Et sinon, comment se porte le Hamas ? Depuis fin août et l'annonce, par Tsahal, de la découverte de documents montrant que le groupe terroriste aurait manipulé des sondages réalisés à Gaza et dans les territoires palestiniens pour grossir artificiellement l'opinion favorable que ses massacres du 7 octobre 2023 auraient suscitée chez « son » peuple, l'idée fait son bonhomme de chemin. En plus de tout le reste – sa tyrannie, sa barbarie, son syncrétisme nazislamiste –, le Hamas aurait couvert les voix d'une population captive qui, en réalité, lui en veut énormément d'avoir déclenché une guerre qui l'aura poussée dans un dénuement et un péril existentiel extrêmes. Depuis un an, John Aziz, jeune pacifiste palestinien de père et britannique de mère, a lui aussi vu ses espoirs de paix et d'édification d'un État palestinien voler en éclats – « comme une boule de Noël tombée d'un gratte-ciel », nous dit-il dans ce beau texte d'abord publié chez notre partenaire Quillette. Et, pour lui, comme pour beaucoup de ses compatriotes, la disparition du Hamas est la condition sine qua non d'un avenir meilleur. Un futur fait non seulement de coexistence mais aussi de développement économique pour que la Palestine devienne « un joyau de prospérité brillant de mille feux – une sorte de Singapour méditerranéenne ». ►DÉSAXÉS. Ce rejet en masse du Hamas au sein même de la population qu'il prétend représenter rend d'autant plus incompréhensible – si ce n'est tragique – le fait que de jeunes et riches Occidentaux soient aussi complaisants avec lui. Pour se faire une idée du paradoxe, le reportage, à Montréal, de Timothé Boudet sur le blocus « propalestinien » de l'université McGill est édifiant d'un bout à l'autre. En ce 7 octobre, jour de commémoration des massacres, « la communauté juive a laissé la place aux manifestants propalestiniens, prenant soin de retirer toutes les pancartes avec les photos des otages et des victimes du Hamas ». On comprend, ça ferait tache. |