de façon exponentielle depuis que le capitalisme a muté en capitalisme financiarisé. La non-légitimité du système s’est considérablement aggravée car la richesse tombe du ciel, l’argent nouveau est distribué à ceux qui sont proches des vannes de distribution. Ci-dessous, la cause de l’explosion des inégalités : l’envol de la création de monnaie et de crédit, l’escalade de la taille des bilans des banques centrales, la production de 255 000 Mds$ de dettes – puisque la dette des uns, c’est symétriquement le capital des autres, ce que l’on oublie de dire bien sûr. Raboter ne suffit pas Si vous voulez vraiment lutter contre les inégalités, il ne faut pas se borner à les raboter. Non, il faut s’attaquer à leur production même ; il faut les empêcher de se former. Il faut s’attaquer au vrai problème : les règles du jeu, non pas les produits de ce jeu. Dans le court/moyen terme, vous savez que je défends l’idée non pas d’une taxation pour réduire les inégalités mais d’une confiscation de l’enrichissement indu, tombé du ciel, des « profits de guerre contre la crise », des ultra, ultra-riches. Le produit sera affecté à la réduction des passifs des Etats : confiscation large de 50% de l’enrichissement sans cause réelle constaté depuis la crise de 2008. N’oubliez jamais, l’homme est un loup pour l’homme : ceux qui disent le contraire sont ceux qui ne veulent pas que vous vous défendiez ! [NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]
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| LES NOTES DE BILL BONNER
| Divisez le dollar par deux !
| Aujourd’hui, nous nous concentrons sur l’inflation. "L’inflation" peut recouvrir plusieurs choses. Il y a l’inflation monétaire, où les autorités augmentent la quantité de monnaie en circulation. Il y a l’inflation des actifs, où cet argent supplémentaire fait grimper les cours des actions et des obligations. Et il y a l’inflation des prix à la consommation, qui fait grimper le coût de la vie pour les ménages. Généralement, personne ne se soucie de la première ; les gens aiment la deuxième et détestent la troisième. Toutes, cependant, reviennent à la même chose : "imprimer" de l’argent et l’utiliser pour arnaquer quelqu’un. Comme la contrefaçon, l’impression monétaire par les autorités est une opération gagnant-perdant. Certains y gagnent, d’autres y perdent. Comme vous l’aurez compris en lisant nos questions d’hier, les gens aux commandes de cette opération de contrefaçon (le gouvernement US) sont largement shorts – vendeurs – sur le dollar et les obligations US. C’est-à-dire qu’ils sont les plus gros débiteurs au monde... ayant le plus à gagner d’un déclin de la valeur du dollar. Ils ont 23 000 Mds$ de dettes en cours, libellées en dollars. Divisez la valeur du dollar par deux, cela leur donne un gain de 11 500 Mds$. Mieux encore, générez de l’inflation comme sous la République de Weimar dans les années 1920 ou au Venezuela aujourd’hui, et on efface entièrement l’ardoise. Les gens qui ont acheté des bons du Trésor US ou épargné en dollars pour leur retraite perdent gros ; les autorités sortent gagnantes. Une arnaque très simple Comment faire en sorte que cela arrive ? Très simple. On commence par dépenser de l’argent qu’on n’a pas. On réduit les recettes fiscales tout en augmentant les dépenses. C’est cette formule qui a donné aux Etats-Unis des déficits réguliers de 1 000 Mds$ à perte de vue. A 4,6% du PIB, le déficit US est déjà plus profond que le ratio déficit/PIB de l’Italie (2,2%) et de la France (3,1%). Le déficit argentin est plus important, à 5,4%... mais les Etats-Unis rattrapent vite leur retard. Ensuite, on "monétise" les déficits. Au lieu d’emprunter l’argent ou de lever des impôts, on imprime – en grande quantité. On a là bien entendu la tendance financière principale de ces 10 dernières années. La Fed a prêté cet argent, à des taux ultra-bas, au