Il est des renoncements silencieux, des abdications sans fracas. C'était hier, et pourtant il semble lointain ce temps où la voix de l'Europe était principalement portée par Emmanuel Macron. En 2017, avec son fameux discours de la Sorbonne, c'est lui qui proposait un cap alors que le continent se prélassait dans une continuité molasse. En 2019, c'est encore lui qui fut le principal architecte de la première Commission von der Leyen, jouant un peu le rôle de « parrain ». En 2020, ce sont ses positions qui prévalent : le grand plan d'investissement européen, assis sur de l'emprunt commun, fut le fruit du ralliement d'Angela Merkel à une idée qu'il défendait depuis longtemps. L'Europe lui a ouvert les bras, il aura beaucoup gâché. « Opportunité : occasion favorable pour saisir une déception », écrivait Ambrose Bierce. Une définition qu'Emmanuel Macron a en la matière appliquée au premier degré… Lire l'article |