► ENQUÊTE. Le 5 décembre 2013, Camille V., 20 ans, se pend avec le haut de son pyjama dans le centre Cassiopée, l'unité fermée où elle est internée à Sainte-Marguerite (Marseille). Quelque temps avant sa mort, la jeune fille avait porté plainte pour agression sexuelle contre le psychiatre qui la suivait en consultation, dénommé Marc Adida. Or, dix mois plus tard, ce dernier est nommé à la tête du même centre Cassiopée. Et à peine en poste, il envoie à l'ensemble de ses collègues des e-mails évoquant« un obscur complot sexuello-scientifique ayant créé un réseau avec échanges de partenaires sexuelles ». Dans une longue enquête, nos journalistes Marion Cocquet et Olivier Hertel reviennent sur les « dix ans d'abus et de folie » de ce praticien reconnu de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), au vu et au su de l'institution médicale. Accusé de viols et d'agressions sexuelles aggravés sur quatre anciennes patientes, Marc Adida, incarcéré depuis octobre 2020, doit être jugé au printemps prochain. ► ROCAMBOLESQUE. Un drame a été évité de peu mardi 1er octobre. Les quelque 200 missiles iraniens envoyés dans la nuit contre Israël, pour venger la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, ont croisé au-dessus de l'Irak la route d'un vol commercial d'Air France reliant Paris à Dubai. « Si les missiles tirés depuis l'Iran volaient à une altitude beaucoup plus élevée que celle des avions de ligne, la présence du Boeing 777 d'Air France dans la zone de conflit a ému les syndicats de pilotes », explique notre journaliste spécialisé Guerric Poncet, qui raconte que les pilotes de l'appareil de ligne ont aperçu depuis leur cockpit les missiles voler à des centaines de kilomètres de distance. Les guerres actuelles au Proche-Orient ont entraîné des restrictions, voire des interdictions, du survol d'Israël, du Liban, de la Syrie et de l'Iran, formant une barrière aérienne de 2 500 kilomètres d'est en ouest, à travers laquelle il n'est parfois possible de passer que par l'Irak, précise notre journaliste. Si la direction d'Air France affirme avoir ordonné à tous ses appareils de se dérouter avant même la fermeture par l'Irak de son corridor aérien, les syndicats regrettent que le vol AF662 n'ait pas été sommé de changer immédiatement d'itinéraire comme d'autres compagnies internationales qui empruntaient le même chemin. |