« Dans le monde des écrivains, je me sens un peu comme un intrus. Je les admire tant… » C’est pourtant la star inattendue de la rentrée littéraire : Pedro Almodovar, le cinéaste de la fluidité chatoyante, le chantre de la mélancolie aux couleurs pop, publie un recueil de textes où la fiction se joint aux souvenirs, Le Dernier rêve. Ecrits sans intention de les publier, ces douze récits dont Confessions d’un sex-symbol ou Jeanne, la Belle au bois dément, revisitation baroque et nécrophile du conte de Perrault ont servi, parfois, « d’inspiration pour les scénarios de mes films », explique l’empereur de la Movida qui s’apprête à présenter son nouveau long-métrage, The Room Next Door, à la Mostra de Venise. Au Point, il se livre comme jamais. Sur les lectures et les auteurs qui l’accompagnent dans une solitude de plus en plus profonde malgré l’aura qui l’entoure et les projets qui ne manquent pas. « Dans le Madrid libéré de Franco, on vivait tous ensemble, la nuit, dans une fête permanente. Avec le passage du temps, je me suis de plus en plus isolé. Aujourd’hui, je vis donc le pire de ce que vit un écrivain – la solitude – sans avoir le meilleur : écrire un grand roman tous les quatre ans. » Vous avez vu des Almodovar ? Maintenant vous allez en lire, et ça commence juste en-dessous… Christophe Ono-dit-Biot |