| Sondage après sondage, la conclusion est toujours la même : les Américains font plus confiance à Trump qu’à Kamala Harris pour la gestion de l’économie. Il y a de bonnes et de mauvaises raisons qui l’expliquent. Du côté des premières, les excellents résultats d’une politique qui, entre 2017 et 2021, a combiné baisse des impôts, en priorité des riches, et démantèlement des contraintes qui pesaient sur les entreprises notamment pour la lutte contre le dérèglement climatique. La croissance a alors dépassé les 3%, le chômage est tombé au-dessous de ce même chiffre et, réalité plus importante, les salaires les plus bas ont commencé à augmenter. Au moment où s’est déclarée l’épidémie du COVID, fin 2019, le pays connaissait une véritable euphorie économique au prix, il est vrai, d’un déficit budgétaire de 5,5% du PIB. Les Américains ne l’ont pas oublié. Ils n’ont pas imputé à Trump l’inflation qu’ont suscitée les mesures qu’il a prises pour atténuer les effets de la pandémie. En revanche, Biden qui en a hérité en a été rendu injustement responsable, que ce soit de la forte hausse des prix elle-même ou de celle brutale des taux d’intérêt imposée par la Banque Centrale pour la combattre. Aujourd’hui, rien n’y fait : les Américains ne savent gré à Biden ni d’avoir évité la récession, ni d’avoir contenu le chômage au-dessous de 4% ni même d’avoir entamé avec détermination la réindustrialisation du pays. Crier à l’injustice passerait à côté du problème. Déjà, en 2016, d’excellents chiffres macroéconomiques, fruits de la politique d’Obama, n’avait pas empêché la victoire de Trump. La macroéconomie n’est qu’une réalité algébrique, une addition de plus et de moins, de ceux qui s’en tirent ou pas. Le génie de Trump a été de le comprendre et d’agréger derrière lui les seconds. Biden dont l’équipe m’avait expliqué qu’il s’emploierait à répondre aux besoins de ceux-ci n’y est, à l’évidence, pas parvenu, malgré le programme de grands travaux et le protectionnisme qu’il a mis en œuvre. C’est aujourd’hui le handicap majeur de Kamala Harris. Si Trump l’emporte, ce sera largement grâce à l’économie. |
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