Aérée, Rafraîchi, Tel que tu me vois, volets fermés, glaçons dans le rosé et macadamia nut brittle au creux du nombril, j’adoooore la canicule. Outre qu’elle permet aux âmes romantiques l’élégance d’une rime riche (« En cette torpeur de canicule / Viens par là que je t’embrasse »), la canicule est un excès, une rupture, un incident : autant de trucs que je kiffe trop. Car selon ce cher Char, « ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience ». C’est un peu ado tout ça, me direz-vous car vous me contredisez tout le temps, il y a des troubles dont on se passerait bien. Et tous ces gens qui souffrent sur des chantiers mal ventilés, insisterez-vous tant votre âme est noble. Ouah l’aut’, bonjour la galère, vous répondrais-je car je suis bloqué en 1982. Ce n’est pas que j’aime le désordre en soi, c’est la monotonie qui me tue à petits feux. La pesanteur des jours semblables. L’éternel retour du même. Tout ce qui rompt, bouscule, dérange ou soulève me fait un bien fou. Qui voudrait tendre un micro à un député conservateur, un artiste en promo, une prêtresse du culte ? Oui, tout le monde sauf nous, en effet. Et quand même, ça craint, dirais-je car je danse toujours au Palace en 86. Ecoutons la différence, la divergence et l’irrévérence. Bienvenue au pays des âmes torturées, des hésitantes et des complexes. Honneur au glaçon bouillant, au soleil de minuit, à l’oxymore aux vaches. Vive le son du silence, et pourquoi pas LE SILENCE DU SON ARTE Radio depuis le 17 juin |