La semaine crypto Investir Mercredi 11 janvier 2023
 
 
 
 
La conviction de la rédaction
 
Un meilleur encadrement est possible
 

Les réactions ont été nombreuses en France depuis qu’un amendement exigeant que les acteurs des cryptomonnaies obtiennent « l’agrément » en tant que Prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) a été adopté en première lecture au Sénat, en décembre. Ce texte du sénateur Hervé Maurey (Union Centriste) vise à transposer dans le droit national une disposition du règlement européen MiCA, qui ne sera toutefois pas mise en application avant 2024-2025, alors que la loi française le serait dès le mois d’octobre de cette année.

Les acteurs de l’écosystème doivent déjà effectuer un « enregistrement » auprès de l’AMF pour s’adresser au marché français. L’agrément, actuellement optionnel, représente une certification supplémentaire qu’aucun n’a pour le moment obtenue.

La Banque de France, par la voix de son gouverneur François Villeroy de Galhau, estime qu’il « est souhaitable que la France passe dès que possible à l’agrément obligatoire des PSAN ». L’AMF, de son côté, « appelle de ses vœux une accélération du passage au régime d’agrément obligatoire pour les prestataires qui ne sont pas enregistrés aujourd’hui », selon les propos de sa présidente Marie-Anne Barbat-Layani.

L’Association pour le développement des actifs numériques avait déjà réagi et dénoncé une procédure impraticable. Sa présidente, Faustine Fleuret, expliquait à l’antenne de BFMTV, en décembre, qu’il est nécessaire d’avoir une assurance pour obtenir l’agrément. Or, « les PSAN ne peuvent pas en trouver une », parce que les compagnies refuseraient.

Au moins deux entreprises veulent l’agrément

Seulement, ce n’est pas ce que nous disait, le mois dernier, Nicolas Louvet, PDG de Coinhouse : « Depuis deux ans, on a une assurance professionnelle. » D’un autre côté, Jonathan Herscovici, PDG de StackinSat indiquait qu’une alternative est de disposer d’importants fonds propres, certes prohibitifs pour les nouveaux arrivants, mais qui permettent de se passer d’une assurance. Ces deux entreprises se sont d’ailleurs lancées dans une demande d’agrément.

Donc, ce sésame ne semble pas inatteignable et il serait sûrement sain pour le secteur de passer à un niveau d’encadrement supérieur. Seulement, les acteurs des cryptomonnaies mettent aussi en avant d’autres difficultés, comme le manque d’effectifs à l’AMF pour traiter les dossiers ou encore une étape longue et coûteuse auprès de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Cela prendra un peu de temps, mais l’agrément n’est pas une chimère. « Il y aura bien une clause dite de grand-père », concède Marie-Anne Barbat-Layani, rapporte l’AFP. Autrement dit, les entreprises déjà enregistrées pourraient bénéficier d’un délai de tolérance.

 
 
 
 
 
Le graph de la semaine
 
L'année 2022 fut un désastre pour les cryptos

L’année dernière fut terrible pour le secteur des cryptomonnaies. Trois événements principaux ont entraîné une forte baisse du bitcoin. 

 
 
 
 
 
 
Le conseil
 

La deuxième plus grande capitalisation du secteur des cryptomonnaies, à plus de 163 milliards de dollars, l’ether, connaît un nouvel intérêt. Le jeton est repassé au-dessus du seuil symbolique des 1.300 dollars cette semaine, un niveau de prix qu’il n’avait pas connu depuis la mi-décembre.

C’est encourageant, d’autant que le protocole n’a pas connu d’incident depuis sa mise à jour (The Merge), le 15 septembre, et qu’elle représente une étape importante. Elle a, en effet, permis à la blockchain d’avoir spectaculairement moins besoin d’électricité pour fonctionner (-99%, selon la fondation Ethereum), grâce à un nouveau processus de validation. Celui-ci ne repose plus sur la « preuve de travail », qui met en compétition des validateurs (ici appelés mineurs), mais sur la « preuve d’enjeu », qui requiert de placer sous séquestre 32 ethers pour avoir le droit de participer. En cas de tentative de faux, les jetons sont confisqués.

