Alors que le verdict du procès des adultes accusés d'être impliqués dans l'assassinat de Samuel Paty est attendu en fin de semaine, l'écrivaine Émilie Frèche, qui a suivi pour Le Point l'ensemble du débat judiciaire, nous raconte la « stupéfaction » suscitée par les peines requises et la révision, à la baisse, des responsabilités. Stupéfaction de sa sœur, Mickaëlle, partagée entre « chagrin, colère, désespoir et impuissance ». Mais aussi de la présidente de l'Association des professeurs d'histoire-géographie, dont le deuil « ne passe pas », et qui entend voir réaffirmer que ni les programmes scolaires ni la liberté pédagogique ne sont négociables. Samuel Paty « incarnait beaucoup de ce à quoi nous tenons collectivement : la liberté, l'égalité, la fraternité et la laïcité », a rappelé l'avocat général. « Si ces mots ne sont pas que des mots, complète alors l'écrivaine, les juges devront aller au-delà des peines requises, car l'État de droit ne doit pas seulement se protéger, il doit se perpétrer. » Ce sera, rappelle-t-elle, l'enjeu de ce verdict. ► ET APRÈS ? C'est « le grand perdant » de la chute de Bachar el-Assad. Premier pays à avoir, en 2011, envoyé en Syrie des « conseillers » militaires afin de contrer la révolution populaire, muée en guerre civile, la République islamique d'Iran « voit dans le renversement soudain du régime syrien la perte d'un maillon essentiel de son axe de résistance », nous explique notre grand reporter Armin Arefi. Hossein Kanani Moghaddam, ancien haut commandant des gardiens de la Révolution islamique, lui a accordé un entretien exclusif. Il y partage les raisons qui ont, selon lui, entraîné le renversement d'Assad, prédit les conséquences de la chute de son régime et ne manque pas d'étriller Jalouni, aspirant successeur de l'ancien dirigeant syrien : « Mon sentiment est qu'il souhaite devenir le “Zelensky” de Syrie, cingle-t-il. Or il ne peut pas, en raison de son passif terroriste ainsi que celui de ses hommes, qui l'empêchera d'adopter la moindre approche démocratique. » |