Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin
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Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin que l'info
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Entreprises, tech, climat… La lettre économique qui va plus loin que l’info, 2 avril 2024
L'EDITO
L'enfer américain de la dette
par Béatrice Mathieu
Grand reporter
Et si, en matière de dette, la bombe était aussi américaine ? Alors qu’en France, l’assainissement des comptes publics est devenu un sujet aussi politique qu’économique, outre-Atlantique, aussi, la question pourrait s’inviter dans la course à la Maison-Blanche. L’attaque est partie du CBO, le Congressional Budget Office, une agence fédérale financée par le Congrès américain, chargée d’évaluer la situation des finances publiques et d’en faire des projections à moyen et long termes. Dans sa dernière livraison, le CBO lâche ses coups : « Si rien n’est fait, la dette publique atteindra d’ici à 2030 son plus haut niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Intenable ! » Presque du Bruno Le Maire ou du Pierre Moscovici dans le texte.

Phillip Swagel, le président du CBO et auteur de ces lignes, est loin d’être un novice en la matière. Cet ancien sous-secrétaire d’Etat au Trésor de George W. Bush - sorte de ministre du Budget - et professeur d’économie à l’Université du Maryland, est un cador des finances publiques. La situation l’alarme. Le déficit des comptes publics s’est encore hissé à 6,2 % du PIB en 2023 et il ne devrait jamais redescendre sous la barre des 6 % au cours des dix prochaines années, d’après les pronostics du CBO… La dette publique, elle, qui frôle déjà les 97 % du PIB, se hisserait à près de 106 % d’ici la fin de la décennie, son plus haut niveau depuis 1945. Une dérive qui tient aux gigantesques plans de dépenses publiques mis en place par Joe Biden depuis trois ans, mais aussi aux très généreuses baisses d’impôts accordées par son prédécesseur Donald Trump.

Si Swagel - un Républicain pur jus - sort du bois aujourd’hui, c’est pour dénoncer les nouveaux cadeaux fiscaux promis par Trump s’il retrouve son siège à la Maison-Blanche en novembre. Les optimistes - ou naïfs - pourront toujours affirmer que personne sur la planète n’a vraiment intérêt à déclencher une crise du dollar. Pas même la Chine, dont une grande partie des réserves en devises sont constituées de billets verts et dont la valeur en cas de crise pourrait fondre. Et pourtant, la solidité du dollar n’est pas une science exacte, ni un fait indéboulonnable. Tout est affaire de confiance. Comme en France, on attend aussi outre-Atlantique le verdict des agences de notation. En novembre dernier, Moody’s a laissé la sienne inchangée tout en affirmant que les perspectives américaines étaient désormais négatives. Une tempête financière partie des Etats-Unis et qui frapperait les côtes européennes nous rappellerait des jours chahutés. Après tout, 2008 n’est pas si loin !
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