Il ne passe plus qu'en coup de vent à son bureau. Depuis la dissolution surprise du chef de l'État, Gabriel Attal a (quasi) déserté Matignon pour battre campagne. À J - 5 du premier tour des élections législatives, le Premier ministre en sursis multiplie les visites en circonscription et ne ménage pas son énergie pour « sauver » la macronie. Un numéro d'équilibriste pour celui qui s'émancipe, « en même temps », d'un président devenu repoussoir. Croit-il seulement en la victoire ? questionne Mathilde Siraud, rédactrice en chef du service politique. S'il suit les sondages et demeure lucide sur la dynamique en faveur du Rassemblement national, Gabriel Attal percevrait, sur le terrain, « un léger frémissement »… ► ONDE DE CHOC. Outre-Rhin, aussi, on se « soucie » de l'issue donnée à ces élections législatives. Non seulement Olaf Scholz est sorti de sa réserve habituelle, dimanche 23 juin, pour évoquer les « résultats dramatiques » des européennes, mais la presse s'alarme, elle aussi, de la « manœuvre » d'Emmanuel Macron. Les éditorialistes allemands – généralement peu enclins à la psychologisation – cherchent même à sonder l'esprit d'un président « enfermé dans sa tour d'ivoire », relate notre correspondante en Allemagne Pascale Hugues. La dissolution ? « Un pari dément » révélant « une bonne dose de narcissisme », diagnostique le quotidien Süddeutsche Zeitung. Sans appel. |