secteur financier. Cela n’ayant pas suffi, elle a imprimé de l’argent supplémentaire – 3 600 Mds$ – et l’a utilisé pour acheter des obligations gouvernementales US. De son côté, Wall Street a pris cet argent pour faire jouer l’effet de levier, et cela s’est transformé en jackpot pour quiconque possédait des actions et des obligations. En 2009, la valeur du marché boursier US à lui seul se montait à 10 000 Mds$. Désormais, on frôle les 34 000 Mds$. Les investisseurs – soit les 10% les plus riches de la population – sont près de 20 000 Mds$ plus riches... alors même que l’économie n’augmentait que de 7 000 Mds$. Et puis, le 17 septembre, l’histoire a changé... La mort en face Ce jour-là, la Fed a regardé la mort en face. Soudain, les prêteurs habituels – nombre d’entre eux sont étrangers – ne pouvaient ou ne voulaient plus couvrir les déficits US. La Fed devait choisir. Elle pouvait faire jouer l’inflation... ou simplement laisser les marchés faire leur travail. Luke Gromen, fondateur de la société de recherches macroéconomiques Forest for the Trees, écrit : "L’émission brute de bons du Trésor US par le gouvernement américain durant l’exercice fiscal 2019 était de 11 500 Mds$, dont 71% ont été émis à échéance six mois ou moins. Dans les faits, le gouvernement US se finance lui-même sur les marchés de financement à court terme, de sorte que si la Fed ‘laisse faire les marchés’, le repo [taux d’intérêt sur les marchés de prêt au jour le jour] reviendrait à 10% et le gouvernement devrait ‘rouler’ [refinancer] quelque 6 000 Mds$ au cours des six prochains mois, à 10% ou plus. Le gouvernement US ne peut pas se permettre de [refinancer] 6 000 Mds$ à 10% ou plus – d’autant plus qu’à un tel taux, l’économie US, extrêmement financiarisée, s’effondrerait. Les prêts hypothécaires dépasseraient les 12%, de sorte que l’immobilier s’effondrerait. Le système bancaire suivrait probablement très vite. Les émissions de dette corporate s’arrêteraient brutalement – les entreprises ne peuvent pas se permettre de refinancer la dette à 10% et plus. Il y aurait des défauts record sur la dette corporate US... ce qui, avec un endettement des entreprises aussi élevé qu’actuellement, pourrait facilement effacer la majorité de la capitalisation boursière des Etats-Unis et du reste du monde." [C’est nous qui soulignons.] Vous voyez, cher lecteur ? Il n’y a jamais vraiment eu de choix. L’inflation ou la mort ? Les autorités ont fait le seul choix possible. La plupart des gens pensaient que c’était le bon. Nous verrons bientôt comment – lorsqu’on se retrouve dans un piège de dette – faire le "bon" choix mène au désastre. [NDLR : Evitez de vous retrouver emporté dans la tourmente – quelques mesures simples et efficaces vous aideront à protéger votre argent quoi que fassent les marchés. Tout est expliqué ici.] |
LES NOTES DE JIM RICKARDS
| Marchés : les robots sont aux commandes ! (1/2)
| Les avions sont informatisés. Les pilotes pilotent très peu, sauf pour contrôler une difficulté particulière lors des décollages et atterrissages. Les automobiles sont en cours d’automatisation pour devenir des véhicules à conduite autonome, où le « conducteur » humain pourra s’assoupir ou bien lire des SMS au volant. Des milliers de milliards de messages financiers circulent via le système SWIFT, chaque jour, sans l’intervention d’aucun agent administratif, guichetier ou comptable. Pourquoi les transactions boursières ne pourraient-elles être traitées de manière entièrement automatisé d’un bout à l’autre ? Réponse : parce qu’une place boursière n’est pas une voiture, ni un avion, ni un compte en banque. C’est un lieu destiné à la « découverte du prix ». Et cette découverte du prix est, par inhérence, un processus subjectif et psychologique. La différence est profonde Lorsqu’un avion entre dans une zone de turbulences, l’existence de cette turbulence