« Macron n'a pas eu d'enfance, pas eu de jeunesse. C'est comme s'il cassait tous ses jouets. » Terrible, cette phrase d'un parlementaire de son camp rapportée par Mathilde Siraud dans son récit sur le désarroi chez Renaissance. Jamais, peut-être, un nom de parti n'a été si mal porté. Encore que : chez La France insoumise, c'est plutôt la soumission qui est de mise, toutes les têtes qui dépassent étant prestement coupées par le chef Mélenchon, comme Michel Revol nous le raconte. Sommes-nous dans un rêve éveillé, une étrange fable ? Il semble désormais, en effet, que les mots n'aient plus de sens, les actes plus aucune logique ni cohérence avec les engagements d'hier. « Que vous inspire la candidature de François Hollande aux législatives à Tulle ? » demande Jérôme Cordelier à Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre du socialiste. « Tout le monde a le droit d'être candidat aux élections. L'essentiel est de l'être au nom de ses convictions. » Où sont-elles donc passées ? Jérôme Guedj, lui, a gardé les siennes : le député PS se représentera dans sa circonscription de l'Essonne sous les couleurs socialistes, mais sans la bannière du « Nouveau Front populaire ». Encore des mots qui ne veulent plus rien dire quand ils habillent ce qui aurait fait vomir Léon Blum. Pendant ce temps, Jérôme Cahuzac, condamné pour fraude fiscale, se représente devant les Français et Marine Le Pen remercie Serge Klarsfeld sur le réseau X… ► COMPARAISON N'EST PAS RAISON ? En économie, si. Et les quatre ans de gestion par le RN de Perpignan, sa seule collectivité de plus de 100 000 habitants, suffisent à se demander, s'il le fallait encore, s'il est vraiment prêt à prendre les rênes du pays. « Depuis l'élection de Louis Aliot, tous les indicateurs sont au rouge », écrit Erwan Seznec dans son enquête. « Dans une ville dont la population stagne, les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 160 millions en 2019 à 190,5 millions en 2024. Les charges de personnel explosent, de 93,5 millions il y a quatre ans à 107 millions d'euros cette année. […] À 6,5 millions annuels, les intérêts sur la dette payés par Perpignan ont augmenté de 28 %. » |