Gare à l’inflation

Mais, il est un peu trop tôt, à notre avis, pour saisir le rebond. Car, le marché des cryptomonnaies a été sensible aux annonces de la Réserve fédérale américaine dernièrement. Or, la Fed ne prévoit pas pour le moment d’assouplir sa politique. Deux représentants de l’institution ont encore déclaré lundi qu’elle pourrait poursuivre le resserrement jusqu’à porter les taux directeurs au-delà des 5% (contre 4,25-4,50% actuellement). La prochaine décision de politique monétaire doit avoir lieu le 1er février et dépendra fortement du niveau de l’inflation (qui sera annoncée demain, jeudi), puisque le but de cette politique est de juguler la progression des prix à la consommation.

Nous renouvelons ainsi un avis à l’écart sur l’ether (l’opinion précédente portait sur l’ensemble des altcoins). Il nous semble plus prudent d’attendre cette fameuse décision de la Fed. La blockchain Ethereum est promise à un brillant avenir, mais il serait dommage de prendre le risque d’entrer trop vite. Son jeton est tombé au plus bas à 896 dollars l’année dernière, soit -32% par rapport à aujourd’hui, quand le bitcoin a trouvé un support à 15.600 dollars, soit -10% par rapport à maintenant. L’ether a donc une marge de baisse plus significative.

 
 
 
 
 
 
 
Le Tweet de la semaine
 
Twitter Le jeton bientôt dévoilé ?

Twitter serait sur le point de révéler son jeton, d’après la chercheuse en cybersécurité Jane Manchun Wong. Elle a dévoilé des captures d’écran qui serviraient de base de travail aux équipes du réseau social. On y voit le parcours pour se procurer des jetons, ainsi que des « récompenses » qu’ils permettent d’acheter et d’offrir à d’autres utilisateurs. Il semble que le montant qui leur correspond sera également versé au récipiendaire, mais qu’il devra attendre un seuil de 50 dollars pour retirer ses avoirs en devise classique. 

Les achats de jetons seront opérés en partenariat avec l’entreprise Stripe, toujours d’après Jane Manchun Wong. Elle a également confié au média spécialisé Decrypt qu’elle ne voyait pour le moment « aucune indication explicite que le jeton Twitter sera de la crypto ». Autrement dit, il ne semble pas y avoir de projet de blockchain et encore moins décentralisée jusqu’à présent. Ce serait un simple jeton numérique.

Twitter intègre déjà la possibilité d’effectuer des dons en bitcoins et en ethers aux créateurs de contenus. Le lancement d’un jeton maison facilement accessible est une étape supplémentaire pour démocratiser la rémunération des créateurs de contenus, mais rien n’indique que cela irait plus loin que de simples dons. 

 
 
 
 
 
 
La loi et l'ordre
 
 
 
 
 
 
 
 
En bref
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un Français accusé d’arnaque aux NFT aux Etats-Unis

2,9 millions de dollars. C’est la somme que le département américain de la Justice accuse Aurélien Michel, un développeur français de 24 ans, d’avoir extorqué aux personnes qui ont acheté des NFT de sa collection Mutant Ape Planet. Le jeune homme a été arrêté le 5 janvier à l’aéroport John-Kennedy de New York, alors qu’il s’apprêtait à décoller pour les Emirats arabes unis, où il réside.

Les autorités américaines lui reprochent d’avoir orchestré un « rug pull », une arnaque consistant à attirer des investisseurs vers un projet en leur promettant divers avantages – en l’occurrence, une primeur lors de la sortie d’un nouveau jeton et une fonctionnalité de staking (la possibilité de constituer un portefeuille de cryptoactifs) – sans avoir l’intention de véritablement les accorder.

Ainsi, le district de New York avance qu’Aurélien Michel aurait « cessé toute communication » avec sa communauté après avoir vendu l’intégralité de ses NFT et détourné les fonds collectés « vers des portefeuilles de cryptomonnaies » dont il a le contrôle.

A. L. D.

 
 
 
 
 
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