La tâche n'est pas simple pour Olivier Faure. Le premier secrétaire du PS marche sur un fil et se prouve une fois de plus qu'en politique tout est question d'équilibre. Comme nous l'explique notre journaliste Hadrien Brachet, il va devoir éviter de voir son parti, miraculeusement soudé depuis la chute de Michel Barnier, se fracturer à nouveau, au risque de retomber dans l'escarcelle d'un Mélenchon prêt à tout pour reprendre la main. À l'approche du vote de la motion de censure cosignée par le reste de la gauche, notre funambule, pris en sandwich entre le NFP et le gouvernement, est contraint de tenir au mieux sa posture de « responsabilité », tout en essuyant les grognements de plus en plus sonores d'une partie de ses troupes, peu convaincues par le discours de politique générale de François Bayrou. Chapeau, l'artiste ! PAROLES, PAROLES ? Autre numéro d'artiste, celui de François Bayrou qui s'est engagé, dans son discours de politique générale, le 14 janvier, à mener à bien le projet de réforme du statut de la Corse, promis il y a trois ans par Emmanuel Macron. Une promesse encombrante dont le Premier ministre, pas au bout de ses peines dans une France particulièrement chahutée, se serait sûrement bien passé. D'autant que, comme nous le raconte Julian Mattei, notre correspondant à Bastia, l'instabilité politique du Parlement risque fortement de lui mettre des bâtons dans les roues. Si, sur l'île de Beauté, on se réjouit de ce signal fort envoyé par le gouvernement, on note tout de même que le mot « autonomie » n'a pas été prononcé. |