Chers lecteurs et chères lectrices de l'Expresso, Chez nos voisins allemands, le chef de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) Friedrich Merz, favori pour succéder au chancelier Olaf Scholz, pourrait bien s'être lancé dans un pari risqué à trois semaines de l'élection fédérale. Déterminé à renforcer la politique migratoire, Friedrich Merz avait déposé au Bundestag deux motions non contraignantes suggérant, entre autres, de rendre permanents les contrôles aux frontières de l’Allemagne pour lutter contre l'immigration clandestine. Hier, la CDU est parvenue à faire adopter l'une de ces deux motions à une faible majorité de quatre voix, grâce au soutien du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD). Un fait sans précédent dans l’histoire du parlement allemand post-Seconde Guerre mondiale, marquant ainsi la rupture du cordon sanitaire contre l'extrême droite jusque-là ancrée dans les moeurs politiques du pays. Si Friedrich Merz avait déclaré avant le vote qu’il ne voulait pas de l'appui de l’AfD mais qu’il préférait l’accepter plutôt que le statu quo sur le volet migratoire, son approche a suscité de vives critiques dès l'annonce du résultat. Alors que les députés du Parti social-démocrate (SPD) ont crié « Honte à vous ! » en direction de Friedrich Merz et de la CDU/CSU, Rolf Mützenich, leur chef de file au Bundestag, a estimé que le vote « entrera dans l’histoire de ce pays ». « Lorsque vous regardez les visages de l’AfD, vous réalisez ce qui s’est passé aujourd’hui, et vous en êtes responsable », a reproché Britta Haßelmann, meneuse des Verts au parlement, à Friedrich Merz. Si le candidat de la CDU/CSU rejette tout projet de coalition gouvernementale avec l’AfD, le parti d'extrême droite a qualifié le suffrage d'hier de « moment historique ». Merci à tous et à toutes pour votre fidélité, bonne lecture ! Pour nous partager une information, un commentaire ou simplement nous dire bonjour, écrivez-nous sur X ou à [email protected]. Sarah N'tsia Éditrice de l'Expresso |