n’est pas contestable : on la ressent très bien. Le fait que l’avion doive voler plus haut ou plus bas pour en sortir n’est pas contestable non plus. Les ordinateurs peuvent très bien gérer ce type de problème et, lorsqu’il y a un pilote humain à bord, il peut prendre la main sur l’ordinateur si nécessaire. Avec les actions, c’est différent. Il n’y a rien d’objectif ou d’automatique concernant le cours d’une action. Il n’y a pas de pilote automatique capable de prendre la bonne décision dans tous les cas. C’est bien connu, les marchés traversent des épisodes d’euphorie motivés par l’avidité, ou bien la peur – plus nébuleuse – de passer à côté de quelque chose. Ils sont également tristement célèbres pour leurs krachs éclairs et les trous d’air faisant chuter les indices de 5% (voire plus) sur une seule séance, et ce sans aucune raison identifiable. Les robots peuvent opérer dans ces conditions, mais ils ne peuvent pas les comprendre. Pour rétablir la rationalité, il faut au moins quelques acteurs humains rationnels – et c’est précisément ce qu’il manque aujourd’hui. Les robots, avantages et inconvénients Il est vrai que les robots permettent de baisser les coûts et d’exécuter les ordres plus rapidement, en se passant de l’élément humain. Les robots peuvent également réaliser des performances raisonnablement correctes dans un contexte d’apaisement des marchés et de faible volatilité, où l’exécution revient à augmenter ou réduire certaines positions en passant d’un secteur à un autre lorsque la liquidité est abondante. Les problèmes surviennent lorsque la liquidité n’est pas abondante, lorsque les marchés s’envolent ou s’effondrent, et lorsque la peur ou l’euphorie sont dans l’air. Les humains ont déjà vécu ces circonstances. Les humains (ou du moins certains d’entre eux) peuvent modérer leur euphorie ou surmonter leur peur. Cela veut dire vendre quand tout le monde achète, ou acheter quand tout le monde vend. Ces réactions humaines ne sont pas irrationnelles. En fait, elles contribuent à signaler qu’il subsiste une certaine rationalité. Ensuite, une montagne de biais cognitifs entre en jeu. Les humains sont sujets à la dynamique du troupeau. Cela peut être dangereux, lorsque le troupeau se précipite vers la sortie, mais cela peut être très constructif lorsque le troupeau décide de se calmer. Un humain qui contrecarre la tendance peut donner l’exemple, faire des adeptes et inverser le mouvement. Les robots sont incapables de jouer ces rôles salutaires. Les robots peuvent être programmés pour « acheter à la baisse et vendre à la hausse » au sein de fourchettes prédéterminées. Mais lorsque les actions s’échappent de leurs fourchettes ou lorsque les ordres stop sont déjà largement dépassés en raison de violents écarts de cours, les ordinateurs se débarrassent de tout et « baissent le rideau ». Malgré les affirmations les plus extravagantes des partisans de l’intelligence artificielle (IA), les robots sont incapables de flairer la peur, d’identifier une opportunité, et de prendre la main pour inverser un comportement de marché chaotique. La suite dès demain... [NDLR : Cet article est extrait du dernier numéro d’Intelligence Stratégique, la lettre de Jim Rickards. Cliquez ici pour découvrir l’intégralité de l’analyse de Jim sur le rôle des robots de trading dans les marchés actuels – et comment retourner la situation à votre avantage.] | Vous recevez ce mail car vous êtes inscrit à La Chronique Agora, publié par Publications Agora France SARL. © Tous droits réservés 2020. | Ajoutez [email protected] à votre carnet d'adresses. La reproduction partielle ou totale de la présente Chronique Agora est strictement interdite sans accord écrit de la société éditrice. Les informations contenues dans La Chronique Agora sont uniquement données à titre informatif. 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