La sélection de Story Jungle pour vous accompagner à la plage
Story Jungle vous souhaite une très belle fin de vacances. Voici nos recommandations de lectures, podcasts, vidéos...
On a luLe métro vous a manqué ?
Le New York Times a répertorié les jingles des métros du monde entier dans un format interactif coloré. Chaque sonnerie possède ses propres subtilités. « Les avertissements sonores peuvent sembler banals, un fond sonore terne pour les déplacements quotidiens. Mais si vous écoutez plus attentivement, vous remarquerez des modèles et des distinctions régionales », précise le média. La plupart de ces sonneries sont générées par ordinateur et jouées automatiquement lors de la fermeture des portes. D'autres sont engendrées par des processus mécaniques dans des trains plus anciens. Un reportage instructif sur la science derrière les jingles du métro.
On a écoutéOn aurait tort de ranger les faits-divers dans la rubrique des « chiens écrasés ». Ces « mini-tragédies », comme les appelle Philippe Pujol, révèlent les dysfonctionnements de la société. À l'heure de la sortie de Bac Nord au cinéma, l'ancien « fait-diversier » du journal communiste La Marseillaise donne ses lettres de noblesse à un genre conspué – dans
Désordres ordinaires, un podcast-fleuve de Binge Audio – sept épisodes haletants de 15 minutes. Pendant onze ans, ce lauréat du prix Albert-Londres a couvert pas moins de « 200 homicides, 4 000 à 5 000 braquages, une trentaine de suicides ». Il y raconte ses débuts mouvementés, face à un confrère de La Provence, bien décidé à lui mettre des bâtons dans les roues : « Je voudrais bien raconter que j'ai commencé en étant un fin limier, toujours derrière chaque affaire. Mais non, j'étais dans la galère la plus totale. Les premiers mois, je faisais plus pitié qu'autre chose », s'amuse-t-il.
Porté par une envie de « niquer La Provence », « une motivation à court terme », reconnaît-il, le jeune journaliste apprend les codes sur le tas : ménager les susceptibilités des flics pour être dans les bonnes grâces, faire ami-ami avec le préfet pour avoir l'exclu sur une info... Aidé par son physique de « flic marseillais – grand et costaud », le journaliste d'origine corse s'impose progressivement, aussi bien parmi la police que dans l'écriture. Il met un point d'honneur à ne « jamais faire le même article », en évitant les expressions toutes faites et les clichés : « Je suis devenu le Lars von Trier de l'écriture. J'obéissais à tout un tas de dogmes. C'est encore plus difficile quand on est dyslexique », raconte-t-il, dans un souci d'exigence. Un podcast passionnant sur les coulisses d'un métier souvent caricaturé !
Décidément, c'est la mode du décryptage de l'info.
Autre podcast repéré par Story Jungle : Reporters, produit par Bangumi. La journaliste Martine Laroche-Joubert se confie au micro de Martin Weill sur ses expériences au cœur des grands conflits – Sarajevo, Irak, Syrie, Libye. « Le bruit des bombes me calme, m'apaise... », partage-t-elle... Chacun sa berceuse.
Paris : ce sentiment de l'été...« Nous étions seuls sur Terre à Paris au mois d'août », chantait Charles Aznavour. Dans la moiteur de l'été 1967, le journaliste Harold Portnoy vagabonde et tend le micro aux âmes esseulées de la capitale. Ici, une retraitée alsacienne sur un banc se confie : elle peine à joindre les deux bouts, enchaîne les ménages, et souffre d'un mari « bohème », parti pour bien plus jeune qu'elle. Au jardin des Tuileries, un électricien de 43 ans, lui, essaye de ne pas penser à la solitude qui l'écrase, et arpente de long en large les rues désertes de Paris : « Je n'ai plus personne. J'ai des coups de cafard, mais c'est rare. Je regarde comment les travaux du métro avancent. Ça me change les idées », partage le vieux garçon. Des témoignages brefs, touchants sur un univers de banalités, où la dignité prend le pas sur le pathos. Une peinture sensible et spontanée du cœur humain à écouter dans
« Flâneries parisiennes. Seul au mois d'août ».
On a vuLes jeunes journalistes des médias installés sont de plus en plus nombreux à s'emparer de TikTok, avec succès. On connaissait Dave Jorgenson,
« The TikTok Guy » du Washington Post ou encore
Sophia Smith Galer, ancienne recrue de la BBC. Aujourd'hui, le projecteur se porte sur Matilda Boseley, journaliste au Guardian Australia. Sa dernière vidéo intitulée
« L'Afghanistan tombe aux mains des talibans » a été visionnée 4,6 millions de fois sur TikTok. Afin d'informer la génération Z, elle y explique simplement qui sont les talibans, leur conception des droits de l'homme, les relations avec les États-Unis. Elle se filme de façon frontale, tout en faisant défiler des vignettes derrière elle. L'idée est d'instaurer de l'action pour capter l'attention des plus distraits.
Edward Snowden a salué l'initiative : « Les personnes qui se moquent du Guardian pour avoir donné des explications sur TikTok à propos du 11 septembre et des talibans devraient garder à l'esprit qu'environ un Américain sur quatre n'est même pas né avant le 11 septembre. »
Et fait intéressant,
relevé par Dave Earley, le chef des audiences du Guardian : les spectateurs de la vidéo de TikTok qui cliquent ensuite sur l'article ont le temps de lecture « le plus élevé » parmi tous les lecteurs numériques du journal ! Il a expliqué à Story Jungle les dessous de l'opération : «Une fois que quelqu'un a cliqué sur notre site web, notre outil d'analyse éditoriale, Ophan, peut nous dire combien de pages vues proviennent de TikTok, et leur temps d'attention médian. Sur l'ensemble des pages consultées sur le blog en direct sur l'Afghanistan ce jour-là, le temps d'attention médian des personnes provenant de TikTok était supérieur de près de 20 secondes à celui de tous les autres référents, y compris les lecteurs réguliers du Guardian qui sont arrivés sur le blog depuis notre page d'accueil.» A méditer.
Un commentaire, positif ou négatif ? N'hésitez pas à nous faire des retours sur la newsletter à l'adresse suivante :
[email protected]